Religions.
L'avenir de l'Islam en Europe
Jean-Paul Baquiast 10/05/2017
Les débats
politiques actuels, en France comme dans les autres Etats
européens, posent la question de l'avenir de l'Islam
dans ces pays. Après une extrême tolérance,
allant jusqu'à institutionnaliser le communautarisme
et la charia comme dans certains communes britanniques,
l'heure est au rejet.
Ceci est très largement de la responsabilité
des communautés islamiques européennes. Elles
acceptent sans réagir l'entrée de prétendus
réfugiés musulmans qui sont en fait des terroristes.
Lorsque les auteurs d'attentats proviennent de musulmans
depuis longtemps nationaux, elles ne les condamnent pas
et ne cherchent en rien à prévenir ce phénomène.
Notamment elles acceptent la prolifération de mosquées
et d'imams prêchant la guerre à tout ce qui
n'est pas l'Islam rigoriste.
Tout
laisse donc penser que le rejet de l'Islam et consécutivement
des musulmans sera de plus en plus généralisé
dans les sociétés européennes. Mais
est-ce réaliste?
L'Europe
ne pourra pas expulser tous ses musulmans
Il est
évident que les Européens qui professent vouloir
expulser d'Europe tous les musulmans, nationaux ou non nationaux,
comme plus simplement les musulmans intégristes,
se heurteront à des impossibilités souvent
soulignées sur lesquelles nous ne reviendrons pas
ici: les dizaines de millions d'individus concernés,
les interdits stricts des droits nationaux et européens,
l'absence de territoire d'accueil, les milliers de policiers
et juges nécessaires pour mener à bien de
telles opérations.
Il faut
se résoudre à admettre que les nationaux musulmans
aujourd'hui en Europe y resteront définitivement.
Par ailleurs, le nombre des musulmans réfugiés
et surtout migrants économiques, s'accroitra aussi
malgré tous les efforts. Ainsi avec les 4 milliards
d'africains principalement musulmans prévus pour
la fin du siècle, beaucoup d'entre eux, poussés
par les changements climatiques et l'appauvrissement de
la planète, viendront en Europe, officiellement ou
clandestinement, et ne s'en retireront sous aucun prétexte.
La fermeture des frontières n'aura, à supposer
qu'elle soit décidée et appliquée,
que des effets limités.
Par
ailleurs, il faut admettre qu'une certaines partie de ces
musulmans devenus autochtones monteront dans l'échelle
sociale, comme ceci se voit déjà à
Londres (le maire actuel est un musulman il est vrai
pakistanais) ou dans un certain nombre de banlieues. Cependant,
contrairement aux européens de souche devenus très
individualistes, ils conservent de nombreux liens avec leur
milieu social d'origine ou leurs appartenances ethniques.
Ceci fait que l'espoir qu'ils se « laïcisent
» comme de précédentes générations
d'émigrés venus des pays catholiques, est
faible. Ils le feront d'autant moins qu'ils se sentiront
rejetés. Le pouvoir social de ces communautés
musulmanes n'en sera que plus grand.
Cela
veut-il dire que l'Europe, tôt ou tard, deviendra
un territoire soumis à l'Etat islamique et où
toutes les femmes seront obligées de porter la burqa,
tous les homosexuel(le)s lapidés ?
Donner
un juste rôle aux musulmans désireux de s'européaniser
Certainement
pas, et pour plusieurs raisons. Les musulmans resteront
en Europe une petite minorité, même si leur
nombre s'accroit de façon impressionnante. De plus
et surtout, la majorité d'entre eux ne voudront pas
vivre dans une société wahhabiste sur le mode
saoudien et plus encore ultra-violente sur le style des
minorités Takfiri. Ils sont venus en Europe précisément
pour éviter cela. Ils ne seront pas prêts à
abandonner les situations et biens acquis en Europe pour
se transformer en djihadistes.
Certains céderont certes à la tentation, mais
il s'agira en général d'individus déséquilibrés
que les polices européennes devraient être
capables de neutraliser, si on leur en donne les moyens
et si certains gouvernements européens ne
les encouragent pas secrètement pour conquérir
des électeurs de même qu'ils courtisent
le Royaume de Saoud pour en obtenir des pétro-dollars.
Ainsi,
même si tous les musulmans ne pourront jamais être
expulsés d'Europe, les nations européennes
devraient pouvoir faire face aux problèmes de sécurité
que certains poseront.
Ceci
dit, les élites européennes devront se débarrasser
de deux attitudes aussi nuisibles l'une que l'autre, l'une
le rejet radical de l'Islam et l'autre une bien pensance
faisant considérer toute critique de l'Islam comme
inspirée par une islamophobie inacceptable.
Sur
ce dernier point, il faut comprendre que les communautés
musulmanes en Europe ne se retrouvent pas dans un seul type
d'Islam. Au sein de celui-ci, les musulmans prêts
à rejeter l'idéologie wahhabiste ou takfiri
doivent être reconnus et encouragés.
Poutine
en Tchetchènie
C'est
ce qu'a fait Vladimir Poutine en Tchetchénie. Tout
en menant une guerre impitoyable, inconcevable dans une
Europe trop policée, contre les terroristes islamiques
(« J'irai les tuer jusque dans les toilettes »,
selon sa phrase devenu proverbiale), il s'est appuyé
dans cette même Tchetchénie sur des populations
locales ne refusant pas, au contraire, l'intégration
dans la Grande Russie. Il est allé jusqu'à
présenter le leader tchetchène modéré
Ramzan Kadyrov comme son fils spirituel. Il a fait de même
en Russie même, se comportant pratiquement à
l'égard de l'Islam traditionnel et pacifique comme
il l'a fait à l'égard de l'Eglise Orthodoxe.
Celle-ci a cessé, malgré les résistances
initiales, de considérer Poutine comme un usurpateur.
Certes
en Europe et plus particulièrement en France, fondamentalement
laïque, une telle politique, face tout autant à
l'islam qu'au catholicisme, serait à juste titre
jugée inacceptable. Mais il ne faudra pas oublier
que seuls les musulmans européens sont véritablement
capables de lutter contre l'extrémisme musulman.
Il faudra le reconnaitre et élargir le rôle
social et politique que certains se décideront à
jouer en ce sens. Devrons nous à notre tour faire
d'un musulman affiché, aussi honorable qu'il puisse
être, le maire de Paris? Sans doute pas, mais il y
aura d'autres perspectives à leur offrir plutôt
que continuer à les confiner dans les oubliettes
des quartiers dits difficiles.
NB.
Précisons qu'en aucun cas, le matérialisme
indispensable aux sciences ne devra accepter la moindre
concession aux philosophies inspirées du Coran