Biblonet
The
Craddle of Humanity . How
the changing landscape of Africa made us so smart
Janvier 2017
Par Mark
Maslin
Présentation
Jean-Paul Baquiast 20/02/2017
Le Professeur
Mark Maslin enseigne au Department of Geography,
University College London. Il est climatologue, écogéographe
et historien de l'évolution.
Mark
Maslin, qui a écrit plusieurs ouvrages tous très
intéressants et si possible à lire, s'interroge
dans son dernier livre Le berceau de l'humanité,
sur la raison pour laquelle les prédécesseurs
de l'espèce homo sapiens, à commencer par
Australopithecus sont tous apparus en Afrique de l'Est,
alors que l'Europe et l'Asie disposaient également
de grands singes, par exemple le Gigantopithecus, proche
de l'orang-outang mais d'une taille de 3 mètres.
Si cela avait été
le cas, les homo sapiens descendant de celui-ci auraient
été des géants. Leur adaptation au
milieu aurait été très différente.
L'auteur
s'est intéressé pour cela à un phénomène
géologique particulier, le soulèvement du
plateau Tibétain et la formation de la Vallée
du Grand Rift
Ces évènements
et l'alternance de lacs d'eau douce et d'eau salée
que l'on retrouve dans l'histoire de la Méditerranée,
ont selon lui entrainé des évènements
climatiques qui ont déterminé l'apparition
de l'espèce humaine.
Pour lui, cette apparition
n'avait rien de déterminée, comme beaucoup
d'historiens de l'évolution le pensaient, s'inscrivant
dans une suite obligée d'espèces précédentes.
Elle a été due à un hasard contingent
sans lequel nous n'aurions pas existé, au moins sous
la forme que l'on nous connait.
Le livre montre comment ce paysage unique et le climat localement
toujours changeant de la Vallée du Grand Rift ont
déterminé l'apparition des ancêtres
de l'homme. Ayant du s'adapter en permanence, ceux-ci ont
réussi à acquérir des qualités
que leurs homologues bien adaptés à des climats
stables ne disposaient pas lorsqu'ils devaient faire face
à des changements climatiques brutaux.
C'est
ainsi que le Paranthropus, lui-aussi descendant de l'australopithèque
gracile, a disparu faute d'avoir rencontré comme
ce dernier des changements environnementaux qui l'auraient
obligé à s'adapter.
Maslin offre dans la dernière partie
du livre une histoire des théories de l'évolution
proposées depuis 150 ans. Il montre que ces théories
reposaient en grande partie sur des a priori de leurs auteurs
plutôt que sur une confrontation avec des faits.
Mais ne peut-on supposer que dans quelques
décennies les anthropologues existants alors feront
à Maslin le même reproche, à la lumière
de faits qu'ils auraient découverts?
Ceci à condition que l'espèce
humaine ne se soit pas laissée détruire dans
l'intervalle. Ceci faute d'avoir pu s'adapter à des
changements qu'elle n'aurait pas prévus, en croyant
immuable l'actuelle civilisation technologique. Comme quoi,
aussi smart qu'elle puisse aujourd'hui se croire,
elle ne l'aurait pas été encore assez.