Article.
Un refroidissement
climatique brutal serait bien responsable de la disparition
des dinosaures.
Jean-Paul Baquiast 17/01/2017

L'extinction presque totale des dinosaures
aux alentours de 66 millions d'années a fait l'objet
, depuis qu'elle a été admise par les paléobiologistes,
de nombreuse hypothèses. On admet généralement
que ce fut la chute d'un astéroïde très
important au Mexique, ayant causé le cratère
dit Chicxulub, qui fut la cause de cette disparition. Mais
il n'était pas imaginable que tous les dinosaures
terrestres aient été simultanément
victimes de cette chute. Il fallait imaginer des relais.
On pensait que cette chute avait provoqué des changements
de températures mortels pour les dinosaures, du fait
par exemple des poussières projetées en haute
atmosphère.Cette hypothèse des poussières
fut rejetées, car leur durée de vie n'aurait
pas été suffisante.
Aujourd'hui des chercheurs du Potsdam Institute
for Climate Impact Research (PIK) ont réalisé
des simulations informatiques utilisant un modèle
de climat associant les modifications de l'atmosphère,
de l'océan et de la glace de mer. Ils en ont conclu
que les gaz sulfureux produits par l'impact furent les principales
causes du phénomène, en arrêtant durablement
les rayons solaires. Les gouttelettes d'au sulfureuses en
résultant peuvent avoir une longue durée de
vie.
En conséquence, très rapidement,
les températures tropicales passèrent de 27
à 5 degrés Celsius. Pendant 3 ans environ,
les températures moyennes affectant les terres où
vivaient les dinosaures tombèrent en dessous de zéro.
C'en était trop pour les plantes dont se nourrissaient
les dinosaures herbivores, puis pour les carnivores vivant
des herbivores.
Les dinosaures marins ne supportèrent pas pour leur
part les violents courants froids océaniques résultant
du refroidissement rapide de la surface des mers. Les auteurs
de la recherche souligne combien les modifications de température
sont importantes pour la survie des espèces vivants,
qu'elles se traduisent par un refroidissement global ou
par un réchauffement.
Abstract
Sixty-six million years ago, the end-Cretaceous mass extinction
ended the reign of the dinosaurs. Flood basalt eruptions
and an asteroid impact are widely discussed causes, yet
their contributions remain debated. Modeling the environmental
changes after the Chicxulub impact can shed light on this
question. Existing studies, however, focused on the effect
of dust or used one-dimensional, noncoupled atmosphere models.
Here we explore the longer-lasting cooling due to sulfate
aerosols using a coupled climate model. Depending on aerosol
stratospheric residence time, global annual mean surface
air temperature decreased by at least 26°C, with 3 to
16?years subfreezing temperatures and a recovery time larger
than 30?years. The surface cooling triggered vigorous ocean
mixing which could have resulted in a plankton bloom due
to upwelling of nutrients. These dramatic environmental
changes suggest a pivotal role of the impact in the end-Cretaceous
extinction.
Source :
Baby,
it's cold outside: Climate model simulations of the effects
of the asteroid impact at the end of the Cretaceous.
Geophysical Research Letters [DOI:10.1002/2016GL072241]