Politique
Téléprocédures électorales
Jean-Paul Baquiast 30/11/2016
Les élections politiques
par Internet, ou autres téléprocédures,
se généralisent de plus en plus. Elles sont
encore dans beaucoup de pays suspectées de favoriser
les fraudes électorales.
Sans trancher dans cette question
discutée, constatons seulement ici que, dans le cas
de l'élection de Donald Trump, des Démocrates
mettent actuellement en doute la légitimité
d'un scrutin au cours duquel Hillary Clinton a recueilli
deux millions de voix de plus que Donald Trump mais a dû
s'incliner faute d'un nombre suffisant de grands électeurs.
Ils parlent de fraudes.
Au total, Donald Trump a remporté
290 grands électeurs contre 232 pour Hillary Clinton,
qui n'a jamais contesté les résultats. Elle
a perdu le Wisconsin (10 grands électeurs) de 27
000 voix et la Pennsylvanie (20 grands électeurs)
de 60 000 voix. Dans le Michigan (16 grands électeurs),
l'écart serait de 10 704 voix, selon des chiffres
encore non officiels.Or un recompte des voix, notamment
dans ces Etats, pourrait entrainer l'annulation de l'élection
de Trump et l'élection de Hillary Clinton. Les contestations
actuelles des votes dans les Etats stratégiques,
au prétexte de fraudes dans les processus électoraux,
prennent donc une grande importance.
Les allégations de fraude ont éclaté
dès la proclamation des résultats, mais sans
apporter suffisamment de preuves pour justifier un recompte
officiel. Cependant tout récemment l'ancienne candidate
écologiste Jill Stein a demandé de faire recompter
les voix de l'élection présidentielle dans
le Wisconsin, en Pennsylvanie et dans le Michigan où
le candidat Trump avait dépassé Hillary Clinton
par une faible marge. Stein se dit prête à
dépenser $7 millions pour financer les opérations.
Or Jill Stein, à tort ou à raison, est réputée
par son intégrité. On ne voit d'ailleurs pas,
incidemment, de raisons pour lesquelles les Greens auraient
intérêt au remplacement du président-élu
par une Hillary Clinton qui leur manifesté aucune
sympathie, sauf dans des discours racoleurs de dernière
minute.
Aux Etats-Unis, sans attendre, Donald Trump
a mentionné de graves violations lors de l'élection
présidentielle dans trois États américains
où Hillary Clinton avait remporté la victoire.
« La fraude électorale sérieuse enregistrée
en Virginie, dans le New Hampshire et en Californie, pourquoi
les médias ne la couvrent-ils pas ? Il s'agit d'un
parti-pris politique grave», a-t-il écrit sur
son compte Twitter. Mais là encore, il n'apporte
pas d'arguments concluants.
Pour se part, par l'intermédiaire
de représentants au sein de l'Administration, Barack
Obama s'est dit opposé au recompte des voix dans
les trois Etats clef du Wisconsin, de la Pennsylvanie et
du Michigan. Hillary Clinton, à la déception
de ses soutiens dans les milieux néo-conservateurs,
ne formule pour le moment aucune exigence de recalcul. Cela
peut s'expliquer. En cas de fraude, Barack Obama pourrait
être accusé de complicités. A l'inverse,
si rien n'est prouvé, Hillary Clinton perdra ce qui
lui reste de légitimité. Voir sur ce sujet
un
article bien documenté du WSWS
Que cherche exactement
Jill Stein?
L'initiative de Jill Stein demandant un
recompte des voix dans trois Etats importants pour l'élection
de Donald Trump a surpris un grand nombre de commentateurs.
Au service de quoi ou de qui cette candidate des Verts n'ayant
guère obtenu plus que 1% des voix, et réputée
pour son honnêteté, prend- elle le risque de
déstabiliser Trump et faire éventuellement
élire Hillary Clinton.
On l'a soupçonnée d'être
intervenue en faveur de celle-ci, le cas échéant
contre rémunération. Veut-elle seulement se
faire valoir? Ou bien démontrer l'inanité
du système électoral américain? Beaucoup
pensent aujourd'hui qu'elle a agi avec sincérité
mais aussi naïveté.
Bien évidemment, le décompte
n'aura d'importance politique que s'il invalide l'élection
de Donald Trump et l'oblige à tenter de se faire
élire autrement que par le processus électoral.
S'il échouait, on voit facilement le tremblement
de terre mondial qui en résulterait. Sur
ce thème, voir
De Defensa
En ce qui concerne les Etats
européens, inutile de souligner ici la nécessité
d'une extrême transparence dans l'introduction de
procédures de votes électronique. Le contrôle
devra être insoupçonnable. On ne voit pas cependant,
dans l'état actuel des techniques, la possibilité
d'éviter les piratages (hacking), d'où qu'ils
viennent.
Faudra-t-ll en revenir au papier?