Politique
La droite alternative (alt right)
Jean-Paul Baquiast 06/01/2016
Ce
concept se développe actuellement aux Etats-Unis,
avec le succès électoral de Donald Trump,
censé avoir bénéficié de ses
soutiens - ce que l'intéressé lui-même
ne reconnaît aucunement.
La droite alternative (alt right) est apparue il y a environ
8 ans. Son objectif était de défendre les
valeurs des minorités blanches ruinées par
le capitalisme financier américain mondialisateur
et hyper-libéral. Ce sont ces mêmes valeurs
que le candidat Trump avait annoncé vouloir protéger,
notamment la sauvegarde de la civilisation « blanche
» et de ses valeurs sociales et religieuses traditionnelles
menacées par un matérialisme consommateur
et un antiracisme systématiques, l'immigration encouragée
à tout va et plus concrètement la délocalisation
des investissements productifs ainsi que l'ouverture effrénée
des frontières.
L'alt
right s'oppose ouvertement à la « gauche officielle
», dont les meilleurs défenseurs sont les grosses
corporations. Celles-ci trouvent dans les valeurs de cette
gauche le meilleur soutien possible pour la diffusion commerciale
de leurs produits et de leurs idées, ceci sous prétexte
de lutte contre les inégalités. Les corporations
financent abondamment les institutions et les partis se
réclamant de cette gauche officielle, ainsi sans
exception que la totalité des médias portant
haut et fort les programmes politiques et culturels de cette
même gauche. Le politiquement correct diffusé
par eux interdit toute remise en question de l'action du
big business qui s'abrite derrière ces médias.
Le site Breitbart.com incarne bien les idées de l'alt
right.
En France,
nous pourrions dire qu'un journal tel que Libération
représente parfaitement les intérêts
de la gauche officielle. Celui qui sait lire ses articles
voit clairement comment, sous des valeurs de gauche très
honorables, ils défendent systématiquement
les intérêts des firmes qui financent et font
vivre le journal.
Alors
quelle gauche non officielle, c'est-à-dire véritablement
révolutionnaire, devraient proposer ceux qui souhaitent
sortir du consensus de la gauche officielle? Ceci serait
sans doute dans le cadre des mouvements encore marginaux
de l'ultra-gauche. Si ces mouvements savent utiliser les
ressources de la communication virtuelle, ils pourraient
certainement toucher de vastes catégories sociales
tenues à l'écart de la vie politique traditionnelle,
dont elles ne maitrisent évidemment pas les ressources
en matière de communication.
Mais
ce faisant, il ne serait pas exclu que cette ultra-gauche
retrouve une partie des valeurs de la droite alternative,
et puisse politiquement s'allier avec elle dans certains
cas. C'est semble-t-il ce qu'essaye de faire le «
trumpisme » en Amérique, déclenchant
contre lui un déchainement sans précédent
des grosses corporations et de leurs médias.
Les
succès électoraux actuels de la droite alternative
en Europe, notamment tout récemment en Italie, ainsi
que le développement dans tous les pays du rejet
de l'Union européenne, montrent que des boulevards
s'ouvrent devant elle.
Références
* Voir
un article d'un certain Virgil dans Breitbart détaillant
les caractéristiques de la droite alternative opposée
à le gauche institutionnelle ou des bien-pensants,
abondamment financée par les grosses corporations,
lesquelles elles-mêmes ont dépensé des
milliards de dollars pour soutenir Hillary Clinton.
* Sur
Breibart, voir Wikipedia Breitbart
News Network
article
plus détaillé en anglais