Série
Trump. Préparation
d'un « coup d'Etat » contre Donald
Trump
Jean-Paul Baquiast 16/11/2016
Nous mettons des guillemets au terme, car
il est peut-être un peu prématuré de
parler d'un coup d'Etat. Néanmoins ce qui se prépare
contre Trump y ressemble beaucoup.
L'objectif visé par les comploteurs,
venus essentiellement des soutiens de Hillary Clinton au
sein du Parti Démocrate et plus généralement
au sein de l'oligarchie politico-économique qui l'avait
promue, est dans un premier temps d'obtenir l'invalidation
de l'élection de Trump. On a parlé d'une procédure
de destitution (impeachment) qui serait enclenchée
par les forces anti-Trump au motif que celui-ci tiendrait
des propos non politiquement corrects ou prendrait des décisions
anti-constitutionnelles. Mais la procédure est trop
lourde pour pouvoir être engagée rapidement.
La formule la plus rapide et la plus immédiate
consisterait à obtenir un vote anti-Trump des Grands
Electeurs en charge de valider définitivement le
président élu. Dans le système électoral
américain, à peu près incompréhensible
en Europe, ce n'est pas le nombre total des voix obtenues
par les candidats au plan national qui compte, mais dans
chaque Etat celui des voix obtenues par les représentants
des deux candidats, dits Grands électeurs, lesquels
élisent ensuite définitivement, quelques semaines
après, le président.
Une pétition visant à obtenir
des Grands Electeurs qu'ils ne valident pas l'élection
de Trump a été lancée. Elle pourrait
recueillir des millions de voix. Le prétexte en est
que Trump a obtenu moins de votes populaires que Clinton.
Cest actuellement vrai mais le décompte nest
pas fini, et il reste à peu près 7 millions
de votes, dont ceux des militaires estimés à
80% en faveur de Trump. Par ailleurs la présomption
de fraudes multiples concernant le vote et le décompte
des voix, en provenance du camp Clinton, paraît tout
à fait fondée.
Ces millions de voix qui contestent l'élection
de Trump proviennent de milieux sociaux favorisés,
tenant à garder leurs privilèges. Pour eux
Trump représente l'électorat pauvre, qui n'est
d'ailleurs pas seulement blanc ou masculin, provenant des
zones industrielles en déshérence du fait
de la mondialisation (le « Rust Belt »).
Dans le vocabulaire français, ces électeurs
pauvres seraient considérés comme représentant
la gauche, et les électeurs favorisés la droite.
Autrement dit, la pétition et plus généralement
les efforts du parti Clinton pour faire invalider l'élection
de Trump seraient considérés comme l'amorce
d'un coup d'Etat de la droite et de l'extrême droite
contre un Trump se situant, qu'il le veuille ou non, à
gauche.
Mais l'establishment a réussi, à
coup de campagnes d'opinions largement financées
par les riches entrepreneurs, notamment à travers
la fondation dite Democracy Alliance du milliardaire Soros,
à faire passer Hillary Clinton comme la candidate
des pauvres, des noirs, des femmes, tandis que Donald Trump
est renvoyé du côté des fascistes, sinon
des nazis. Depuis quelques jours, des manifestations de
rues importantes, comprenant des jeunes, des femmes, des
noirs et des hispaniques, tous provenant de milieux sociaux
favorisés (comme cela est facile à voir sur
les photographies de presse), sont organisées pour
protester contre l'arrivée de Trump à la Maison
Blanche. Elles sont largement applaudies en Europe et notamment
en France, où les médias ont toujours été
les défenseurs aveugles d'une Hillary Clinton corrompue,
belliciste et anti-russe.
Nul évidemment ne fait valoir que
si le même argent avait été employé
pour organiser des manifestations pro-Trump, notamment dans
le Rust Belt, les manifestants auraient été
probablement plus nombreux et plus convaincants., même
si moins bien vêtus et s'exprimant moins aisément.
Une guerre de classe
La parti Clinton, s'il ne réussit
pas à faire invalider l'élection de Trump,
s'efforcera d'encourager les mouvements sécessionnistes
dans les Etats, tels la Californie, où l'establishment
local a toujours été acquis au système.
Ceci pourrait susciter des difficultés pour le président
Trump, qui sera accusé d'avoir provoqué de
nouvelles guerres de sécession aux Etats-Unis. Nul
ne fera remarquer que sous Obama, c'étaient dans
les Etats pauvres, victimes du système, que des mouvements
sécessionnistes avaient commencé à
prendre de l'importance.
Tout ceci montre bien qu'une véritable
guerre de classe, comme auraient dit les marxistes des années
50, est engagée entre les favorisés et les
non favorisés, entre l'aristocratie sociale et le
prolétariat. Ceci à propos de l'élection
du milliardaire Trump, qui s'est inscrit par une sorte de
prescience politique à la tête du prolétariat.
Cette guerre ne fait que commencer. Trump
ne la gagnera peut-être pas, compte tenu de l'importance
des forces financières, économiques et politiques
qui se mobilisent contre lui. Peut-être sera-t-il
assassiné, peut-être sera- t-il victime d'une
« sale affaire » l'impliquant, montée
de toutes pièces par l'establishment. Celui-ci sait
y faire en matière de « regime change »
provoqué dans les pays dont les gouvernements lui
déplaisent. Il doit maintenant considérer
que le temps est venu pour qu'il déploie ce savoir
faire en Amérique même.