Article.
Evolution et intrication
Thierry Strub, 10/09/2016
Cet article est un
résumé du chapitre 2 du livre "Le partage
et l'Intrication Biologique"' du Dr Thierry Strub,
dont nous n'avons pas, sauf erreur, trouvé de références
sur Internet
Selon l"auteur:
" Il s'agit de proposer une
nouvelle théorie de l'évolution. Elle ne résulte
pas de la lutte pour le plus fort mais de la transmission
des avantages acquis"
Nous avons plusieurs fois
publié des articles concernant l'identification de
phénomènes biologiques pouvant s'expliquer
par des phénomènes relevant de la mécanique
quantique. A titre d'information des lecteurs, nous proposons
sur le même thème le présent article,
sans nous prononcer en aucune façon sur la recevablité
de l'hypothèse exposée.
Jean Paul Baquiast. Automates Intelligents 11/09/2016
Pourquoi en 1976, lépidémie
à virus Ebola explose-t-elle en même temps
(la même semaine), en deux lieux géographiques,
lune au Soudan (à Maridi), l'autre au Zaïre
(Yambuku), distant dun millier de kilomètres.
Ces deux épidémies sont dues à deux
souches virales différentes (issues d'un ancêtre
commun), souches apparentées mais bien distincts
du point de vue génétique. Aussi une épidémie
ne peut pas être la cause de l'autre (deux virus différents).
Le Pr Sureau, virologue de lInstitut
Pasteur dira « Cest tout le mystère de
ces deux épidémies simultanées dues
à deux variants du même virus, nouveau pour
la science »1. Le CDC d'Atlanta confirme que ce sont
deux souches du même virus, bien distinctes, et quelles
« présentent apparemment une remarquable coïncidence,
bien qu'aucun transport de lagent du Soudan au Zaïre
soit a priori envisageable »2. Ces deux épidémies
ne sont pas reliées entre elles, « excepté
dans le temps »3.
Lors de sa réapparition en 1995 dans
le nord du Zaïre « tout comme en 1976, le virus
s'est manifesté dans deux foyers distants d'une centaine
de kilomètres apparemment sans relation »4.
En 2014 et 2015, le même phénomène
se produit 5.
On peut se demander, de façon
analogue, pourquoi une épidémie à VIH
a commencé au début des années temps
80 en même temps, en Afrique et aux États-Unis.
Son arrivée aux États-Unis est connue, on
sait que le passage est dans le sens Afrique ? États-Unis,
via les Caraïbes6
On sait que ce virus est nouveau sur le
Nouveau Monde, ancien en Afrique, et les populations touchées
sont totalement différentes. De plus, comme pour
le virus Ebola, il y a deux virus en cause, VIH -1 et VIH-2.
Lhypothèse de non-séparabilité
biologique propose un regard critique sur le hasard des
théories de l'évolution, le hasard qui présiderait
à la mutation génétique serait contraint,
canalisé, corrélatif. Elle conservant le caractère
aléatoire de la mutation des gènes et le principe
darwinien du plus apte. Ce qui diffère réside
dans le report immédiat du bénéfice
à lensemble des congénères (issus
dune origine commune).
Nous allons voir que la mutation des gènes
est liée à une propriété physique
bien particulière. Car ils suivent alors une même
évolution, indépendamment de leur situation
géographique. Ils sont géographiquement en
des lieux « causalement séparés ».
Par ailleurs avec l'apparition de la vie
sur Terre il y a 3,5 milliards d'années, on constate
des coïncidences temporelles 7 :
- la sortie de l'espace marin
- la mammalisation
- et enfin l'hominisation.
« Un processus aléatoire ne
pourrait expliquer ces étonnants phénomènes
de convergence adaptative observée entre des groupes
très éloignés et qui ont donné
des ailes aux insectes, à des reptiles, à
des oiseaux et à des mammifères ».
«À la fin de loligocène
un certain nombre de grands primates s'engagèrent
dans la voie qui conduit à lhomme. Cette tendance
atteint à peu près en même temps, et
de façon indépendante, un certain nombre de
genres, en des lieux très éloignés
les uns des autres » 8.
Nous tenterons alors de montrer une nouvelle
théorie de lévolution où le "partage
des avantages acquis" explique lobservation,
nettement mieux que "le développement du plus
apte (fort)" qui nest quun constat, une
simple tautologie selon Karl Popper dans le texte9. Il précise
« une bonne partie du darwinisme nest pas de
la nature dune théorie scientifique empirique,
mais plutôt dun truisme logique et dune
théologie » 10.
Lavantage acquis nest en rien
lamarckien, lavantage nest pas consécutif
au développement dune faculté de lindividu
au cours de sa vie, il correspond au développement
dun caractère avantageux au moment du transfert
(depuis le « lieu amorce ») à ses congénères
dorigine commune. Avantage et transfert sont contemporains,
ils sont immédiats.
Il sagit dun concept scientifique
sur lévolution des espèces mais aussi
moral. Le partage des avantages acquis ou de linnovation
avantageuse est une notion éthique, concept unique
dans lhistoire de toute lépistémologie.
La rétroaction de lavantagé
sur sa filiation, immédiats, introduit une non-linéarité
des processus évolutifs qui sont de ce fait exponentiels,
et rendent compte de lextraordinaire capacité
dadaptation du vivant à son milieu.
Sachant que le développement darwinien
du plus adapté « glisse » vers la doctrine
du plus fort, on est alors livré à tous les
abus, source de bien de graves misères eugéniques
(discuté au chapitre 5).
Cependant Darwin reste celui qui a su saffranchir
du dogme religieux (Adam et Eve), comme Pasteur lest
face aux partisans de la génération spontanée
; Darwin au niveau macroscopique, Pasteur au niveau microscopique.
Ces deux épidémies simultanées,
lune à VIH et lautre à virus Ebola,
sont qualifiées, dans ce livre, dévènements
cryptologiques, cest-à-dire dont le sens reste
caché de prime abord (comme la pomme de Newton ou
les becs de pinsons de Darwin).
Pour tester cette hypothèse, initialement
présentée dans ma thèse de médecine
11, deux expérimentations furent réalisées.
La première au CRSSA, sous la direction du Pr Dominique
Dormont, puis validé une deuxième fois par
une personne et un laboratoire de référence
: une équipe à linstitut Pasteur de
Paris12. (Voir Annexe 9).
Expériences in vitro, elles consistaient
à infecter des cellules peu permissives. Le caractère
très sélectif de cette faible permissivité
saccompagne dun fort retard à linfection13.
Initialement de 40 jours14, ce retard à
linfection apparait quelque jour plus tard souvent
inférieur à 15 jours. Or on utilise le même
virus (VIH), les mêmes cellules, un protocole identique,
cela dans un même laboratoire, reproduisant ainsi
le paradoxe de simultanéité.
Le calcul est étonnant : on assiste
à une réduction constante et très importante
du temps dadaptation à ce milieu sélectif,
soit une chance sur 1043 pour que ce soit le seul effet
du hasard 15.
Ces deux expérimentations démontrent
alors empiriquement que lhypothèse de non-séparabilité
biologique peut être posée comme la base dune
nouvelle théorie.
La causalité adaptée à
la théorie physique orthodoxe implique toujours sur
un paradigme de continuité, où une action
doit nécessairement agir de proche en proche. En
revanche lidée dune corrélation
s'impose naturellement dans le discours de la théorie
quantique qui s'associe à un principe d'action à
distance et de corrélations, sans transport de forces
ou dinformations.
Les liaisons hydrogène, qui par leffet
tunnel typique, est à l'origine dune tautomérisation
(isomérisation) des acides nucléiques 16,
développé dans le chapitre 6. Cela conduit
à des « erreurs » de réplication,
les mutations génétiques à léchelle
mésoscopique, phénomène clé
du processus. Nous proposons le terme dintrication
biologique et percevons lanalogie entre lindépendance
de lespace-temps de la non-séparabilité
quantique et « le paradoxe de simultanéité
en épidémiologie » développé
dans ce document, qui apparait alors comme une véritable
homologie.
Cette action à distance a été
démontrée expérimentalement par le
Pr Alain Aspect à l'institut d'optique17, confirmé
de nombreuses fois, notamment par le Pr Nicolas Gisin.18.
Nous montrerons que les tautomérisations des acides
nucléiques, liées au «spin » des
particules élémentaires (notion clé
pour ces expérimentations en physique quantique)
seraient corrélées et se produisent quel que
soit l'éloignement des particules en question. Cest
leffet tunnel qui fait que mutation des gènes
est néguentropique. Nous proposons de parler dintrication
biologique, en montrant que lon retrouve les paramètres
pertinents de la non-séparabilité quantique
(notamment origine commune, simultanéité des
manifestations de la non-séparabilité, spin
de la particule).
Il est clair que ni Darwin, ni Einstein
ne pouvait connaître cette démonstration de
1981. Après lapplication en 1964 des inégalités
de la non-sépatabilités de Bell, le monde
a radicalement changé le discours scientifique. Les
sciences physiques utilisent cette propriété
pour la cryptographie quantique, et à lavenir
linformatique quantique.
Enfin, Nicolas Gisin remarque à propos
de la non-séparabilité biologique que «
la sélection naturelle a privilégié
lintrication pour que des êtres biologique puissent
réaliser certaines performances qui seraient impossibles
à réaliser sans intrication »18. Cela
complète la remarque de Bernard DEspagnat qui,
en 1987, estimait, au cours de nos conservations à
Orsay et à son domicile près du jardin du
Luxembourg, que « le vivant sait utiliser la non-séparabilité
quantique »19.
Nous proposons que le fonctionnement du
vivant est mésoscopique, canalisé, hautement
cohérent (cohérence temporelle cest-à-dire
simultanéité). Lindividu n'est pas isolé
face à son environnement, c'est toute une population
qui est concernée, lorigine commune fédère
tout le phylum.
En conclusion, le processus qui autorise
lévolution des espèces, serait lié
à la non-séparabilité quantique (NSQ),
une propriété physique : elle serait le véritable
moteur de la mécanique évolutive. Sachant
quen biologie et en physique la causalité est
impossible, les espaces sont causalement séparés.
Toute la démonstration consiste à
montrer, sur la base des observations et de considérations
théoriques et expérimentales en sciences du
vivant (données épidémiologiques),
que la corrélation « à distance »
doit être envisagée dans le cadre la non-séparabilité
quantique.
Quelques références
(les autres mentionnées par l'article figurant dans
le livre)
1 Professeur Sureau (enregistré sur un document
de la FEMIS) Vidéo sur le site NSB2
2 McCormick JB JID 1983 ; 147 (2) : 276-81
3 The second Ebola outbreak is just as
strange as the first in the daily Sheeple Sept th 2014,
Reader View 7.687
4 N Engl J Med 2014; 371:2083-2091 November
27, 2014