Géopolitique
Attaque d'un convoi humanitaire en Syrie.
Jean-Paul Baquiast 22/09/2016

Cette attaque avait eu lieu il y a trois jours dans le nord
d'Alep. Elle a provoqué la mort de 21 personnes et
la destruction de 18 des 31 véhicules en charge des
approvisionnements. Sans attendre les moindre précisions,
Washington en a immédiatement imputé la responsabilité
au gouvernement de Bashar al Assad et aux Russes qui le
soutiennent. Les Américains ont refusé d'admettre
qu'ils aient eu pour leur part le moindre rôle dans
l'affaire.
Il faut rappeler que précédemment, des bombardiers
de l'US Air Force et de ses alliés avaient attaqué
une position de l'armée syrienne à l'aéroport
de Deir ez-Zor provoquant la mort de 90 militaires syriens
et l'incapacitation d'une centaine d'autres. Washington
avait reconnu les faits mais fait valoir qu'il s'agissait
d'une « erreur ». Connaissant les moyens sophistiqués
d'identification des objectifs dont dispose l'armée
américaine, il est difficile d'admettre l'erreur.
Tout pouvait laisser penser au contraire qu'il s'agissait
d'une démarche délibérée du
Pentagone, visant à saboter l'armistice négocié
entre Kerry et Lavrov. Celui-ci avait été
publiquement dénoncé par Ashton Carter et
les militaires, contredisant ainsi ouvertement Obama et
Kerry.
Comme nous l'avons expliqué
dans un article précédent publié ailleurs
(http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2293&r_id=&t=Washington%20va-t-il%20renoncer%20%E0%20faire%20tomber%20Bashar%20al%20Assad?,
le lobby de la guerre américain veut poursuivre et
accroitre les affrontements avec Damas et surtout avec les
Russes. Le futur président sera ainsi mis devant
le fait accompli.
Aussi bien en dépit du cessez le
feu, des forces appartenant aux « rebelles modérés
» soutenus par Washington n'ont pas cessé les
attaques contre les positions de l'armée syrienne.
Elles disposent d'armements terrestres très efficaces
capables d'actions telles que l'attaque du convoi humanitaire.
Elles reçoivent en permanence des soutiens logistiques
provenant de l'armée américaine. Aucune attaque
aérienne n'a été identifiée,
qu'elles viennent de Damas, Moscou ou Washington. Les Américains
eux-mêmes l'ont reconnu. Mais les rebelles «
modérés » sont parfaitement capables
de conduire au sol des opérations analogues à
celles de l'attaque du convoi. Elles pourront en accomplir
bien d'autres, autour et dans Alep. Le front Al Nusra, reconnu
par Washington comme un opposant légitime à
Bashar al Assad, se vante d'en avoir l'intention.
Pour en savoir plus
Sur le sujet, on peut consulter le WSWS,
source à peu près sûre, au moins dans
ces domaines
http://www.wsws.org/en/articles/2016/09/21/syri-s21.html