Sciences politiques. Les 28 pages confirment l'implication
américaine dans l'attentat du 11 septembre.
Jean-Paul Baquiast 17/07.2016
Jusqu'à
aujourd'hui encore, plus de 13 ans après l'évènement,
les examens d'opinion montrent qu'aux Etats-Unis, plus de
40% des personnes interrogées sont persuadées
du fait que les attentats du 11 septembre ont été
facilitées, sinon provoqués part les services
secrets américains, afin de donner au président
de l'époque le prétexte de déclencher
en réponse une guerre dévastatrice contre
Saddam Hussein, ayant rapidement dégénéré
en un conflit général au Moyen-Orient.
Le calcul, était à courte vue. Ce conflit,
loin de renforcer les intérêts pétroliers
et géostratégiques américains, n'a
cessé depuis de contribuer à les dégrader,
notamment du fait de l'intervention des Russes en soutien
à leur allié Bashar al Assad.
Ces personnes, que l'on peut trop facilement
qualifier de complotistes, ne nient pas que les auteurs
directs de l'attaque contre les tours n'étaient pas
américains. Il s'agit pour l'essentiel de saoudiens
instrumentalisés par la mouvance Ben Laden. Mais
ce que disent les « complotistes » est que ce
fut avec l'accord, voire le soutien direct des agences américaines
que le gouvernement Saoudien de l'époque leur avait
donné toutes facilités pour agir.
La question de la complicité du Royaume
de Saoud dans les attentats reste aujourd'hui entière,
d'autant plus que les autorités saoudiennes et américaines
continuent à la nier officiellement. Mais aux Etats-Unis,
qui reste malgré bien des défauts, un pays
démocratique où les parlementaires peuvent
enquêter avec des moyens propres, à la demande
de certains citoyens, sur les questions que le gouvernement
cherche à dissimuler.
Or depuis quelques mois, sous la pression
des familles des victimes des attentats du World Trade Center;
le congrès a déclassifié 28 pages d'une
enquête parlementaire menée précédemment
qui pourraient prouver que les terroristes auraient été
en contact avec des agents saoudiens.
Le
document n'est pas long. Il s'agit d'un dossier de 28 pages,
jusqu'ici tenu secret par le gouvernement avec la complicité
de parlementaires néoconservateurs bellicistes. Sous
le nom des 28 pages, il est désormais entré
quasiment dans l'histoire. Le gouvernement saoudien a multiplié
les pressions sur Barack Obama pour qu'il ne soit pas «déclassifié
». mais c'est aujourd'hui chose faite. Bien évidemment,
tant l'administration fédérale que le gouvernement
saoudien se sont empressés de prétendre que
cette enquête confirmait leur non responsabilité.
Un certain Josh Earnest, correspondant pour la presse à
la Maison Blanche, a prétendu que le document confirmait
la « transparence » absolue de celle-ci, autrement
dit la non implication de l'Administration, tant dans les
faits que dans la non-divulgation des éléments
accablants en sa possession.
Beaucoup de citoyens de par le monde n'ayant
pas la possibilité de discuter ces affirmations très
techniques en retiennent que ce fut faire preuve de complotisme
que de ne pas ajouter foi à la thèse officielle.
Aujourd'hui un examen rapide de ces pages, disponibles sur
internet, montre qu'il n'en est rien. Les médias
« officiels » malheureusement, restent très
discrets sur le contenu des 28 pages.
Le contenu des
28 pages
Elles font partie d'un rapport dit Joint
Inquiry into Intelligence Community Activities before and
after the Terrorist Attacks of September 11, 2001.
Comme le terme l'indique, les services secrets dits Intelligence
Community ont été interrogé, et certains
de leurs représentants ont accepté de parler.
Les 28 pages montrent que non seulement
les attentats furent conduits par des saoudiens avec l'appui
de leurs gouvernements, mais que l'Administration américaine
de l'époque (l' « Etat profond ») les
avait directement suscité et aider pour justifier
la guerre au Moyen Orient, accompagnée depuis par
une « guerre contre la terreur » ( war on terror).
Celle-ci a permis depuis de museler toute opposition démocratique
aux actions secrètes du gouvernement.
Parmi les anciens officiels américains
ayant accepté de parler aux enquêteurs, il
faut citer un certain John Lehman, anciennement secrétaire
de l'US Navy. Pour lui (une traduction ne s'impose pas)
There was an awful lot of
participation by Saudi individuals in supporting the hijackers,
and some of those people worked in the Saudi government.
Our report should never have been read as an exoneration
of Saudi Arabia.
De son côté le sénateur
de Floride Bob Graham, qui préside la commission
d'enquête, affirme que les 20 pages ne sont qu'un
début de révélation. I
think of this almost as the 28 pages are sort of the cork
in the wine bottle. And once it's out, hopefully the rest
of the wine itself will start to pour out,
Les 28 pages elles-mêmes sont celles
d'un document intitulé Finding, Discussion
and Narrative Regarding Certain Sensitive National Security
Matters, Il montre non seulement la complicité
du Royaume saoudien, non seulement en faveur des Hijackers
et de Al Qaeda en général, mais dans le fait
que ces révélations furent tenues jusqu'ici
secrètes compte tenu des liens étroits existant
entre Washington et Ryad, et plus particulièrement
entre les services secrets des deux pays.
Nous ne commenterons pas davantage ici ces
28 pages, renvoyant les lecteurs intéressés
au texte. Disons seulement que, dans de nombreux cas, les
prétendus complotistes sont indispensables pour faire
émerger des faits délibérément
cachés aux citoyens par les officiels de tous bords.
Référence
http://www.wsj.com/public/resources/documents/declass28pages2016.pdf