Editorial
2. Brexit,
mauvaise nouvelle ?
Par Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin 24/06/2016
Oui mais mauvaise nouvelle
pour ceux qui avaient fait de l'Union européenne
(commission, parlement, administrations dites de Bruxelles
) des machines à soumettre les peuples européens
à leur domination.
En premier lieu Washington et Wall Street qui ont toujours
considéré le continent européen comme
une véritable colonie à exploiter au service
de leurs spéculations financières et de leur
ambitions géostratégiques, notamment détruire
la Russie et tuer dans l'oeuf les coopérations avec
le Brics.
Mauvaise nouvelle aussi pour les lobbystes de toutes origines
qui obtenaient de Bruxelles, par des pressions inavouables,
toutes les décisions favorables aux entreprises et
intérêts économiques généralement
non européens. Mauvaise nouvelle enfin pour tous
ceux, en Europe même, qui s'appuyaient sur le prétexte
européen pour refuser toute évolution permettant
plus de jeu démocratique au plan des institutions.
Ici, nous avions comme beaucoup d'autres
eu nos illusions concernant les « bienfaits »
de l'Union européenne. Mais les dernières
années nous ont ouvert les yeux. A défaut
d'une Europe véritablement fédérale,
de configuration réduite, disposant d'un parlement
démocratiquement élu et d'un gouvernement
responsable devant ce parlement et donc devant les opinions
européennes de la base, la machine américano-bruxelloise
était devenu insupportable.
Certes le Brexit ne suffira pas à
transformer l'Union, la débarrasser de ses vices
rédhibitoires. La machine à aliéner
les européens et leurs opinions publiques reste en
place et multipliera ses efforts pour le rester. Mais l'exemple
est donné et tous ceux qui dans les pays européens
voudraient que leur pays sorte à son tour de l'Union
et retrouve la voie d'une Europe des Etats souverains négociant
des coopérations (y compris industrielles et scintifiques)
au mieux de leurs intérêts propres, pourraient
enfin voir leur crédibilité se renforcer,
les électeurs les soutenir et finalement des changements
politiques profonds se mettre en place au niveau du continent
tout entier.
Les pressions diplomatiques et financières
américaines, le jeu des lobbies ne cesseraient pas
pour autant, mais il leur faudra dorénavant s'exercer
au niveau des Etats et non de Bruxelles. Leur jeu sera rendu
plus difficile et d'autres intérêts plus légitimes
pourraient enfin se faire entendre.