Actualités
Juin 2016
Le
canon électrique
Jean-Paul Baquiast 26/06/2016

Le canon électrique
dit aussi canon électromagnétique (en anglais
railgun) est une arme à projectile accéléré
par une force électromagnétique.
Le concept consiste à établir une différence
de potentiel électrique entre deux rails parallèles
conducteurs de l'électricité et à insérer
entre eux un projectile conducteur pouvant glisser ou rouler
dessus, en faisant contact. Dès que le contact a
lieu, un courant électrique circule entre les deux
rails, un champ magnétique nait et le projectile
est accéléré par la force de Laplace
(interaction entre le courant qui circule dans le projectile
et le champ magnétique créé).
Cette arme pourrait avoir fort potentiel de destruction,
la rendant supérieure du fait de sa vitesse aux canons
traditionnels. Elle a été testée depuis
de nombreuses années, mais ne fut pas développée
compte tenu de disposer d'un puissant générateur
électique sur le véhicule porteur (essentiellement
navire à ce jour.
L'article référencé ci-dessous explique
que l'US Navy a repris les essais (pour se donner on peut
le supposer une nette supériorité sur la marine
chinoise et russe dans le cas de prochains affrontements
militaires. Elle projette d'installer un railgun sur le
destroyer USS Zumwalt, lanceur de missiles guidés,
conçu pour produire les grandes quantités
d'énergie nécessaires au fonctionnement de
l'arme
*Voir Spacewar http://www.spacewar.com/reports/US_Navy_keeps_electromagnetic_cannon
_in_its_sights_999.html
La
Commission européenne et les perturbateurs endocriniens
Jean-Paul Baquiast 17/06/2016
La Commission européenne se fait très souvent
reprocher par des lobbies industriels ou commerciaux de
prendre des décisions supposées protéger
la santé ou la vie des européens, mais qui
gênent les activités de ces industriels, en
leur imposant le respect de normes excessivement exigeantes.
Une observation un peu attentive montre que c'est très
souvent exactement le contraire qui se produit à
Bruxelles.
Des
mesures de protection recommandées fortement par
des experts scientifiques indépendants sont mises
en sommeil ou repoussées sine die par les lobbies
qui y voient une gène à leur activité
économique. Peu leur importe les risques courus par
les citoyens. La Commission, soumise à des pressions
ressemblant parfois à une corruption discrète,
leur donne raison. Beaucoup de ceux qui souhaitent aujourd'hui
pour leur pays une sortie de l'Union européenne affirment
que même si les mêmes pressions s'exerçaient
pays par pays, elles ne pourraient pas d'emblée abolir
les discussions et la prise de décisions protectrices
aux niveaux nationaux.
Un exemple vient d'être apporté
par la décision récente de la Commission visant
à imposer des procédures inapplicables aux
décisions pourtant demandées à l'unanimité
par le communauté scientifique et visant à
limiter l'utilisation de produits dits « perturbateurs
endocriniens » dans les produits de grande consommation.
Ceux-ci apportent des facilités aux industriels,
sous forme par exemple de produits d'emballage peu couteux,
mais leurs effets nocifs sur la santé ont été
amplement démontré, notamment chez les mères
et les jeunes enfants.
Or la Commission, sans entrer dans une discussion
de fond sur ce sujet, s'est bornée sous la pression
des industriels à obliger d'argumenter les interdictions
en s'appuyant sur des procédures de tests pratiquement
inapplicables. Peu lui importe manifestement que les conséquences
sur la santé publique se révèlent graves,
actuellement ou plus tard.
Les pays comme la France désirant
prendre des décisions d'interdiction à leur
niveau se voient interdits de le faire, au prétexte
de respecter les décisions souveraines européennes.
Qui peut décemment défendre une telle conception
de l'Europe?
Références
* Lire
un article détaillée du Monde sur ce sujet.
* Voir aussi sur le site de l'Endocrine
Society ce
communiqué de presse
Détecteur
d'ondes gravitationnelles
CNRS 07/06/2016

Le Cnrs a publié
le communiqué suivant, que nous reprenons sans commentaires.
Renvoyons seulement nos lecteurs aux différents articles
que nous avions précédemment édité
sur ce site.
On
y trouve notamment une présentation du livre de Pierre
Binetruy
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2016/166/binetruy.htm
LISA Pathfinder surpasse les attentes
Mission
accomplie pour le satellite LISA Pathfinder, après
seulement deux mois d'opérations scientifiques. Non
seulement les technologies nécessaires pour le futur
observatoire spatial d'ondes gravitationnelles eLISA1 sont
validées, mais les performances du démonstrateur
de l'ESA sont cinq fois supérieures au cahier des
charges, et très proches de ce qui est requis pour
eLISA. Ces premiers résultats, auxquels a contribué
le laboratoire Astroparticule et cosmologie (CNRS/Université
Paris Diderot/CEA/Observatoire de Paris) avec le soutien
du CNES, sont publiés le 7 juin 2016 dans la revue
Physical Review Letters. Ils constituent un grand pas vers
l'astronomie gravitationnelle2 depuis l'espace, qui permettra
par exemple d'étudier les fusions de trous noirs
supermassifs.
C'est une réussite technique et scientifique. Au
terme des 55 premiers jours d'opérations scientifiques,
les performances de LISA Pathfinder se sont révélées
cinq fois supérieures au cahier des charges du satellite,
qui a pour but de tester les technologies nécessaires
à un observatoire spatial d'ondes gravitationnelles.
LISA Pathfinder abrite deux
« masses test », des petits cubes d'or et de
platine qui ne sont pas liés mécaniquement
au reste du satellite mais « flottent » dans
des cavités distantes de 38 cm, entourés de
l'instrumentation nécessaire pour mesurer leur position.
Les scientifiques ont montré que ces deux cubes peuvent
être conservés pratiquement immobiles l'un
par rapport à l'autre, soumis seulement à
la gravité et soustraits aux forces extérieures,
dont celle du vent solaire.
Le satellite protège
les cubes des influences extérieures en ajustant
constamment sa position grâce à un système
ultra-précis de micro-fusées. Ainsi, les cubes
restent centrés au coeur des cavités, en «
chute libre », et animés d'une orbite déterminée
seulement par la gravité. Par ailleurs, le système
mesurant par laser la distance entre ces deux cubes est
100 fois plus performant que ce qui avait été
atteint en laboratoire : il permet de mesurer une distance
à 30 femtomètres près (un dix-millième
de la taille d'un atome). Ce système permet d'évaluer
l'accélération résiduelle entre les
deux masses, plus faible qu'un demi milliardième
de millionième de la gravité terrestre.
Ce succès est prometteur
pour la conception d'eLISA, le futur observatoire spatial
d'ondes gravitationnelles de l'ESA. eLISA sera composé
de trois satellites embarquant les technologies testées
sur LISA Pathfinder, placés à plusieurs millions
de kilomètres l'un de l'autre. Des faisceaux laser
échangés entre les satellites mesureront en
permanence la distance entre eux (ou plus exactement, entre
les « masses test » abritées par chacun),
et détecteront la moindre variation de cette distance,
signe du passage d'une onde gravitationnelle.
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