Actualités
avril 2016
Bravo
la Navale. Contrat de
sous-marins français avec l'Australie
Jean-Paul Baquiast 26/04/2916
L'Australie vient de confirmer la commande de 12 sous-marins
à propulsion classique anaérobie à
la DCNS. Le contrat s'appliquera pendant une cinquantaine
d'années. Son montant est évalué tout
inclus à 30 milliards deuros dont 8 resteraient
à la France. La première mise en service serait
réalisée en 2027. Une filiale sera créée
en Australie.
Renvoyons pour les détails concernant ce contrat
et ses implications géopolitiques, notamment aux
rapports Chine-Australie, à la presse de ce jour.
Disons seulement qu'il constitue un grand succès
pour l'industrie navale française, pour la marine
et finalement pour le ministre de la défense Jean
Yves Le Drian, excellent comme toujours. Le succès
récompense aussi François Hollande, qui se
distingue là encore de Nicolas Sarkozy dont les interventions
intempestives avaient failli ruiner la filière. Les
conditions d'applications du contrat restent à négocier,
mais sauf pressions inimaginables des Etats-Unis et du Japon,
il ne devrait pas être remis en cause.
Les sous-marins australiens seront sans doute développés
à partir du modèle Barracuda et plus précisément
de la version la plus récente dans le domaine de
la propulsion diesel-électrique, celle du Short fin
Barracuda. Il comportera un système de propulsion
anaérobie (fonctionnant sans oxygène) ou AIP,
qui permet de grandes performances en durée de plongée
et endurance de patrouille (ici fixée à 3
500 nautiques à partir de la base de Perth.). La
solution d'AIP sur laquelle travaille DCNS repose sur une
pile à combustible de deuxième génération,
alimentée en hydrogène par le procédé
du réformage, associée à des batteries
lithium-ion. Le réformage consiste à extraire
l'hydrogène du gas-oil embarqué par le sous-marin.
Le
système AIP français de turbine à vapeur
de type "MESMA" (Module d'Energie Autonome Sous-Marin)
brûle l'éthanol et l'oxygène liquide
pour faire de la vapeur afin dentraîner une
génératrice turbo-électrique. La conception
permet l'adaptation ultérieure dans des sous-marins
existants en ajoutant une section supplémentaire
de coque. Le coût moyen pour un nouveau sous-marin
alimenté par MESMA est de 250 millions de dollars.
(Image MESMA pour un sous-marin de type Agosta)
Références
* DCNS https://fr.wikipedia.org/wiki/DCNS
*Shortfin Barracuda
http://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/021878385317-shortfin-barracuda-le-nouveau-sous-marin-phare-de-dcns-1217512.php
* AIP
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sous-marin_ana%C3%A9robie
* Zone sous-marins Anaérobie http://zone.sousmarins.free.fr/Sous-marins%20anaerobies.htm
L'intelligence
artificielle de Jean Noël Lafargue et Marion Montaigne
Editions du Lombard Bruxelles 2016
http://www.lelombard.com/albums-fiche-bd/petite-bedetheque-savoirs/l-intelligence-artificielle-fantasmes-et-realites,3307.html
L'éditeur
écrit
Jamais une science n'aura fait
autant débat : alors que les "transhumanistes"
comptent sur l'intelligence artificielle pour sauver l'espèce
voire abolir la mort, Bill Gates ou Stephen Hawking affirment
que l'avènement d'une entité informatique
intelligente signera la perte de l'humanité ! Cette
bande dessinée se penche à la fois sur l'histoire,
la réalité et le fantasme de l'intelligence
artificielle.
Notre
Commentaire.
L'idée
est originale, à notre connaissance, celle consistant
à présenter en bande dessinée les questions
les plus absconses de l'Intelligence Artificielle. Il s'agit
d'un petit livre de 70 pages, dont nous pouvons recommander
la lecture, compte tenu du fait que l'ouvrage permettra
à ceux qui ignorent encore cette discipline, ou bien
la maitrisent mal (s'il en est), de s'y initier.
Nous
ferons cependant une réserve. L'obligation de passer
par des dessins et textes assez difficiles à interpréter
risque de décourager les vrais profanes. D'autant
plus que les textes et illustrations (très caricaturales
et peu « poétiques) sont de très
petit format. On peut penser que les spécialistes
s'amuseront de retrouver dans le livre leurs connaissances
sur le sujet illustrées de façon souvent originale.
Mais nous doutons que les vrais ignorants du sujet, adultes
et adolescents, puissent être incités à
approfondir les questions. Il est vrai qu'une bibliographie
sommaires est présentée en fin d'ouvrage.
JPB
Sea
Hunter
Voici le dernier article de
notre collègue Thierry Berthier et concernant le
"Sea Hunter", le premier navire autonome transocéanique,
dédié à la lutte anti-sous-marine
et mis au point par la Darpa pour l'US Navy.
Autant que nous sachions, il utilise en partie des outils
développés par Google pour la voiture autonome,
outils que nous finançons nous-mêmes par notre
addiction à Google et ses homologues.
Nous attirons particulièrement l'arrention de nos
lecteurs sur les derniers paragraphes de l'article.
http://www.contrepoints.org/2016/04/21/248551-sea-hunter-le-navire-autonome-qui-revolutionne-lus-navy
Les
guerres du black-out
Jean-Paul Baquiast 12/04/2016
Par
le terme de black-out, ou panne électrique et électronique
générale, on désigne des évènements
se produisant rarement dans nos sociétés développées,
sauf de façon courte et vite réparée.
Mais dès que les black-out atteignent une durée
et une ampleur suffisantes, ils peuvent représenter
une menace majeure, d'abord dans les pays peu équipés,
mais surtout dans nos sociétés. Le livre référencé
ici en fait un recensement complet.
Les black-out peuvent plonger dans le noir, plus ou moins
durablement, éventuellement très longtemps,
des continents entiers. Dans ce cas, la totalité
des populations sont mises en danger. L'effondrement des
réseaux électriques, par lequel se manifestent
le plus souvent ces phénomènes, menace la
vie ou la survie de millions de personnes, étant
privées de tous les services et facilités
dont elles ne peuvent plus aujourd'hui se passer. Il est
inutile de décrire le paysage de désolation
en résultant, car il est facilement imaginable. Il
en est de même des réseaux de télécommunication
et cyber-communication, très liés à
l'approvisionnement en électricité.
On pense généralement que ces black-out peuvent
être provoqués par des attaques terroristes,
et de plus en plus par des cyber-attaques. Il n'est pas
impossible de s'en protéger. Encore faut-il le faire,
ce à quoi les sociétés renoncent généralement
face aux dépenses à consentir. Mais il faut
envisager des évènements plus rares, toujours
possibles et infiniment plus dévastateurs: super-tempêtes
géomagnétique, impulsions électromagnétiques
(EMP) provenant de l'espace ou provoqués par l'explosion
d'une bombe atomique à haute altitude.
Terrorisme
Le livre Blackout wars recense les différentes formes
d'attaques pouvant provenir d'états ou de groupes
terroristes. La technologie pour les produire est à
la disposition de tous et il est très difficile de
s'en prémunir. On objectera que, comme dans le cas
de la guerre bactériologique, l'agresseur peut difficilement
se prémunir des risques en retour le menaçant
lui-même. Mais l'argument sera de moins valable, compte
tenu de la prolifération des combattants suicides
encouragés notamment par un islam de combat.
Il s'agit d'une raison de plus pour mieux étudier
les menaces et mettre en place, au cas par cas, et de manière
préventive, en optimisant le rapport entre le risque
et le coût, les défenses nécessaires.
Ceci doit impliquer, non seulement les pays riches mais
les pays pauvres. Dans ce cas, une entraide internationale
s'impose.
Les
nouveaux systèmes autonomes
Jean-Paul Baquiast 05/04/2016
C'est
le titre d'un nouvel ouvrage de Alain Cardon, membre de
notre comité de rédaction et de Mhamed Itmi.
Nous l"analyserons plus en détail ultérieurement.
Inutile de souligner la très grande actualité
de ce travail
Dans
l'immédiat, voici la fiche de l'éditeur.
Il est aujourdhui possible
de concevoir des systèmes autonomes qui agissent
selon leurs propres intentions en sappuyant sur leurs
capacités de perception, de représentation
et daction. Ce sont des systèmes capables de
sautoconfigurer et de se réorganiser.
Cet ouvrage présente un modèle de conception
dun système autonome dont les composants fonctionnels
sont unifiés en développant une couche logicielle
générant des représentations. Cette
couche est conçue avec des systèmes multi-agents
massifs dotés dun contrôle original multi-échelle
et continu. Un tel logiciel permet ainsi de générer,
à partir de ce que ces systèmes appréhendent
et conçoivent, des représentations conceptuelles
et sensibles. Il est capable dinvestir et dutiliser
une corporéité artificielle en ayant larchitecture
dun début de Soi et en générant
une forme dautonomie fortement inspirée de
celles des organismes vivants.
Référence
http://iste-editions.fr/products/les-nouveaux-systemes-autonomes
Kagra,
le détecteur d'ondes gravitationnelles japonais
Jean-Paul Baquiast 03/04/2016
Après les États-Unis et lEurope,
le Japon sapprête à mettre en service
un détecteur dondes gravitationnelles : le
Kamioka Gravitational Wave Detector (Kagra). Actuellement
en phase de test, il entreprendra lui aussi la détection
de collisions de trous noirs et peut-être d'ondes
gravitationnelles primordiales (associées au Big
Bang) dici 2017.
Il faut souhaiter que cela ne retarde pas pour autant le
projet de l'ESA dit LISA ( Laser Interferometer Space Antenna)
utilisant un réseau de satellites spatiaux. Plus
les interféromètres seront nombreux, plus
la précision de leurs observations sera grande.
Pour
en savoir plus
*
http://www.nao.ac.jp/en/news/topics/2015/20151116-kagra.html
*
Voir aussi notre article: L'hypothèse d'une matière
noire indétectable deviendrait-elle inutile?
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2016/168/trousnoirs.htm
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Le missile russe Iskander-M
Jean-Paul Baquiast 31/03/2016

Le site israélien Debka.com
donne une description détaillée des nouveaux
missiles Iskander (SS 26 pour l'Otan) déployés
par la Russie en Syrie sur la base de Hmeimim. Le Iskander-M
est considéré comme le meilleur missile balistique
de courte portée au monde. Il s'agit du développement
des systèmes de missiles sol-air S-400 Triumph qui
possèdent des performances uniques en leur genre
les rendant pratiquement invulnérables.
Sa présence, selon les sources militaires
de Debka file, fait de la base de Hmeimim le foyer des missiles
les plus sophistiqués de tout le Moyen-Orient. Il
s'agit d'un missile sol-sol disposant dun appareillage
électronique lui donnant à la fois la précision,
une quasi-invulnérabilité à linterception
et la capacité de changer de cible ou de suivre une
cible mouvante. La portée de la version déployée
est de 500 kilomètres, ce qui couvre une zone extrêmement
importante de la région, la Syrie la Jordanie, Israël,
une partie importante de la Turquie voire la frontière
de lArabie Saoudite. Par ailleurs, ce qui n'a rien
d'anecdotique, le missile peut être armé d'une
tête nucléaire tactique.
Son véhicule mobile de lancement
porte deux missiles. Chacun dentre eux peut être
tiré séparément. En vol, l'opérateur
terrestre peut reconfigurer son ciblage en lajustant
si nécessaire pour frapper des cibles mobiles tels
que des rampes de lancement de missiles, des colonnes de
tanks ou des convois dapprovisionnement.
Son ogive est contrôlée par un signal radio
encodé que même les drones ou les AWACS sont
incapables dintercepter. Le missile peut, par conséquent,
verrouiller sa cible sans être abattu par un système
anti-missiles. LIskander-M est adaptable à
lusage contre des cibles petites ou grandes définies
par satellites, avions de surveillance et despionnage,
agents de renseignements ou même infanterie
de terrain dirigeant lartillerie à partir dimages
scannées par ses ordinateurs. Il est, de surcroît,
presque impossible danticiper le lancement de lIskander-M
à cause de la mobilité de son système
de lancement.
Une avance russe certaine
Cet exemple montre que la Russie a procédé
récemment à un effort considérable
de recherche, développement et production lui ayant
donné une avance certaine sur tous les autres Etats,
grands ou petits. Certes, il n'y a pas d'avance qui soit
éternelle, mais pour le moment et dans les 2 ou 3
prochaines années, elle sera indiscutable. En principe,
la Russie n'a pas l'intention d'utiliser ses Iskander, surtout
avec la tête nucléaire. Mais la menace reste
suffisante pour lui donner une force de conviction à
l'égard d'adversaires éventuels qui en fait
dans l'immédiat l'arbitre incontournable des conflits
au Moyen-Orient.
La Turquie semble l'avoir bien compris.
Ces jours-ci, elle cherchait à se « réconcilier »
avec Moscou, sans cependant accepter de présenter
des excuses. Israël quant à lui constate qu'il
a perdu le monopole des armes nucléaires tactiques.
Mais rien ne laisse prévoir, répétons-le,
que la Russie veuille l'attaquer en force.
Finalement ce sont les Etats-Unis les grands perdants dans
ces duels. Ils ont beau consacrer actuellement des milliards
de dollars à le modernisation de leurs missiles intercontinentaux
dont là encore ils ne pourront pas raisonnablement
se servir sans déclencher une guerre mondiale, il
leur manque les arguments de terrain, principalement d'ordre
psychologique, qui leur permettraient de jouer à
nouveau les arbitres au Moyen Orient et en Méditerranée.
Rappelons que la Chine de son côté
a suivi l'exemple russe, en se dotant de missiles notamment
air-mer qui en feraient un adversaire redoutable face aux
porte-avions de l'US Navy horriblement coûteux et
pour le moment largement dépassés.
Référence
Russian
nuclear-capable Iskander missiles deployed in Syria
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