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Incendie
à Dubaï. Un avertissement.
Jean-Paul Baquiast 04/01/2016

Depuis
longtemps, les économistes ayant un peu de bon sens
dénonçaient le système permettant à
des Etats du Golfe de dépenser des centaines de milliards
en construction de grattes ciel n'ayant qu'un seul but, flatter
la vanité des rois et autres émirs.
Le seul
mérite de ces Etats est d'être assis sur des
réserves énormes de pétrole et de gaz
qu'ils ne sont même pas capables d'extraire et transformer
eux-mêmes, laissant ce soin aux compagnies étrangères.
Leur mérite n'est pas plus grand concernant la réalisation
des prodiges de technologies déployés pour réaliser
ces tours. Ils se bornent à passer des commandes à
des myriades de sociétés « occidentales
» qui y apportent le meilleur de leur savoir-faire.
Ceci bien évidemment au détriment des grands
travaux d'amélioration des mégapoles urbaines
qui ailleurs dans le monde s'enfoncent dans la misère
et dans l'inhumain
Il est
difficile cependant de reprocher aux émirs ces folies
des grandeurs, puisque c'est l'ensemble du système
mondial reposant sur la consommation des énergies fossiles
qui depuis des années leur a apporté la possibilité
d'abandonner leur statut millénaire d'éleveurs
de dromadaires et se transformer en nouveaux maîtres
du monde devant lesquels les plus grands talents s'inclinent.
C'est chacun d'entre nous, qui ferions n'importe quoi pour
continuer à rouler en véhicules à pétrole,
qu'il faudrait incriminer.
Un
recul prévisible
Il n'est
pas exclu cependant de penser que, devant la montée
en puissance des énergies renouvelables (voir notre
article «
Les prix du pétrole vont-ils continuer à baisser
? les émirs auront de plus en plus de mal à
se payer de tels jouets criminels au regard de ce que sont
les besoins des populations mais aussi les besoins de financement
des recherches scientifiques fondamentales.

Burj Khalifa à Dubaï
Dans
le même temps, certains urbanistes-sociologues émettent
aujourd'hui l'hypothèse que la course au gratte-ciel
le plus haut est en train, malgré les apparences, de
s'épuiser. Une première raison en serait la
perte grandissante de prestige de tels symboles phalliques
chez ceux qui y réfléchissent un tant soit peu.
Mais une seconde tiendrait à ce que la mise en chantier
de grattes-ciel est généralement le symptôme
d'une crise immobilière plus importante et "reflète
une mauvaise affectation répandue du capital et l'imminence
d'une correction économique" selon la Banque Barclays.
Peut-on
alors ne pas s'inquiéter de l'incendie survenu dans
un hôtel de Dubaï. Même si cette fois-ci
il n'y eu pas de victimes, nécessairement ceux qui
résident ou travaillent dans de telles tours ne pourront
pas ne pas y penser à l'avenir. Quelles que soient
l'excellence des techniques d'isolation, celles-ci pourront
ne pas résister à des feux accidentels ou criminels.
On peut en tous cas être certain que l'incident donnera
des idées aux combattants suicides de par le monde.
Beaucoup s'en réjouiront.
Voir
* Saudi
Arabia's Kingdom Tower - The Pointless Hubris Of A Decadent
Tyranny
* La
folie de la course aux grattes-ciel et la crise que cela annonce