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Le
risque terroriste en Europe. Réalité ou excès
de publicité?
Jean-Paul Baquiast 07/01/2016
La question
peut se poser quand l'on constate, comme actuellement en France,
et plus encore en Belgique, l'impact politique et social que
peuvent avoir deux ou trois déséquilibrés
radicalisés par l'Islam sur la vie collective de dizaines
de millions de citoyens.
Le risque d'attentats, pour le moment encore, est infime.
Quelle que soit le nombre des morts au Bataclan, par exemple,
ce nombre n'est en rien comparable à celui des accidents
de la route, de l'alcoolisme et de la dépression suicidaire.
Ce serait de ces morts qu'il faudrait avoir peur, mais nul
n'en parlera car de telles peurs iraient à l'encontre
des intérêts des lobbies de la route et du vin.
Par ailleurs, quel que soit ce nombre des morts du Bataclan,
il n'est en rien comparable à celui des morts civils
par centaines de milliers résultant de la moindre situation
de guerre. Ainsi ceux dénombrés lors du conflit
entre Kiev et les provinces russophones ukrainiennes, conflit
créé et entretenu par les mêmes puissances
tutélaires qui prétendent nous protéger
du terrorisme.
Ceci dit,
à supposer que le danger terroriste présente
actuellement une réelle menace contre certaines populations,
faut-il faire tout ce que l'on peut pour susciter des vocations
parmi les quelques déséquilibrés islamisés
susceptibles de passer à l'acte ? Que les plus hautes
autorités de l'Etat commémorent à répétition
les attentats, alors qu'elles auraient cependant bien d'autres
choses plus utiles à faire que dévoiler des
plaques, recrutera inévitablement d'autres déséquilibrés,
à qui sera offerte sur un plateau l'occasion d'entrer
dans l'Histoire.
Nous ne
sommes pas de ceux qui pensent que nos démocraties
doivent refuser de se donner les moyens législatifs,
réglementaires, juridictionnels, militaires et policiers
pour prévenir le terrorisme. Au contraire. Mais elles
doivent tout faire pour que ces moyens n'aient pas l'occasion
de s'appliquer. Autrement dit, elles doivent tout faire pour
que le nombre des candidats au djihad, sans doute déjà
trop élevé, ne se multiplie pas par dizaines
grâce au battage médiatique donné aux
« exploits » de ceux qui commettent un attentat.
Cui
bono
Lorsqu'une
ville comme Bruxelles se condamne toute entière pendant
quelques jours à l'inactivité et à la
peur sous prétexte de l'éventuelle présence
d'un candidat terroriste relève du service rendu à
peu de frais au terrorisme tout entier. Comme l'on dit en
langage ordinaire, ceux tentés par le terrorisme ne
se « sentiront plus » , Il aurait été
bien plus utile de faire travailler discrètement les
services de renseignement dans des quartiers tels que celui
de Molenbeek afin d'en neutraliser les éventuels islamistes
radicalisés. Cette recommandation ne s'applique pas
seulement à la Belgique, mais aussi évidemment
à la France.
A supposer
que les peurs qui font tellement parler d'elles actuellement
ne soient pas véritablement fondées , ou soient
très artificiellement surestimées, il faut se
demander qui à intérêt à les propager
et les amplifier. En France, l'opposition de gauche au gouvernement
accuse ce dernier de le faire pour justifier la mise en place
de lois sécuritaires qui transformeront le pays en
véritable camp retranché. Il n'est pas impossible
que, tant dans l'opposition que dans la majorité, certains
grands stratèges de la communication politique n'amplifient
les peurs pour recruter des électeurs. Il faut s'en
rendre compte.
Mais il
est bien évident que, très immédiatement,
ce sont les médias de la presse et de la télévision
qui amplifient les peurs, pour accroitre le nombre de leurs
lecteurs et auditeurs, pour consécutivement améliorer
les recettes publicitaires qu'ils tirent d'une audience augmentée.
Il paraît difficile de faire officiellement quelque
chose pour prévenir de telles dérives médiatiques,
tant la liberté dite d'informer » est liée
à la démocratie. Il faudrait néanmoins
savoir apprécier le rôle d'amplification que
jouent les médias, afin de ne pas prendre au sérieux
toutes les informations alarmistes qu'ils diffusent.
Ceci dit,
un minimum de culture anthropologique de la communication,
chez l'animal comme chez l'homme, enseigne que c'est chaque
individu qui a besoin d'avoir peur et d'en parler. Le matin
en se réveillant, qui n'ouvre pas la radio avec le
secret espoir d'apprendre un nouvel attentat? Grâce
à cette nouvelle, l'ennui quotidien lui paraîtra
plus supportable.
Nous pouvons
conclure de ce qui précède qu'il ne sera jamais
possible d'essayer de ramener le terrorisme à de plus
justes proportions médiatiques. Tout au plus les citoyens
un peu avertis de la question devront-ils s'efforcer pour
leur part de ne pas contribuer à l'emballement collectif.
Complément
Il y a
quelques jours, une chaine anglaise, SkyNews 1) a dévoilé
des progrès considérables qu'auraient fait des
scientifiques islamistes travaillant dans un laboratoire quotidien
de Raqqua pour mettre au point des missiles susceptibles d''abattre
sans difficultés des avions de ligne. Un projet de
voiture suicide a également été évoqué.
Cette information commence à répandre la peur
parmi les usagers du transport aérien. Quel succès
ce serait pour l'auto-proclamé Etat Islamiste de pouvoir
paralyser par cette nouvelle l'ensemble de la communauté
de l'IATA.
Les grandes
puissances, occidentales et russes, se devraient immédiatement
de réagir. Soit en montrant que l'information ne repose
que sur de la propagande, ce qui est très probable.
Soit d'identifier et d'éliminer par les moyens militaires
adéquats le laboratoire incriminé, quelles que
soient les pertes collatérales chez les civils. Or,
assez curieusement, au jour du 07/01 où est écrit
cet article, rien de tel n'a encore été fait.
La peur générée par SkyNews servirait-elle
des intérêts aussi discrets qu'importants? Affaire
à suivre.
1) Voir
notre brève