Mettre
en cause le "Système"
Jean-Paul Baquiast, Christophe Jacquemin, septembre
2015
Les
prochains mois inaugureront probablement une suite d'années
où deux phénomènes attireront l'attention:
le réchauffement climatique et les migrations des
pays pauvres vers les pays riches. Des millions de commentaires
plus ou moins partisans seront faits à ce propos.
Rares seront au contraire sans doute les analyses s'efforçant
à un peu de rigueur scientifique. Le terme de rigueur
scientifique signifie le recueil d'un maximum d'observations
vérifiables et l'élaboration d'hypothèses
explicatives faisant appel aux théories partagées
par un maximum de scientifiques de toutes disciplines.
Pour
notre part sur ce site, tout en ne prétendant pas
avoir de compétences en profondeur sérieuses
concernant ces deux domaines, nous nous efforcerons de relater
les travaux, articles ou livres, de tels scientifiques.
Mais cela, bien évidemment, ne pourra se faire sans
que, d'une façon ou d'une autre, nous ne prenions
parti. Bien sûr, comme il se doit, beaucoup de lecteurs
ne seront pas de notre avis. Mais ils ne seront pas obligés
de recourir à l'invective. C'est ce qui s'est produit
récemment à propos de James Hansen, climatologue
réputé. Certes, il s'agit d'un militant disons
passionné de la lutte pour le climat. Il est tout
à fait légitime de contester ses propos. Mais
de là à en faire un escroc et à nous
reprocher en termes plus que vifs de lui donner la parole,
il devrait y avoir un pas.
Il en
sera de même en matière de migrations. Le sujet
est encore plus sensible. La moindre analyse se voulant
scientifique peut se faire reprocher de poursuivre des objectifs
inspirés par la défense des privilèges
acquis sinon par le racisme. A l'inverse, d'autres n'échappent
pas à la critique de céder à un « humanitarisme
suicidaires » destructeur des fondements de nos sociétés.
Les travaux objectifs sur ce sujet seront rares. Néanmoins
nous nous efforcerons de les évoquer, si nous en
avons connaissance.
Des
causes plus profondes
Par
contre, au delà des faits et de leurs explications
possibles, que ce soit en matière de réchauffement
climatique ou de migrations, il est nécessaire d'envisager
des hypothèses plus politiquement engagées.
Elles n'ont rien de scientifique au sens propre du terme,
mais elles sont pratiquement inévitables, car elles
recherchent des causes plus profondes possibles aux phénomènes
décrits.
Nous
le ferons éventuellement pour notre part, quitte
à susciter le désaccord de
certains lecteurs. Ceci nous conduira souvent à mettre
en cause ce que l'on nomme le Système, concept indéfinissable
en termes scientifiques mais que chacun comprend à
peu près. Or ce Système nous paraît
aujourd'hui très largement inspiré par les
intérêts à court terme de spéculateurs
financiers dont on a pu dire qu'ils ne représentaient
que 1% sinon moins des populations.
Ceux-ci
sapent les bases mêmes des services publics traditionnels
qui sont indispensables au bon développement de sciences
s'inspirant de l'idéal des « Lumières »
: formations universitaires ouvertes, laboratoires dédiés
à des recherches relativement désintéressées,
publications non couvertes par des impératifs de
secrets corporatifs ou de défense au sens étroit
du terme. Nul ne peut l'ignorer s'il est de bonne foi. Ceci
particulièrement en matière de climat et de
migrations.
Il serait
naïf et par conséquent bien peu scientifique
de faire comme si ces intérêts n'existaient
pas. Nous ne pouvons pas en ce qui nous concerne refuser
de voir par exemple leur influence dans la poursuite au
delà du raisonnable de l'exploitation des énergies
dites fossiles. Celle-ci a joué et joue encore un
rôle majeur dans les guerres pour en contrôler
les sources et les voies de distribution. Une bonne partie
des migrations actuelles provient de pays ravagés
par ces guerres.
Ce ne
sera pas en ce qui nous concerne faire de la basse politique
que le rappeler, en mentionnant les études et travaux,
le plus souvent d'ailleurs d'origine américaine,
qui en apportent des preuves tangibles.