Actualités
septembre 2015
L'homo
naledi, une nouvelle espèce humaine ?
Jean-Paul Baquiast 12/09/2015
La
presse s'est faite l'écho de la découverte
de ce qui est présenté comme une nouvelle
espèce d'hominine dans une grotte d'Afrique du Sud.
Celle-ci est située dans le « berceau de l'humanité
» (Cradle of Humankind), une région située
à environ 50 km au nord-ouest de Johannesburg, Il
s'agissait de restes fossilisés d'au moins 15 individus
rassemblés dans cette grotte. Nous n'y reviendrons
pas ici. L'homme a été baptisé Homo
naledi.
Ci contre: reconstitution approximative
Signalons
seulement que diverses questions restées sans réponse
définitives ont été posées par
des paléoanthropologues réputés. Le
principal auteur de la découverte, Lee Berger, est
lui-même un paléontologue réputé
mais à qui il est souvent reproché de mettre
trop d'emphase sur ses découvertes et ses hypothèses.
Parmi ces questions citons:
- Les restes appartiennent-ils à une seule espèce
ou à plusieurs? Ils semblent trop différents
pour que la première réponse s'impose d'elle-même?
- Peut-on les rattacher avec sureté à l'évolution
des hominines? Pourquoi au contraire ne pas les considérer
comme appartenant, au moins pour certains d'entre eux, à
des australopithèques en fin d'évolution ?
- Pourquoi se sont-ils trouvés rassemblés
dans la grotte? S'agissait-il de rites funéraires
(très surprenants à cette époque) ou
d'une accumulation résultant de causes naturelles?
- Peut-on les dater avec suffisamment de précision
pour les situer dans l'histoire des différentes espèces
à partir de l'apparition des australopithèques,
considérés aujourd'hui comme des prédécesseurs
indiscutables. La réponse est pour le moment négative
- A-t-on retrouvé des rudiments d'outils autour des
ossements? La réponse est également pour le
moment négative.
Références
Abstract of Homo naledi,
a new species of the genus Homo from the Dinaledi Chamber,
South Africa
Homo naledi is a previously-unknown species of extinct
hominin discovered within the Dinaledi Chamber of the Rising
Star cave system, Cradle of Humankind, South Africa. This
species is characterized by body mass and stature similar
to small-bodied human populations but a small endocranial
volume similar to australopiths. Cranial morphology of H.
naledi is unique, but most similar to early Homo species
including Homo erectus, Homo habilis orHomo
rudolfensis. While primitive, the dentition is generally
small and simple in occlusal morphology. H. naledi has
humanlike manipulatory adaptations of the hand and wrist.
It also exhibits a humanlike foot and lower limb. These
humanlike aspects are contrasted in the postcrania with
a more primitive or australopith-like trunk, shoulder, pelvis
and proximal femur. Representing at least 15 individuals
with most skeletal elements repeated multiple times, this
is the largest assemblage of a single species of hominins
yet discovered in Africa.
Abstract
of Geological and taphonomic context for the new hominin
species Homo naledi from the Dinaledi Chamber, South Africa
We describe the physical context of the Dinaledi Chamber
within the Rising Star cave, South Africa, which contains
the fossils of Homo naledi. Approximately 1550 specimens
of hominin remains have been recovered from at least 15
individuals, representing a small portion of the total fossil
content. Macro-vertebrate fossils are exclusively H.
naledi, and occur within clay-rich sediments derived from
in situ weathering, and exogenous clay and silt, which entered
the chamber through fractures that prevented passage of
coarser-grained material. The chamber was always in the
dark zone, and not accessible to non-hominins. Bone taphonomy
indicates that hominin individuals reached the chamber complete,
with disarticulation occurring during/after deposition.
Hominins accumulated over time as older laminated mudstone
units and sediment along the cave floor were eroded. Preliminary
evidence is consistent with deliberate body disposal in
a single location, by a hominin species other than Homo
sapiens, at an as-yet unknown date.
Sources
* Lee
R Berger et al. Homo naledi, a new species of the genus
Homo from the Dinaledi Chamber, South Africa. eLife 2015;4:e09560;
DOI: 10.7554/eLife.09560 (open access)
* Paul HGM Dirks et al. Geological and taphonomic context
for the new hominin species Homo naledi from the Dinaledi
Chamber, South Africa. eLife 2015;4:e09561; DOI: 10.7554/eLife.09561
(open access)
*
Voir aussi un article de Michel de Pracontal dans Médiapart
L'Agence
Nationale de la Recherche, machine à perdre
Pierre Aucouturier 11/09/2015
Note
d'Automates Intelligents: L'auteur de cette note a demandé
une large diffusion de son texte. Nous le faisons volontiers
en ce qui nous concerne, n'étant pas loin de partager
ses conclusions. A l'occasion de la parution des résultats
de la sélection 2015 de projets de recherche fondamentale
par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR), Patrick Petitjean,
astronome à l'Institut d'Astrophysique de Paris (Université
Paris 6 et CNRS) questionne la politique scientifique de
l'agence.
En
tant que président du comité ANR "Physique
sub-atomique, Science de l'Univers, Structure et histoire
de la Terre", je voulais revenir sur les résultats
de la sélection ANR 2015 en Sciences de l'Univers.
Seulement 5 projets collaboratifs et 3 projets jeunes chercheurs
ont été acceptés cette année
pour, respectivement, 60 et 33 projets déposés.
Le taux de succès est donc entre 8 et 9%. Ce taux
est plus petit que celui de l'ERC* et fait que l'ANR ne
joue pas le rôle d'une agence nationale, qui devrait
être de dynamiser les recherches dans de nombreuses
directions afin de maintenir une activité forte et
préserver la créativité. Avec un taux
aussi bas, on ne réussit qu'à se gargariser
hypocritement avec la soi-disant excellence des soi-disant
meilleurs projets. Nous avons signalé à plusieurs
reprises notre opinion à l'ANR, proposant des changements,
des améliorations, des solutions à cet état
de fait. Et il ne s'agissait pas que d'augmenter le budget.
Nous n'avons jamais été écouté.
J'ai
donc décidé de me désolidariser de
toutes les activités de l'ANR, que ce soit en tant
que potentiel président de comité mais aussi
en tant que membre de comité et même en tant
que rapporteur. Et je vous invite à faire de même.
Merci de diffuser cette information autour de vous, dans
la communauté française mais aussi internationale
(puisque bon nombre de rapporteurs sont étrangers).
Patrick
Petitjean. Institut d'Astrophysique de Paris.
* ERC
: European Research Council, institution européenne
très sélective, soutenant des projets dexcellence
en recherche.
Galiléo.
Mise en orbite réussie des satellites 5 et 6.
Jean-Paul
Baquiast, Christophe Jacquemin - 11/09/2015
Nous
nous bornons à reprendre ici un communiqué
de Arianespace (services et solutions). Nous nous bornerons
à un constat: après l'échec précédent
(satellites 3 et4) rattrapé de justesse, on pouvait
craindre le pire pour ce programme stratégique, notamment
son abandon pur et simple. Donc, félicitons les équipes
de lancement, y compris celles responsables du Soyouz. Cependant,
observons que Galiléo aurait pu être opérationnel
depuis au moins 2 ans, si les Européens ne s'étaient
pas attardés en discussion stériles sur les
responsabilités et les financements respectifs.
Par
ailleurs, et notamment du fait de ce retard, on peut craindre
que les innombrables objets connectés utilisant une
géolocalisation dite GPS (par référence
au réseau américain en service depuis des
années), n'utilisent pas de logiciels compatibles
avec Galiléo.
Enfin,
il faut remarquer que les personnels actuels d'Arianespace
sont très inquiets sur leur sort, du fait de la privatisation
de cette société, en cours depuis quelques
semaines, à propos de laquelle nous avions manifesté
ce que l'on nommerait en langage diplomatique "un léger
étonnement".
Arianespace
a mis en orbite avec succès les satellites 9 et 10
de la constellation Galileo pour la Commission Européenne,
dans le cadre dun contrat avec lAgence Spatiale
Européenne (ESA). Ce 8e lancement de lannée,
le 12e avec le lanceur Soyuz depuis le Centre Spatial Guyanais
(CSG), Port Spatial de lEurope, a eu lieu le 10 septembre
à 23h08 (heure locale). Arianespace est fière
de poursuivre ainsi le déploiement de la constellation
Galileo qui offrira aux citoyens, en particulier européens,
un nouveau service de navigation par satellite sous contrôle
civil.
Initiative
européenne, le programme Galileo a pour objet de
développer un nouveau système mondial de navigation
par satellites. Placé sous contrôle civil,
il offrira un service de localisation à la fois garanti
et de haute précision, plus performant que les solutions
existantes.
Première
infrastructure commune développée par lESA
et financée par lUnion Européenne, Galileo
intègre des technologies innovantes produites par
lEurope au bénéfice de ses citoyens.
Avec
ce programme, lEurope disposera de son propre système
de navigation par satellites, dont les applications seront
multiples. Galileo fournira cinq services de couverture
mondiale destinés à des usages distincts :
grand public, commercial, sauvegarde de la vie, public réglementé,
recherche et sauvetage. Les premiers services seront disponibles
dans le courant de lannée 2016.
Les
satellites Galileo de la série FOC (Full Operational
Capacity) sont construits en Europe, sous la maîtrise
doeuvre dOHB System (Brème), la charge
utile de chaque satellite étant fournie par SSTL
(Surrey Satellite Technology Ltd, UK filiale dAirbus
Defence and Space).
Avec
cette nouvelle mission réussie, Arianespace a lancé
un tiers des satellites qui constituent la constellation
Galileo, soit 10 satellites sur un total de 30.
Le
prochain lancement au bénéfice de la constellation
Galileo est programmé pour décembre 2015,
une nouvelle fois avec Soyuz.
Ariane
5 dans sa version ES prendra ensuite le relais avec une
mission prévue au deuxième semestre 2016 (4
satellites par lancement). Puis, en 2017 et 2018, un lanceur
Soyuz et 2 lanceurs Ariane 5 ES mettront en orbite 10 satellites
supplémentaires.
Nouvelles
pistes pour identifier des particules de matière
noire
Jean Paul Baquiast - 12/09/2015
L'Institut
Max Plank de Physique à Munich a mis en place une
recherche nommée CRESST (Cryogenic Rare Event Search
with Superconducting Thermometers). Ce projet vise à
détecter des particules de l'hypothétique
matière noire, jusqu'ici jamais identifiée
(cf. nos articles précédents). La recherche
repose sur l'hypothèse selon laquelle ces particules
seraient des particules très lourdes nommées
WIMPS, très faiblement interactives avec la matière
ordinaire.
Ce projet
utilise des détecteurs cryogéniques, placés
sous le massif montagneux de Gran Sasso en Italie. Il fait
la mesure simultanée des signaux provenant des phonons
et photons émis par du tungstate. Les détecteurs
jusqu'ici utilisés était limités à
des particules approximativement la masse d'un atome de
carbone. Mais de nouvelles hypothèses suggèrent
que les WIMPS pourrait être plus légères.
Le détecteur a donc été modifié
pour augmenter sa sensibilité de 100 fois.
Le nouveau détecteur utilisera des cristaux ultra
pure fournit par l'Université Technologique de Munich.
Il ne reste plus qu'attendre.
référence
CRESST Home page
Un
robot contrôlé de l'espace
Jean Paul Baquiast - 12/09/2015
Les
experts européens ont accompli un grand pas pour
permettre à un humain de commander des robots terrestres
à partir de l'espace. Il ne s'agit pas d'une télécommande
au sens strict, mais d'une interface permettant à
l'opérateur (ici un astronaute de la Station spatiale
internationale) de commander au robot des mouvements fins
analogues à ceux réalisés par un humain
dans des tâches telles que saisir une tasse sans la
casser.
L'astronaute
danois Andras Morgensen orbitait à 400 km au dessus
du sol. Il a commandé au bras du robot Interact Centaure
d'accomplir un geste précis, mettre un cheville dans
un orifice prévu à cette fin. Ce robot, en
matière plastique n'ayant pas coûté
plus de 200.000 euros, était doté de deux
bras, terminés par des capteurs qui pouvaient renvoyer
à l'opérateur les impressions de toucher à
retour de force (Haptic).
Celles-ci
retransmises à un joystick installé dans la
Station spatiale, permettaient à l'astronaute d'opérer
comme s'il utilisait son propre bras. Les informations nécessaires
étaient échangées entre le robot et
la station par un système complexe de satellites
permettant d'opérer comme si la station se trouvait
en un point fixe au dessus du sol.
Cette
opération inaugure ce qui deviendra peut-être
bientôt une réalité, la commande à
partir de la Terre de robots débarqués sur
la Lune ou Mars et chargés de construire des stations
susceptibles ultérieurement d'accueillir des humains.
Avant cela, la technologie permettra de commander à
des robots installés dans des lieux inhospitaliers
pour l'homme (tel l'intérieur d'une centrale nucléaire)
des opérations précises analogues à
celles que ferait un humain.Le projet a résulté
d'une collaboration de 18 mois entre l'Esa et des étudiants
de l'université technologique de Delft (Hollande)
Invitation
for Franck Biancheri network members to discover the online
Agora of Euroland Citizens!?
Note
d'Automates Intelligents
Nous
recevons cette invitation que nous reprenons ici à
l'attention de nos lecteurs qui seraient intéressés
par ces travaux
Dear
Friends,
As
the new school year begins, we are eager to present you
one of the most striking result of our summer activity :
the /Agora of Euroland Citizens' online platform/ (democracia.eu),
graciously created for Club Newropeans by Claritic, a company
related to Pepe.
This platform has great ambitions, but to begin with, it
aims at gathering any person interested in joining a collaborative
process of preparation of the event we organise in Athens
in November (also called /First Agora of Euroland Citizens/)
by means of logistical help, funding, paper or workshop
proposal, animation of online debate, etc...
The platform will be officially launched on September 15th
and the information will be circulated extensively towards
Newropeans' database of small and medium sized parties,
as well as through social media towards the Erasmus generations
(AEGEE-Europe and beyond).
But we would like you to be the first to discover this new
tool and project. So we invite you to join the preview session
organised on September 14th at 6:30pm!
Here
is the link to our online platform: https://webinar.oigaa.com/go/globaltraining/transeuropean_meetings
To
enter the virtual room you will have to write down your
name and choose a language.
Please try to enter the virtual conference room at least
10min before the beginning of themeeting and test your heatset
and microphone.
We hope we can count on your presence and after that on
your dedication to help us energize this platform.We also
take advantage of this email to remind you that the AAFBs
usual November meeting will also take place in Athens this
year, as a side event of the first Agora of Euroland Citizens.
Save the date and join us on November, 19th 2015 !
Les
neurosciences, la grande illusion en éducation
par André Giordan - 07/09/ 2015
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/les-neurosciences-la-grande-171495
Note
d'Automates Intelligents
Sous
ce titre, un André Giordan, qui ne s'identifie pas
mais pourrait être le André Giordan référencé
par
Wikipedia, agrégé de biologie, spécialiste
de la physiologie des régulations et de la didactique
et de l'épistémologie des sciences, présente
une analyse bien documentée concernant les applications
que les neurosciences proposent de faire en formation et
éducation.
Il
est certain que des opérations de marketing, utilisant
la référence des neurosciences, sont nombreuses.
Mais même dans ce cas, elles ont l'intérêt
d'attirer l'attention sur le développement rapide
des neurosciences dans le domaine de l'étude fonctionnelle
et anatomique du cerveau. Ceci dit, dès qu'elles
s'attaquent au "hard problem" celui de la conscience,
pour reprendre le terme de Chalmers, elles ne peuvent que
suggérer des hypothèses. Il en est de même
à un moindre titre, concernant l'étude de
la cognition et donc des perspectives à en retenir
pour les sciences cognitives et éducatives.
L'article
de André Giordan est sans doute trop sceptique, risquant
de décourager les pédagogues pensant possible
d'échapper au tableau noir et au bâton de craie.
Mais il est à lire. Voir
référence ci-dessus.
Il
commence ainsi:
La
crédibilité des neurosciences
nest pas assurée sur le plan de léducation,
les preuves de leur efficacité sont souvent fragiles
ou même absentes. Les arguments avancés reposent
sur des études rarement corroborées sur le
terrain et comportant nombre de biais conceptuels et méthodologiques.
Lécole,
au sens large, est soumise en permanence à des modes,
la dernière est les « neurosciences »...
Déminents chercheurs qui font des recherches
sur les mécanismes neurobiologiques qui sous-tendent
la cognition (perception, motricité, langage, mémoire,
raisonnement, émotions...) dictent comment on doit
apprendre et par là les conditions de lenseignement.
Imbus de leur science quils ninterrogent pas
sur le plan épistémologique et fiers de leurs
belles machines qui sont censées fonder leur scientificité,
ils présentent leurs propos non pas comme des hypothèses
pédagogiques quils tenteraient en « bons
scientifiques » de corroborer sur le terrain avec
des élèves. Non ! elles sont les nouvelles
vérités pédagogiques sorties directement
des
IRMf ! Lécole demanderait-elle moins
de sérieux que les sciences ?..
Les
missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) sont-ils devenus
l'arme fatale de la Chine?
Jean-Paul
Baquiast - 07/09/2015
Jusqu'à
présent, on pouvait penser que la Chine, en cas de
conflit sérieux avec les Américains en mer
de Chine et dans le Pacifique. ne ferait pas le poids. En
effet, face à la dizaine de porte avions accompagnés
de leurs escorte (carrier groups) qu'aligne l'US Navy, elle
ne dispose que d'un seul PA, qui plus est recyclé
de la Russie.
Dans les milieux spécialisés, le bruit avait
couru que, pour compenser cette faiblesse, qui est aussi
celle de la Russie, les deux pays envisageraient de mettre
en chantier ce que l'on nommerait dans la terminologie françaises,
des super-cuirassés. Il s'agirait de navires de surface
retrouvant le tonnage de cuirassés tels que le Nimitz,
mais dotés d'une gamme considérable de moyens
de défense aériens, sous marins et antibalistiques.
Cependant
concevoir et lancer de tels navires demande du temps, au
moins 18 mois sinon plus. Or la Chine a créé
la surprise dans les médias en alignant lors de la
Parade du 4 septembre célébrant la victoire
de la Chine sur le Japon, divers types d'ICBM. Le DF-21D
(dit carrier killer) apparemment capable de couler un porte-avion
en une seule frappe bien placée, le DF-5B conçu
pour transporter des ogives nucléaires, le DF-26
de gamme intermédiaire surnommé le Guam Killer,
destiné principalement à frapper les bases
américaines dans le Pacifique et enfin le HQ-9, troisième
génération de missiles sol-air du système
chinois.
Ces
missiles, et notamment le DF-21D, ne sont pas de simples
missiles qu'il suffit de lancer pour qu'ils touchent
ou non leurs objectifs. Ce sont selon l'expression
des « systèmes de systèmes » nécessitant
un réseau complexe d'observation et de transmission.
Il faut en effet pouvoir corriger en permanence leur trajectoire
pour qu'ils atteignent une cible mouvante.
Comme le montre l'article cité ci-dessous du National
Interest, les américains connaissaient depuis 5 ans
l'existence de tels missiles. Ils disposent d'un grand nombre
de contre-mesures capables de neutraliser un aspect ou un
autre du « système de systèmes ».
Cependant, le propre de l'ICBM est de venir de loin, de
très haut et à très grande vitesse.
On ne l'arrête pas facilement, surtout si plusieurs
d'entre eux sont lancés simultanément sur
une même cible.
Il s'agit
donc d'une menace que l'US Navy prend très au sérieux
et qui pourrait donc en grande partie décrédibiliser
sa flotte de surface. Le fait que ce soit la Chine, jusqu'ici
réputée très en retard sur les Etats-Unis
dans les technologies spatiales et balistiques, qui ait
accompli cet exploit, en fera réfléchir plus
d'un. ..y compris l'Inde au sein du Brics, qui envisagerait
actuellement de participer à des manuvres conjointes
avec l'US Navy et le Japon dans le Pacifique, au grand déplaisir
de Pékin.
Références
* Sur
le DF-21D, voir l'article de The National Interest Should
America Fear China's "Carrier-Killer" Missile?
http://nationalinterest.org/feature/should-america-fear-chinas-carrier-killer-missile-11321
* Sputnik news. L'Inde et les États-Unis comptent
inviter le Japon à participer à leurs exercices
navals annuels, "Malabar", dans l'océan
Indien,
http://fr.sputniknews.com/presse/20150724/1017210246.html#ixzz3kyqDbiWq
Transformations
de la matière à très haute pression
Jean-Paul Baquiast - 01/09/2015

Losmium
est l'élément chimique du tableau périodique
dont le symbole est Os et le numéro atomique 76.
Il se présente sous la forme d'un métal gris
bleuté et brillant. C'est un métal de transition
appartenant au groupe du platine. Wikipédia
Des
chercheurs de l'Université suédoise de Linkoping,
dirigés par le Professeur de physique théorique
Igor Abrikoosov, conjointement avec des collègues
européens et américains, ont montré
qu'aux très hautes pressions, la matière ordinaire
perdait ses propriétés atomiques. Ils ont
travaillé avec le métal Osmium (OS) qui à
l'état naturel est déjà le matériau
le plus dense connu (image). Il est presque aussi incompressible
que le diamant.
Ils ont constaté qu'en faisant augmenter la pression,
les distances entre les atomes diminuent et les électrons
extérieurs dits de valence commencent à interagir.
Ce sont ces électrons qui déterminent les
propriétés du matériau. Ainsi un gaz
tel que l'oxygène se solidifie et devient conducteur
de l'électricité si la pression s'accroit.
Mais les électrons intérieurs continuent à
graviter autour du noyau de l'atome. Ce n'est plus le cas
si la pression continue à augmenter. Ils commencent
à interagir, autrement dit à perdre leurs
propriétés. De ce fait, l'atome d'osmium devint
une forme toute différente et exotique de matière.
Ceci se produit à des pressions supérieures
à deux fois celle régnant au centre de la
Terre, pressions obtenues par un nouveau dispositif expérimental.
Elles sont d'environ 8 millions de fois celle mesurée
à la surface terrestre. La simulation du phénomène
permettant son analyse de détail a été
faite au National Supercomputer Centre de Linkoping.
Ces
travaux permettront de rechercher de nouvelles formes de
matière dans l'univers, inconnues sur la Terre. Elles
pourraient se trouver près de nous, par exemple au
coeur des planètes géantes du système
solaire. Leurs propriétés pourraient faire
apparaître des comportements jusqu'ici insoupçonnées.
Référence
Nature 2408/2015
The
Most Incompressible Metal Osmium at Static Pressures above
750 GPa