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Editorial
Entendra-t-on
James Hansen lors de la conférence
de Paris 2015 sur le climat ?
Jean-Paul Baquiast et Christophe
Jacquemin - 14/08/2015
La
Conférence de Paris sur le climat 2015 donnera, espérons-le,
la parole à de nombreux climatologues et océanologues
conscients des risques immenses que prendra l'humanité
si, d'ici la fin du siècle, la température globale
dépassait une hausse de 2° centigrade par rapport
à ce qu'elle était avant l'ère industrielle.
Mais
les échos que l'on peut avoir sur la préparation
de cette conférence montrent que les conférenciers,
les hommes politiques et les décideurs économiques,
ainsi que le public, font déjà l'objet d'une
intense propagande (on évoque plus élégamment
des campagnes de public-relations) provenant de tous les intérêts
qui ne veulent pas entendre parler de la moindre diminution
dans la production et la consommation des énergies
fossiles (charbon, pétrole et gaz).
Les arguments pour semer le doute sur les prévisions
et mises en garde des scientifiques sont nombreux.
Inutile de les reprendre ici.
Constatons
seulement avec regret qu'ils émanent dorénavant,
non seulement des représentants des pays traditionnellement
les plus hostiles aux efforts pour réduire la production
des gaz à effet de serre, mais aussi de pays européens
comme la Pologne, les Etats baltes et l'Allemagne, gros consommateurs
de charbon et qui n'accepteront pas de mesures de réduction
contraignantes en ce domaine. Il en résultera que l'Union
européenne, qui jusqu'ici s'était montrée
la plus décidée à combattre la hausse
des températures, s'alignera sans doute, lors de la
prise des conclusions finales, sur tous ceux qui, non pas
dans les discours mais dans la pratique quotidienne, refuseront
le moindre changement dans leurs pratiques actuelles en matière
d'énergie.

Centrale à charbon polonaise. Source La Tribune
Perspectives
inquiétantes
Il apparaît
cependant que les perspectives relatives aux dangers que courra
l'humanité si elle s'en tient au "business as
usual" sont beaucoup plus inquiétantes que les
scientifiques ne pouvaient le penser jusqu'à présent.
D'une
part, des statistiques récentes montrent que la planète
ne pourra pas ne pas dépasser le seuil minimum de 2°
Cde hausse à la fin du siècle, quoi qu'elle
fasse. Tout laisse penser qu'elle enregistrera des hausses
égales ou supérieures à 3° C, avec
les conséquences dramatiques que l'on devine.
Mais il
y a plus grave. Des scientifiques éprouvés considèrent
aujourd'hui que même si la hausse restait en deçà
de la limite des 2° centigrade, des effets terriblement
destructeurs se produiraient d'ici 2100 : hausse minimum de
10m du niveau des mers, tempêtes d'une force jamais
éprouvée à ce jour de mémoire
d'hommes. En fait se mettrait en place, à une très
grande vitesse ne permettant aucune adaptation de la biosphère,
des mécanismes globaux semblables à ceux qui
survenaient dans les périodes interglaciaires, quand
la Terre se réchauffait après avoir subi de
longues périodes de froid. Certains de ces mécanismes
sont jugés responsables des grandes extinctions subies
par la vie après son apparition sur la Terre.
Or parmi
ces scientifiques, à la rigueur morale et professionnelle
indiscutable, se trouve le Dr James Hansen, ancien directeur
de l'Institut Goddard d'études spatiales de la NASA/Goddard
institute for space studies. Nous évoquons ici
par ailleurs le rapport dit ACPD Atmospheric Chemistry
and Physics Discussion, qu'il vient de publier en accès
libre avec une quinzaine de collègues apparemment comme
lui imperméables aux pressions du big business. Ce
rapport est particulièrement inquiétant. Nous
y renvoyons le lecteur. Il est remarquablement documenté.
Or il
y a gros à parier que James Hansen ne sera pas invité
à s'exprimer et, que s'il l'est, il sera inaudible
sous le poids des démentis partisans. Il y a gros à
parier aussi que François Hollande, qui patronne cette
année la Conférence sur le climat, ou son ministre
Laurent Fabius, n'auront certainement jamais entendu parler
de James Hansen et de ses travaux.
Ceci étant,
que préconiseriez-vous ?, nous dirons les lecteurs
de cet article ? Nous n'en savons rien, mais il faudrait au
moins en discuter en toute transparence...