Géopolitique
Que faire face aux dominations s'exerçant
sur l'Europe? Jean-Paul
Baquiast 01/08/2015
Comme
l'écrit fort bien Philippe Grasset
dans son
article du 1er aout Les
insaisissables maîtres de Wall
Street « Les
dominations s'exerçant sur l'Europe
sont toutes relatives et interconnectées
sans quaucune ne domine toutes
les autres ... Celle de lAllemagne
sur lEurope, celle des USA sur
lEurope et lAllemagne, celle
du dollar sur les autres monnaies, celle
du corporate power sur la direction
politique US, celle du lobby israélien
AIPAC sur le Congrès, celle des
neocons sur la politique extérieure
du bloc BAO dont celle des USA, celle
des mouvements dits-sociétaux
sur les directions politiques libérales
et sur le corporate power, celle des
minorités sur le reste et celle
des majorités sur les minorités,
celle du bloc occidental sur lUkraine
(et, par conséquent, puisque
tout est inverti à cet égard,
celle de lUkraine sur le bloc
occidental pour conserver son soutien
aveugle selon l'idée que les
maîtres sont aussi prisonniers
de leurs serviteurs que linverse) »
,
Certes,
mais ce qui devrait intéresser
le décideur n'est pas l'élucidation
des causes, d'autant plus qu'elles sont
nécessairement interconnectées,
mais la possibilité d'agir sur
telle ou telle de leurs conséquences,
dès qu'elles peuvent être
identifiées (dès qu'elles
sont émergentes ).
Les causes d'un phénomène
comme celui d'un cyclone bien particulier
(par ex. celui prévu sur la Jamaïque
à telle date), importent moins
que les précautions qu'il sera
possible de prendre pour en diminuer
les effets destructeurs. Le problème
est le même concernant le décideur
européen, voire le simple citoyen.
Faut-il, au prétexte que les
dominations s'exerçant sur l'Europe
sont de type chaotique, autrement relatives
et interconnectées sans quaucune
ne domine toutes les autres (ce qui
n'est pas toujours le cas, mais peu
importe ici), en conclure qu'un gouvernement
européen souhaitant échapper
à ces dominations (à supposer
qu'un tel gouvernement puisse émerger
de temps à autres, tel en Grèce
récemment celui d'Alexis Tripras),
ne puisse prendre aucune décision
lui permettant d'échapper, au
moins momentanément, à
la situation qui lui est imposée?
Certainement
pas. Il devrait identifier, avec les
moyens d'observations dont il dispose,
la méthode globale permettant
d'échapper aux plus importantes
de ces dominations. En l'espèce
cela aurait pu être une sortie
de l'euro et un rapprochement avec les
Brics. Certes, cette décision
globale aurait entrainé le déchainement
de dominations nouvelles toujours relatives
et interconnectées, mais celles-ci
se seraient exercées sur des
bases différentes. Les perspectives
d'avenir de l'Europe auraient été
sensiblement modifiées, en pire
ou en meilleur. Ainsi, dans le cas de
la réaction politique à
prévoir face à un cyclone
imminent, ordonner une mise à
l'abri des populations concernées
sera plus efficace que s'interroger
sur les causes innombrables du changement
climatique. Le gouvernement qui l'aura
décidé se retrouvera dans
une meilleure posture que ceux n'ayant
rien fait.
|