Actualités
août 2015
L'ennui
au travail (boreout)
Des
psychologues amis de notre revue diffusent un questionnaire
(strictement anonyme) sur ce sujet
Vous
pouvez y répondre à partir du lien
https://docs.google.com/forms/d/1BWRS-7JuiG_ELFj4Ca4zCENkMlzkbCMHYZu6mtf1ucc/viewform
La
cyber-guerre des gangs
Communiqué
que nous sommes heureux de retransmettre 26/08/2015
Le Centre des études
de sécurité est heureux de vous annoncer la
publication du Focus
stratégique n° 60
La cyberguerre
des gangs aura-t-elle lieu?
par Daniel Ventre
Les gangs ont pris
appui sur le cyberespace pour évoluer. Les nouvelles
technologies de linformation leur ont par exemple
permis de gagner en rapidité et de faciliter leur
internationalisation. Les membres de gangs utilisent beaucoup
les réseaux sociaux, en particulier Facebook et Twitter.
Ils y publient des photographies, vidéos, chansons
et textes qui répondent à divers objectifs
: promotion dune sous-culture criminelle, stratégie
de terreur vis-à-vis des gangs adverses, menaces
adressées à la police, tentatives dinfluer
sur les populations locales, etc. Ces données accessibles
sur Internet néchappent pas aux forces de sécurité
qui utilisent désormais des logiciels innovants pour
lutter contre la criminalité.
L'auteur
Daniel Ventre est
ingénieur d'études au CNRS. Il est titulaire
de la Chaire Cybersécurité et Cyberdéfense
des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan. Il a dirigé
plusieurs ouvrages dont Cyber Conflict : Competing National
Perspectives (Wiley, 2012) et Chinese Cybersecurity and
Defense (Wiley, 2014).
Pour télécharger faire
http://www.ifri.org/fr/publications/enotes/focus-strategique/cyberguerre-gangs-aura-t-lieu
Prognosis
Media
Jean-Paul Baquiast 25/08/2015
Cette entreprise se propose d'analyser les
opinions publiques d'une façon bien plus efficace
que les sondages et autres enquêtes traditionnelles.
En utilisant des logiciels d'IA qui lui sont propres (
(real-time Big Data & Analytics) et
en les appliquant aux serveurs de Big Data mémorisant
des millions de mails, réactions en ligne, forum,
blogs émanant des échanges entre internautes,
il dit pouvoir répondre aux questions que l'on se
pose concernant la vie politique ou les problèmes
scientifiques de toutes nature. Ainsi, récemment,
il a mesuré par ce moyen la popularité de
Vladimir Poutine obtenant des résultats très
différents que ceux fournis par par des insituts
de sondage spécialisés tel que le Pew Institute.
Nous
voulons bien croire qu'à condition de disposer des
logiciels adéquats et d'avoir accès aux Data
centers mémorisant les échanges, de bons résultats
puissent être obtenus. Encore faut-il que ces Data
centers soient ouverts au public et non confof=dentialisées,
comme ceux de la NSA américiane
Au plan
scinntique cependant, il sera difficile de vérifier
l'exactitude des résultats d'analyse proposés
par Prognosis Media . Rien ne les empéchera
d'annoncer des résultats d'analyse leur convenant
, ou convenant à leurs sponsors. Mais il faudra faire
confiance, en attendant mieux. On ne peut se méfier
de tout le monde, même sur Internet
Références
http://prognosismedia.info/methodology/
http://prognosismedia.info/category/research/
Brand Analytics (fournisseur d'outils) http://br-analytics.com
ARC,
nouveau réacteur à fusion du MIT
Jean-Paul Baquiast 20/08/2015

Le MIT, sur financement du U.S. Department of Energy et
de la National Science Foundation, a décidé
de concurrencer ITER (International Thermonuclear Experimental
Reactor, en cours de réalisation à Cadarache
en France). L'objectif annoncé est de réaliser
des réacteurs à fusion plus petits, plus souples
et moins couteux que ce dernier. Ils entreraient également
en service bien avant ITER. Le premier de la série
pourrait alimenter en électricité 100 000
personnes d'ici une décennie. D'un diamètre
inférieur de moitié à celui d'ITER,
dont le coût est estimé à 40 milliards,
le futur réacteur américain produira autant
de pouvoir que lui, à un coût sensiblement
réduit.
On peut voir là comme un effort de l'industrie américaine
pour reprendre la main dans un domaine qu'elle avait jusqu'à
présent abandonné devant l'avance acquise
par les industries européennes et japonaise. Il est
bien évident que pour l'Amérique, qui veut
en tous points conserver une avance de plusieurs années
sur le reste du monde en matière technologique et
scientifique, prendre le risque de ne pas être un
acteur majeur dans la fusion nucléaire, atout incontournable
dans la lutte contre le réchauffement climatique,
serait une grave démission.
Il
est difficile de dire cependant, vu les difficultés
du domaine, si les promesses annoncées par le MIT
seront tenus. Certains considèrent même que
la démarche américaine relève d'une
simple manuvre d'intoxication. Celles-ci sont nombreuses.
( Cf l'article de Futura Sciences référencé
ci-dessous)
Quoiqu'il en soit s'impose l'étude attentive des
éléments d'information fournis par le MIT
à propos de ce réacteur, baptisé ARC
. Il faudra les comparer aux réalisations déjà
acquises par ITER, ainsi qu'aux prochaines étapes
de ce programme. ARC sera un tokamak compact, n'apportant
pas de nouveauté fondamentale dans la démarche
suivie par ITER , mais bénéficiant des progrès
accomplis depuis la conception de celui-ci, notamment dans
le domaine du confinement magnétique. Par ce terme,
on entend la nécessité d'enfermer dans une
enceinte étanche le plasma hyper-chaud produits par
les réactions de fusion entre atomes d'hydrogène.
D'autres améliorations moins importantes sont prévues
que nous n'énumérons pas ici. Quoiqu'il en
soit, une course est dorénavant engagée entre
les centrales à fission et les centrales à
fusion, sans mentionner celle qui se produira très
probablement entre les énergies dites renouvelables
et les centrales à fusion. Il serait très
souhaitable, selon nous, qu'en Europe, les deux méthodes
puissent cohabiter, comme c'est déjà le cas
en France dans le domaine du nucléaire classique
Références
* MIT. ARC reactor https://newsoffice.mit.edu/2015/small-modular-efficient-fusion-plant-0810
* Sur
le sujet de la fusion controlée, voir un article
en français, bien documenté, de Futura Sciences
http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/actu/d/fusion-fusion-nucleaire-reacteur-aneutronique-comme-alternative-iter-59508/#xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20150828-[ACTU-Fusion-nucleaire-:-un-reacteur-aneutronique-comme-alternative-a-Iter--]
Développement
d'une "robotique souple" (soft robotics)
Jean-Paul Baquiast 20/08/2015

Dans
la mécanique classique, comme dans la construction
et les travaux publics, l'instabilité des composants
est considérée à juste titre comme
un danger. Ce n'est plus le cas en ce qui concerne les nouvelles
générations de robots souples, qui doivent
évoluer dans l'environnement et s'y adapter avec
la même souplesse et réactivité que
les animaux.
Leurs concepteurs doivent donc mettre au point ce qui est
désormais nommé des agents (ou actuateurs)
fluides. Il s'agit d'éléments souples, souvent
gonflables, qui utilisent les pouvoirs de l'instabilité
pour obtenir des mouvements à court délai
de réponse. Une équipe de la Harvard John
A. Paulson School of Engineering and Applied Science (SEAS)
vient d'en proposer une version particulièrement
efficace (voir référence ci-dessous).
Ils indiquent que leur réalisation s'inspire d'une
expérience de physique selon laquelle, si deux ballons
de taille différente, connectés par un tube
et une valve, sont emplis d'air au moyen d'une pompe, la
pression de l'air à l'ouverture de la valve, loin
de rendre égale la taille des ballons, provoque le
gonflement du plus grand des ballons et le dégonflement
du plus petit. Ceci s'expliquerait par des relations non-linéaires
entre la pression et le volume. Accroitre la pression n'entraine
pas nécessairement un accroissement du volume.
De la même façon, dans la recherche décrite,
deux segments fluides sont connectés de telle sorte
qu'un échange entre leurs réponses non linéaires
entraine des réactions inattendues Il peut en résulter
des instabilités rapides sans changement sensible
de volume. Ces instabilités entraine d'importants
changements dans les forces exercées, en pression,
en volume, en forme. Si elles sont convenablement utilisées,
ces instabilités peuvent permettre à des robots
constitués de segments souples emplis d'un certain
fluide, par exemple de l'eau, de se mouvoir sans requérir
des ajouts permanents de fluide.
Un robot constitué de 630 actuateurs répartis
en deux segments (voir image), ont-il montré, peut
adopter des comportements différents selon les besoins,
par exemple se mouvoir comme un ver ou modifier les volumes
de ses segments. Il exploite pour ce faire des instabilités
se produisant au sein des segments.
De tels robots peuvent facilement, selon les chercheurs,
être assemblés à parti d'éléments
faciles à obtenir. Ceci devrait permettre de développer
une robotique souple (soft robotics) à des usages
jusqu'ici interdits aux robots rigides, par exemple le déplacement
dans un milieu vivant changeant en permanence.
Référence
* Controlling the uncontrollable
https://www.seas.harvard.edu/news/2015/08/controlling-uncontrollable
Signature des
contrats concernant le développement des lanceurs
Ariane 6 et Vega C
Jean-Paul
Baquiast 18/08/2015
L'Agence
spatiale européenne (Esa) vient de signer les contrats
permettant de développer ces deux lanceurs. Ils impliquent
Airbus Safran Launchers (ASL), le CNES et l'Ensemble de
lancement Vega (ELV).
Nous
avions précédemment indiqué que Ariaespace
et divers spécialistes considéraient que la
réalisation de Ariane 6 par Safran était une
dépossession du secteur public au profit d'une firme
privée. Ceci dit, le choix est fait. Il reste au
maitre d'ouvrage ESA de s'assurer que les contrats seront
exécutés dans de bonnes conditions.
La décision
avait été prise par l'Esa au niveau ministériel
pour maintenir la compétivité des lanceurs
européens face à un marché évoluant
très vite.
Les
contrats sont de 2.400 millions d'euros pour Ariane 6, 600
millions pour une nouvelle base de lancement à Kourou
et 395 millions pour Vega. Les dates d'éxécution
de ces divers projets ne sont à notre connaissance
pas encore prévues, autrement que de façon
indicative.
Le
mythe (?) des neurones-miroirs
Jean-Paul Baquiast , Christophe Jacquemin 19/08/2015
Skeptic
Magazine, site intéressant que nous avons souvent
cité ici, poursuit son travail de démystification
en publiant une longue critique de Harriet Hall, M.D, portant
sur le livre. The myth of Mirror Neurons, de Gregory
Hickok.
La critique
se trouve à l'adresse suivante. https://www.sciencebasedmedicine.org/mirror-neurons-and-the-pitfalls-of-brain-research/
Il semblerait, d'après ce livre, que les célèbres
neurones-miroirs n'existent ni chez le macaque ni chez l'homme.
Les innombrables expériences faites par de très
nombreux chercheurs et mettant leur rôle en évidence
n'auraient donc aucune base scientifique. Les exemples présentés
paraissent ainsi assez bizarres 1).
Le livre
parait convaincant, mais l'est-il vraiment? On doit se demander
pourquoi il a fallu des années pour découvrir
les erreurs voire les mensonges de très nombreux
chercheurs sur ce sujet des neurones miroirs. Le découvreur
des neurones miroirs (Rizzolatti) a été couronné
de nombreux prix scientifiques pour cette découverte,
due il est vrai à un chercheur italien ayant le tort
de n'être américain. En 1990, il a observé
de tels neurones dans le cortex prémoteur ventral
du singe macaque rhésus (aire F5) ainsi que, par
la suite, dans la partie rostrale du lobule pariétal
inférieur. Ce type de neurones a également
été trouvé chez certains oiseaux où
ils sont activés à la fois lors du chant et
lorsque l'animal écoute un congénère
chantant.
Par ailleurs, en 2010, une publication de Christian Keysers
et Valeria Gazzola confirme leur présence chez l'homme
« Social Neuroscience: Mirror Neurons recorded in
Humans », Voir http://www.bcn-nic.nl/txt/people/publications/2010_KeysersGazzolaMirrorNeuronsRecordedInHumans.pdf
1) A
titre d'exemple presque réjouissant, l'auteur pense
pouvoir confirmer l'inexistence des neurones-miroirs chez
l'humain au prétexte que, si un homme reçoit
un coup de pied dans les parties viriles, au lieu de riposter,
il pense d'abord à se protéger d'un nouveau
coup.
Main
auxiliaire imprimée en 3D
Jean-Paul Baquiast 17/08/2015

L'actualité ces jours-ci met l'accent pour ce qui
serait une première en France, l'utilisation par
un enfant handicapé,le jeune Maxence, d'une main
auxiliaire imprimée en 3D. C'est le designer, artiste
et animateur américain Pat Starace qui a conçu
ce type de prothèse. Il en a produit diverses autres
aux Etats-Unis et ailleurs, tant pour usage biomédical
que pour les besoins de certains films-fiction, notamment
Iron Man. Voir son
site . Il s'agit d'une prothèse en plastique
imprimée en quelques heures pour moins de 50 euros.
En France, lobjet a été fabriqué
par un bénévole parisien de lassociation
américaine
E-Nable , Thierry Oquidam.
Ces
prothèses ne sont en rien des mains artificielles
capables de remplir les fonctions d'une main véritable,
commandées par des greffes sur le système
nerveux ou le cerveau du bénéficiaire. Les
prothèses de mains et d'avant-bras promues par E-Nable
sont destinées aux enfants qui pour des raisons
diverses, notamment le temps et le coût, ne peuvent
opter pour une prothèse médicale traditionnelle
complexe.
Avec des spécifications disponibles librement en
ligne,
en open source , ces modèles ont un fonctionnement
simple et ne permettent que des mouvements basiques. Selon
Thierry Oquidam, « La
prothèse est composée de deux parties, l'une
dans laquelle on glisse la paume de la main, et l'autre
fixé au bras par du velcro. Le poignet va tirer sur
les tendons de lavant-bras, et forcer les doigts à
se plier ».
Lobjet, non-invasif, senfile et se retire sans
complexité, et sans mode demploi. La main en
plastique donne juste accès à un mouvement
de préhension simple. La fabrication elle-même
est rapide, une trentaine d'heures environ. En cas de destruction,
la main peut-être réimprimée sans difficultés.
Le buzz médiatique fait autour de cette première
en France peut être trompeur, donnant l'espoir à
de nombreux handicapés moteurs de pouvoir accéder
à des prothèses intelligentes se substituant
aux membres accidentés. Le tout à des prix
et dans des délais raisonnable. Il ne s'agit pas
du tout de cela. Il faut le savoir.
Néanmoins les articles laudateurs de la presse ont
un intérêt, faire connaître au grand
public les progrès réalisés aujourd'hui
par l'impression 3D. Non seulement elle permet déjà
de reproduire divers objets manufacturés de taille
et de caractéristiques différentes, mais de
commencer à réaliser des organes de substitution
pouvant être implantés, sous réserves
de nombreuses précautions, dans des êtres vivants
eux-mêmes, animaux et humains.