Géopolitique.
Vive la France Libre
!
Patrice-Hans
Perrier 14/07/2015
Cet article dont nos lecteurs apprécieront
sûrement l'acuité, avait
été publié
sur le site Dedefensa.
Notre ami Philippe Grasset, que nous
remercions, nous a autorisé à
le rééditer ici.
Le texte, selon la formule habituelle,
n'exprime pas nécessairement
les opinions de notre comité
de rédaction.
Automates Intelligents
Présentation
de l'auteur par l'auteur
Patrice-Hans
Perrier est un ancien journaliste indépendant
qui s'est retiré du tourbillon
de l'information pour mieux rebondir
... dans l'agora des débats d'idées
qui perdurent. Penseur anticonformiste,
plutôt que « libre-penseur
», Perrier travaille à
partir du « narratif » des
actualités en tentant de tisser
un récit qui puisse faire sens.
À mi-chemin, entre la critique
politique et la fiction, cet auteur
en devenir cherche des lecteurs et des
lectrices dévoués. La
vérité constitue la quête,
le Graal, pour laquelle toutes nos dévotions
sont sollicitées.
Chrétien
pratiquant, Patrice-Hans Perrier tend
la main à ses frères et
surs néo-païens en
espérant que l'authentique dialogue
de l'inculturation puisse, enfin, naître
à travers les décombres
d'un Empire romain n'ayant jamais rendu
l'âme. Des essais, des nouvelles
et des romans sont en cours de préparation
... des éditeurs sont attendus.
Pour l'heure, Philippe Grasset, éditeur
du site Dedefensa.org, offre cet espace
de réflexion métapolitique
à Patrice-Hans Perrier, complice
de la lucidité salvatrice. Que
vive la France et tous ses enfants de
la prose libre !
Il
est possible de suivre la réflexion
critique de Patrice-Hans Perrier en
consultant
son propre site.
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Vive la France libre !
Aujourd'hui,
14 juillet 2015, c'est la fête
nationale d'une France qui n'est plus
que l'ombre de ce qu'elle a déjà
été à l'époque
du général de Gaule. En
effet, l'Hexagone ayant rejoint le commandement
militaire intégré de l'OTAN
sous la férule du Président
Sarkozy, au printemps 2009, ne dispose
plus de projection géostratégique
au moment de mettre ce billet en ligne.
Et, pourtant, la France n'a toujours
pas rendu l'âme ...
Reprise
d'une analyse qui avait été
mise en ligne sur le site de l'auteur
l'an dernier et qui n'a rien perdu de
sa pertinence. Le royaume de François
Hollande ayant pratiquement rendu l'âme,
il ne reste plus qu'à attendre
qu'un scénario de guerre civile,
téléguidée par
la secte bruxelloise, soit mis en scène
aux alentours des prochaines élections
présidentielles pour que la «
douce France » finisse par imploser.
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Meurtrie par des décennies d'incuries
politiques, la France demeure, malgré
tout, la cinquième (ou sixième)
puissance économique mondiale.
Talonnant l'Allemagne, nos cousins français
font preuve d'une capacité de
créativité, d'invention
et d'innovation qui aura permis aux
produits et aux idées du pays
de Molière de rayonner aux quatre
coins du monde. Ils ont même créé
le nouveau moteur de recherche Qwant,
un outil qui ambitionne de rivaliser
avec Google. La France innove au chapitre
de la recherche scientifique, des Arts
et des Lettres, de la création
industrielle ou du développement
urbain, toutes régions confondues.
Là
où le bât blesse c'est
sans doute au chapitre du pouvoir d'achat
et de la qualité de vie de ses
habitants, puisqu'en 2012 la France
se classait au 35e rang pour le PIB
par habitant en termes de PPA (Parité
de pouvoir d'achat). Et, il y a fort
à parier que les nuages se sont
accumulés dans le ciel français
depuis l'élection du président
François Hollande, en mai 2012.
Poursuivant l'uvre de son prédécesseur,
Hollande se contente de faire du surplace
depuis le début de son arrivée
à l'Élysée.
Une Ve République qui risque
d'imploser
Gérant
la crise à la petite semaine,
l'infortuné président
ne dispose pratiquement plus de marge
de manuvre depuis que la France
est soumise aux diktats de la «règle
d'or», un traité européen
qui astreint les pays membres à
une austérité budgétaire
qui menace jusqu'à la souveraineté
des états en matière de
gestion des services publics. Pavoisant,
en dépit d'un taux d'insatisfaction
historique, l'équipe socialiste
fait dans le politico-mondain, à
défaut de proposer des mesures
susceptibles de stopper une hémorragie
qui menace de faire imploser la Ve République.
Certaines mauvaises langues parlent
de ... Ripoublique !
La
démocratie n'est plus qu'un feu
d'artifice rhétorique au pays
de la Déclaration des droits
de l'homme et du citoyen de 1789. Le
citoyen ayant été remplacé
par le consommateur, c'est, désormais,
la loi du marché qui dicte ses
impératifs. Les politiques, pour
leur part, ne font que gérer
des mesures d'atténuation qui
consistent à huiler l'engrenage
de la mondialisation. Pour preuve :
une majorité de français
ont rejeté, par voie de référendum,
le projet de traité constitutionnel
européen (TCE) en 2005. Qu'à
cela ne tienne, la classe politique
a superbement ignoré la volonté
populaire et s'est rangée derrière
le plan de match des autorités
de Bruxelles.
L'adoption
du traité de Lisbonne, en 2007,
aidera à planter les derniers
clous dans le cercueil de la souveraineté
française. Entré en vigueur
le 1er décembre 2009, ce traité
comporte une durée illimitée
et transforme de manière cruciale
le fonctionnement de l'Union européenne.
De facto, le terme «Communauté»
a été remplacé
par celui d'«Union», un
changement qui est loin d'être
cosmétique puisque tous les accords
internationaux conclus par les états
membres devront être soumis à
l'approbation de la toute puissante
Commission européenne.
Une démocratie de façade
Les
élus français qui se pavanent
dans l'enceinte du Parlement européen
ne sont que les tristes figurants d'une
opérette mis en scène
par la Commission européenne.
Ils débattent en circuit fermé
et votent des motions et autres colifichets
qui sont sans conséquences face
aux décisions prises par la Commission
européenne. Cette dernière
composée de dirigeants
ayant été cooptés
(non-élus) et travaillant en
étroite collaboration avec l'European
Round Table (un méga lobby représentant
les dirigeants des plus grandes multinationales
européennes) travaille
principalement à émasculer
la souveraineté des états
membres.
La
France qui est aux prises avec
un ralentissement économique,
une pénurie d'emplois et un dumping
économique et social sans précédent
n'arrive plus à voir la
lumière au bout du tunnel. Bruxelles
impose ses normes en matière
d'ouverture des frontières (l'espace
dit de Schengen), de contrôles
sanitaires et de régulations
dans le domaine de l'agroalimentaire.
Tout cela sans oublier le fait que les
autorités françaises ne
peuvent plus battre monnaie et ne sont
même plus en mesure d'adopter
un budget national sans obtenir l'assentiment
de Bruxelles.
Rater le train
L'an
dernier, l'entreprise Alstom a fini
(pratiquement) par passer sous le giron
de l'américaine General Electric
(GE). Fleuron des industries françaises,
Alstom détient une masse critique
dans le domaine des turbines à
vapeurs, des équipements qui
sont essentiels à la bonne marche
des centrales nucléaire d'EDF.
La partie française conservant
50 % du capital de cette filiale, il
n'en demeure pas moins que les capitaines
d'industrie américains jouissent,
désormais, d'un véritable
pouvoir discrétionnaire sur le
nucléaire civil, un secteur stratégique
de prime importance pour la France.
Cédant
aux pressions des lobbies financiers,
l'état français n'a pas
jugé bon de bloquer cette transaction.
Les fonctionnaires de Bercy (Ministère
de l'Économie et des Finances)
n'auront réussi qu'à imposer
une prise de participation au capital
d'Alstom de l'ordre de 20 %, une mesure
qui serait susceptible de permettre
à l'état d'agir comme
un arbitre en faisant en sorte d'éviter
que GE ne prenne des décisions
risquant de compromettre la souveraineté
énergétique de la France.
Toutefois, Bouygues, l'actuel propriétaire,
n'entendait pas céder ses actions
à rabais aux dernières
nouvelles. L'état français
disposera d'une période de 20
mois pour racheter les actions convoitées
au «prix fort» du marché
et cette transaction devra être
avalisée par l'actionnariat des
deux multinationales.
Curieusement,
cette stratégie d'intervention
de l'état (Alstom) s'apparente
à une fuite en avant puisque
les délais prescrits correspondent
pratiquement à la fin du quinquennat
de l'infortuné président.
Après la mise au pas du Quai
d'Orsay (Affaires étrangères),
sous la conduite désastreuse
de Bernard Kouchner, sous Sarkozy, et
de Laurent Fabius, sous Hollande, voilà
que Bercy est mis en quarantaine.
La
France ne dispose plus de marge de manuvre
: ses élites politiciennes sont
aux ordres des puissants lobbies atlantistes
et se conforment aux desiderata de Bruxelles.
Après avoir reçu le colonel
Kadhafi en grande pompe à l'Élysée,
en 2011, le président Sarkozy
prendra les devant au sein du consortium
atlantiste chargé de liquider
l'homme fort de la Lybie.
La
France et le Royaume-Uni ayant
été les exécutants
des basses uvres de l'Empire
ont dépêché leurs
propres troupes d'élites et ont
mis à contribution leurs services
spéciaux pour fomenter, rien
de moins, un coup d'état s'inscrivant
en droite ligne avec l'agenda néoconservateur
derrière la succession des révolutions
dites «colorées».
Les services spéciaux français
poursuivront leur uvre en Syrie,
toujours avec la bénédiction
du Quai d'Orsay, en conseillant certaines
factions extrémistes engagées
dans des opérations de sédition
et de déstabilisation contre
les forces du président Bachar
Al Assad.
Voilà
qu'en l'espace de deux mandats présidentiels,
la France aura pratiquement liquidé
l'héritage gaulliste de son indépendance
diplomatique. Maintenant, c'est au tour
de Bercy de s'exécuter, alors
que la caste au pouvoir laisse entrer
le loup dans la bergerie des centrales
nucléaires françaises.
Tout cela après que la France
eut cédé aux pressions
américaines face aux investissements
de Peugeot en Iran.
On
se rappellera que le gouvernement de
Hollande aura débuté son
quinquennat en s'écrasant de
manière magistrale face aux pressions
de l'Oncle Sam qui interdisait tout
commerce avec la «République
des Mollah». Pourtant, l'Iran
représentait le premier marché
pour la vente des véhicules particuliers
de Peugeot et cette activité
commerciale n'avait aucune portée
en termes d'échanges de procédés
militaires. On connaît la suite.
Depuis lors, les américains viennent
d'opérer un changement d'orientation
stratégique avec l'Iran et on
peut prévoir que leurs multinationales
se rouleront les manches pour y conquérir
de nouveaux marchés !
La France des régions mise en
coupe
Il
est de coutume d'affirmer que l'Allemagne
a toujours su maintenir la vitalité
de ses régions par le truchement
de politiques industrielles et d'un
soutien à l'agriculture qui faisaient
grands cas d'un développement
équilibré de la nation.
Pourtant, les mêmes observateurs
ont souvent tendance à oublier
que la France, il n'y a pas si longtemps,
jouissait, elle aussi, d'une politique
de développement intégré.
Certes, Paris centralisait l'essentiel
des prérogatives régaliennes.
Néanmoins, la France des régions
parvenait à tirer son épingle
du jeu grâce à son patrimoine
remarquable et à l'ingéniosité
de son peuple. Les régions de
France étaient devenues le berceau
du tourisme, du patrimoine agraire,
de l'industrie lourde, des pêcheries
et d'une foule d'activités ayant
contribué à établir
la réputation du génie
français.
La
révolte des Bonnets rouges (octobre
2013) est venu mettre en perspective
la colère légitime des
pêcheurs, des petits entrepreneurs
en construction et des conducteurs de
poids lourds de Bretagne, dans un contexte
où certaines directives de l'Union
européenne semblent avoir été
mises sur pied afin de détruire,
une fois pour toute, le tissus économique
de la France.
Mobilisés
contre l'écotaxe et les routes
payantes, les artisans bretons ont pratiquement
déclenché un «printemps
breton», n'ayant aucun compte
à rendre à ceux qui se
sont chargés d'instrumentaliser
les tristement célèbres
«printemps arabes» et autres
révolutions colorées.
Bruxelles taxant, sans scrupule, les
activités économiques
du petit peuple de France, il fallait
s'attendre à ce que la coupe
finisse par déborder. Les grands
médias aux ordres ont bel et
bien tenté de taxer ce mouvement
de «crypto-fasciste», mais
rien n'y fit, les opérations
de diffamation ayant manifestement échoué.
La France entrepreneuriale menacée
de faillite
Dans
un contexte où une immigration
massive est en train de faire baisser
les salaires et de générer
un chômage de masse, les petits
entrepreneurs et les agriculteurs français
sont surtaxés et subissent le
poids d'innombrables vexations administratives
commandées par les élites
corrompues en poste à Bruxelles.
Les socialistes, aux ordres de Bruxelles,
mettent de l'avant des mesures cosmétiques
destinées à «dorer
la pilule» à une opinion
publique qui ne marche plus dans toutes
ces combines. Il faut dire que l'Élysée
et Matignon (siège du gouvernement)
font tout en leur pouvoir pour satisfaire
aux exigences des entreprises du CAC
40 les grandes entreprises cotées
en Bourse à Paris , alors
que les PME et PMI, sans oublier les
artisans et autres travailleurs autonomes,
passeront sous les fourches caudines
des diktats de Bruxelles. Les petits
employeurs sont spoliés par les
charges sociales, les taxes et autres
contraintes réglementaires, dans
un contexte où près de
50 000 petites entreprises française
ont fait faillite en 2013.
Il
est de bon ton, sur plusieurs tribunes
médiatiques, de fustiger la présumée
fainéantise des travailleurs
français. Mais, force nous est
de reconnaître, quand on y regarde
de plus près, que nos cousins
d'outre-Atlantique souhaitent tout simplement
conserver les «acquis sociaux»
gagnés à l'époque
du programme du Conseil national de
la Résistance, au sortir de la
deuxième guerre mondiale. Malgré
les trop nombreuses trahisons orchestrées
par un président François
Mitterrand déjà
relativement aux ordres des forces impériales
, la France a su éviter
les écueils du néolibéralisme
sauvage britannique et est parvenue
à préserver une part importante
de son patrimoine industriel et commercial.
La
France, même à l'époque
des Rois catholiques, s'est toujours
développée à partir
du potentiel de ses régions et
du génie créateur de ses
habitants. Faisant mentir les lieux
communs de la propagande atlantiste
et néoconservatrice, la France
a, de tout temps, rayonné grâce
à ses innombrables savoir-faire
bourgeonnant de tous bords, tous côtés.
C'est
la France des pianos Pleyel et celle
des fonderies du Creusot qui est menacée.
Les activités sidérurgiques
de la célèbre entreprise
Schneider, sise au Creusot, ayant été
finalement intégrées au
groupe indien Arcelor Mittal, tout un
bastion du génie français
risque d'être anéanti sous
le regard complice des élites
socialistes et UMP. On a qu'à
se rappeler le dossier sulfureux des
hauts fourneaux à Florange, en
Moselle, qui avaient été
rachetés par la multinationale
Arcelor Mittal et qui ont été
liquidés sous l'il impuissant
des oligarques coalisés autour
de François Hollande.
Paris, capitale des bobos
Cerise
sur le gâteau, Paris, capitale
et siège de la nomenklatura UMPS,
a été dévastée
par l'administration du pape des bobos,
soit le Maire Bernard Delanoë,
un édile socialiste particulièrement
dépensier qui a copieusement
endetté ses commettants.
Malgré
une augmentation astronomique des taxes
et autres ponctions, Delanoë a
réussi à tripler la dette
de la «ville lumière».
Il faut dire que plus de 10 milliards
d'Euros ont été pompés
à même les fonds publics
afin d'alimenter la machine des communications
et des opérations immobilières
et urbaines sous le règne de
Delanoë 1er ! Un maire excentrique
qui a su multiplier les opérations
d'aménagement urbain cosmétiques,
dans un contexte où Paris avait
grand besoin d'une réhabilitation
en règle de plusieurs de ses
infrastructures et autres équipements,
sans oublier son immense parc d'espaces
paysagers.
Paris,
encore plus qu'à l'époque
du comique Louis de Funès, se
conforte dans son rôle de métropole
néocoloniale complètement
coupée de ses constituantes,
soit les régions de France. À
l'inverse des élucubrations de
la gauche caviar décadente, les
colonies françaises ne sont pas
situées outre-mer ... elles sont
implantées aux quatre coins de
la France, dans un contexte où
le peuple du quotidien, les ouvriers,
les petits patrons, une part importante
des immigrants de deuxième et
troisième génération,
les authentiques créateurs et
les artisans de tout acabit sont pris
en otage par une caste de spoliateurs
ayant établis ses pénates
dans la métropole.
Il
y a longtemps que les Édith Piaf
de ce monde n'habitent plus sous les
combles de Paris. Cette extraordinaire
cité lacustre a été
soulagée, depuis belle lurette,
de toutes ses populaces. Désormais,
une pléthore de parvenus, de
promoteurs et d'investisseurs étrangers
hante les lieux de celle qui fut, jadis,
la capitale européenne de la
culture et des droits de l'homme.
Comble
de l'aberration, Paris, havre des profiteurs
et autres bobos caractériels,
est envahie, depuis peu, par des hordes
d'immigrants clandestins qui s'y sentent
chez eux, volant, intimidant et détruisant
tout ce qui leur tombe sous la main.
Un peu à l'instar des tristement
célèbres «invasions
barbares» qui ont dévasté
la Rome impériale, il semble
que la Ville lumière soit la
proie d'une forme de liquidation en
mode accéléré de
son patrimoine et de tout ce qui constituait
sa légendaire beauté.
Il est minuit moins cinq.
La
France n'a pas besoin d'un renouveau
politique. La France a besoin d'une
nouvelle révolution. D'une authentique
révolution qui ne sera pas celle
des prétendues «lumières»,
mais qui témoignera de la volonté
de toutes ses constituantes de changer
le cours des choses et, chemin faisant,
de faire obstruction à la barbarie
sans N.O.M. des bureaucrates de Bruxelles.
La France a besoin d'un nouveau général
de Gaulle.
Patrice-Hans
Perrier
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