Actualités
La
mémoire des tweets
Jean-Paul Baquiast 24/07/2015
En 2010,
alors que l'usage de Twitter commençait à
se répandre, la Library du Congrès à
Washington avait décidé de mémoriser
sans exceptions et sans limitations de temps l'ensemble
des tweets qui allaient être émis dans le monde.
Cette mémoire incluait non seulement le message lui-méme,
mais toutes les méta-données concernant son
émission, soit 100 informations différentes
en moyenne.
En 2015, il n'est toujours pas possible d'accéder
à la mémoire ainsi constituée, bien
que le travail d'enregistrement se poursuive. Comme l'on
devine, la Library est submergée par le nombre de
tweets reçus. Conçu initialement pour mémoriser
20 milliards de messages au total, le système doit
faire face à l'émission d'un demi milliard
de tweets par jour. Aussi vaste que soient les mémoires
disponibles, elles doivent être continuellement augmentées.
Plus difficile encore à résoudre est la question
du moteur de recherche permettant d'accéder en un
temps raisonnable aux informations recherchées. Aujourd'hui
une recherche demande 24 h avant d'aboutir à un résultat,
et un coût de traitement en proportion. Des solutions
sont recherchées mais il ne semble pas qu'elles aient
encore été trouvées. Il faut cependant
se rassurer. Elles le seront.
Pourquoi faire de tels efforts? Les auteurs initiaux du
projet avaient annoncé que le rapprochement de tweets
différents pourrait donner lieu à l'obtention
d'informations de grande valeur scientifique concernant
les sujets traités, les lieux d'émission et
les auteurs eux-mêmes. C'est tout à fait faisable.
C'est ainsi d'ailleurs que travaille plus discrètement
la NSA dans l'exploration des immenses bases d'information
qu'elle collecte quotidiennement dans le monde. Mais pour
elle ne se pose pas les coûts de traitement, automatiquement
pris en charge, non plus que les questions de confidentialité
et de protection des droits des citoyens.
La Library du Congrès travaille aux Etats-Unis, où
la protection de la confidentialité, le droit à
l'effacement et autres mesures étudiées actuellement
en Europe ne sont pas encore des priorités politiques.
Cependant un nombre croissant de questions sont posées
concernant les raisons pour lesquelles la Library sort de
ses domaines classiques de compétence pour s'intéresser
aussi systématiquement aux flux de trafic générés
par des réseaux tels que Twitter ou Google.
On peut penser que, malgré ses dénégations,
elle y soit encouragée par la NSA, la CIA et autres
agences de défense américaine. On peut penser
plus généralement que la démarche de
la Library fasse partie des nombreuses actions par lesquelles
les Etats-Unis, globalement, s'assurent une confortable
avance de quelques années leur permettant de mieux
contrôler le monde numérique en train de se
généraliser.
Le
LHC aurait identifié une nouvelle particule
Jean-Paul Baquiast 22/07/2015
Celle-ci,
dont l'existence avait fait l'objet d'hypothèses
alors non vérifiées, serait un pentaquark.
Le pentaquark représenterait une nouvelle façon
d'arranger les quarks sous l'effet de la force nucléaire
forte. Celle-ci est responsable de la cohésion des
nucléons (protons et neutrons) au sein du noyau de
l'atome. Les quarks s'y combinent à trois, sous des
modalités différentes. Il n'a jamais été
possible de les isoler. Mais rien a priori n'interdit que
des particules composées d'un plus grand nombre de
quarks puissent exister.
Aussi
bien, un tétraquark avait été identifié
en 2005. Mais le pentaquark, prévu au plan théorique
dans les années 1960, n'avait jamais été
observé faute de puissance suffisante au niveau des
accélérateurs. C'est cette observation qui
vient d'être annoncée au Cern, avec un degré
de certitude suffisant pour avoir fait l'objet d'une publication
dans arxiv (cf ci dessous).
Le pentaquark
a été observé lors de la désintégration
de particules dites Lambda b baryons. La désintégration
d'une particule peut être chaotique, en faisant apparaître
des particules inattendues. Ce fut le cas ici. Les chercheurs
se posent la question de savoir si le pentaquark composerait
une nouvelle particule bien distincte, ou se retrouverait
au sein d'une mini-molécule. C'est la première
hypothèse qui semble l'emporter. En ce cas, il s'agirait
d'une nouvelle forme de matière, dont l'étude
plus approfondie devrait être prometteuse. La retouve-t-on
ailleurs dans l'univers ?
* Pour
plus de précisions sur le pentaquark, voir http://arxiv.org/abs/1507.03414
** Voir aussi
le New Scientist
Solar
impulse atterrit à Hawai
Jean-Paul
Baquiast 04/07/2011
Finalement,
démentant nos propos pessimistes de la semaine dernière,
l'avion solaire Solar impulse a réussi une quasi-traversée
du Pacifique, en se posant le 03/07 à Hawaï.
Comme l'indiquent les auteurs de l'exploit, les mérites
en reviennent non seulement aux qualités de l'avion,
mais aux performances de la météo sur de si
longues distances. N'oublions pas évidemment celles
du pilote lors de cette étape, André Borschberg
L'avenir
de ce type d'avion dépendra beaucoup du futur rendement
des cellules solaires, c'est-à-dire l'électricité
produite en fonction de leur superficie et de leur poids,
sans mentionner les coûts de fabrication. Ce rendement
est encore très bas, mais devrait s'améliorer,
pour peu que ce secteur bénéficie d'investissements
substantiels.Que font les Européens en ce domaine?
Pas grand chose.
*
Voir
Le Figaro du 03/07
*
Post scriptum au 15/07. Finalement l'avion ne repartira
pas de Hawai avant plusieurs mois. Voir Techniques de l'ingénieur
:
Après avoir parcouru la moitié de son tour
du monde, l'avion Solar Impulse est cloué au sol
à Hawaï depuis le 3 juillet. Il ne pourra repartir
qu'en avril 2016, le temps de réparer ses batteries
et faire de nouveaux tests.
La
mécanique de la vie
Jean-Paul Baquiast 03/07/2015
Nous
recevons d'un correspondant, pour avis, le manuscrit suivant,
intitulé "La mécanique
de la vie et la mécanique de l'évolution".
N'ayant pas la compétence pour
Le
Figaro juger de sa pertinence,d'autant
plus qu'il avait été écrit il y a quelques
années, nous le soumettons ici, avec l'accord de
ce correspondant, à l'avis de ceux de nos lecteurs
qui seraient intéressés. Ils pourront lui
envoyer leurs réactions par mail à <alain.redon
arobase outlook.com> qui nous les répercutera
éventuellement .
https://drive.google.com/file/d/0B9OUe6SLrr14bHRwckc2VGY5Ujg/view?pli=1
Deux
scandaleux escrocs déboutés
Jean-Paul Baquiast 01/07/2015
Le
CNRS communique qu'il se réjouit de la décision
rendue le 30 juin 2015, par le tribunal administratif de
Paris, qui rejette les deux recours formés par Igor
et Grichka Bogdanoff contre lui.
Ces
derniers demandaient que le rapport interne établi
en 2003 par le Comité national de la recherche scientifique
sur l'évaluation de leurs thèses soit déclaré
illégal par la justice administrative.
Ils
demandaient également que le CNRS soit condamné
à leur payer la somme de 1 239 771? afin d'indemniser
le préjudice qu'ils auraient subi du fait de la publication
d'extraits de ce rapport par le journal Marianne en octobre
2010.
Nous pouvons par contre nous étonner de voir ces
individus régulièrement invités dans
des tribunes, alors que les vrais chercheurs, souhaitant
sortir de leur discrétion habituelle pour exposer
au public des résultats indiscutables, n'y ont jamais
la parole.