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Technologies
et politique. Faut-il
interdire les retraits en cash?
JeanPaul Baquiast 04/06/2015
Par
retrait en cash, on entend le retrait par
le détenteur d'un compte en banque,
de sommes en billets atteignant une certaine
importance. Ce retrait sert principalement
à obtenir de l'argent liquide sans
faire appel en permanence à un paiement
par chèques. Le site américain
de tendance libérale (hostile aux interventions
excessives de l'Etat fédéral)
Infowars l'annonce dans un article
récent.
Que
la nouvelle soit ou non confirmée,
la question peut se poser. Selon Infowars,
il s'agirait d'une conspiration des grandes
banques américaine, encouragée
par divers Etats. Ainsi, pour les banques,
surtout les banques de dépôt,
la mesure permettrait de rapatrier des transactions
qui, si elles sont faites en liquide, les
privent d'un service au client rémunéré.
Plus généralement, le suivi
et le contrôle des banques sur les opérations
augmenteraient leur pouvoir.
Pour
les Etats, la mesure permettrait, outre le
fait de faire plaisir aux banques, 'un moyen
d'éviter les multiples transactions
destinées à fuir les impôts,
favoriser la dissimilation des opérations
illégales et plus généralement
encourager une économie clandestine
plus souvent criminelle que légales.
Il ne s'agirait évidemment pas d'interdire
les petits retraits, indispensables à
la vie courante, mais ceux dépassant
un certain montant, par exemple 1000 euros.
Infowars considère qu'il s'agit de
mesures visant à renforcer le contrôle
des grandes banques et des Etats sur l'économie,
plus particulièrement sur les activités
des particuliers ou des entreprises opérant
de façon anonyme .
Nous
ne pouvons pour notre part partager ce point
de vue. Il est indéniable que la manipulation,
au niveau national ou transfrontalier, de
sommes importantes en cash favorise tous les
trafics. Ceci aussi bien que dans le cas des
monnaies nationales que a fortiori celui de
l'euro, la monnaie commune favorisant les
fraudes. Certes, le temps semble passé
des valises de billets, transitant en contrebande.
Des procédures de règlement
interbancaire garantissant l'anonymat sont
désormais utilisées par les
réseaux mafieux ou fraudeurs. Dans
un domaine voisin, c'est le cas déjà
du système de la monnaie en unités
virtuelles, les bitcoins, particulièrement
apprécié par les escrocs et
criminels, quoique en disent ses promoteurs.
Ainsi,
la limitation des retraits en liquide à
un montant raisonnable ne devrait pas être
considéré comme une nouvelle
intrusion d'un Big Brother dans nos vies.
Il s'agit seulement d'éviter, au moins
en partie, les dérives permises par
la numérisation de la société.
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