Retour
au sommaire
Editorial2.
Cuba,
les Caraïbes et la France
Jean-Paul Baquiast, Christophe Jacquemin

Il était plus que temps qu'une visite
à Cuba du président de la République
française rappelle à tout le
monde les coopérations stratégiques
qui ont longtemps existé entre Cuba,
les Antilles françaises et l'ensemble
des pays côtiers de la Mer Caraïbe.
Il
était également temps que la
République française, face à
l'offensive américaine qui se prépare
visant à refaire de Cuba un comptoir
de vente pour les intérêts américains,
les plus valables comme les plus dangereux
(nous pensons notamment aux narco-trafics
et à la prostitution accompagnant la
présence américaine), rappelle
que la France est un empire maritime, dont
les Antilles françaises constituent
le fleuron, et qu'elle doit absolument coopérer
avec Cuba, sur cette base, dans la perspectives
des enjeux du 21e siècle.
Cuba
est un Etat qui, grâce au Castrisme,
n'en déplaise aux néo-libéraux,
a su conserver un potentiel considérable
dans le domaine de l'enseignement supérieur
et des sciences. De plus, ce potentiel est
resté désintéressé,
au regard des exigences de profit immédiat.
C'est ainsi que lors de l'épidémie
Ebola en Afrique de l'Ouest, ce furent des
médecins cubains qui ont pris tous
les risques pour contenir le virus et aider
les populations.
La
France pour sa part a développé
de nombreuses recherches en océanographie,
en protection de l'environnement notamment
maritime, en énergies renouvelables
et dans de nombreuses autres technologies
qui intéressent déjà
les spécialistes cubains. Les médias
américains ont mis l'accent, en ironisant,
sur les perspectives d'exploration pétrolière
que Total pourrait exploiter en liaison avec
le gouvernement cubain. Ce n'est pas à
nier. Mais pour la France comme sans doute
pour Cuba, une coopération avec Total
serait certainement plus égalitaire
et plus sécurisante que des concessions
faites aux Big Five américaines, dont
on connait l'indifférence pour les
sociétés des pays consentant
de telles concessions.
Cependant,
pour en revenir à notre propos, les
Antilles françaises forment actuellement
de nombreux spécialistes des sciences
du 21e siècle évoquées
ci-dessus. Des échanges universitaires
et entre entreprises innovantes pourraient
être organisés systématiquement
entre Cuba et non seulement les Antilles françaises
mais la France continentale. Des entreprises
de codéveloppement pourraient être
mises en place, visant non seulement Cuba
lui-même mais les pays latinos-américains
voisins. L'objectif serait d'offrir à
l'ensemble des participants une zone de convergence
orientée vers la prise en compte des
besoins locaux et du meilleur des valeurs
ayant faite le renom tant de la France que
de la révolution cubaine.
Cette
perspective inquiète évidemment
Barack Obama. Il va certainement se précipiter
à la Havane dans les pas de François
Hollande. Il y est déjà par
CIA et NSA interposées. Les attaques
de la presse américaine au prétexte
que François Hollande n'ait pas directement
interrogé les autorités cubaines
sur la question des droits de l'homme montre
bien l'inquiétude de l'Amérique
face à une future coopération
entre Cuba et la France. Rappelons pour notre
part que le pays responsable de Guantanamo
et autres abus de droits de par le monde n'a
pas de leçon à donner en matière
de droit de l'hommisme.
Annexe
Exemples
de coopération scientifique entre la
France et Cuba
Mise en garde: les opinions exprimées
ci-dessus dans le présent éditorial
ne représeentent pas nécessairement
le point de vue de Campus France
Source:
Campus France Agence française pour
la promotion de l'enseignement supérieur,
l'accueil et la mobilité internationale
http://www.campusfrance.org/fr/fsp-cuba
Appel
à projets pour le Fonds de Solidarité
Prioritaire (FSP) "Coopération
scientifique franco cubaine"
Types de projets concernés
L'objectif principal du FSP est de développer
les échanges scientifiques entre la
France et Cuba, d'encourager la participation
de chercheurs, d'enseignants chercheurs, de
post-doctorants et doctorants à des
projets de recherche communs (bilatéraux)
et de favoriser les publications communes.
L'appui à la mobilité de chercheurs,
d'enseignants chercheurs, de post-doctorants
et doctorants et l'achat de quelques consommables
constituent les actions financées.
Les investissements en matériel, les
études techniques, les séjours
d'enseignement et l'organisation de séminaires
et/ou colloques (à l'exception d'un
séminaire de restitution final) ne
sont pas éligibles.
Les projets de recherche sélectionnés
concernent les domaines de collaboration scientifique
suivants : sciences de la vie et de la santé,
chimie, sciences pour l'ingénieur,
agronomie et environnement.
Les nanotechnologies sont considérées
dans le cadre des thématiques sciences
de la vie et de la santé, sciences
pour l'ingénieur et chimie.
Une attention particulière est portée
aux biotechnologies dans les thématiques
sciences de la vie et de la santé et
agronomie et environnement.
Critères
concernant l'équipe constituée
L'appel à projets est ouvert aux laboratoires
et organismes de recherche français
et cubains.
La participation active de chercheurs, en
particulier doctorants ou post-doctorants,
dans les équipes candidates, est l'un
des principaux critères de sélection.
Chaque projet est déposé conjointement
par une équipe française et
une équipe cubaine auprès de
l'ambassade de France à Cuba et du
ministère cubain du commerce extérieur
et de l'investissement étranger (MINCEX).
Un chef de projet français et un chef
de projet cubain sont désignés
au sein de chaque équipe de recherche.
Le chef de projet cubain doit s'assurer de
la cohérence du projet avec les objectifs
du MINCEX dans le domaine de la coopération.
Critères
concernant les projets
Excellence scientifique des projets.
Qualité des chercheurs et des équipes.
Antécédents de la collaboration
scientifique entre l'équipe française
et l'équipe cubaine.
Intérêt et complémentarité
des apports scientifiques.
Perspectives de développement et de
structuration à plus long terme des
projets.
Expérience et importance des laboratoires
et organismes de recherche impliqués
dans les projets
Implication de doctorants.
Retour
au sommaire