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Editorial2
* Le robot Romeo. Le bon exemple
Jean-Paul
Baquiast et Christophe Jacquemin - 26/02/2015

Nous
avons plusieurs fois présenté
sur ce site la société française
Aldebaran Robotics ainsi que son (précédent)
produit-phare, le robot Nao (7000 exemplaires
vendus) . Cette société n'est
pas la seule entreprise française s'impliquant
dans la robotique, mais elle est certainement
la plus exemplaire. A cet égard, il
sera indispensable en France de connaître
ses développements, ses nouveaux produits
et plus généralement sa stratégie.
Ceci
d'autant plus que ce domaine de la robotique
intelligente, après avoir été
et demeurant le point fort de la technologie
japonaise, risque de devenir le monopole de
la firme américaine Google, qui a racheté
durant les derniers mois plus de dix start-up(s)
américaines, représentant ce
qui se fait de mieux au monde dans ce domaine,
tant au point de vue civil que militaire,
par exemple le robot quadrupède Spot
de Boston Dymacis 1) Il faut signaler cependant
que des programmes européens existent
aussi, mais ils sont encore loin d'avoir permis
d'obtenir des produits ayant dépassé
le stade du prototype 2)
Ce
qui bientôt ne sera plus le cas du programme
Romeo, piloté par Aldebaran Robotics.
Au delà de Nao, la société
s'est fixé pour objectif de créer
un robot humanoïde assistant de vie et
compagnon personnel. Le programme a été
développé depuis 2009, sans
susciter malheureusement beaucoup d'intérêt
de la part des médias. Romeo pèse
un peu plus de 36 kg et mesure 1m46, ce qui
lui donne presque la taille d'un humain adulte.
Le budget qui lui a été consacré
à ce jour est de 20 millions d'euros,
loin évidemment des sommes que la Darpa,
l'agence de recherche du département
de la défense américain consacre
sur ce thème à la robotique
duale (militaire et civile) 3)
Le
mérite de Aldébaran n'en est
que plus grand. Romeo exploite la méthode
de la plate-forme de recherche réunissant
le laboratoire recherche/développement
d'Aldebaran et une quinzaine de partenaires
académiques et industriels notamment
dans le cadre du projet PSPC 4) du programme
d'investissements d'avenir « romeo
2 » soutenu par Bpifrance 5) Romeo
permet de tester en vraie grandeur et d'améliorer
des innovations technologiques dans des domaines
variés comme les interactions homme-robot,
les mécanismes décisionnels,
la reconnaissance vocale ou la détection
de comportements sociaux.
Dans
ce cadre, Aldebaran Robotics veut offrir au
plus grand nombre une gamme de robots humanoïdes
compagnons et assistants personnels. Il s'agit
aujourd'hui de créer un robot humanoïde
de taille quasi humaine capable d'interagir
avec son environnement, d'ouvrir une porte
ou de saisir des objets posés sur une
table. En dehors de ses capacités en
matière de dynamique comportementale,
Romeo veut s'insérer dans les relations
« émotionnelles »
qu'un humain entretient avec son entourage.
Il sait ainsi suivre du regard un individu,
évaluer l'âge de son interlocuteur
et détecter les plus visibles de ses
émotions. Les concepteurs de Romeo
ont veillé à ce que le robot
ne constitue jamais un danger pour ses futurs
utilisateurs.
Romeo
n'est pas encore pleinement opérationnel,
il doit notamment apprendre à se déplacer
de manière autonome. Sept exemplaires
de Romeo ont été construits
et les premières commandes viennent
dêtre signées avec des
laboratoires français et européens.
Posons-nous
cependant la question de savoir ce que ferait
Aldebaran Robotics et ses financeurs si Google
proposait de racheter, avec une somme conséquente
en dizaine de millions de dollars, le produit
Romeo voire la société elle-même.
Google s'engagerait évidemment à
laisser toute liberté d'action aux
équipes, mais on sait ce qu'il en est.
C'est le payeur qui est en dernier le décideur.
Notes
1)
Sur Spot voir notre
brève présentant ce nouveau
robot quadrupède de la firme Boston
Dynamics
2)
Il faut signaler notamment ACCOMPANY (Acceptable
Robotics Companions for Ageing Years) destiné,
comme Roméo, à l'aide aux personnes
âgées. Voir ici même notre
brève d'actualité
3) Voir Darpa
Robotics Challenge
4) PSPC
Projets de R/D structurants pour la collectivité
5) BPI France est un fonds public d'aide au
financement des investissements d'avenir.
Voir
le site
Références
concernant Romeo
* Article de cyberland.centerblog
.*
Le projet Roméo d'Aldebaran
Dernière
heure
Bruno Maisonnier, le PDG fondateur d'Aldebaran
Robotics vient d'annoncer son départ
et la montée au capital de 95% d'AR
de SoftBank (géant des telecom japonais)
:La suite est facile à envisager. Aldébaran
devient une entreprise japonaise. A supposer
qu'elle reste implantée en France,
elle sera mise au service des stratégies
japonaises.
Si
la puissance publique en France avait mieux
répondu aux besoins de financement
exprimés par Bruno Maissonier, nous
n'en serions pas là. En attendant ce
seront les apports des citoyens et contribuables
français, déjà versés,
qui iront servir le Japon.
http://www.challenges.fr/high-tech/20150225.CHA3365/robotique-le-pdg-d-aldebaran-bruno-maisonnier-annonce-son-depart.html
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