Sciences,
technologies et politiques. Dix raisons pour lesquelles
le Rafale va se vendre
Nos
confrères de EchoRadar viennent de publier un article
pronostiquant de futurs succès à l'exportation
au bénéfice de l'avion de combat français
Rafale (que l'on ne présente plus). Ils nous ont
autorisé à le reprendre ici in extenso, un
texte étant toujours pour un lecteur plus attirant
qu'un simple lien.
Sur
le fond, ayant suivi depuis des années les manuvres
diplomatiques tortueuses voire les menaces indirectes provenant
de la concurrence américaine, qui ont réussi
à décourager d'acheter le Rafale tous les
gouvernements qui s'y intéressaient, nous nous sentons
obligés de rester prudents. La diplomatie de l'intimidation
n'a peut-être pas dit son dernier mot. Mais le vent
est peut-être en train de tourner.
La
presse française, prenant généralement
ses sources outre-Atlantique, se gaussait de « l'avion
invendable » sans essayer un instant de se demander
pourquoi les acheteurs potentiels étaient in extremis
découragés d'acheter. Cette ironie ne pouvait
qu'être perçue comme une insulte odieuse par
les équipes françaises qui avaient réussi
à faire du Rafale l'avion le meilleur du monde.
Pendant
ce temps là, la même presse ne s'intéressait
pas à ce qu'il faudra bien appeler un jour la plus
grosse escroquerie du siècle. Seule Philippe Grasset
en a fait pendant 15 ans la chronique sur son site Dedefensa.org.
Nous désignons par là les quelques mille milliards
de dollars (nous n'avons pas fait précisément
le compte, mais le chiffre réel devrait être
bien supérieur) extorqué par le complexe politico-militaro-industriel
américain non seulement aux contribuables de ce pays
mais à ceux des pays européens ayant eu la
faiblesse de passer des commandes avant livraison. Nous
désignons par là le scandale du F 35 Joint
Strike Fighter présenté comme l'avion devant
surpasser tous les autres pendant au moins 50 ans, et qui
aujourd'hui encore n'est pas en état de voler de
façon opérationnelle.
Mais
comme l'explique un article trop peu commenté du
« Portail de l'aviation » (http://www.portail-aviation.com/2014/08/le-f-35-la-machine-pour-dominer-le.html
) l'objectif du complexe n'était peut-être
pas de réaliser un avion capable de voler, mais de
faire des profits sur le concept et surtout de donner des
arguments pour décourager tous les autres pays d'investir
dans ce créneau.
Comme
l'on sait, seuls les Russes et les Français avaient
refusé de céder au mirage. Bien leur en a
pris. Espérons que nos alliés en tireront
prochainement les conclusions qui s'imposent. Automates
intelligents
http://echoradar.eu/2014/12/03/dix-raisons-pour-lesquelles-le-rafale-va-se-vendre/#more-477
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Corée
du Sud, Pologne, Singapour, Arabie Saoudite, Maroc, Suisse
ou Brésil, la liste [1] des échecs du meilleur
avion de combat de sa génération ressemble
à la longue litanie de défaites commerciales
successives et parfois cinglantes. Pourtant, il existe des
raisons d'espérer et, chez EchoRadar, nous sommes
convaincus que l'appareil polyvalent et multi-rôles
de Dassault-Aviation va bientôt engranger des contrats
mérités. Cet article présente une dizaine
de raisons sérieuses mais il en existe évidemment
d'autres. Une rédaction collective à laquelle
vous êtes conviés !
Raison
1 Il est combat-proven (Afghanistan, Libye, Mali
et Irak)
Si son
engagement en Afghanistan à partir de 2004 s'est
fait discret pour ne pas dire modeste, l'ouverture de l'opération
Harmattan [2] au dessus du ciel de la Libye au matin du
19 mars 2011 a eu une toute autre saveur. Le Rafale est
utilisé lors de missions de reconnaissance, d'interdiction
et de supériorité aérienne. Il se distingue
notamment pour ses frappes au sol et, à distance
et très précises grâce à l'AASM
puis dans la profondeur grâce au premier tir de guerre
du missile Scalp [3]. Polyvalence, endurance et puissance
sont particulièrement remarquées. Tant par
les troupes loyalistes au sol que par nos alliés
mais surtout nos clients potentiels ! La manuvre n'était
pas dépourvue d'arrières-pensées politiques
plutôt habiles dans ce cas. Depuis quelques années,
le Rafale est mis à contribution pour des missions
de police du ciel au profit de l'OTAN (pays Baltes). Son
engagement récent au Mali a conforté le choix
de l'appareil capable d'opérer à partir de
zones climatiques tempérées à des zones
plus froides voire extrêmement chaudes (Mali, EAU).
Une qualité de plus qui n'est pas inutile pour les
opérations actuelles en Irak contre Daesh.
Raison
2 Parce qu'il n'y a pas d'autre aéronef de
nouvelle génération en vue avant longtemps
Il faudra
bien vendre celui-ci avant d'être capable d'en vendre
un autre plus perfectionné. Question d'investissement
en R&D, d'ouverture et de mise à niveau des lignes
de production. D'où la nécessité si
besoin est de le vendre à perte au début mais
de se rattraper sur les contrats de maintenance et des services/produits
annexes : un client satisfait reviendra plus favorablement
vers le dernier fabricant plutôt que de risquer l'aventure
avec un autre. Si le Rafale a pu se développer c'est
aussi grâce au succès commercial des Mirage
(en sus de l'expérience technique acquise au fil
de leur élaboration, leur construction puis de leurs
versions successives). Le succès nourrit le succès,
d'où la nécessité de persévérer.
Raison
3 C'est le meilleur avion de génération
4,5/4,5+
Le Rafale
est tout simplement le seul avion abouti de génération
intermédiaire, tendant même depuis la version
AESA RBE2 de son radar vers la 5ème génération.
Alors que le PAK-FA 50 russe, le F35 américain ou
le J-20 chinois vont encore nécessiter plusieurs
années de développement avant d'être
déclarés opérationnels, le Rafale est
sur plusieurs théatres d'opération depuis
plus d'une décennie. Système d'autodéfense
Spectra, interface homme machine très poussée,
optronique et armement de pointe, semi-furtivité,
puissance et endurance le rendent véritablement sans
adversaire à sa taille. Même le F22, considéré
comme un avion de 5ème génération,
opérationnel depuis 2003 vient juste d'être
utilisé en opération de guerre en août
dernier au dessus de la Syrie. Avec le Rafale, il s'est
de plus trouvé un adversaire à sa taille lors
de combats air-air simulés [4].
Raison
4 Parce qu'on va vendre le Mistral à la Russie
et donc prouver notre indépendance stratégique
envers les Américains
Finalement,
malgré toutes les maladresses des autorités,
la France va transmettre le Vladivostok à la Russie
(oui, ce n'est plus le Mistral mais le Vladivostok puisqu'il
a été construit partiellement par les Russes,
payé entièrement par eux et qu'ils ont amariné
leurs marins). Paris attend la première occasion
pour se débarrasser de ce qui est devenu, par sa
faute, un boulet diplomatique. Mais du coup, en honorant
le contrat, elle prouvera son indépendance
et sa capacité à tenir les contrats d'armement
malgré toutes les pressions. (et là, pour
le coup, il y en a eu). Tous ceux qui veulent de la technologie
occidentale mais non américaine seront rassurés
et achèteront donc les Rafale.
Raison
5 Les concurrents européens sont ... moins
bien
Outre
qu'il n'a vu les zones de combats que de loin ou sans véritable
opposition, l'Eurofighter est d'une qualité qui laisse
parfois à désirer. L'exemple récent
de ses mésaventures, des trous mal ébavurés
à l'arrière du fuselage [5], rend cet avion
encore un peu moins attrayant commercialement. Cette coproduction
de pays européens (Royaume-Uni, Espagne, Allemagne,
Italie) pourrait mourir de sa belle mort (arrêt de
production) en 2018, histoire aussi d'arrêter les
frais (plus cher que le Rafale). Le Gripen n'a guère
plus vu les zones de combats à part des missions
de reconnaissance en Libye en 2011. C'est un avion de combat
moderne et peu cher malgré de petites séries,
avec une véritable polyvalence mais des défauts
importants en termes de performances, surclassées
par le Rafale. L'Eurofighter s'avère donc moins polyvalent
et le Gripen (NG) moins performant.
Raison
6 Choisir le Rafale, c'est choisir la France
Pour
les pays qui n'ont pas renoncé à la haute
technologie en termes d'aviation, les produits américains
offrent l'avantage d'être bon marchés (à
l'achat du moins) et de bénéficier de la technologie
(au moins en partie) américaine. Néanmoins,
le revers de la médaille est de dépendre justement
des États-Unis pour sa défense. Les matériels
vendus par la France ne sont pas qu'un simple accord commercial
mais sont aussi un accord politique et un lien de défense.
Le Rafale étant un produit uniquement national, il
est aussi le moyen de disposer d'un lien fort avec une autre
nation que les États-Unis, cette solution n'étant
pas exclusive d'accords avec le grand frère
américain. Choisir la France, puissance nucléaire
dont les armées sont en permanence engagées
en opérations, est un bon moyen de diversifier ses
soutiens !
Raison
7 C'est un véritable chasseur polyvalent et
multi-rôles
A l'origine,
le Rafale a été conçu pour accomplir
toutes les missions de l'aviation de combat : interception
et combat air-air, appui au sol, frappes dans la profondeur,
attaque à la mer avec des armements air-surface,
reconnaissance tactique et stratégique en temps réel,
ravitaillement en vol d'un Rafale à un autre, dissuasion
nucléaire. Cette diversification lui permet concrètement
de décoller depuis une base terrestre comme depuis
un porte-avions, de transporter de l'armement nucléaire
ou des missiles de combat et de détecter des cibles
lointaines grâce notamment à son radar tout
en défilant au dessus des Champs-Elysées pendant
le 14 juillet !
La polyvalence
du Rafale est d'autant plus remarquable qu'elle fait l'objet
d'une amélioration continue [6] afin d'en faire de
façon permanente un avion à la pointe de toutes
les innovations et technologies. Le Rafale a réussi
avec succès, par exemple, début 2014 ses vols
d'essai en transportant à la fois des missiles air-sol,
des missiles air-air, d'autres missiles longue portée
et 3 réservoirs de 2000 litres. Sa capacité
à être multi-rôles représente
son véritable avantage concurrentiel car il permet
de répondre aux besoins de chaque pays qui veulent
compter, à coûts maîtrisés, sur
un outil opérationnel et polyvalent susceptible de
remplir toutes les missions plus efficacement, en mobilisant
moins de moyens.
Raison
8 Seul avion de combat conçu pour une équation
budgétaire contrainte
Le Rafale
est le seul avion de combat moderne pensé dans l'optique
d'une équation budgétaire contrainte, pour
ne pas dire réaliste. NDLR.
Il est bien de le dire car l'avion est souvent présenté
comme trop cher. Premièrement, puisque le
système d'arme prime sur la cellule, il a été
pensé dans le cadre d'un très large spectre
de missions. Deuxièmement, l'avion est conçu
dans une optique aéronavale contrairement à
presque toute la concurrence (hors F-35 et chasseurs de
l'aéronavale comme le F-18). Troisièmement,
il est développé avec une approche réaliste
des coûts à tel point qu'il est bien devant
la concurrence [7] en termes du coût à l'heure
de vol. Les choix opérés, notamment sur les
évolutions du réacteur M88, confirment cette
approche qui répond à des forces armées
déçues par la dérive des coûts
des systèmes d'armes hérités de la
Guerre froide. Mais, quatrième et dernièrement,
qu'est-ce qui empêche que le Rafale se succède
à lui-même dans le cadre d'une mise à
jour perpétuelle ?
Raison
9 Dassault et l'État français ont appris
de leurs erreurs successives
S'il
est vrai que le Rafale a subi, jusqu'à présent
échec sur échec, les fiascos successifs n'en
ont pas moins été utiles à l'avionneur
et à l'État Français qui ont décidé
de modifier leur approche envers les clients potentiels.
C'est surtout le lamentable fiasco de 2007 au Maroc qui
va servir d'électrochoc. Négocié de
gré à gré avec les autorités
chérifiennes qui souhaitent 24 appareils, Dassault
va en proposer 18. Si le ministère de la Défense
ne ménage pas sa peine, Bercy traîne des pieds
puisqu'un montage financier complexe assurant l'ensemble
des prêts est nécessaire. La direction générale
de l'armement (DGA) vient donner le coup de grâce
en ajoutant à la liste des courses des frégates
multimissions FREMM et des hélicoptères EC-725
Caracal [8] ! Le Maroc dispose ainsi de deux offres différentes
et ce sont les Américains et leurs F-16 qui raflent
ce qui aurait dû être le premier contrat export
du Rafale. Depuis, une structure de coordination a été
mise en place sous l'égide du ministère de
la Défense afin de ne parler que d'une seule voix
et, mieux, de mettre en place les conditions du succès.
Une approche qui de l'Inde au Qatar en passant par la Belgique
[9] pourrait se révéler prochainement gagnante
!
Raison
10 C'est un bel oiseau où le sourire éclatant
du pilote se reflète dans la verrière
Les
lignes épurées et tendues de cet appareil
de combat sont le fruit de complexes travaux sur la furtivité.
Il n'en demeure pas moins, qu'à EchoRadar, nous pouvons
imaginer sans peine un Tom Cruise un peu vieillissant aux
commandes d'un Rafale dans le prochain Top Gun [10] ! Ah
! Si Hollywood se rebellait le temps d'un film
Notes.
[1]
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/rafale-et-dassault-tomba-pour-la-huitieme-fois-20-12-2013-1773035_53.php
[2]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Harmattan
[3]
http://www.meretmarine.com/fr/content/libye-les-rafale-tirent-des-missiles-de-croisiere-scalp
[4]
http://theaviationist.com/2013/06/19/f-22-shot-down-by-rafale/
[5]
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/20141001tribd86f367b5/armement-un-defaut-de-fabrication-plombe-l-eurofighter-en-allema
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