Actualités
juin - juillet 2013
Tianhe
2 en tête dans la course à l'exascale
Jean-Paul Baquiast 29/06/2013
Avec
le supercalculateur Tianhe-2, qui vient d'entrer en service,
la Chine mène pour le moment en tête la course
à la puissance. Il s'agit d'un calculateur de 33.86
petaflops localisé à Guangzhou, Chine. Selon
le classement mondial dit TOP500
pour juin 2013, il est devenu le supercalculateur le plus
rapide du monde. Le suivant est américain, un Cray
baptisé Titan de 17,59 petaflops.
Le
représentant républicain Randy Hultgren s'en
est inquiété. Voir Computer
World. Il termine la mise au point d'une loi (bill) qui
devrait relancer les Etats-Unis dans la course à l'exascale.
Ce bill sera significativement nommé American Supercomputing
Leadership Act. Un budget annuel minimum de $1milliard
devrait être voté, malgré l'austérité
actuelle. Les Etats-Unis ne devraient pas cependant avoir
tellement de motifs d'inquiétude. Ils dominent très
largement la liste des pays équipés, recensés
dans le TOP500.
Un
calculateur classé dans la catégorie exascale
opère à 1 exaflop ou 1.000 petaflops soit 10
puissance 18 opérations en virgule flottante par seconde.
L'imagination usuelle décroche.
NB:
de tels supercalculateurs sont particulièrement utiles
dans la gestion des Big Data évoquée par d'autres
articles
*
http://en.wikipedia.org/wiki/Tianhe-2
Généralisation
des drones
Jean-Paul Baquiast 20/06/2013
Le
chercheur américain Fred Kaplan met l'accent sur le
nouveau rôle joué par les drones dans la conduite
de la guerre. A l'occasion d'un article publié par
le MIT, il fait la constatation, formulée plusieurs
fois ici par nous , que l'utilisation de drones tels le Reaper
(image) rend la guerre bien trop facile, si l'on peut dire.
Le commandement, comme les exécutants, peuvent aisément
s'imaginer qu'ils ne font pas la guerre du tout autrement
dit que les drones sont d'aimables simulacres n'entraînant
aucune pertes humaines, ni chez l'ennemi avéré,
ni dans les populations civiles.
Ceci dit, quels que soient les dégâts collatéraux,
l'opinion américaine, d'après Kaplan, soutient
fortement la généralisation des drones, dont
Barack Obama a fait son cheval de bataille. Si ceux-ci avaient
été utilisés lors des précédentes
guerres en Irak et Afghanistan, ils auraient pu éviter,
avec des résultats comparables, les 7000 morts et 16.000
blessés enregistrés par l'armée américaine.
Il ne faudra donc pas s'étonner de constater la généralisation
des drones, de toutes tailles, dans la réponse des
militaires aux guerres asymétriques y compris
au besoin sur le territoire américain lui-même.
Comme nous le rappelons par ailleurs, l'Etat major français
a tardivement découvert, y compris lors de l'actuel
Salon du Bourget, qu'il ne disposait pas de drones, les seuls
opérationnels à ce jour étant américains
et israéliens. Une commande d'une douzaine de Reapers
vient d'être passée à l'industrie américaine,
pur une somme avoisinant 1 milliard d'euros.
* Voir http://www.technologyreview.com/featuredstory/515806/the-world-as-free-fire-zone/
Nouveaux
cours universitaires en source ouverte
Jean-Paul Baquiast 20/06/2013
Stanford
généralise désormais sa pratique des
cours universitaires publiés en source ouverte (open
source) c'est-à-dite accessibles à tous. L'université
vient de mettre en place, conjointement avec l'entreprise
non-profit edX, fondée par Harvard et le MIT, une nouvelle
plateforme de cours nommée OpenEdX. Les développeurs
du monde entier, universités ou fournisseurs de services
éducatifs, sont invités à l'utiliser
en toute liberté, sous réserve d'en respecter
les règles. Stanford pour sa part y introduira divers
outils pédagogiques utilisables en ligne: discussions
en temps réel, emails, modalités de travail
en commun, etc.
On peut
apprécier cette démarche, dite aussi Massive
on line open courses (MOOC) comme favorisant 'accès
à la formation en général,y compris au
niveau mondial. Mais c'est aussi une opération permettant
aux universités associées de recruter davantage
d'étudiants et de répandre leur savoir-faire
éducatif à l'américiane, notamment quand
le recrutement d'élèves étrangers a quelque
peu souffert des mesures de sécurité adoptées
aux Etats-Unis.
Il serait anormal que les universités françaises
et francophones ne relèvent pas le défi.
* OPen
Edex http://online.stanford.edu/openedx
* EdX https://www.edx.org/
Identifier
des personnes dans des espaces fermés
Jean-Paul Baquiast 20/06/2013

Des
chercheurs de l'université Carnegie Mellon ont développé
des algorithmes originaux permettant d'identifier et de suivre
des personnes se déplaçant dans un environnement
complexe tel qu'un étage d'hopital. D'ores et déjà
ces environnements sont équipés de caméras
de vidéo-surveillance, mais celles-ci ne donnent pas
de résultats suffisamment précis ou constants,
même lorsque des techniques de reconnaissance faciale
leur sont adaptées. Les chercheurs ont donc réalisé
des modèles mathématiques permettant de combiner
les informations, afin d'identifier aussi bien les visages
et les silhouettes que les déplacements.
Ils insistent
sur le fait que ces algorithmes permettront d'améliorer
le suivi des malades et soignants dans un hôpital. Mais
il est bien évident qu'elles pourront être utilisées
aussi dans tous les locaux dotés de réseaux
de vidéo-surveillance: banques, bijouteries, hôtels,
etc.
Source
*
http://www.cmu.edu/news/stories/archives/2013/june/june11_maraudersmap.html
ExoMars
2016
Jean-Paul Baquiast 19/06/2013
Si l'Europe (Esa) n'envisage pas pour le moment de missions
habitées vers Mars, elle est active dans la voie de
l'exploration robotique. A l'occasion du Salon du Bourget,
un contrat vient d'être signé avec Thales Alenia
Space afin de préparer deux missions vers Mars, en
2016 et 2018. L'opération se fera en coopération
avec l'agence spatiale russe Roscosmos.
Dans un premier temps, il s'agira de répondre à
la question de savoir si la vie a pu exister sur Mars. A cette
fin un appareil nommé Trace Gas Orbiter recherchera
la présence de méthane et autres gaz associés
à la vie. Mais plus généralement, ExoMars
devra développer de nouvelles compétences pour
l'atterissage, l'exploration (roving), le forage et l'extraction
de matériaux pouvant être ramenés sur
la Terre. A cette fin, une mission ultérieure pourrait
être décidée vers 2020.
La première
mission sera lancée en janvier 2016, afin d'atteindre
Mars 9 mois après.
Mi-parcours
pour la mission spatiale chinoise Shenzhou 10
Jean-Paul Baquiast 19/06/2013
La mission Shenzhou 10 est considérée par les
experts comme un pas déterminant accompli par la Chine
dans la direction de la Lune et ultérieurement vers
Mars.
Il s'agissait
en fait plus modestement d'assurer une liaison avec la mini-station
spatiale chinoise, déjà en orbite, baptisée
Tiangong 1. Ce laboratoire spatial n'était pas occupé
de façon permanente jusqu'à ce jour. Shenzhou
10 a permis d'y envoyer 3 cosmonautes dont une femme, pour
une durée d'une quinzaine de jours. L'accostage et
l'amarrage sont prévus sur deux modes: semi-automatique
et manuel. Ce dernier qui est le plus complexe devrait être
réalisé après le 20 juin, avant le retour
final. Pour le moment, tout s'est bien passé et l'équipage
semble en bonne forme. Ensuite aura lieu la ré-entrée,
phase toujours périlleuse.
Certains
observateurs s'étonnent du relatif silence officiel
concernant cette mission, comparé avec l'extensive
couverture assuré par les autorités à
la mission précédente Shenzhou 9. Peut-être
craint-on un relatif échec, qui serait très
mal perçu par une opinion publique apparemment passionnée
par les enjeux de la conquête spatiale. Le grand Nikita
Kroutchev l'avait dit en son temps: « la poule ne doit
pas chanter avant d'avoir pondu son oeuf ».
En ce
qui nous concerne, nous ne pouvons que regretter le désintérêt
de l'Europe pour de tels programmes, dont les coûts
sont faibles comparés aux retombées, immédiates
ou de long terme.