Article.
La mécanique quantique va gagner la guerre des étoiles;
la gravité est illusion. Bernard
Dugué 20/01/2013
Cet
article est republié avec l'accord de son auteur à
partir d'une édition
originale sur le site Agoravox
Nous l'en remercions. Nous ne pouvons que souligner comme
lui l'importance des questions évoquées, tant
dans l'article que dans les textes référencés
Les ajouts (image, intertitre et notes sont de nous)
Automates Intelligents

Depuis
Newton la gravité est considérée comme
une force et depuis la découverte des interactions
liées au champ de matière, cette même
gravité est désignée comme lune
des quatre forces fondamentales, aux côtés des
trois forces-interactions déterminant les champs quantifiés.
Cest à dessein que jaccole interaction
à force car les processus observés en étudiant
la matière sont des interactions plutôt que des
forces. Linteraction électromagnétique
concerne le lien dynamique entre les particules électriquement
chargées et le quantum dinteraction qui est le
photon. Linteraction faible instaure un lien dynamique
entre les leptons, parmi lesquels figure lélectron
et les hadrons, parmi lesquels figurent les protons et les
neutrons ; cette interaction est entre autres choses responsable
du phénomène de radioactivité. Enfin,
linteraction forte porte sur les hadrons ; on lui attribue
la cohésion des nucléons, protons et neutron,
au sein du noyau atomique. Mais la gravité nest
pas une interaction, bien que certains physiciens la considèrent
comme telle en supposant lexistence dune particule
médiatisant la gravité et baptisée faute
de mieux le graviton.
En fait,
la gravité est dabord une constante. Introduite
dans les équations de Newton pour calculer la force
de gravitation entre deux corps célestes, force inversement
proportionnelle au carré de la distance. Cette constante
est valable dans notre système solaire. Affirmer que
la gravité est la même dans tout lunivers
nest quun postulat et nullement une vérité.
Les équations dEinstein ont changé la
manière de concevoir le rapport entre les masses et
lespace-temps. Un fameux énoncé suggère
quavec Newton, lunivers est dans lespace-temps
alors que depuis Einstein, lespace-temps est dans lunivers.
De plus, lespace-temps nest pas plat mais courbé
en fonction des masses, un peu à la manière
dun film de plastique tendu sur lequel on place des
billes de poids différents. On laura compris,
il est question de formes et de déformation.
Loutil mathématique adapté à ce
genre de phénomène est le tenseur, qui est utilisé
en mécanique des milieux continu pour formaliser la
déformation dun matériau et qui fut introduit
par Einstein pour formaliser la géométrie de
lespace-temps déformé par les masses.
La constante de Newton nintervient plus pour calculer
une force mais comme un élément du coefficient
numérique placé devant le tenseur impulsion
énergie qui concerne la distribution des masses. Ce
coefficient est égal à 8piG/c4. Dune part
G intervient comme quantificateur de la déformation
et de telle manière quen faisant lapproximation
non relativiste, on puisse retrouver exactement léquation
de Newton, avec c qui représente la vitesse de la lumière.
Dans léquation dEinstein, il ny a
plus de masses mais de lénergie, introduite avec
la célèbre formule E =Mc2.
Léquation
relativiste dEinstein donne des résultats exacts
pour tout ce qui est mesuré au sein de notre système
solaire et sans doute notre galaxie, mais lorsquon applique
la relativité à léchelle de lunivers,
ne serait-ce quen étudiant Andromède (notre
galaxie la plus proche mais éloignée tout de
même de 2 millions années-lumière, ce
qui fait pas loin de 150 milliards de fois la distance terre
soleil), rien ne dit que léquation soit encore
valable et que lespace-temps structuré dans notre
système soit identique dans dautres régions
de lunivers. Si tel était le cas, alors cest
toute lastrophysique à grande échelle
quil faudrait revoir, avec les questions de matière
noire et déloignement des galaxies. En effet,
cette matière noire est introduite pour ajuster les
mouvements des galaxies à la relativité mais
on peut très bien envisager linverse et faire
en sorte que G et c diffèrent et soient ajustées
en supprimant la matière noire.
Quoi quil
en soit, lastrophysique est en crise, avec par exemple
les récentes observations sur les galaxies naines alignées
autour dAndromède 1) alors que léquation
canonique E=Mc2 vient dêtre remise en cause. Cest
peut-être toute notre conception moderne de lunivers
qui est en passe de basculer, comme ce fut le cas au temps
de Copernic et Kepler. La gravité naurait plus
rien dune force fondamentale, ni dune constante
universelle. Ce serait juste une constante introduite pour
ajuster les calculs astrophysiques dans notre système
solaire. Rappelons d'ailleurs qu'Einstein a employé
le terme de relativité générale et non
pas universelle.
La
faillite des modèles cosmologiques
Ce qui
se dessine à travers des considérations quil
faudra appuyer avec plus de sérieux ontologique, cest
la faillite des modèles cosmologiques qui vont devenir
incertains, sans quils soient faux puisquils sont
consistants avec la relativité mais inconsistants avec
les faits et lhypothèse de la non validité
de G au-delà de notre système dunivers.
Le big bang apparaîtra aussi comme une fable de science
fiction. Pourquoi vouloir que lunivers ait un commencement
et quil engendre les zones les plus lointaines dont
on ne sait même pas si G et c y sont valables, pas plus
que léquation dEinstein.
Une tendance
actuelle consiste à supposer que lespace-temps
sest constitué avec les masses, peut-être
pas de manière synchronique mais comme le résultat
dun long processus de formation derrière lequel
joue un calculateur quantique (voilà pourquoi jai
avancé par ailleurs la possibilité de relier
lorigine de la vie avec lorigine du système
spatio-temporel régi par la relativité). Le
monde étendu dans lequel nous sommes immergés
est le résultat dun processus de calcul quantique
qui a fini par converger.
Dailleurs,
la thèse de lémergence de lespace-temps
à partir des lois et processus quantiques est une hypothèse
que plusieurs physiciens ont formulée. Par exemple
lidée que le monde classique avec sa causalité
(monde actif et interactif) et son espace-temps puisse émerger
dun ordre plus fondamental, autrement dit la thèse
dune transition entre monde quantique supracausal et
monde classique avec des causes et des effets (O.
Oreshkov et al. Nature Com. 2 oct. 2012).
Dans une
investigation toute autre, la question de la non localité
conduit à envisager limpossibilité de
corrélations quantiques à grande échelle
par des processus parcourant les lignes de lespace-temps.
Lordre de lunivers ne peut plus se réduire
à un ordre concevable dans le cadre du monde classique
et donc de la relativité (J.-D. Bancal et al. Nature
Physics, 28 oct. 2012). Les corrélations quantiques
non locales ne peuvent être comprises dans le cadre
du monde causal classique.2)
Je nai
fait quexposer quelques indices liés à
une immense page qui va être tournée dans le
champ des sciences physiques. La mécanique quantique
savère être un cadre plus puissant pour
expliquer le réel et ses soubassements ontologiques
que la relativité dEinstein qui a produit des
succès incontestables dans la formalisation du monde
classique mais qui va être mise hors jeu pour des questions
plus métaphysiques portant sur le cosmos et la vie.
La gravité est une illusion, comme lindique le
titre dun article très important de Juan Maldacena,
le génie argentin de la théorie des cordes cité
dans létrange livre de Leonard Susskind sur La
guerre des trous noirs.3) Il y est question du destin de linformation
dans un trou noir. Linformation ne se perd pas et là
encore, cest la mécanique quantique qui lemporte
sur la relativité. Dailleurs, on va comprendre
bientôt que cette question de la Forme au sens ontologique
savère déterminante. La Forme est un invariant
ontologique universel, comme lénergie et dailleurs,
le monde est fait de forme et dénergie agencées
de manière spécifique selon le système
quon étudie. 4)
Voilà,
bienvenue dans la science du 21ème siècle. Et
place aux grandes avancées qui vont nous rapprocher
de luniversel et de lénigme. La relativité
décrit les ajustements apparents, alors que lon
sait les ajustements non apparents, découverts par
Héraclite. La relativité se place dans le sillage
de la modernité et de lemprise du monde par les
acteurs techniciens que sont les hommes. Cette époque
va finir lentement mais sûrement. Les calculateurs quantiques
nous dépassent mais sont nos alliés si on sait
les appréhender correctement, avec une sagesse de lâme.
Pendant
ce temps, le monde continuera à tourner les hommes
poursuivront leur quête de productions matérielles
et technologiques. Utiliser le monde ou comprendre lunivers,
vieux débat mais pour comprendre, la mécanique
quantique et les particules et les calculateurs quantiques
et les formes énergétiques seront de la partie.
Adieu scientisme, illusions modernistes et autres compromissions.
La vérité est au bout du tunnel.
Notes
1) Pour la Science. Un
disque de galaxies naines autour de la galaxie d'Andromède
Voir image en début d'article
2) Voir
Researchers look beyond space and time to cope with quantum
theory http://www.eurekalert.org/pub_releases/2012-10/cfqt-rlb102512.php
Voir aussi:
* Quantum correlations in Newtonian space and time:arbitrarily
fast communication or nonlocality arxiv.org/pdf/1210.7308
* Hidden Influence Inequality - Bell's Inequality With
Less Drama
http://www.science20.com/news_articles/hidden_influence_inequality_bells_inequality_less_drama-95727
3) Susskind. The black hole war, présentation
dans Automates Intelligents http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2008/aou/susskind.html
4) Voir
aussi les débats récents autour de la thermodynamique
http://www.newscientist.com/article/mg21628861.700-the-surprise-theory-of-everything.html?