Article
Comment
survivre au prochain milliard d'années... et
au-delà ?
Jean-Paul Baquiast - 05/11/2012

Pourquoi
cette question qui paraîtra tout à fait
hors de propos ? Parce qu'un article récent d'un
lieutenant-colonel de l'US Air Force, Peter Garretson
l'a posée récemment sur le site du futurologue
américain Ray Kurzweil. Il n'est pas le seul
à le faire aux Etats-Unis. Il s'agit d'un thème
récurrent, comme le montrent les quelques références
reprises ci-dessous, et les vifs débats, généralement
approbatifs, suscités parmi les lecteurs de ces
articles.
Peter Garretson est un officier quelque peu original.
Il affirme ne pas représenter de points de vue
officiels quand il traite de cette question. Certains
le soupçonneront d'être un agent officieux
du lobby militaro-industriel américain, désireux
de relancer l'intérêt du public pour de
grands programmes de défense. La chose est possible
mais le succès rencontré par le thème
incite à un regard plus approfondi.
Peter Garretson défend l'idée que, si
l'avenir des civilisations intelligentes terrestres
est effectivement menacé, ne fut-ce qu'à
long terme ou très long terme, la démarche
réellement intelligente pour échapper
à ces risques consisterait dès maintenant
à mettre en place tous les moyens technologiques
et organisationnels disponibles permettant d'y échapper.
Aujourd'hui, ces moyens paraissent effectivement dérisoires,
mais si les civilisations intelligentes y travaillaient
avec continuité, rien n'interdit de penser que
progressivement des solutions à leur portée
ne pourraient se préciser.
Garretson
recense les principaux risques et les directions de
recherche permettant, dans un proche ou lointain avenir,
d'améliorer les chances de survie, tant de l'humanité
que plus généralement de la vie terrestre.
Il ne serait guère scientifique de refuser d'entrer
dans ce débat, en arguant de son irréalisme.
L'histoire de la science montre que ce qui est irréaliste
aujourd'hui devient plus ou moins rapidement matière
à des actions capables de modifier profondément
et de façon imprévisible l'histoire de
la Terre.
Nous
pensons pour notre part qu'il convient ici d'engager
la discussion. Avant cependant de renvoyer nos lecteurs
aux articles cités en référence,
quelques considérations générales
nous paraissent devoir s'imposer.
Un
avenir sans issues évidentes
Ceux des humains qui s'intéressent aux prévisions
de l'astrophysique ne peuvent pas échapper à
une certaine dépression. Selon cette science,
notre soleil, dans trois ou quatre milliards d'années,
sinon plus tôt, aura entrepris sa transformation
en géante rouge, n'ayant plus assez d'hydrogène
pour maintenir stable son état actuel. Alors,
son diamètre et sa température augmenteront
considérablement, rendant dans un premier temps
impossible la vie sur Terre, avant de littéralement
carboniser notre planète. L'évènement
est inévitable, comme le démontrent les
nombreuses observations de phénomènes
de cette nature se produisant dans l'univers. Après
le stade de géante rouge, un grand nombre d'étoiles
s'effondrent gravitationnellement et deviennent des
naines blanches. Ce sera sans doute le sort de notre
soleil et de ce qui restera du système solaire
dans son ensemble.
Comment dans ces conditions espérer que, convaincus
de cela, les humains (au moins ceux qui ne se réfugient
pas dans une croyance rassurante en une autre vie) ne
ressentiraient pas un profond sentiment de malaise?
On répond généralement à
ce sentiment de malaise que quelques milliards d'années
représentent une très longue durée
dans l'histoire de la vie. Celle-ci ne serait apparue
sur Terre que voici seulement 3,5 milliards d'années
environ. Elle n'aurait pris la forme des organismes
multicellulaires dont nous sommes issus que vers
650 millions d'années. L'homo sapiens date d'environ
100.000 ans et notre civilisation technologique de 100
ans. Aujourd'hui, beaucoup de prévisionnistes
se demandent si, au rythme avec lequel l'humanité
épuise les ressources terrestres, cette civilisation
ne s'écroulera pas avant la fin du 21e siècle.
On conçoit donc que se préoccuper de l'état
du monde, et de celui de la vie dite intelligente, à
l'échéance du milliard d'années,
relève de la pure spéculation philosophique.
Les esprits inquiets qui en ressentiraient de l'angoisse
nécessiteraient un traitement psychologique.
Au plan scientifique, on fait aussi à juste titre
observer que les modèles cosmologiques relatifs
à l'évolution de l'univers traduisent
l'état des connaissances au moment de leur élaboration.
Ces connaissances peuvent changer, non seulement dans
le grand futur mais assez vite. Nous avons ici même
rappelé, dans des articles précédents,
qu'aujourd'hui les conceptions relatives à l'espace-temps
einsteinien se heurtent à des représentations
très différentes, inspirés de la
mécanique quantique. Les unes comme les autres,
bien qu'incompatibles entre elles, sont compatibles
avec les instruments développés par la
science et la technologie moderne. On peut donc légitimement
espérer que ces deux approches trouveront une
synthèse dans les prochaines années ou
décennies. Alors des concepts comme le voyage
dans le temps ou l'exploration des trous noirs paraîtront
plus accessibles à une pratique expérimentale.
Si les théories changeaient, modifiant de ce
fait nos représentations du cosmos et la façon
dont nous pourrions y intervenir, ne serait-il pas plus
sage d'attendre de tels changements, plutôt qu'élaborer
des maintenant à grand frais des stratégies
de survie qui devraient sans doute alors être
entièrement repensée ? Nous ne le pensons
pas.
Les
bénéfices immédiats de stratégies
de survie à longue échéance
Tout laisse penser que réfléchir à
ce que pourraient être des stratégies de
survie à très longue échéance,
voire en vue des quelques centaines de siècles
futurs, et préparer des maintenant de telles
stratégies, aurait pour nos sociétés
des effets immédiatement bénéfique.
Plusieurs raisons pourraient justifier une telle politique.
En voici quelques unes:
* Il est très probable que la Terre et notre
civilisation avec elle, affronteront dans un délai
indéterminé, éventuellement très
rapidement, des risques ou dangers de grande ampleur,
d'origine terrestre ou cosmologique, autrement dit qui
ne relèveraient pas de notre responsabilité.
Se préparer à y faire face, ou à
survivre si la catastrophe ne pouvait être évitée,
relève de la simple prudence. Si les animaux
ne peuvent pas grand chose pour pallier de telles catastrophes,
une civilisation intelligente comme la nôtre serait
inexcusable de ne pas s'y préparer. On cite généralement
la rencontre avec un astéroïde, mais d'autres
phénomènes peuvent atteindre la Terre,
par exemple une éruption de la couronne solaire
dirigée dans notre direction. La liste en est
longue. Il faut l'avoir en esprit et il serait raisonnable
de ne pas attendre la concrétisation de ces menaces
pour tenter de réagir.
* Plus généralement, les précautions
que l'on pourrait prendre pour faire face à des
risques futurs hypothétiques pourraient dès
maintenant suggérer des mesures de défense
permettant d'affronter des risques actuels qui eux,
n'ont rien d'hypothétique. L'on voit ainsi que
l'impréparation de nos sociétés
face à des phénomènes liés
au réchauffement climatique (montée des
eaux océaniques conjuguée avec des tempêtes,
par exemple) devrait imposer dès maintenant des
mesures de sauvegarde plus ou moins coûteuses,
de grande ampleur, qu'il faudra décider de mettre
en place sans attendre. Ces mesures seraient un bon
entraînement dans la perspective d'évènements
naturels d'une bien plus grande ampleur.
* Un troisième argument, différent, justifie
la préparation de stratégies et de moyens
de survie intéressant le grand avenir. Ces moyens
feront pour l'essentiel appel à des technologies
et sciences qui sont déjà en usage, mais
qui ne bénéficient aujourd'hui que d'investissements
limités, notamment en période d'augmentation
des demandes de consommation et de diminution des ressources
disponibles. On citera en particulier tout ce qui concerne
le domaine des activités spatiales et du développement
de systèmes d'intelligence artificielle et de
robotique dite autonome. Il en est de même concernant
le vaste domaine de la vie artificielle.
Or les programmes correspondants, menés ou prévus
aujourd'hui, n'entraînent que des dépenses
marginales, par comparaison avec toutes les ressources
que gaspillent les sociétés actuelles,
riches ou pauvres, par incompétence, incapacité
de coopérer et recours à des opérations
militaires aux conséquences généralement
néfastes. La conséquence en est que l'humanité
ne sait pas tirer partie des innombrables perspectives
de croissance qui résulteraient d'un recours
beaucoup plus importants aux investissements dans les
sciences émergentes et dans les connaissances
associées. Le physicien David Deutsch a bien
montré, dans son dernier ouvrage, l'importance
des opportunités qui sont ainsi perdues (David
Deutsch. The beginning of infinity) Lire
notre chronique à ce sujet. On pourrait donc
espérer que la peur d'une disparition, fut-elle
lointaine, pousserait les sociétés actuelles
à investir beaucoup plus massivement dans des
programmes de survie, qui apporteraient aussi dans l'immédiat
de nombreuses retombées positives, économiques
et sociales.
* Ajoutons un 4e argument. Il concerne le fait que la
survie face aux catastrophes proches ou lointaines ne
surviendra pas spontanément, mais nécessitera,
comme on vient de le rappeler, de grands efforts d'investissements.
Le mouvement dit de la Singularité (voir
le Singularity Institute), principalement répandu
aux Etats-Unis, peut conduire à croire que le
développement spontané, convergent et
accéléré, des sciences et des techniques,
apportera ses bénéfices à tous
dans des délais relativement bref, peut-être
durant le présent demi-siècle. Alors des
problèmes paraissant apparemment sans solutions
en trouveront spontanément. On peut évoquer
à titre d'exemple la question de la lutte qui
s'imposera à tous contre le relèvement
du niveau des mers. Des solutions classiques, comme
la construction de digues et barrages, coûteront
très cher et ne seront donc pas généralisables.
Mais certains experts, dès maintenant, réfléchissant
à la protection d'une ville comme New York face
à de nouveaux ouragans, proposent des mesures
de renforcement des défenses littorales faisant
appel à de nouvelles technologies paraissant
(à tort) encore futuristes. Si ce point de vue
était adopté, il s'agirait des bénéfices
anticipés d'un mouvement comme la Singularité.
Cependant
nous sommes de ceux qui pensent qu'aucune solution ne
survient sans efforts. Pour que les sociétés
économisent et investissent afin d' accélérer
le développement des sciences et des techniques,
hâtant ainsi la survenue de la Singularité,
il faut de puissantes incitations. La perspective de
contribuer à la survie sera l'une d'elles, fut-elle
lointaine. Beaucoup d'humains sont suffisamment idéalistes
et visionnaires pour adhérer à de tels
projets, même si les bénéfices qu'ils
en tireraient à court terme restaient faibles.
D'où l'intérêt d'une démarche
comme celle proposée par Peter Garetson et d'ailleurs
chaudement soutenues par le Singularity Institute.
Sauvetages sélectifs
ou étendus à tous?
Un autre aspect important des bénéfices
résultant de l'élaboration de stratégies
de survie à moyen et long terme est que celles-ci
posent clairement la question de l'unité des
humains face aux risques, actuels ou futurs. Il est
évident qu'aujourd'hui, cette unité n'existe
pas. On retrouve là l'inégalité
profonde qui sépare au sein de l'humanité
la petite minorité des riches et puissants et
l'écrasante majorité de ceux qui ne le
sont pas. Cette inégalité se manifeste
d'un Etat à l'autre (pays développés
versus pays émergents ou sous développés)
mais aussi ou à l'intérieur de tous les
Etats eux-mêmes. D'une part les politiques de
protection et les investissements de secours sont sauf
exception principalement réservés de facto
aux riches et puissants. Mais d'autre part ceux-ci ne
cachent plus désormais leur volonté d'utiliser
à la défense de leurs privilèges
les moyens de sécurité et de défense
que permettent les technologies et sciences émergentes.
Cette constatation découle dans l'immédiat
d'une simple observation. Même si les budgets
et les actions de sécurité et de défense
sont de plus en plus couverts par le secret, il apparaît
cependant que l'essentiel des programmes spatiaux ou
relatifs à l'utilisation des sciences et technologies
nouvelles sont décidés à l'intérieur
des agences de recherche ou des laboratoires militaires.
Ceci principalement aux Etats-Unis, mais aussi en Chine,
sans mentionner les vieux acteurs du domaine comme la
Russie. La Chine, dans le cadre de décisions
ne s'embarrassant pas de recueillir le consensus des
populations, conduit dans ces domaines, à pas
forcés, de véritables politiques de conquête,
à l'assaut de la forteresse américaine
qui ne demeure pas en reste, au demeurant.
Ceci était apparu depuis longtemps au sein des
milieux de futurologistes principalement Américians
qui visaient à préparer la survie. Citons
en particulier la Lifeboat
Foundation Celle-ci
ne s'est jamais cachée de préparer des
solutions de survie (éventuellement à
bord de vaisseaux spatiaux ou d'astéroïdes)
intéressant une minorité de quelques dizaines
de milliers de personne au mieux. En aucun cas n'est
envisagée la possibilité de secourir la
population entière de la Terre.
Or cette position égoïste, généralement
condamnée par les critiques, ne tient pas compte
du fait que la survie de l'humanité se jouera
à l'échelle de la planète entière,
en engageant chacun. Il n'y aura pas un canot de sauvetage
privilégié, qui pourrait prendre la mer
en se désintéressant du reste de l'équipage.
D'ores et déjà, les responsables en sont
conscients. Ainsi la lutte contre le réchauffement
climatique doit se faire avec la coopération
de tous les peuples. Sinon elle échouera. Pareillement
des installations lunaires ou martiennes ne réussiront
que si leurs promoteurs réussissent à
s'entendre à l'échelle internationale.
A plus forte raison en sera-t-il ainsi dans le lointain
avenir évoqué par les futurologues de
la Singularité.
Les solutions de survie nécessiteront de tels
moyens qu'elles ne pourront être mises en oeuvre
sans la coopération de tous, en vue du bénéfice
de tous. Tous ne seront peut-être pas sauvés,
mais tous devront s'unir dans la recherche du but global.
L'objectif est peut-être utopique. Peut-être
verra-t-on se perpétuer dans l'espace cosmique
les guerres entre Terriens, avec le risque d'une auto-destruction.
Mais l'alliance de tous devra impérativement
être recherchée au départ, et encouragée
de toutes les façons possibles.
Les domaines de survie envisagés par l'article
du colonel Garretson s'organisent autour de deux grandes
options, qu'il faudra envisager successivement: établir
des colonies spatiales en maîtrisant l'énergie
du soleil à l'échelle du système
tout entier - aller au delà du système
solaire, notamment pour faire face à la transformation
ultérieure du soleil en géante rouge.
Dans les deux cas, les moyens à déployer
seraient tels, dans l'état des connaissances
actuelles, que l'objectif pourrait être considéré
comme utopique, même à l'échelle
du million d'années. Mais le message des promoteurs
de ces idées est très sain. Organisons
nous dès maintenant en vue de planifier sa réalisation.
Unissons nos compétences et nos moyens pour y
parvenir. Peut-être n'y réussirons- nous
pas. Mais peut-être aussi surviendront des circonstances
inattendues favorables que nous pourrions exploiter,
à condition précisément de s'être
organisés pour le faire.
Aucun scientifique, aucun homme politique un peu ambitieux
ne pourrait refuser ce message.
Mais
que sauver exactement?
Au delà de la question de la survie de l'humanité
sous sa forme actuelle, la planification de la survie
envisagée ici pose une question essentielle:
celle des valeurs, entendues au sens large, que cette
démarche aboutirait à préserver
et le cas échéant à propager dans
l'univers. S'agirait-il de la vie en général,
sous sa forme unicellulaire ? Mais on suppose aujourd'hui
que celle-ci serait déjà présente
très abondamment dans de nombreuses planètes.
Inutile de se donner beaucoup de mal pour la sauver.
S'agirait-il de la capacité de la vie à
donner naissance, dans le cadre d'une évolution
de type darwinien, à un nombre illimité
d'espèces imprévisibles au départ?
Là nous sommes en présence d'un processus
beaucoup plus intéressant étant
entendu qu'en ce cas, il ne faudrait pas se limiter
au sauvetage de la vie biologique telle que nous la
connaissons, mais à celui de toutes formes de
structures réplicatives, physiques, chimiques
ou informationnelles, existantes ou potentielles ?
S'agirait-il
enfin de sauvegarder l'esprit ou si l'on préfère,
l'intelligence, sous la forme que nous connaissons au
sein de l'humanité, ou sous des formes à
définir ultérieurement, existant d'ailleurs
déjà peut-être dans l'univers ?
Là devrait être, dira-t-on généralement,
le véritable objectif à atteindre.
Pour la plupart de ceux qui réfléchissent
à ces questions, l'humanité sous sa forme
actuelle, prédatrice et destructrice, ne mériterait
guère d'être étendue à d'autres
planètes. Mais qui aujourd'hui sur Terre serait
habilité à définir puis répandre
des formes d'organisation biologique et sociale plus
intelligentes, c'est-à-dire plus « amicales »
à l'égard du cosmos ? On pourrait craindre
que de nouveaux pouvoir, aussi injustes et dangereux
que celles dominant la Terre aujourd'hui, ne s'expriment
à cette occasion. Les auteurs de science-fiction
ne s'y trompent pas. Les civilisations extraterrestres
qu'ils imaginent, à tort ou à raison,
ne sont guère plus recommandables que les nôtres.
Par ailleurs, il convient de ne pas s'illusionner sur
les capacités d'un volontarisme humain à
contribuer à la création de nouvelles
organisations améliorées, par rapport
à celles que nous connaissons. La science moderne
croit de moins en moins au volontarisme. Elle s'efforce
seulement de prendre au mieux conscience de processus
matériels, biologiques ou cognitifs apparaissant
spontanément, sur le mode chaotique, au sein
de l'évolution globale caractérisant l'histoire
de la Terre.
Cette dernière réflexion peut conduire
à se demander si le cosmos tout entier ne serait
pas engagé, au moins depuis la fin de la période
dite de la reionisation, estimée à 700
millions d'années après le Big Bang, dans
un processus de génération de structures
atomiques et moléculaires obéissant à
des contraintes de type darwinien, sur le mode dit Hasard
et Nécessité. Dans ce cadre, l'évolution
du cosmos pourrait faire émerger, au sein des
nuages de gaz, d'étoiles, de galaxies voire de
trous noirs, des structures ou organismes capables d' "intelligence".
On pourrait définir celle-ci comme la capacité
pour certains organismes de construire des modèles
ou cartographies de leur environnement, de se représenter
eux-même au sein de ces modèles et de générer
des actions visant à leur survie et à
leur développement. On nomme généralement
ceci la conscience. Les humains sont dorénavant
très proches de pouvoir mettre en place des organismes
conscients artificiels de ce type, pouvant éventuellement
les remplacer dans certaines circonstances, notamment
l'exploration spatiale. Ces actions mettront en oeuvre
les ressources actuellement disponibles au sein du cosmos
(énergie et matière) afin de créer
à terme des formes de vie et de consciences plus
efficaces, plus durables et finalement plus exportables
que celles existant sur Terre.
Mais dans cette optique, les humains ne seraient pas
pour grand chose dans ce que l'on pourrait appeler une
"conscientisation" de tout ou partie de l'univers.
Il s'agirait d'un processus quasiment obligé
au sein sinon de l'univers tout entier, du moins de
l'univers tel que nous les connaissons. Les spécialistes
de la cosmologie du multivers pourront alors supposer
que ce processus de conscientisation serait, pour l'univers
dans lequel nous nous trouvons, une formule lui permettant
de s'imposer à d'autres dans un cosmos élargi
au multivers.
Références
*
Article de Peter Garretson
http://www.kurzweilai.net/what-our-civilization-needs-is-a-billion-year-plan?utm_source=KurzweilAI+Weekly+Newsletter&utm_campaign=8dd204854e-UA-946742-1&utm_medium=email
* Autre article. Robert Blum Let the AIs, not us, formulate
a billion-year plan !
http://www.kurzweilai.net/let-the-ais-not-us-formulate-a-billion-year-plan
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