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Sciences,
Technologies et politique.
L'avenir de l'Europe dans l'espace
(enfin) confirmé
Jean-Paul
Baquiast 29/11/2012

La
future Ariane 6
Quelques
divergences opposaient depuis plusieurs mois les Etats membres
de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) relativement
aux configurations possibles des futures générations
d'Ariane. Malgré la confirmation de son succès
technique et commercial, ce lanceur devra dans quelques
années être remplacé par une nouvelle
génération (dite NGL) capable de faire face
avec succès à la concurrence de plus en plus
active des Etats spatiaux non-européens et des entrepreneurs
privés américains.
Une
première école opposait le groupe dit des
« français » et celui dit des
« allemands ». Les premiers recommandaient
l'adoption d'un lanceur aux performances plus réduites,
mais aux coûts mieux adaptés aux réductions
budgétaires à prévoir. Il s'agit d'une
Ariane dite 6. Le second groupe recommandait au contraire
la poursuite de la série Ariane 5 actuelle, avec
quelques améliorations lui permettant d'attendre
une véritable nouvelle génération vers
la fin de la décennie. Il s'agit de l'Ariane 5 ME
(mid-life Evolution) .
Finalement, lors de la réunion plénière
des 20 et 21 novembre des membres de l'Esa à Naples,
sous présidence de la Suisse et du Luxembourg, les
deux solutions ont été conjointement approuvées.
Une Ariane 5 ME devrait voir le jour vers 2017 et une Ariane
6 vers 2020. Les Européens pensent ainsi pouvoir
faire face à l'ensemble des contraintes qui s'imposeront
à leurs lanceurs dans les prochaines années
(sans omettre le petit lanceur Véga). Nous ne pouvons
pour notre part que nous féliciter de cette ambition
en matière de lanceurs, que les nations européennes
peuvent tout à fait satisfaire, si elles en ont la
volonté politique.
Par
ailleurs un programme d'action de 10 milliards d'euros pour
les prochaines années a été voté.
L'Allemagne en devient le plus important contributeur. Le
chef de la délégation allemande, Johann-Dietrich
Worner, président du German Aerospace Center (Deutsches
Zentrum fur Luft- und Raumfahrt, DLR) a fait part de sa
satisfaction. Malgré des conditions économiques
difficiles, l'Europe montre ainsi, selon lui, que l'ESA
entend rester leader des activités européennes
dans l'espace. Le programme européen, outre les lanceurs,
comporte la poursuite de la participation à l'ISS
et le développement d'un module de service pour le
futur module spatial (multi-purpose crew vehicule) américain
Orion.
Nos lecteurs connaissent notre point de vue, qui reflète
celui de plusieurs de nos correspondants en matière
d'espace. L'Europe pourrait faire beaucoup plus, tant en
matière de missions scientifiques que d'exploration
planétaire. Elle vient ainsi de renoncer d'une façon
regrettable à développer une mission sur la
face cachée de la Lune. Quant à l'exploration
de Mars, les délais s'accumulent.
Ceci n'empêche pas que l'Europe conserve toutes ses
chances, face notamment à la Chine, à la Russie
et au secteur privé américain. On notera avec
un peu d'ironie à ce sujet que si le nommé
Elon Musk, né le 28 juin 1971 en Afrique du Sud,
co-fondateur de Paypal, SpaceX et Tesla Motors, s'était
avancé ces dernières semaines jusqu'à
prédire l'échec commercial des lanceurs Ariane,
différents ennuis techniques survenus à son
engin Falcon X, en contrat avec la Nasa pour des vols en
orbite terrestre, l'ont obligé à retarder
ses engagements. Ce sont des choses qui arrivent quand on
fait une course échevelée aux contrats. Avis
aux futurs cosmonautes transportés par lui.
Références
* CR de la réunion de Naples http://www.esa.int/esaCP/SEMMRH91M9H_index_0.html
* Ariane 6 http://fr.wikipedia.org/wiki/Ariane_6
* Orion http://en.wikipedia.org/wiki/Orion_%28spacecraft%29.
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