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Actualités avril-mai
2012
Un
nouveau sarcophage pour Tchernobyl
Christophe Jacquemin -26/04/2012
Le
coup d'envoi officiel de la construction du nouveau
sarcophage de Tchernobyl a été donné
ce 26 avril 2012, soit vingt-six ans jour pour jour
après "le plus grand désastre
de l'histoire de l'humanité"(1) , selon
les mots du président Ukrainien Viktor Ianoukovitch.
Un chantier titanesque qui s'élève à
1,5 milliard d'euros, avec plus d'une vingtaine de pays
contributeurs (notamment les Etats-Unis, la Chine et
la France), l'Ukraine ayant apporté 8% du montant.
Coup
d'envoi officiel, car des travaux préparatoires
ont en fait débuté en 2006 pour les opérations
de terrassements et le commencement de la construction
de l'arche en début d'année.
Il s'agit aujourd'hui de recouvrir d'une arche gigantesque
la chape de béton qui enveloppait les restes
du réacteur n°4 accidenté, chape coulée
en urgence en 1986 mais dont les fissures actuelles(2)
montrent qu'elle ne peut plus être considérée
comme sûre.
Ce gigantesque chantier, confié à deux
groupes de BTP français, Vinci et Bouygues (consortium
Novarka), devrait se terminer à l'automne 2015.
L'arche mesurera 108 mètres de haut, 162 m de
large, 270 m de long pour un poids de quelque 18 000
tonnes.
Le
nouveau sarcophage sera assemblé sur un terrain
contigu au réacteur, puis sera glissé
au-dessus de la vieille chape. Le but est d'endiguer
tout risque de radioactivité. Rappelons en effet
que le coeur du réacteur reste toujours actif
en cette matière. Et dans l'état actuel
des connaissances, la seule solution est de confiner
l'ensemble des rayonnements sous une enceinte la plus
massive possible. Enceinte prévue pour une durée
de sûreté de cent ans.
Rendez-vous
donc dans un siècle pour la suite... Certains
radioéléments ici ont une durée
de demi-vie(3) de plusieurs milliers d'années...
Le corium (magma fondu) sous le réacteur n'a
pas fini de dicter sa loi. Il contient aussi du plutonium
239, dont la demie vie est de.... 24 100 ans..
(1)
Signalons aussi que pour l'instant, rien n'est réglé
à Fukushima... (2) On estime à 100 m2 la surface
des interstices ouverts dans sa structure de béton
et d'acier.
(3) Le temps de demi-vie correspond au moment où
la moitié des noyaux radioactifs d'une source
se sont désintégrés.
L'Inde
s'engage de facto dans une course aux armements avec
la Chine
Jean-Paul Baquiast 19:04/2012
L'Inde
a toujours affirmé que ses investissements militaires
n'avaient aucune vocation offensive. Ils seraient seulement
défensifs. Autrement dit, ils seraient au service
d'une politique de dissuasion. Mais qui parle de dissuasion,
laisse entendre que des conflits seraient probables
et qu'il faut s'y préparer. Si l'adversaire potentiel
augmente ses forces, il faut faire de même. On
se trouve donc ipso facto engagé dans une course
aux armements.
Pour
l'Inde, la menace potentielle la plus probable était
représentée jusqu'à présent
par le Pakistan, dont la politique étrangère
erratique n'offre aucune garantie. Mais désormais,
la Chine fait partie des grands Etats aux yeux desquels
elle veut affirmer une capacité de riposte. L'arsenal
militaire chinois est très supérieur à
celui que peut aligner l'Inde, alors que les deux puissances
asiatiques disposent de populations et de territoires
à peu près comparables. Conserver une
faiblesse militaire n'est donc pas acceptable aux yeux
des dirigeants ni des populations.
L'Inde, sans que cela soit clairement précisé,
dispose depuis quelques années d'une capacité
nucléaire. Il y a quelques mois, elle s'était
dotée d'un sous-marin nucléaire loué
à la Russie, qui sera certainement le premier
d'une série. Elle avait enfin développé
des missiles de portée moyenne, capable d'emmener
des têtes nucléaires, la série des
Agnis. Mais ceux-ci n'avaient pas de performances suffisantes
pour être présentés comme "China-centric",
selon l'aimable expression utilisée par les militaires.
Ce
n'est plus le cas depuis le 19 avril. Par le lancement
réussi d'un ICBM (Missile intercontinental) d'une
portée potentielle de 5.000 km, l'Inde a démontré
qu'elle rejoignait désormais le club des nations
disposant de tels armements, membres du Conseil de Sécurité
: Grande Bretagne, Etats-Unis, France, Russie et Chine.
Ce missile, baptisé Agni V, peut emporter une
ou plusieurs têtes nucléaire d'une tonne
au total, n'importe où en Chine ou dans un rayon
de 5 000 km. Il présente les caractéristiques
: suivantes : hauteur, 17m; poids 50 t, 3 étages;
carburant solide, hauteur maximum de trajectoire : 800
km.
Les Chinois n'ont pas manqué de remarquer que
cet exploit technique ne comble pas les différences
de forces entre les deux arsenaux. Ils ont mis en garde
l'Inde contre le risque de présumer de ses forces.
Si l'on considère cependant que les équilibres
de la terreur sont les meilleurs garants d'une coexistence
pacifique entre puissances en compétition, on
peut penser que le succès indien est une bonne
nouvelle pour la paix globale. Il ne serait pas sain
que la Chine n'ait en Asie aucun concurrent capable
de limiter d'éventuelles vues expansionnistes.
Les Etats-Unis mais aussi les puissances européennes
devraient donc se féliciter de l'arrivée
de l'Inde dans le club des puissances balistiques. Dans
les prochains mois, s'il se concrétisait, le
concept d'EuroBRICS, que nous évoquons dorénavant
de plus en plus souvent, ne devrait pas trop en souffrir.
Le
nucléaire au Japon
Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin- 19/04/2012
Le
Japon va présenter le cas exceptionnel parmi
les grands pays industriels de devoir subsister de nombreux
mois en ne disposant d'aucun réacteur nucléaire
en opération. Sur les 54 unités opérationnelles
avant le désastre de Fukushima, l'une seulement
est encore en fonctionnement, au nord d'Hokkaido, mais
elle sera arrêtée pour maintenance en mai.
Le
gouvernement envisage de faire redémarrer deux
réacteurs sur le site de Oi dans l'ouest du Japon,
mais la décision n'a pas encore été
prise, même si les tests de sécurité
ont été jugés satisfaisants. Les
autorités locales et la population demeurent
très hostiles à ce redémarrage.
Cette centrale se situe à 100 km au nord d'Osaka.
Elle est gérée par l'industriel Kansai
Electric Power. Et celui-ci, du fait des fautes graves
commises par son concurrent Tokyo Electric Power à
Fukushima, ne parvient pas à regagner la confiance
du public.
Le ministre de l'industrie Yukio Edano a prévenu
que le pays rencontrera de sévères restrictions
en énergie électrique durant le prochain
été, compte tenu des pics de climatisation
prévus. Environ 40% de la production électrique
est d'origine nucléaire.
Quasi démission des
pouvoirs publics
Que va-t-il se passer ? Assez curieusement, le gouvernement
n'a pas organisé de reprise en mains par l'Etat
de la situation. La décision reste toujours sous
la responsabilité des industriels et ceux-ci
ne sont guère plus sévèrement contrôlés
qu'auparavant. Les autorités publiques, tant
régionales que nationales, manquent des effectifs
et de l'expertise qui seraient nécessaires. Elles
en sont réduites aux incantations : réduire
les consommations, remplacer le nucléaire par
d'autres sources... autres sources qui dans l'immédiat
ne pourront provenir que du gaz et du pétrole,
dont la contribution à la pollution des grands
centres urbains et industriels ne va pas cesser de croître.
La construction de deux méga-centrales solaires
a été annoncée, la plus avancée
étant celle proposée par le géant
de l'électronique Kyocera près de la ville
du sud-Japon Kagoshima. Elle fournira 70 megawatts.
Ce ne sera cependant qu'un apport limité, si
rien ne change profondément dans les perspectives
actuelles de consommation et de production.