Biblonet
L'animal
est l'avenir de l'Homme
par
Dominique Lestel
Fayard
2010
Présentation par Jean-Paul Baquiast
et Christophe Jacquemin

Dans
un essai qu'il présente comme étant
de philosophie pratique, Dominique Lestel veut donner
aujourd'hui des arguments faciles à comprendre
et à utiliser destinés à tous
ceux qui militent pour la cause animale.
Mais, sous cette simplicité, ce petit livre
va beaucoup plus loin : il remet en cause la «rationalité»
censée inspirer l'approche scientifique du
vivant, y compris de l'humain.
Si cette rationalité convient parfaitement,
selon lui, aux sciences physiques, elle méconnaît
le fait que depuis des millénaires, les humains
et les animaux ont appris à se connaître
réciproquement sur le mode de la connaissance
empirique. Pour comprendre cette connaissance, il
faut momentanément oublier les impératifs
de la mathématisation, de la modélisation,
de l'arficialisation et se remettre dans une posture
de communication intuitive avec la nature qui était
celle des anciennes civilisations.
Celle-ci était professée depuis la nuit
des temps par les chamans et c'est grâce à
elle que l'homme a progressivement acquis de l'animal
les innombrables compétences qui lui ont permis
d'étendre son emprise au-delà des forêts
originaires. Elle ne se transmettait pas uniquement
par des langages verbalisés mais aussi par
d'autres formes de communication, d'ailleurs en partie
empruntées à l'animal :danses, jeux,
comportements de découverte et de chasse notamment.
Il
est triste cependant de constater qu'une nouvelle
extinction massive est en cours. Au moment précis
ou des philosophes comme Dominique Lestel, précédés
ou accompagnés par un tout petit groupe de
chercheurs occidentaux de terrain, veulent rendre
aux animaux ce que nous leur devons, il est plus que
probable que cette extinction fera disparaître
irrévocablement la grande majorité des
espèces supérieures, sur terre, dans
les airs et dans les océans.
Rien ne paraît capable d'arrêter cette
extinction. Au mieux ne seront conservés que
quelques spécimens de zoo souffrant des graves
amputations physiques et psychiques dénoncées
par Dominique Lestel.
Présentation
sommaire
Le
livre comprend quatre chapitres.
Nous n'examinerons pas les deux derniers, pour des
raisons précisées in fine.
Le premier chapitre, après avoir montré
l'inanité des lieux communs par lesquels nombre
de personnes se disant sérieuses critiquent
ceux qui s'intéressent aux animaux, rappelle
que l'animal n'est pas une machine. S'appuyant sur
le concept de l'animal-machine, par laquelle Descartes
et Malebranche n'accordaient à l'animal ni
sensibilité ni affects ni pensées ni
conscience, la presque totalité des chercheurs
des temps modernes expérimentant sur l'animal
n'ont eu aucune considération sur le «sujet»
au sens plein du terme auquel ils s'attaquaient. Ni
Claude Bernard, père de la vivisection, ni
Pavlov, le créateur du trop fameux chien, prototype
de l'idiot conditionné auquel beaucoup aujourd'hui
encore comparent les victimes de la publicité,
ni Watson inventeur du behaviorisme, ni les éthologues
modernes faisant de l'animal le produit de ses instincts
ou se ses gènes, n'ont jamais songé
un instant voir en lui une individualité finalement
très proche de l'humain qu'ils étaient
eux-mêmes, et non une machine.
Le
deuxième chapitre entreprend de démonter,
preuves à l'appui, pourquoi l'animal n'est
pas une machine.
L'auteur montre que les animaux souffrent, éprouvent
du plaisir, des émotions y compris des émotions
négatives ou des émotions sociales,
disposent de systèmes de communication comparables
dans une certaine mesure aux langages humains, ont
un rapport à la mort, innovent, manifestent
des capacités esthétiques et finalement
sont capables d'interagir avec l'homme en lui apportant
certains de leurs capabilités (mot inventé
par Dominique Lestel, très approprié)
et en lui empruntant en retour certaines des siennes.
Une
critique de grande portée épistémologique
Dans
ce deuxième chapitre, Dominique Lestel formule
des remarques épistémologiques d'une
très grande portée. Leur importance
est d'autant plus grande qu'elles ne s'appliquent
pas selon nous aux seules sciences de l'animal, mais
aux sciences de la nature en général
et peut-être même à toutes les
sciences. L'auteur défend l'anthropomorphisme,
réflexe quasi inné par lequel l'enfant
et souvent aussi l'adulte expliquent les phénomènes
du monde extérieur en leur prêtant les
qualités et les comportements qui sont les
leurs. Faire preuve d'anthropomorphisme constitue
la pire des fautes de méthode, aux yeux des
chercheurs imbus de la nécessité de
produire des modèles du monde éliminant
toute référence à l'observateur,
autrement dit toute subjectivité. Prêter
à l'animal des comportements ou affects proches
de ceux de l'humain serait à cet égard
pécher par anthropomorphisme, d'une façon
qui disqualifierait celui qui tomberait dans ce péché
contre la méthode.
Pourtant,
indique Dominique Lestel, l'anthropomorphisme ne fait
que traduire des millénaires au cours desquels
les hominiens essayaient de comprendre - par essais
et erreurs - les phénomènes et les êtres
du monde. Comment faire des hypothèses dans
un domaine inconnu sans se prendre soi-même
en référence ? L'anthropomorphisme cesse
d'être scientifique lorsqu'il cherche à
maintenir ses hypothèses à l'encontre
de nouvelles expériences obligeant à
prendre en considérations d'autres lois que
celles inspirées par l'idée intuitive
que l'on s'en faisait.
Ainsi aujourd'hui on ne pourrait maintenir l'hypothèse
selon laquelle le soleil se coucherait le soir pour
laisser les humains dormir. L'astronomie a montré
ce qu'il en était exactement. Dans le domaine
des relations entre les hommes et les animaux, au
contraire, l'anthropomorphisme ne fait qu'exprimer
une vérité profonde, déniée
par les tenants de ce que Jean Marie Schaeffer [voir
notre article «Le
rôle des croyances dans les sciences»]
a dénoncé de son côté
comme la thèse de l'exception humaine : hommes
et animaux sont issus de lignées communes et
ont par ailleurs partagé des millénaires
de cohabitation. Une connaissance intuitive réciproque
s'est donc établie, à l'insu d'ailleurs
en grande partie des humains impliqués.
Toute
personne ayant fréquenté des animaux,
sauvages ou de compagnie, le sentent d'ailleurs sans
se l'expliquer : très souvent l'homme et l'animal
se comprennent de façon profonde, un peu comme
la mère et le nouveau-né se comprennent.
Parfois aussi des malentendus et incompréhensions
sévères peuvent s'établir, mais
dans l'ensemble l'intercompréhension domine.
Ce n'est pas le cas, écrit Dominique Lestel,
quand il s'agit des relations entre humains et végétaux.
Sans doute, encore que là encore, certaines
fusions s'établissent peut-être sans
que nous humains ne nous en rendions compte. Plus
exactement, ces fusions qui étaient sans doute
à la racine de l'équilibre entre les
peuples primitifs et la nature, se sont pour l'essentiel
perdues avec l'urbanisation.
Dominique
Lestel signale une autre des critiques formulées
par les adeptes d'une méthodologie scientifique
rigoureuse inspirée des sciences physiques,
à l'égard de ceux qui observent et tentent
d'étudier l'animal. Ces études s'appuient
sur des observations de cas isolés, ce qu'il
nomme le recours à l'anecdote, plutôt
que sur des observations répétées
et renouvelables autant que de besoin. Autrement dit,
ce n'est pas parce que l'on aurait observé
un chien qui aurait traversé toute la France
pour retrouver son maître qu'il faudrait en
déduire que ce chien en particulier ou l'espèce
des canidés en général disposeraient
de capacités extraordinaires de géolocalisation.
Mais dans le domaine du vivant, où les individus
diffèrent profondément entre eux et
où les circonstances ne sont jamais semblables,
comment procéder autrement qu'en collationnant
des évènements non nécessairement
répétitifs ? A défaut, il faudrait
- ce dont ne se privent d'ailleurs pas les éthologues
de laboratoire - enfermer l'animal dans un zoo afin
de le soumettre à des séries de tests
qui, en général, le privent de l'essentiel
des capacités dont il dispose quand il est
libre. Travailler à partir de l'anecdote n'interdit
pas d'adopter une démarche scientifique. Il
suffit d'utiliser des méthodes permettant de
mettre de côté les observations aberrantes,
si elles ne se renouvellent pas.
Par
ailleurs, dans l'étude de l'animal, souligne
Dominique Lestel, le chercheur scientifique non obnubilé
par une impossible quête de l'objectivité,
ce qui correspond dans l'ensemble à ce qu'il
nomme le positivisme, ne refusera pas bien au contraire
de laisser parler sa subjectivité, ou plus
exactement ses émotions.
Comment comprendre un être ou des sociétés
qui nous sont si proches en éliminant
les affects que nous pouvons avoir en commun avec
eux ? Ces affects seraient nuisibles dans l'étude
des particules atomiques, ils sont indispensables,
comme vecteur d'empathie en vue de communiquer avec
les animaux, et donc de les comprendre. Considérer
les animaux comme des machines, incapables d'approcher
la complexité de la prétendue nature
humaine, la richesse infinie de ses affects, constitue
la meilleure façon de démontrer qu'il
n'y a rien à en attendre sauf à
servir de cobayes dans les laboratoire ou de bêtes
de boucherie. Il faut au contraire prêter infiniment
à l'animal, selon la jolie formule de Dominique
Lestel, pour commencer à élargir la
vision que l'on a, et de l'animal, et de soi, et du
monde.
Nous
pourrions aller peut-être un peu plus loin que
Dominique Lestel, en suggérant que l'étude
(non réductrice) de la connaissance que nous
prenons de l'animal, et réciproquement de la
connaissance que l'animal prend de nous, pourrait
conduire aux sources même des processus de connaissance
ayant «émergé» au cours
de l'évolution chez un grand nombre d'espèces.
Il s'agirait de bâtir une paléontologie
des processus de connaissances, ou processus cognitifs,
fondée sur ce qui s'exprime toujours avec force
en nous, non seulement dans nos échanges interactifs
avec les animaux mais dans nos échanges avec
les autres humains lorsqu'ils s'établissent
sur le mode de la communication inter-animale
ce qui est le plus souvent le cas.
La
découverte et la compréhension de l'autre
qui en découlent, héritées des
processus régnant dans le monde animal, font
appel à des messages et à des canaux
échappant au rationnel et au formalisé.
Cependant, au regard du poids qu'elle pèse
dans nos vies, l'acquisition de connaissances et de
pratiques en résultant joue un rôle bien
plus déterminant que nos prises de conscience
rationnelles. Elle détermine une grande partie
de nos amours, amitiés, sympathies diverses
y compris nos adhésions à des «leaders»
sociaux. Mais comme ces messages et ces canaux sont
encore inconscients de ceux mêmes qui en font
usage, ils n'ont pas encore fait l'objet d'études
scientifiques sérieuses. Dominique Lestel s'en
réjouira peut-être. Peut-être nous
dirait-il que si l'on introduisait du rationnel, de
la mathématique et des statistiques dans tout
ce domaine, il n'en resterait rien... Mais ce serait
précisément une science plus douce et
plus compréhensive qu'il faudrait alors inventer,
s'inspirant éventuellement de certaines formes
de pensée asiatiques.
A
partir de l'animal, mieux comprendre l'abjection humaine
La
paléontologie de la connaissance que nous envisageons
serait une oeuvre diverse et de longue haleine. Dans
l'immédiat, une science de l'animal plus rustique
devrait se donner comme objectif d'étudier
tout autant l'homme dans ses relations avec l'animal
que l'animal seul. Dans l'essai "Le paradoxe
du sapiens", nous avons voulu montrer que
l'on ne comprendrait pas l'évolution de l'espèce
humaine si l'on se bornait à étudier
les humains indépendamment des relations étroites,
souvent génétiquement implantées,
qu'ils entretiennent avec des outils et des machines.
Nous avons parlé de systèmes anthropotechniques.
Mais nous avions signalé qu'il serait tout
aussi intéressant d'étudier les multiples
entités formées entre les anthopos et
les diverses espèces animales avec lesquelles
ils se sont unis au cours de l'évolution. Il
ne faudrait pas alors se limiter aux relations que
l'on pourrait qualifier de symbioses heureuses ou
d'amour. Il faudrait parler de celles par lesquelles
l'humain exprime les plus asociales, les plus prédatrices
de ses composantes.
Au-delà
de la chasse au sein des sociétés primitives,
qui relevait de ce que l'on pourrait appeler le droit
commun de l'évolution traditionnelle, il faudrait
évidemment remettre en question la chasse d'aujourd'hui,
dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle associe
un anthropos et un outil (l'arme de chasse) avec un
animal servant au premier de défouloir. Le
parc national d'Exmoor en Grande Bretagne, est aujourd'hui
bouleversé par le fait qu'un chasseur inepte
a tué le plus grand cerf vivant dans les Iles
Britannique, qui avait été nommé
l'empereur d'Exmoor et protégé comme
tel (photo ci-dessus). Mais ce chasseur n'est pas
très différent de ses millions d'homologues
ineptes qui chaque saison tuent des bêtes vivant
en liberté, contribuant ainsi à leur
extinction programmée. La science n'a jamais
clairement expliqué ce qui pousse ces individus,
pas plus d'ailleurs qu'elle n'explique pourquoi par
exemple la plupart des hommes en Afghanistan continuent
à massacrer leurs femmes et filles (voir New
York Times http://nyti.ms/cPXri8
).
Dans
ce cadre de réflexion, nous transcrirons ici
les termes magnifiques d'une lettre que Marc Fabre,
auteur des Mythes tauromachiques »
(Nouvelles Presses du Languedoc, 2009) vient d'écrire
au Monde Magazine (6 novembre 2010, p. 7) à
propos du fait que la Catalogne, qui avait suspendu
les corridas pour des raisons électoralistes,
était en voie de les réautoriser. «J affirme
que la tauromachie est un condensé des mécanismes
et mythes fascistes. A savoir le culte de l'héroïsme
et du dépassement de soi, l'éthique
de la domination, la morale de la force, le modèle
en réduction de la guerre et de la victoire,
la purification par le sang, l'esthétique de
la mort et du sacrifice, la glorification des martyrs,
la nécessité du parcours initiatique,
le détournement du sens commun des mots (respect,
amour, loyauté), le bric-à-brac de l'inexplicable,
l'exaltation de l'Antiquité et de la tradition,
la vénération de la hiérarchie,
la mise en scène de l'émotion de masse,
la magnificence du rituel et du décorum, le
phallocentrisme et le retour du refoulé homosexuel,
le recours aux sentiments identitaires...».
On peut vraiment se demander pourquoi les humains,
au lieu de s'arranger entre eux pour développer
ces vices et ces qualités à leurs dépens,
ont besoin de tuer des animaux innocents pour les
affirmer.
A
propos des sciences de l'artificiel
Malgré
l'accord profond que nous ressentons avec les positions
de Dominique Leste, signalons un point sur lequel
nous ne pouvons le suivre complètement. Il
s'agit de ses appréciations concernant le tort
que font l'intelligence artificielle et la robotique
quand elles essayent de mettre au point des systèmes
robotiques prétendant simuler la vie biologique
et la vie animale. Il y voit une nouvelle forme du
réductionnisme cartésien s'exprimant
par le concept d'animal-machine évoqué
ci-dessus. Certes, poussé à l'extrême,
le réductionnisme est dangereux du fait qu'il
empêche de voir la complexité du monde
que l'on observe, réduit aux traits que l'on
a cru pouvoir identifier et reproduire. Les roboticiens
n'y échappent pas.
Mais
la longue expérience que nous avons des sciences
et technologies de l'artificiel nous a montré
que c'est en voulant reproduire certains phénomènes
et certaines entités de la vie naturelle que
l'on a découvert leur complexité et
la nécessité de les étudier davantage.
L'exemple souvent cité concerne la bionique.
Ce ne fut qu'avec l'invention des sonars et radars
pendant la seconde guerre mondiale, utilisant des
propriétés du monde physique a priori
éloignées du monde vivant, que l'on
a découvert par la suite que différents
animaux disposaient de systèmes analogues,
sinon plus performant, acquis au long de millions
d'années d'évolution.
Il
en est de même pour la conscience animale. Notre
ami Alain Cardon, qui a passé une partie de
sa vie de chercheur à construire des systèmes
dits de conscience artificielle, a fait beaucoup plus
tôt que des cogniticiens animaliers la supposition
(en cours de confirmation expérimentale depuis
lors) que de très nombreux animaux disposaient
de bases neurales susceptibles de produire des états
de conscience. Rien n'exclut pour l'avenir que des
systèmes d' IA appliqués à
l'interaction avec les formes de communication animale
nous révèlent le mystère des
formes de conscience sous-jacentes à ces communication.
Nous sommes donc là loin du réductionnisme...
à moins de faire à l'IA et à
la robotique évolutionnaire, quand il s'agit
de l'animal, le même reproche stupide de réductionnisme
formulé contre elles quand elles essayent de
simuler voire d'augmenter la conscience humaine. Nous
retrouvons là un interdit inspiré de
l'Académie pontificale des sciences et transposé
à une conception religieuse de l'humanité
: "il s'agit de sujet dont par principe la recherche
scientifique ne doit pas s'occuper".
Pessimisme
Nous
n'examinerons pas dans cette présentation les
troisième et quatrième chapitres du
livre, qui traitent de thèmes sur lesquels
nous ne pouvons qu'être d'accord : inutilité
et perversions de la vivisection et de l'expérimentation
pharmacologique sur l'animal, nécessité
de réguler très sérieusement
l'élevage industriel des animaux terrestres
et marins destinés à alimenter des hommes
qui pourraient se nourrir d'autre chose ou à
fournir des matières premières pour
des applications commerciales qui pourraient très
bien s'en passer.
La
seule réserve que nos pouvons faire s'inspire
de la conception philosophique exprimée souvent
dans nos écrits. Les systèmes anthropotechniques
qui sont en concurrence pour se partager les ressources
déclinantes de la Terre sont par définition
incapables de s'auto-réguler afin d'éviter
l'anéantissement de ces ressources. Ils ne
disposent pas des cerveaux répartis globaux
leur permettant de se représenter les effets
destructeurs de leurs actes et de les modifier en
conséquence.
Nous
avons pour notre part tout lieu de supposer que la
génération des lecteurs qui lisent cet
article après avoir lu le livre de Dominique
Lestel sera la dernière où presque à
s'interroger sur l'animal.
Ne restera en face de leurs descendants, pour représenter
l'animal, que des bactéries et des méduses...
Dominique
Lestel nous écrit, après réception
de cet article :
Mon rapport à l'I.A.
est en effet très complexe et vraiment central
dans ma pensée. J'ai fait ma thèse de
doctorat (soutenue en 1986) au sein du Laboratoire
d'Intelligence Artificiellle de Bull (où j'ai
été le premier (et sans doute seul!)
philosophe embauché comme ingénieur
de recherche) et j'ai été Visiting Scientist
au MIT Media Lab, invité par Seymour Papert
aux débuts des années 90.
Si je ne crois pas une minute que les animaux sont
des machines, je suis au contraire convaincu que les
artefacts animalisés ont le vent en poupe et
constituent une vraie menace pour le animaux naturels,
parce ces artefacts ressemblent plus à ce que
nous imaginons être des animaux que les vrais
animaux (J'ai fait une communication sur ce sujet
à un récent colloque sur la perte de
la biodiversité organisé par Gilles
Boeuf au MNHN il y a quelques jours).
Une anecdote intéressante à ce sujet
est relatée par la sociologue Sherry Turkle
qui raconte que sa fille adolescente a trouvé
les tortues artificielles de Disneyworld plus convaincantes
que les tortues naturelles du zoo d'Orlando!
09/11/2010
Nous
profitons de cette page pour diffuser l'annonce suivante,
qui nous semble compléter heureusement le thème
du livre de Dominique Lestel.
Nous avions publié en 2007 l'entretien suivant
avec Georges Chapouthier
http://www.automatesintelligents.com/interviews/2007/nov/chapouthier.html
LEspace
Pierre Mendès France (Poitiers) vous propose
de participer à la web-conférence (webinaire)
«LHomme est-il un singe comme les autres
?» délivrée par Georges Chapouthier,
Directeur de Recherche au CNRS, le18 Novembre à
17 h (Horaire France Métropolitaine).
Partant
des relations homme-animal à travers les civilisations,
Georges Chapouthier pose plusieurs questions centrales
à propos de lêtre humain (Philosophe
ou Chimpanzé ?...).
Pour vous inscrire et vous joindre à ce webinaire,
activez le lien suivant http://maison-des-sciences.org/6096/web-conference-lhomme-est-il-un-singe-comme-les-autres/?os=31
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