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Troubles mentaux et interprétations
informatiques. Contributions à l'étude
du fonctionnement psychique
par Pierre Marchais et Alain Cardon
L'Harmattan 2010
présentation par Jean-Paul Baquiast et Christophe
Jacquemin 17/10/2010
Depuis la création de ce site, nous avons signalé
l'extraordinaire avancée tant sur le plan conceptuel
que des applications informatiques (notamment dans
le domaine des systèmes massivement multi-agents)
résultant des travaux réalisés
par Alain Cardon en ce qui concerne de ce qu'il avait
décidé d'appeler la conscience artificielle.
Nous avons avec lui regretté que ce travail
faisant honneur à la science française
disons européenne pour ne fâcher
personne n'ait pu être poursuivis jusqu'au
stade finale, faute des 2 ou 3 millions qui auraient
pu permettre la programmation détaillée
de spécifications pourtant établies
jusqu'aux plus petits détails. Si cela avait
été fait, avec les moyens suffisants,
la communauté scientifique disposerait aujourd'hui
d'un être artificiel pensant, conscient, doté
d'émotionnalité et d'intentionnalité,
capable d'interagir avec chacun d'entre nous comme
un humain ou tout au moins comme un animal intelligent.
Cet être aurait pu au choix être chargé
sur un robot anthropoïde, sur une capsule spatiale
ou au coeur d'un réseau tel qu'Internet.
On
sait qu'il aurait pu aussi être implémenté
sur une machine à tuer, drone ou missile, programme
que poursuivent aujourd'hui sur d'autres bases divers
pays, grands ou petits. C'est d'ailleurs pour éviter
de contribuer à de telles applications que,
si nous l'avons bien compris, Alain Cardon s'est refusé
à vendre ses spécifications détaillées.
Il craignait que son travail récupéré
par des sociétés n'ayant pour stimulants
que le profit et la guerre finisse par tomber dans
les plus mauvaises mains possibles. Il en résulte
que nul d'entre nous ne pourra, à horizon proche,
dialoguer avec le système de conscience artificielle
conçu par Alain Cardon. Nous pensons pour notre
part que c'est très regrettable. Toute technologie
susceptible d'être développée
finit par l'être. L'enjeu, en termes militaires
et de contrôle civil est si important que des
systèmes plus ou moins proches de celui d'Alain
Cardon entreront prochainement en service ailleurs.
Bien évidemment, les citoyens de nos démocraties
ne l'apprendront qu'après coup, sans avoir
pu en débattre. Cela n'aurait peut-être
pas été le cas si le système
Cardon avait été réalisé
dans un cadre universitaire ouvert, ou sur le modèle
de l'open source.
Précisons
cependant que si la conscience artificielle d'Alain
Cardon n'a pas fait l'objet de programmation détaillée
ni d'essais en vraie grandeur, ses cahiers de spécifications,
eux-mêmes très détaillés,
ainsi que divers modules de tests et de simulation,
sont demeurés en la main de leur auteur. Ils
sont donc susceptibles en l'état de servir
de base à de nouveaux développements..
Encore
fallait-il que quelqu'un de compétent et de
bien intentionné s'y intéressât.
C'est ce qui s'est produit. Le prototype d'Alain Cardon
a suscité l'intérêt d'un psychiatre,
le docteur Pierre Marchais, qui avait au long d'une
vie professionnelle entièrement dédiée
à la clinique, c'est-à-dire aux relations
avec des patients en chair et en os, modélisé
les grandes fonctions du psychisme, ainsi que leurs
pathologies, à partir d'outils logico-mathématiques,
nourris des nombreuse données statistiques
qu'il a rassemblée. Il faut saluer à
cet égard l'ouverture intellectuelle de Pierre
Marchais, puisqu'il a su mener à la fois un
travail de clinicien et un travailleur de modélisation
digne d'un ingénieur. La méthode en
découlant, qu'il a nommé méthode
systémale, lui a permis d'établir des
tableaux d'analyse d'une grande complexité
apparente mais permettant de représenter les
fonctions du mental par l'intermédiaire de
ce qu'il nomme lui-même des métaphores.
Il s'agit d'enchaînement de processus symboliques
traduisant d'une façon constamment soumise
à l'expérimentation clinique les comportements
psychiques propres aux humains, tels du moins qu'ils
apparaissent à l'observateur.
Il
est évident que l'exploitation pratique de
tels travaux, que ce soit pour l'enseignement ou la
cure en psychiatrie, demande le passage par l'informatique.
Mais l'informatique classique de type linéaire
ne donne pas de bons résultats. Elle est nécessairement
réductrice, vu la complexité du psychisme.
Les recherches de Pierre Marchais se seraient sans
doute limitées à produire des dictionnaires
de plus en plus détaillés de «
métaphores », sans pouvoir en faire une
synthèse capable de modéliser la totalité
du psychisme humain..
Par
chance, ce ne fut pas le cas. Grâce à
l'esprit de coopération entre disciplines animant
l'AEIS, Académie européenne interdisciplinaire
des sciences (http://www.science-inter.com/index.htm)
dont tous deux sont membres, Pierre Marchais a pu
rencontrer Alain Cardon. L'un et l'autre ont tout
de suite perçu tout ce que leur coopération
future pouvait apporter à chacun d'eux. Le
premier était suffisamment informé en
mathématiques et informatique (qualité
encore rare chez les psychiatres) pour se rendre compte
de l'intérêt présenté pour
lui par le modèle de conscience artificielle
développé par Alain Cardon. Il y a vu
l'outil dont sa propre méthode systémale
avait besoin pour s'inscrire dans la pratique, c'est-à-dire
dans ce qui fait l'essentiel du travail clinique en
pathologie mentale: comprendre ce dont souffre tel
patient particulier et tenter de remédier soit
aux manifestations soit même à la cause
des troubles qui ont pu être identifiés.
Parallèlement,
Alain Cardon a compris l'avantage qu'il y aurait à
poursuivre le développement des spécifications
de son système. Il quittait l'approche généraliste
pour s'engager dans des voies beaucoup plus précises
et de ce fait beaucoup plus exigeantes. Il connaissait
assez son prototype pour pouvoir simuler en esprit
les réponses qu'un système complètement
programmé aurait apporté aux questions
posées par Pierre Marchais. Il n'avait donc
pas besoin de disposer du moteur en état de
marche pour commencer à travailler. De même
un programme d'exploration spatiale peut être
défini dans le détail, avant que l'industrie
ait fourni le lanceur ou la sonde qui le moment venu
seront nécessaires.
C'est
la présentation de cette aventure extraordinaire
(dont à notre connaissance il n'existe pas
d'autres versions au monde) qui fait l'objet du livre
que nous présentons ici. La liste des publications
des auteurs, en plus de vingt ans de carrière,
est suffisamment longue pour rassurer un lecteur profane
relativement à la solidité de l'entreprise.
Nous n'allons pas résumer ici l'ouvrage, qu'il
faut lire malgré quelques passages un peu abstraits
(sans mentionner les figures qui sont difficilement
compréhensibles pour un non-spécialiste
de ce type de représentations). Bornons-nous
à présenter quelques observations.
Sur
le but poursuivi
Le
livre n'est pas très explicite relativement
aux finalités d'un tel travail. S'agit-il de
réaliser un modèle théorique,
système de connaissance sans applications pratiques,
à l'exemple des « chefs d'oeuvre »
du Moyen-âge, ceci pour la seule satisfaction
intellectuelle de leurs auteurs? S'agit-il au contraire
de s'inscrire dans la pratique médicale et
hospitalière, en proposant un outil que d'autres
chercheurs et d'autres praticiens pourront reprendre,
compléter et finalement utiliser pour soulager
les maladies mentales et désordres psychiques
qui ont toujours accablé les sociétés
humaines? Nous croyons savoir que la seconde réponse
est la bonne. Mais pour se rapprocher du but, il faudrait
réunir plusieurs conditions.
La
première consisterait à ne pas mettre
la cible trop haut. Beaucoup de psychologues et psychiatres
diront que Pierre Marchais et son collègue
Alain Cardon ont entrepris un travail impossible à
mener à bien au delà de ses premières
phases, vu la complexité et l'intrication des
moteurs organiques et neuronaux générant
le comportement psychique humain, qu'il s'agisse du
comportement dit normal comme du comportement plus
ou moins gravement affecté par la maladie.
Le livre montre clairement qu'il s'agit d'un travail
extrêmement difficile, à peine esquissé
par les auteurs. Mais ceux-ci répondront sans
doute qu'en dehors de la voie proposée, les
psychologues et psychiatres seront condamnés
au simplisme de la pratique américaine en psychiatrie.
On sait que celle-ci se réfère généralement
au DSM «Diagnostic and Statistical Manuel of
Mental Disorders» L'objet est de dresser des
typologies de symptômes, élaborer des
définitions de maladies plus ou moins artificiellement
isolées du reste du fonctionnement de l'organisme
et proposer au cas par cas les drogues ou manipulations
censées soulager les symptomes, sans perdre
de temps à modéliser ni le cerveau ni
l'esprit dans leur entier. Le DSM est mieux adapté
à la médecine militaire qu'à
une recherche médicale fondamentale cherchant
à remonter aux sources des phénomènes.
Qu'en
est-il alors des méthodes proposées
par les neurosciences observationnelles? On sait qu'il
existe aujourd'hui des outils très prometteurs
permettant sinon de comprendre, tout au moins de visualiser
le fonctionnement des neurones biologiques, à
une échelle de plus en plus fine. Il s'agit
des diverses techniques de l'imagerie cérébrale
fonctionnelle, à laquelle nous avons consacré
sur ce site de nombreux articles, fiches de lectures
et entretiens. On leur associera de véritables
atlas provenant de l'observation d'un nombre de plus
en plus élevé de sujets volontaires,
personnes en bonne santé ou souffrant de divers
troubles . C'est ce qu'a entrepris le Human Connectome
Project piloté par les National Institutes
of Health aux Etats-Unis (voir http://www.automatesintelligents.com/actu/101031_actu.html#actu11
) qui vise à dresser une carte des connexions
entre neurones. A partir de celles-ci, on pourra étudier
les fonctions supposées résulter de
ces connexions, ainsi que leurs dysfonctionnement.
Mais la tâche sera immense, si l'on considère
le nombre astronomique des neurones et des synapses,
ne fut-ce que dans un cerveau de souris.
Nous
pouvons mentionner aussi ici pour mémoire une
autre approche, celle du Blue Brain project (http://bluebrain.epfl.ch/)
piloté par le Pr Markram de l'EPFL (Ecole polytechnique)
de Lausanne et des chercheurs d'IBM. Il s'agit de
reconstruire, par la méthode de l'ingénierie
inverse, avec des composants électroniques,
les neurones et les liaisons présents dans
une infime partie ou minicolonne du tissu cortical.
Les applications pratiques, notamment en terme de
psychiatrie, en semblent plus que lointaines, malgré
les espoirs de ceux qui voient là une voie
pour reconstruire en ingénierie inverse un
cerveau entier.
Quoi
qu'il en soit, ces différentes approches ne
peuvent pas pour le moment offrir beaucoup de perspectives
aux psychiatres de la clinique. L'IRM permet certainement
de localiser des aires atteintes par un AVC ou autres
agressions, mais face à des dysfonctionnements
polymorphes dont le siège est mal localisé
parce qu'ils affectent l'organisme entier, il faut
des voies d'accès plus immédiatement
efficaces en dehors des drogues évoquées
ci-dessus. Par contre, comme d'ailleurs le souhaite
Pierre Marchais, qui a pris des contacts en ce sens,
les travaux des neurosciences observationnelles que
nous venons de résumer ici viendront fort opportunément
permettre de tester ou compléter les hypothèses
fournies par le système de Pierre Marchais
et d'Alain Cardon.
A
quoi bon ce travail ? On pourra répondre qu'il
s'agira effectivement, en association avec les autres
approches, d'élaborer un outil non seulement
de connaissance théorique, mais de diagnostic
et dans certains cas favorables, d'assistance à
la cure. Mais pour que cet objectif aboutisse, il
faudrait que le projet soit repris et amplifié,
dans le cadre de ce qui pourrait être une filière
européenne de recherche médicale. Le
projet pourrait par ailleurs servir à la connaissance
du cerveau normal et de son fonctionnement et devenir
un instrument incontournable des sciences cognitives
voire de la philosophie de l'esprit.
Sur
la méthode
Dans
une démarche véritablement interdisciplinaire,
Pierre Marchais et Alain Cardon se sont accordés
sur une méthode d'une extrême ambition.
Elle consiste à grouper (d'ailleurs très
classiquement) les dysfonctionnements mentaux en deux
grandes catégories: dysfonctionnements partiels
(dits aussi névroses: angoisses, anxiétés,
phobies, obsessions...) et dysfonctionnements d'ensemble
(dits aussi psychoses: schizophrénies, délires,
hallucinations, démences). A l'intérieur
de chacune des catégories et sous catégories
ainsi identifiées, par exemple les processus
émotionnels phobiques, les auteurs ont mis
en oeuvre une triple démarche: recenser les
faits, tels qu'ils ont été décrits
par la littérature et la pratique (c'est-à-dire
le contact direct, chaque fois que possible avec des
patients), proposer une modélisation dite ici
clinique et finalement se servir de cette dernière
pour réaliser une modélisation dite
ici informatique. La modélisation clinique
s'appuie sur la modélisation systémale
de Pierre Marchais, évoquée en introduction.
La modélisation informatique fait appel aux
spécifications détaillées réalisées
par Alain Cardon dans le cadre de son projet de conscience
artificielle, en les adaptant aux processus décrits
par la modélisation clinique.
Si
par exemple cette dernière évoque un
phénomène caractérisé
par la persistance d'une phobie, supposée découler
de l'intervention de ce que Pierre Marchais aura décrit
par ce qu'il nomme un attracteur psychique, Alain
Cardon simulera au sein du système informatique
l'intervention d'un attracteur informatique correspondant
à ce que serait l'attracteur psychique dans
le modèle clinique.
Si
le système informatique avait été
entièrement programmé et rendu opérationnel,
il aurait été facile d'y introduire
un attracteur informatique, puis observer les résultats
de cette introduction sur le fonctionnement du système
d'ensemble, afin de les comparer au fonctionnement
du modèle clinique, voire aux faits, c'est-à-dire
à ce que révèle l'examen d'un
patient en chair et en os.
Ce
n'est malheureusement pas le cas puisque le système
informatique n'a pas été programmé
dans le détail et n'est donc pas opérationnel.
Mais les spécifications du système informatique
en la possession d'Alain Cardon sont nous l'avons
dit suffisamment fines pour qu'il puisse modéliser
les évènements ou agents virtuels affectant
le modèle afin de modéliser les transformations
de celui-ci découlant de l'intervention de
ces événements ou agents. A partir de
ce moment, à l'instar de ce qui caractérise
tous les échanges entre modèles et réalité
dans les sciences, un triple dialogue entraînant
des ajustements réciproques peut s'établir:
dialogue associant l'observation des faits (un ou
plusieurs patients qui portent témoignage),
le modèle clinique de Pierre Marchais et le
modèle informatique d'Alain Cardon.
Il
faut bien voir les contraintes du système d'échange
à plusieurs pôles ainsi mis en place.
Du coté du « réel » ou de
la vie, se trouve des patients dont le praticien ne
peut pas dire grand chose, tant sont complexes leurs
systèmes corporels et mentaux individuels,
ainsi que leurs histoires personnelles. Certains dysfonctionnements
sont si étanches et muets que le thérapeute
ne dispose pratiquement pas d'outils d'auscultation
et de diagnostic, contrairement à des confrères
cardiologues ou pneumologues. Par ailleurs, du côté
de la modélisation qualifiée de clinique
par Pierre Marchais intervient non pas un observateur
neutre se comportant en « page blanche »,
c'est-à-dire vierge de toute empreinte, mais
un professionnel réactivant les savoirs acquis
lors de plusieurs décennies voire siècles
d'interventions dans le monde de la santé mentale
et de la pratique asilaire. De plus, ce professionnel,
aussi neutre qu'il voudrait être, apporte dans
le regard qu'il jette sur le patient et qu'il projette
dans le diagnostic sa propre histoire et tous les
biais que sa personnalité impose à son
regard.
Les
mêmes biais de subjectivité se retrouvent
en ce qui concerne l'informatique et l'informaticien.
Le réductionnisme et le technologisme imposé
par l'informatique, fut-elle souple et adaptative
comme dans le cas d'un système multi-agents,
est un premier facteur de déformation ou, plus
exactement, de « gauchissement ».
Par ailleurs intervient la personnalité de
l'informaticien lui-même. Il a construit le
modèle informatique en faisant appel à
la façon dont, explicitement ou implicitement,
notamment par l'introspection, il s'imagine devoir
être le psychisme « réel »
dont il s'est efforcé de réaliser un
modèle virtuel. Ce psychisme virtuel s'organise
nécessairement autour de ses visions du monde,
de ses systèmes de valeurs et de ses motivations.
Plus généralement, c'est l'informaticien
qui, tout au moins au départ, prend en charge
la définition du modèle et la façon
dont il évoluera face aux réactions
du modèle clinique et du patient lui-même.
Il
est évident que les choix faits par les auteurs
du système en matière de contenu effectif
des «métaphores» utilisées,
peuvent prêter à discussion. Pierre Marchais
mentionne des «centres de traitements »
(des émotions.), des «régulateurs»,
«des attracteurs», «des flux générateurs
de tensions». Par ailleurs lui et Alain Cardon
utilisent en permanence les termes freudiens de conscient,
inconscient et préconscient dont les neurosciences
modernes se détournent, car il s'agit pour
elles de concepts trop généraux pour
permettre l'observation fine de l'activité
des réseaux de neurones et neurones individuels.
Mais on pourrait répondre à cette objection
qu'au niveau très global de l'analyse et de
la cure qu'impose la rusticité des outils d'observations
et d'actions disponibles, ces concepts sont tout à
fait suffisants pour éclairer les praticiens.
Demande-t-on à un ophtalmologiste qui conseille
des lunettes à son patient de connaître
les plus fins détails des mécanismes
neuronaux de la vision? Ils peuvent donc convenir
provisoirement, tant pour la modélisation clinique
que pour la modélisation informatique proposées
par les auteurs.
Plus
généralement, on conviendra facilement
que le passage par la subjectivité des chercheurs
s'impose dans tous les programmes de recherche. Il
n'est pas possible de faire autrement. En effet, si
l'on admet l'hypothèse constructiviste, il
n'existe pas un réel en soi extérieur
aux observateurs. Seule la coopération entre
un ou plusieurs observateurs/acteurs, dotés
d'instruments aux caractéristiques bien définies,
permet de « construire » un réel
relatif, généralement calculable, qui
permet à la science humaine de décrire
un monde dont l'essence demeure à jamais inconnaissable.
Ce réel construit est le plus souvent fait
de composants matériels, mais il peut aussi
être idéel ou virtuel.
Conclusion
Comme
indiqué plus haut, nous ne pouvons que regretter
l'arrêt du développement imposé
par les circonstances au système de conscience
artificielle d'Alain Cardon. Nous espérons
cependant qu'avec les outils actuels, le docteur Pierre
Marchais pourra poursuivre, comme il en l'a l'intention,
l'exploration de l'ensemble de la pathologie mentale
et de ses liens avec les autres disciplines des sciences
humaines et sociales. Dans le monde contemporain,
menacé à tous niveaux de pertes de contrôle
par la raison et de retours aux fondamentalismes les
plus primitifs, il s'agirait d'une oeuvre de salut
public
Encore
faudrait-il qu'elle puisse recruter les collaborateurs
et les crédits qui semble-t-il lui manquent
encore
PS
au 18/10. Le Dr. Marchais nous écrit:
"Je ne recours pas pour
ma part à la notion dinconscient, terme
qui à mon avis véhicule trop sa connotation
freudienne, alors que ce terme recouvre en réalité
différentes conceptions théoriques possibles.
Jai dailleurs insisté auprès
dAlain Cardon qui avait voulu maintenir cette
topique générale dinconscient-préconscient-conscient
pour remplacer au moins le terme inconscient par celui
plus indéterminé et plus ouvert de non-conscient.
Personnellement, je ne recours pas à cette
topique dans mes recherches, préférant
un système conceptuel a priori plus libre du
fait de sa complexité, mais le choix dAlain
nest quune attitude opératoire
avec laquelle il ma paru possible de composer
pour tenter un rapprochement possible entre nos positions
respectives sur les automatismes de pensée
et leur signification."