Tournoi
de robots à Nîmes

Notre ami Frédéric Giamarchi encourage la construction
par ses élèves de petits robots mobiles (voir
notre article). Il vient de nous adresser
le message suivant, que nous nous faisons un plaisir de retransmettre:
« J'organise à nouveau
un tournoi sur ma région en partenariat avec un prestigieux
lycée de Nîmes.
Nous espérons accueillir quelques personnalités
scientifiques comme Gérard Berry, membre du collège
de France et organiser des ateliers robotiques et scientifiques
autour du thème des sciences du numérique. Je
cherche d'autres conférenciers sur les thèmes
de la robotique du
futur et de l'intelligence artificielle. Parmi les ateliers,
nos étudiants présenteront notre petit satellite
réalisé par les étudiants de l'université
de Montpellier pour le CNES.
Par ailleurs, je termine un nouveau livre consacré aux
robots de compétition.»
www.geii.iut-nimes.fr/fg
www.robot-sumo.fr
Un
marqueur du cancer
Jean-Paul Baquiast - 21/10/2010
Depuis longtemps, les biologistes recherchent la présence
d'une molécule facilement détectable qui annoncerait
la présence d'un cancer au stade précoce. Or,
un article du New England Journal of Médecine daté
du 21 octobre (voir http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1001283)
annonce que des résultats très prometteurs viendraient
d'être obtenus en ce domaine. Les responsables en sont
une équipe de chercheurs de l'Inserm dirigée par
Nicolae Ghinea (Unité 955) et une équipe américaine
dirigée par Aurelian Radu, de l'école de médecine
du Mont-Sinaï à New York. Pour la petite histoire,
on notera que
l'article du NewScientist annonçant ce résultat
« oublie » totalement l'équipe
française.
Ces scientifiques ont pu montrer, à partir de 1300 malades
atteints de onze cancers différents à divers stades
de la maladie, que tous portaient une marque biologique commune.
Les tumeurs de tous ces patients présentaient de manière
systématique une protéine qui est le récepteur
à la FSH (follicle-stimulating hormone), une hormone
d'origine hypophysaire. En l'absence de cancer, cette protéine
se retrouve uniquement au niveau des organes reproducteurs (ovaires,
testicules).
Dans
leurs travaux, les chercheurs ont détecté la présence
de récepteurs à la FSH sur les parois internes
des vaisseaux qui irriguent la tumeur. En revanche, ils n'apparaissent
pas dans les tissus sains, à l'exception des organes
de la reproduction.
Cette piste pourrait mettre sur la voie d'un marqueur universel
du cancer, utile pour le dépistage ou le diagnostic.
Elle pourrait aussi proposer de nouvelles voies thérapeutiques :
le réseau vasculaire est indispensable à la croissance
des tumeurs. C'est d'ailleurs souvent grâce à sa
présence que l'on détecte les tumeurs. Une molécule
dirigée contre ces récepteurs pourrait bloquer
la croissance tumorale, comme l'ont déjà montré
des recherches menées avec des médicaments dits
angiogéniques qui luttent contre la prolifération
vasculaire.
Identification
de la plus ancienne galaxie observable à ce jour
Jean-Paul
Baquiast 21/10/2010
Des
observations et calculs réalisés conjointement
par les équipes du télescope Hubble de la Nasa
et une équipe française conduite par Matt Lehnert
de l'Observatoire de Paris, travaillant sur le télescope
de 8.2 m de l'European Southern Observatory au Chili, ont permis
d'attribuer à une ou plusieurs galaxies primitives un
très faible écho lumineux jusqu'à présent
non identifié. L'objet baptisé UDFy-38135539 serait
âgé de 13,1 milliards d'années. Autrement
dit, il remonterait à l'époque ou le plasma primitif
né du Big Bang se serait résorbé, laissant
passer la lumière.
Nous
soulignons ce point dont la presse a parlé abondamment
pour mettre en évidence l'intérêt des coopérations
entre astronomie spatiale et astronomie terrestre. Dans cette
dernière, les investissements consentis par les Européens
se révèlent très payants. Il faut continuer,
malgré la crise.
Voir
http://www.newscientist.com/article/dn19603-dim-galaxy-is-most-distant-object-yet-found.html
La
course à la photosynthèse artificielle
Jean-Paul Baquiast - 21/10/2010
A la suite de diverses expériences prometteuses, le Département
américain de l'énergie vient d'affecter $122 millions
pour la mise en place d'un Joint Center for Artificial Photosynthesis
(JCAP) en Californie. Le pays qui gagnera la course à
la photosynthèse artificielle (ce que certaines bactéries
avaient inventé sur Terre il y a 2 ou 3 milliards d'années)
gagnera la course à l'énergie bon marché
et (en principe) non polluante. On ne peut que regretter l'absence
d'intérêt, à notre connaissance, en Europe,
pour cette question.
Voir JCAP http://solarfuelshub.org/
Le
Melas Chiasma martien
21/10/2010

Il
s'agit de la vue en perspective d'une vallée martienne
effondrée, dont le fond serait à 9 km au dessous
des plateaux environnants. Les clichés proviennent du
German Aerospace Centre (Deutsche Zentrum für Luft- und
Raumfahrt; DLR) qui est responsable de la Caméra stéréo
à haute résolution embarquée
sur la sonde européenne de l'ESA Mars Express. Pour plus
de détails, voir l'article ci-dessous.
Voir
http://www.dlr.de/en/desktopdefault.aspx/tabid-1/117_read-26969/
Une
solution peut-être en vue concernant la mort des abeilles
Jean-Paul Baquiast 16/10/2010
Un
article publié par le site public en ligne PLoS One indique
que des recherches récentes pourraient peut-être
résoudre le mystère relatif aux épidémies
décimant depuis quelques années les populations
d'abeilles des deux côtés de l'Atlantique. Selon
une équipe de chercheurs associant des scientifiques
de l'US Army et des entomologistes civils, le phénomène
d'effondrement des colonies, dit Colony Collapse Disorder (CCD)
pourrait être du à la combinaison d'un champignon
et d'un virus. Les chercheurs ont trouvé de petits éléments
d'ARN appartenant à des virus propres aux abeilles, associés
à des spores de deux parasites Nosema apis and Nosema
ceranae. Ils infectent les viscères des insectes. Le
problème est que ces éléments se retrouvent
aussi bien dans les colonies en bonne santé que dans
les colonies déclinantes ou mourantes. On les trouve
cependant systématiquement chez les abeilles mortes.
Le processus précis de contamination reste à découvrir.
Néanmoins de fortes présomptions laissent à
penser que le coupable pourrait être en vue.
Restera
cependant à rechercher si les conditions de l'environnement
interviennent pour favoriser le développement actuel
de l'infection. Cette association de parasites résulte-t-elle
d'un phénomène évolutif darwinien qui aurait
pu se produire en d'autres temps et lieux ou a-t-elle été
favorisée, sinon induite par des facteurs propres aux
apicultures et agricultures actuelles?
Voir
PLoS One
http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0013181
Voir
aussi le NYT
http://www.nytimes.com/2010/10/07/science/07bees.html?_r=1
Le
graphène à l'actualité du Prix Nobel de
physique
Jean-Paul Baquiast 07/10/2010

Le
hasard fait bien les choses. Nous avions signalé dans
un article du 27/09/2010
"Nouvelles considérations sur le temps",
les hypothèses révolutionnaires sur l'espace-temps,
développées par le physicien Petr Horava à
propos des propriétés du graphène. Nous
écrivions: «Les atomes de graphène sont
de très petites particules et les mouvements des électrons
qui s'y meuvent peuvent être décrits par les équations
de la mécanique quantique. Comme par ailleurs ils se
déplacent à des vitesses très inférieures
à celle de la lumière, il n'est pas nécessaire
de tenir compte des effets relativistes. Le temps n'intervient
donc pas. Si cependant l'on refroidit le graphène aux
alentours du zéro absolu, les mouvements des électrons
y accélèrent considérablement, comme les
distances parcourues, si bien qu'il faut faire appel aux théories
de la relativité, et donc au facteur temps, pour les
décrire correctement».
Il est vraisemblable que, comme nous, beaucoup de ceux qui ont
découvert les hypothèses de Petr Horava ont en
même temps découvert le graphène. Or depuis
l'attribution du prix Nobel de physique, le 5 octobre, aux chercheurs
russes André Geim et Konstantin Novoselov pour leurs
travaux sur le graphène, il ne sera plus possible d'ignorer
ce corps ni ses propriétés assez extraordinaires.
Il s'agit d'un cristal de carbone bidimensionnel ou monoplan
(formé d'une seule couche d'atomes), extrêmement
fin mais néanmoins très résistant. Il est
transparent et bon conducteur de l'électricité
et de la chaleur.
Les deux Prix Nobel avaient entrepris leurs recherches sur le
graphène à l'université de Manchester Leurs
premiers travaux ont été publiés en 2004.
Ils avaient obtenu une feuille de graphène à partir
de graphite, structure cristalline de carbone qui compose les
mines de crayons. Depuis lors, le nombre d'équipes scientifiques
travaillant sur ces résultats s'est multiplié,
ainsi que les publications.
Ce sont d'abord, au plan fondamental, les propriétés
de ce corps qui retiennent l'attention. Ses électrons
ne se comportent pas de la même façon que ceux
des autres matériaux. Leur étude, comme l'a montré
notamment Petr Horava précité, relève selon
les conditions de la mécanique quantique ou de la relativité.
Sur un plan plus général, il serait intéressant
de comprendre les processus naturels ou de laboratoire au terme
desquels est apparu un tel corps. Il dérive du carbone,
qui est lui-même un corps aux propriétés
d'une grande richesse. Mais s'agit-il, comme on le dirait en
biologie, d'un « monstre » ou relève-t-il
d'une famille de corps aux propriétés voisines.
Pour trouver des réponses à ces questions, on
pourra lire la note référencée ci-dessous
de l'Académie Royale des Sciences de Suède, ainsi
que les publications citées par elle.
Au delà de ces aspects fondamentaux, ce sont surtout
les applications du graphène qui retiennent l'attention
des chercheurs. Il devrait permettre de créer de nouveaux
matériaux et de produire des composants électroniques
innovants. Les transistors au graphène seront plus rapides
que ceux conçus à partir de silicium. D'autres
applications pourraient également concerner les écrans
tactiles ou les panneaux solaires.
Enfin, du fait de la résistance du graphène, l'industrie
devrait pouvoir produire des accessoires fins et légers
qui, entre autres, amélioreront les performances des
avions et des satellites.
Pour en savoir plus
Fiche
wikipedia (en cours de mise à jour) http://fr.wikipedia.org/wiki/Graph%C3%A8ne
Dossier
de l'Académie Royale des Sciences de Suède
http://static.nobelprize.org/nobel_prizes/physics/laureates/2010/sciback_phy_10.pdf
Communiqué
: Objets communiquants
L'école
d'ingénieurs Télécom ParisTech organise
le mardi 19 octobre à Paris des "rencontres-débats-démonstrations"
sur la révolution des
objets communicants et intelligents au service de la santé
et du
handicap (entrée libre)
Cette journée
à la croisée des disciplines réunira professionnels
de la
santé, industriels, ingénieurs, chercheurs, usagers
et pouvoirs publics.
Vous
pourrez en savoir plus sur le site internet de Télécom
ParisTech
http://www.telecom-paristech.fr/objets-communicants
ou sur
Facebook (régulièrement actualisé):
http://www.facebook.com/pages/Objets-communicants-et-intelligents-pour-la-sante-et-le-handicap/116997921687470?v=wall
Politique
spatiale américaine pour 2010 : le rapport de la Secure
World Foundation "Sustainability, International Engagement
and Stability in Space"
Jean-Paul Baquiast - 04/10/2010
Victoria
Samson, chef du bureau de Washington de la Secure World Foundation
(SWF), a dirigé un rapport consacré à la
politique spatiale des Etats-Unis, qui vient d'être publié
le 29 septembre dernier sous le titre "Sustainability,
International Engagement and Stability in Space (Durabilité,
Engagement international et Stabilité en matière
de spatial).
Peu
connue des médias, la SWF se présente officiellement
comme une fondation privée dédiée au maintien
de l'accès de tous à un espace sécurisé
et pacifique. Elle vise à soutenir tous les projets spatiaux
pouvant avoir des retombées humanitaires et protecteurs
de l'environnement. Elle coopère avec un grand nombre
d'acteurs industriels et scientifiques s'intéressant
à l'espace pour les mêmes raisons.
Il
n'est pas nécessaire de se livrer à beaucoup d'investigations
pour constater qu'en dehors de ces nobles objectifs, elle vise
aussi à maintenir un réseau d'informateurs et
de groupes de pression au service de la politique spatiale américaine.
Celle-ci cherche à protéger la "full spatial
dominance" que les Etats-Unis ont décidé
d'assurer depuis les origines dans les domaines spatiaux civils
et militaires. Ceci suppose entre autres de connaître
et, lorsque cela est possible, de contrôler de l'extérieur
ou de l'intérieur les activités des acteurs spatiaux
non américains.
Il
suffit de lire le rapport émis par le bureau de Washington
de la Fondation, référencé ci-dessous,
pour constater qu'il reprend et justifie toutes les ambitions
géostratégiques de la Maison Blanche, du DOD et
de la Nasa en matière spatiale.
En
dehors de considérations sur la gestion des débris
satellitaires en orbite basse ou géostationnaire, on
y trouve des phrases telles que (p.3) "An
international approach to cooperative space efforts, as outlined
in the NSP, also represents the United States of renewed interest
in working within international fora on space security and sustainability
issues. For example, the State Department is charged with coordinating
U.S.government efforts to Strengthen U.S. Space Leadership
in order to reassure allies of U.S.commitments to collective
self-defense; identify areas of mutual interest and benefit;
and promote U.S. commercial space regulations and encourage
interoperability with these regulations".
Sous-jacent
à ce rapport est la préoccupation de voir les
économies budgétaires que vient de décider
l'Administration Obama en réduisant notamment les crédits
de la Nasa, nuire au leadership spatial américain. Le
lecteur peut se rassurer à la lecture du rapport. Ce
rassurant leadership sera maintenu.
Pour
en savoir plus
Rapport
: http://www.secureworldfoundation.org/images/ObamaAnalysis.pdf
SWF
:
http://www.secureworldfoundation.org/
SWF:
Activités
http://www.secureworldfoundation.org/index.php?id=4&page=About_Us
Le
Human Connectome Project (suite)
Jean Paul Baquiast - 01/10/2010
Dans
un précédent article,
"The Human Connectome Project et la Connectomique",
nous avions annoncé le lancement d'un projet visant
la réalisation d'une carte complète des connexions
neuronales du système nerveux central. Elle permettra
d'envisager les multiples connexions correspondant à
une fonction mentale simple, au lieu de se focaliser sur quelques
millimètres carré de tissu cortical.
Une première étude a reposé sur la participation
de 130 sujets, chacun d'eux chargés de tâches plus
ou moins complexes, tout en étant observés par
MRI (résonnance magnétique).
On
apprend aujourd'hui que les National Institutes of Health (Etats-Unis),
en charge du projet ont financé un budget de 40 millions
de $ sur 5 ans pour scanner les cerveaux non plus de 130 mais
de 1.200 volontaires afin de construire la base de données
recherchée. Ils espèrent ainsi mieux préciser
la carte neurale du cerveau et en déduire les causes
de certaines déficiences ou maladies.
De
nouvelles techniques d'imagerie seront expérimentées.
L'objectif en sera d'obtenir des cartes à la fois structurales
et fonctionnelles du cerveau. Le grand nombre et la diversité
des sujets acceptant de servir de cobayes permettront de faire
apparaître les différences normales d'un cerveau
en bonne santé à l'autre. On pourra ensuite comparer
ces données à celles provenant de sujets affectés
d'autisme et de schizophrénie.
Parallèlement,
les chercheurs collecteront les données pour les verser
dans la base des données génétiques et
comportementales provenant des participants. Ils testeront leurs
capacités motrices, sensorielles et cognitives. Le tout
sera évidemment rendu anonyme.
La
base de données est destinée à être
proposée à tous chercheurs sur la planète
intéressés à la recherche des facteurs
génétiques et environnementaux influençant
la structuration du cerveau. Les chercheurs espèrent
pouvoir détecter les types de connectivité qui
font les différences de capacité entre individus,
par exemple le don pour les mathématiques ou l'aptitude
à une mémoire performante.
On
devine que ce projet fera naître des inquiétudes.
Ne va-t-il pas susciter des conclusions ou des applications
hâtives ? Mais si l'on veut vraiment comprendre ce qu'est
le cerveau et comment il fonctionne, de telles recherches, convenablement
encadrées au plan éthique, paraissent indispensables.
Article
de Technology Review http://www.technologyreview.com/biomedicine/26347/?p1=A2
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