BP
aurait menti.
Jean-Paul Baquiast 02/09/2010

Selon
des blogueurs québécois, BP aurait commis un mensonge
incroyable en prétendant avoir colmaté le puits
responsable du "oil spill" historique de cet été
dans le golfe du Mexique. En réalité, il y aurait
deux puits très proches l'un de l'autre et BP n'aurait
pas colmaté celui responsable de l'explosion de la plate-forme,
car il serait complètement détruit. C'est le second
puits, plus facile à colmater qui aurait été
filmé. Il résulte de cela que les fuites, bien
que moins importantes qu'initialement, se poursuivent en profondeur.
Elles continueraient à être traitées à
la Corexite, le dispersant dont la toxicité a été
dénoncée en vain.
Toujours
selon ces blogueurs, les risques d'une pollution majeure, voire
d'une rupture du sous-sol marin, sont toujours présents.
Le Gulf Stream pourrait par ailleurs être affecté
jusqu'en Europe. Barack Obama serait au courant de la situation
et n'en aurait volontairment rien dit, en cette période
pré-électorale.
Nous
n'avons pas les moyens de juger la valeur des arguments apportés
par ces articles. Le site Les Sept du Québec, dont ils
sont issus, ne parait pas d'une fiabilité à toute
épreuve. Nous pensons nécessaire cependant de
faire allusion à leurs accusations, à titre au
moins d'information. Nos lecteurs pourront peut-être mieux
que nous se faire une opinion en visitant les adresses référencés
ci-dessous ou en faisant des recherches personnelles. .
Ceci
n'a peut-être rien à voir, mais ce jour 2 septembre,
une autre plate-forme de forage vient de prendre feu dans le
golfe du Mexique, entraînant une fuite dite modérée.
Nous
suivrons évidemment l'actualité de ces questions,
s'il y avait lieu.
Pour
en savoir plus
Le site des Sept du Québec
Le
site d'Agoravox
post
scriptum au 20/09/2010
Plus de nouvelles concernant cette information. Sans doute un
hoax bien monté. Nous n'avions pas repris la rubrique
dans la lettre 93 qui vient de partir. Intéressant cependant
à étudier. AI.
Cellules-souches
embryonnaires. Nouvelles difficultés pour Barack Obama.
Quasi blocage en France. 26/08/2010
L'administration
Obama portera en appel l'injonction temporaire sur le financement
public de la recherche sur les cellules souches embryonnaires,
décrétée le 23 août par un tribunal
fédéral des États-Unis. Le
département américain de la Justice a indiquéle
24i qu'il déposerait l'appel au cours de la semaine.
Il demandera également la suspension de son application,
le temps que la cour d'appel se prononce.
Plus tôt
dans la journée, le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche,
Bill Burton, a indiqué que le président Obama
estime que le gouvernement fédéral doit continuer
à financer la recherche sur les cellules souches. Toutes
les options sont sur la table, a-t-il indiqué, y compris
l'adoption d'une nouvelle loi. Le
président a « dit très clairement qu'il
s'agissait d'une recherche importante, de nature à sauver
des vies », a fait valoir M. Burton.
Dans les
semaines suivant son investiture, en début d'année
dernière, Barack Obama avait donné le feu vert
au financement de ces études scientifiques, en rupture
avec la politique instituée pour des raisons morales
et religieuses par son prédécesseur républicain
George W. Bush.
Lundi, le
juge Royce Lamberth a conclu que la nouvelle politique dans
ce domaine allait à l'encontre de la volonté du
Congrès, qui interdit au fédéral de financer
des recherches qui entraînent la destruction d'un embryon
humain. Saisi
par des associations chrétiennes, le tribunal a rendu
un jugement sur la légalité des politiques en
attendant une autre décision de cour, qui doit de son
côté statuer sur le fond de la question.
Dans l'immédiat,
des dizaines de projets de recherche qui utilisent des cellules
souches embryonnaires humaines financées par des fonds
fédéraux pourront se poursuivre, a indiqué
le directeur des Instituts nationaux de la santé (NIH),
Francis Collins.
La
situation en France
En France, la recherche sur les embryons humains et leurs cellules
souches est interdite par les loi de bioéthique de 1994.
Cette loi est réexaminée tous les 5 ans. En 2004,
il a été décidé d'autoriser des
dérogations pour des recherches «susceptibles de
permettre des progrès thérapeutiques majeurs»
et sil nexiste pas de «méthode alternative
defficacité comparable». Des dérogations
qui se sont avérées contraignantes. Entre 2004
et 2008, 57 dérogations ont été autorisatiées.
Dans le
cadre de la révision des lois de bioéthique, le
Conseil d'Etat a rendu en mai 2009 un avis préconisant
l'autorisation de la recherche sur les cellules-souches embryonnaires
humaines, en reconnaissant qu'elles ont « un intérêt
thérapeutique, même si des alternatives prometteuses
se développent » Si le moratoire temporaire préconisé
par les normes précédentes lui paraissent «
un obstacle au plan scientifique », le Conseil d'Etat
préconise toutefois de conserver le même régime
d'autorisations, en ne permettant que la recherche sur les cellules-souches
provenant d'embryons surnuméraires lorsqu' « elles
sont susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques
majeurs ».
Découverte
d'un système d'au moins 5 planètes en orbite autour
d'une étoile 26/08/2010
Les astronomes de l'Observatoire européen austral (ESO),
au Chili, ont annoncé le 24 août avoir découvert
un système d'au moins cinq planètes - peut-être
sept - tournant en orbite autour d'une étoile semblable
au soleil.
Si l'existence des deux autres planètes était
confirmée, ce système serait semblable à
notre système solaire en termes de nombre de planètes
(sept planètes comparées aux huit planètes
du système solaire) selon le communiqué de l'ESO.
Pour Christophe Lovis, principal auteur de l'article présentant
ce résultat, rendu public lors d'un colloque international
à l'Observatoire de Haute-Provence, cette découverte
met également en évidence le fait que «
nous entrons maintenant dans une nouvelle ère de la recherche
des exoplanètes, c'est à dire l'étude de
systèmes planétaires complexes et plus seulement
celle de planètes individuelles".
Les astronomes ont utilisé le spectrographe HARPS installé
sur le télescope de 3,6 mètres de l'ESO à
La Silla au Chili pour étudier pendant six ans l 'étoile
semblable au Soleil, HD 10180, située à 127 années-lumière
de la Terre dans la constellation australe de l'Hydre mâle
(le Serpent de Mer).
Grâce aux 190 mesures individuelles d'HARPS, ils ont détecté
un infime mouvement d'avant en arrière de l'étoile
dû à l'attraction gravitationnelle complexe de
cinq planètes ou plus.
Les cinq signaux les plus forts correspondent à des planètes
de masse semblable à Neptune (entre 13 et 25 masses terrestres),
en orbite autour de l'étoile avec des périodes
allant de 6 à 600 jours. Les distances qui séparent
ces planètes de leur étoile vont de 0,06 à
1,4 fois la distance Terre-Soleil.
Une autre planète devrait être de type Saturne
(avec une masse minimum de 65 masses terrestres) tournant autour
de l'étoile en 2.200 jours. Une autre encore devrait
être la planète la moins massive jamais découverte
avec une masse d'environ 1,4 fois celle de la Terre. Elle est
très proche de son étoile, à seulement
2% de la distance Terre-Soleil. Une année sur cette planète
durerait seulement 1,8 jour terrestre.
Ce tout nouveau système planétaire découvert
autour de HD 10180 est "unique", précise l'ESO.
"Avec au moins cinq planètes de type Neptune réparties
sur une distance correspondant à l'orbite de Mars, la
région interne de ce système est plus peuplée
que celle de notre Système Solaire et on y trouve beaucoup
plus de planètes massives".
Jusqu'à présent, les astronomes connaissaient
quinze systèmes avec au moins trois planètes.
Le dernier détenteur du record (55 Cancri) contenait
cinq planètes dont deux étaient des planètes
géantes.
Pour notre part, nous devons une nouvelle fois souligner ici
la qualité exceptionnelle du travail accompli à
l'ESO. On oublie souvent en effet de mentionner l'excellence
de l'Europe dans le domaine de l'astronomie. Quant aux caractéristiques
du nouveau système, elles montrent bien l'étonnante
diversité régnant dans l'univers, y compris l'univers
proche. On se représente mal en effet comment pourrait
être la situation d'une planète gravitant autour
de son étoile à 0,06 fois la distance Terre-Soleil.
Précisons pour les non initiés que l'image publiée
par l'ESO ne correspond en rien à une photographie, qui
serait aujourd'hui totalement impossible. Il s'agit d'une reconstitution
dite d'artiste.
Communiqué
de l'ESO http://www.eso.org/public/news/eso1035/
Réseau
d'information de l'INIST
Marc
Guichard, responsable du réseau d'information de l'INIST,
Institut National de l'Information
Scientifique et Technique, rattaché au CNRS, dispose
désormais d'un site Twitter pour une information rapide
des communautés scientifiques.
http://twitter.com/marcguichard
Nouvelle
grave menace épidémique Jean-Paul Baquiast
15/08/2010
Des bactéries
très résistantes aux antibiotiques, présentes
en Inde et au Pakistan, ont fait leur apparition au Royaume-Uni.
Cette diffusion d'un gène bactérien de résistance
serait liée aux voyages et au tourisme médical.
Le potentiel de cette résistance "à
constituer un problème pour la santé publique
dans le monde est grand et une surveillance internationale coordonnée
est nécessaire", estime l'équipe
de chercheurs dirigée par le Dr Karthikeyan Kumarasamy,
de l'université de Madras (Chennai, Inde), qui publient
les résultats de leur enquête dans un article mis
en ligne mercredi 11 août sur The Lancet (voir lien ci-dessous)
Les phénomènes
de résistances croissantes aux antibiotiques conventionnels
affectaient jusqu'ici surtout les bactéries de type Gram
positif. C'était le cas des staphylocoques dorés
résistants à la méticilline et les entérocoques
résistants à la vancomycine. On sait ainsi qu'un
ou plusieurs staphylocoques multi-résistants ont été
identifiés et provoquent des infections profondément
délabrantes, sans qu'il soit aisé de les éliminer.
Cependant, de plus en plus de bactéries du type Gram
négatif sont aujourd'hui concernées par le phénomène.
Or il y a moins de nouveaux antibiotiques ou d'antibiotiques
en développement actifs contre les bactéries Gram
négatif, et les programmes de médicaments paraissent
insuffisants pour fournir une couverture thérapeutique
dans les dix à vingt ans, constatent les auteurs de l'article
du Lancet.
C'est le cas pour la famille des entérobactéries,
parmi lesquelles les plus connues sont Escherichia coli (colibacille),
responsable entre autres d'infections urinaires ou génitales,
et Klebsiella pneumoniae pouvant générer des détresses
respiratoires graves. Ces deux bactéries figurent parmi
les causes les plus importantes d'infections nosocomiales ou
dans la population générale.
En 2009, des chercheurs avaient pour la première fois
identifié un gène conférant une résistance
sur des klebsielles et des Escherichia coli sur un patient suédois
qui avait été hospitalisé en Inde. Ce gène
code pour une enzyme appelée "New Delhi métallo-bêta-lactamase
1" (NMD-1). L'enzyme inactive certains antibiotiques
et en particulier la famille des carbapénèmes,
qui sont à ce jour les antibiotiques de dernier recours
pour les entérobactéries multirésistantes.
Karthikeyan Kumarasamy et ses collègues ont enquêté
sur la prévalence de ce gène dans des prélèvements
bactériens effectués dans plusieurs pays. NMD-1
a été retrouvé dans plusieurs sites en
Inde, ainsi qu'au Pakistan et au Royaume-Uni. Il était
présent principalement dans des klebsielles et des Escherichia
coli très résistantes à tous les antibiotiques
- sauf deux utilisés dans des circonstances exceptionnelles,
la tigécycline et la colistine. Les klebsielles isolées
à Haryana, dans le nord de l'Inde, présentent
des aptitudes à provoquer des flambées épidémiques.
L'aggravation prévisible du problème posé
par les résistances bactériennes induites par
la NDM-1 est un scénario "très préoccupant",
indiquent les auteurs, qui se disent encore plus inquiets du
fait que la plupart des isolats indiens "provenaient d'infections
extra-hospitalières", ce qui pourrait signifier
que le gène responsable est répandu dans l'environnement.
Certes, les précautions utilisées contre de telles
infections: lavage de mains, éviter légumes frais
et glaces, etc., restent et sont plus que jamais
nécessaire, mais dans des pays à forte densité
humaine elles sont difficiles à appliquer.
Le tourisme médical est par ailleurs à incriminer,
concernant la contamination sous forme de maladies nosocomiales.
Les liens historiques entre l'Inde et le Royaume-Uni expliquent
que ce dernier soit le premier pays occidental où soient
retrouvées de manière importante des bactéries
productrices de NMD-1. Ce d'autant que que de plus en plus de
patients européens viennent subir des interventions chirurgicales
ou des implantations dentaires en Inde ou au Pakistan. "Il
est perturbant, dans ce contexte, de lire dans la presse populaire
des articles conseillant aux patients de se rendre en Inde pour
faire faire des économies au service de santé
britannique, écrivent les chercheurs. Comme le montrent
nos données, une telle proposition pourrait coûter
à la collectivité bien plus que les économies
réalisées à court terme."
Face à ce nouveau risque, la mise en place de systèmes
de veille sanitaire mondialisés devient essentielle.
Mais cela nécessite des infrastructures difficiles à
monter dans les pays émergent. Et cest là
que lOMS devrait jouer son rôle de gouvernance mondiale
de la santé. Or l'Inde, soucieuse de protéger
son tourisme médical, vient officiellement de protester.
Elle se plaint d'être stigmatisée, ne fut-ce que
par le nom donné au nouveau gène, New Dheli. La
crise issue des suspicions de conflits dintérêts
dans le cadre de la grippe H1N1 risquent de ne pas faciliter
laction de lagence des Nations Unies.
Question
aux généticiens
Au
plan biologique, il nous semble que des précisions devraient
être données par les chercheurs. Les bactéries
résistantes, à notre connaissance, n'apparaissent
pas selon les processus de la sélection darwinienne,
selon laquelle lorsqu'un nouvelle individu acquiert par mutation
un gène favorable à sa survie (un gène
résistant aux antibiotiques en l'espèce), il supplante
très rapidement ceux qui n'ont pas bénéficié
de telles mutations.
En l'espèce, il semble que le gène NDM-1 se déplace
au sein des populations de bactéries, en les envahissant
comme pourrait le faire un virus et en leur conférant
ainsi l'immunité. Ceci rappelle pour le non-spécialiste
qu'est l'auteur de la présente brève - le mécanisme
des gènes dits sauteurs et des pools de gènes
qui avaient été à l'origine de la diversification
des premières bactéries et archéa il y
a 4 milliards d'années. Nous aimerions qu'un de nos lecteurs
nous aide à préciser ce point.
Pour
en savoir plus
Article de
The Lancet
http://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099%2810%2970143-2/fulltext
Post
sciptum au 23/09/2010
Un de nos
abonnés, L.Perrot, a eu l'obligeance de répondre
à notre question. Nous le remercions:
"La résistance exprimée
par les bactéries NDM-1 est échangée et
acquise par transfert de Plasmide de résistance.
Deux éléments sont particulièrement importants
à souligner, qui expliquent l'importance de la résistance
plasmidique:
1- Elle est liée à la synthèse de protéïnes
supplémentaires et non à une modification des
constituants normaux de la bactérie. Les bactéries
porteuses sont donc normales alors que les bactéries
résistantes par mutation sont souvent fragilisées.
Et les bactéries porteuses de plasmides ne sont pas ou
peu contre-sélectionnées en l'absence d'antibiotique.
2- De nombreux plasmides de résistance sont conjugatifs
ou mobilisables, ils peuvent être transmis par transduction
(par l'intermédiaire d'un bactériophage, virus
de bactérie) et transformation (pénétration
dans une bactérie réceptrice d'ADN libre. Ils
peuvent donc être transférés sur un mode
horizontal qui est à l'origine d'une dissémination
très importante au sein des populations bactériennes
ce qui fait qualifier la résistance plasmidique de contagieuse
ou infectieuse (comme vous le faisiez justement remarquer)
pour plus d'informations : http://www.bacteriologie.net/generale/resistanceantibiotiques.html
Premiers
outils lithiques. Les systèmes anthropotechiques (ou
anthropotechnologiques) prennent un coup de vieux Jean-Paul
Baquiast, 15/08/2010
Ceux
qui ont lu, espérons le en grand nombre et attentivement,
le livre de Jean-Paul Baquiast, « Le paradoxe du
Sapiens » connaissent le concept de système
anthropotechnique ou anthropotechnologique. L'auteur désigne
ainsi les nouvelles entités évolutionnaires qui
se sont répandues sur la Terre dès lors que, suite
à un hasard de l'évolution, des primates se sont
associés durablement à des éléments
du monde matériel (nommés plus tard outils) au
sein de groupes transformés par l'usage desdits outils.
Il est intéressant au point de vue historique de dater
l'apparition de tels systèmes. Les préhistoriens
considéraient jusqu'à présent que les australopithèques
étaient sans doute les premiers hominiens à avoir
utilisé autrement qu'épisodiquement des outils
de pierre ou lithiques.
Encore ne
l'auraient-ils fait, pensaient-ils, que relativement récemment
au regard de leur apparition dans la chronologie de l'évolution.
Des outils de pierre avaient en effet été trouvés
en Ethiopie, sur les sites de Gona et Bouri. Ils remonteraient
à - 2,6 millions d'années et ont été
attribués à des australopithecus afarensis, considérés
comme les seuls hominiens présents à cette époque
dans cette partie de l'Afrique.
Or le paléoanthropologue
Zerenasay Alemseged, de l'académie californienne des
sciences, a trouvé dans la même région,
en 2009, sur le site voisin de Dikika, des morceaux de fossiles
d'ongulés présentant des signes de dépeçage
et fracturation par des outils de pierre. Ils viennent d'être
identifiés comme tels et datés de 3,4 millions
d'années par Shannon McPherron de l'Institut Max Planck
d'anthropologie évolutionniste de Leipzig, comme le précise
un article que l'équipe vient de publier dans Nature.
« Cette
découverte avance considérablement le moment à
partir duquel nos ancêtres ont changé complètement
les règles du jeu », a déclaré
le Dr Alemseged dans un communiqué.
« Lutilisation doutils a énormément
modifié leur interaction avec la nature, en leur permettant
de manger de nouveaux types de nourriture et dexploiter
de nouveaux territoires », ajoute-t-il,
précisant quil va falloir revoir nos connaissances
sur lévolution humaine. Lusage doutils
en pierre, notamment pour la consommation de viande, remonteraient
donc à environ 800 000 ans plus loin dans le passé.
Ce type
de comportement peut donc être maintenant attribué
aux Australopithecus afarensis comme l'enfant Selam découvert
en 2000 par la même équipe du Dr Alemseged à
quelque 200 mètres des deux os fossiles portant des traces
doutils coupants. Il s'agit d'australopithèques
plus anciens que l'A.sediba découvert en 2010 et considéré
comme un des précurseurs des hominiens plus modernes.
Selam, australopithèque morte à lâge
de 3 ans environ, aurait donc vécu quelque 200 000 ans
avant la célèbre Lucy dont le squelette avait
été trouvé en 1974. Sil est clair
que les australopithèques de DikiK utilisaient des pierres
coupantes pour détacher la chair des os, les chercheurs
nont pas pu déterminer sils fabriquaient
eux-mêmes ces outils ou sils ramassaient ailleurs
des pierres ayant les propriétés requises.
« Lun de nos objectifs
est de retourner sur place et de voir si nous trouvons les emplacements
de ces pierres », précise M. McPherron.
Mais, souligne le Dr Alemseged, le seul fait dutiliser
de tels outils permettant à nos ancêtres de consommer
la viande de grosses carcasses « leur
a ouvert la compétition risquée avec dautres
carnivores », les poussant à sengager
dans un travail déquipe. « Nous
avons maintenant une meilleure compréhension des forces
de sélection qui ont façonné les premières
phases de lhistoire humaine » .
Pour ce qui nous concerne, nous pourrions ajouter que nous avons
ainsi une meilleure compréhension des mécanismes
ayant permis l'émergence des systèmes anthropotechniques
qui sont en train aujourd'hui de provoquer une nouvelle grande
extinction des espèces terrestres ?
Pour en savoir plus
Article de
Nature http://www.nature.com/nature/journal/v466/n7308/full/nature09248.html
McPherron
Home page http://www.eva.mpg.de/evolution/staff/mcpherron/index.htm
Australopithecus
Selam http://en.wikipedia.org/wiki/Selam_%28Australopithecus%29
Australopithecus
Sediba http://fr.wikipedia.org/wiki/Australopithecus_sediba
Créer
une force européenne d'urgence pour la Russie
Jean-Paul Baquiast, 10/08/2010
Le
secrétaire d'Etat aux affaires européennes Pierre
Lellouche vient de reprendre cette idée dans le Figaro
du 9 Août. Devant l'ampleur grandissante du désastre
en cours, cette proposition sera peut être prise en considération,
par les Européens d'une part, par les Russes d'autre
part.
Mais
il ne faut pas se faire d'illusion, ce ne seront pas quelques
bombardiers d'eau et quelques dizaines d'hommes qui résoudront
le problème. Surtout si s'ajoute aux incendies la dispersion
de matières radioactives. Il faudrait en fait que la
Russie accepte la mise en place d'un véritable comité
de guerre intergouvernemental russo-européen étudiant
la façon dont les forces nécessaires pourraient
être mobilisées. Ce serait dur pour la propagande
de Vladimir Poutine (ici aux commandes d'un bombardier d'eau
BE 200), mais tout laisse craindre que laissée seule
la Russie ne s'effondre politiquement et socialement, vu l'ampleur
des conséquences sanitaires et économiques du
désastre.
L'approche
ne devrait d'ailleurs pas être limitée aux seuls
risques courus par les Russes. Les incendies récents
en Grèce ou dans d'autres pays méditerranéens
ont déjà donné l'occasion de réfléchir
à la mise en place d'une telle force européenne
d'intervention. Le projet avait aussi été évoqué
concernant Haïti, sans suites évidemment. Certes,
pour le moment encore, les services publics des pays européens
ne sont pas dans l'état de déliquescence de leurs
homologues russes (voir à cet égard l'article
sévère du WSWS américain) mais les économies
imposées aux administrations par le FMI et les marchés
financiers ne présagent rien de bon. La France elle-même
voit constamment ses moyens de sécurité se réduire
sous la pression de la privatisation galopante. Par ailleurs
bien d'autres risques qui ne se limiteront pas aux frontières
d'un seul Etat sont à prévoir, en terme notamment
d'inondations, d'épidémies et peut-être
de tremblements de terre.
Nous
avons ici souvent regretté que le concept de défense
européenne soit progressivement perdu de vue par les
gouvernements européens, principalement pour ne pas paraître
prendre de l'autonomie par rapport aux Etats-Unis et à
l'Otan, censés assurer la défense de l'Europe.
Dans l'immédiat l'idée que l'Europe, dans le cadre
d'un accord stratégique avec la Russie, reprenne ce concept
en vue de créer une force d'urgence dotée des
effectifs et des moyens suffisants pour lutter contre les grands
risques serait une bonne façon de rouvrir ce dossier.
Les Hollandais ont quitté l'Afghanistan où ils
estiment à juste titre n'avoir plus rien à faire.
Qu'attendent les autres pays européens pour faire de
même et affecter des moyens au moins égaux à
la sécurité commune. Si la France pour sa part
s'en tient aux propos de Pierre Lellouche et ne fait rien de
plus, elle manquera une bonne occasion de relancer la construction
européenne sur des bases indiscutables.
Précisons
que la force d'urgence européenne ne devrait pas être
seule en charge. Elle devrait être articulée avec
des moyens nationaux renforcés et normalisés afin
de pouvoir coopérer. Ce serait une bonne façon
de faire l'inventaire des ressources dont disposent chacun des
pays, avant de découvrir, comme le font les Russes actuellement,
l'ampleur des insuffisances.
http://www.wsws.org/articles/2010/aug2010/smok-a10.shtml
Le
colza transgénique américain prend la clé
de champs
Christophe Jacquemin - 07/08/2010
Les
plants de colza transgénique prennent la clé des
champs pour se propager hors des zones cultivées.
86% des plants de colza collectés entre le 4 juin et
le 23 juillet dernier au bord des routes du Dakota du nord se
sont révélés être porteur d'au moins
un gène conférant une capacité de résistance
à un herbicide total : c'est ce que révèle
une étude menée par une équipe scientifique
dirigée par Cynthia Sagers (université de l'Arkansas)
présentée le 6 août dernier (information
notamment relayée par le site de la revue "Nature").
L'équipe a parcouru 5400 kilomètres de routes,
avec un arrêt tous les 8 kilomètres pour examiner
une bande de 50 mètres carrés sur les bas-côtés
et compter les plans de colza.
Deux de ces plants revenus à "l'état sauvage"
portaient chacun deux gènes de protection contre le glyfosate
(herbicide que l'on trouve dans le Roundup commercialisé
par Monsento) mais aussi contre le glufosinate, herbicide produit
notamment par Bayer. Or un tel colza "double résistance"
n'existe pas dans le commerce. Cela signifie que des croisements
dans la nature ont "inventé" un nouvel OGM.
Ces
découvertes (qui ne surprendront pas les spécialistes)
ne sont vraiment pas une bonne nouvelle. Le colza conventionnel
disperse facilement ses graines et a tendance à faire
des repousses, ce qui est un inconvénient pour la rotation
des cultures... Or la forme transgénique du colza aurait
encore plus de latitude pour coloniser d'autres territoires,
surtout là où le glyfosate et le glufosinate tuent
les plantes concurrentes.
Mais
il y a encore plus grave : le colza peut s'hybrider naturellement
avec une dizaine de mauvaises herbes présentes sur le
sol américain. Il paraît inévitable que
ces croisements confèrent à ces "indésirables"
une protection contre les herbicides.
Rappelons que l'on compte deux millions d'hectares de colza
transgénique cultivés aux Etats-Unis.
Notons que tout le monde sur cette planète n'est pas
forcément idiot : ces considérations avaient conduit
la Commission du génie biomoléculaire à
donner en 2003 un avis défavorable à la culture
de colza transgénique en France.
Pour
en savoir plus
Site de Cindy
Sagers (université de l'Arkansas) : http://comp.uark.edu/~csagers/research/genetic.html
Voir aussi
le site de Nature : http://www.nature.com/news/2010/100806/full/news.2010.393.html
Geoengineering:
la grande tromperie
Jean-Paul Baquiast 06/08/2010
NDLR
au 25/08/2010: Nous avons repris cette brève en la complétant
dans un éditorial référencé http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2010/109/edito.htm

De
plus en plus de spécialistes du climat et des sciences
de l'atmosphère dénoncent l'escroquerie intellectuelle
à laquelle se livrent les groupes de pression militant
pour des interventions lourdes susceptibles de ralentir le réchauffement
du climat. Il s'agit de ce que l'on nomme la géoingénierie.
Assez curieusement ceux qui militent en faveur de ces interventions
appartiennent aux mêmes organismes et clubs qui nient
le réchauffement, qu'il soit d'origine humaine ou dû
à des causes naturelles, telles que les variations périodiques
dans l'activité du soleil. Mais l'occasion d'obtenir
de fructueux contrats est trop belle pour être négligée.
Un des projets de géoingénierie les plus en vogue
consisterait à injecter du dioxyde de soufre ou anhydride
sulfureux SO2 dans la stratosphère. Les défenseurs
de cette idée indiquent que le coût en serait infime
par rapport à celui que représentent les investissements
destinés à réduire les émissions
de CO2. De plus, celles-ci, en cas de succès, pourraient
reprendre comme avant, pour le plus grand profit des industries
de l'énergie fossile.
Un minimum d'esprit critique montre qu'un tel projet serait
en fait véritablement criminel, car il ferait courir
à la Terre des dangers imparables. D'une part, on ne
sait pas exactement quelles seraient les retombées, immédiatement
ou à terme, d'une telle injection. Le SO2 n'est pas un
gaz inoffensif. Par ailleurs et surtout, dans la mesure où,
en cas de succès même temporaire, les émissions
de CO2 reprendraient de plus belle, l'humanité serait
ensuite condamnée à poursuivre les injections
de SO2 indéfiniment, puisque les arrêter ferait
immédiatement remonter les taux de CO2 bien au delà
des normes considérées comme ne devant pas être
dépassées.
Plus généralement, il serait scandaleux qu'un
groupe de financiers ou d'industriels prennent la décision
de leur propre chef de modifier l'atmosphère terrestre,
qu'il s'agisse de faire appel au SO2 ou de n'importe quelle
autre des techniques proposées par eux. Il en serait
de même si la décision était prise par un
petit nombre d'Etats. Or il se trouve que la Russie étudie
cette perspective très sérieusement. Elle pourrait
prendre prétexte des incendies actuels, dévastant
ses provinces occidentales, pour procéder à des
essais de grande ampleur. Un conseiller du Premier ministre
Poutine, un certain Yuri Israël, a déjà obtenu
l'autorisation de procéder à un épandage
d'aérosol à partir d'un hélicoptère.
Aux Etats-Unis, Bill Gates et Richard Branson soutiennent des
projets analogues. Bill Gates, à travers sa fondation,
finance une firme nommée Intellectual Ventures qui propose
le procedédit Stratoshield. Quant à Branson, il
anime plusieurs projets « commerciaux »
destinés à « combattre le réchauffement »
à travers notamment le site « Carbon War room ».
D'avance ils y récusent les protestations prévisibles
des environnementalistes et des authentiques scientifiques du
climat. Le discours y est extrêmement pernicieux. Sous
prétexte d'engager la guerre contre les industries des
énergies fossiles, le site propose des solutions « market
driven » dont ils visent à détenir
les capitaux. Or celles-ci ne pourraient être envisagées
sans des études et des débats sérieux impliquant
notamment les grandes institutions internationales.
Peut-être
sera-ce en faveur de tels projets que les milliardaires américains
qui viennent de décider d'affecter à des fondations
la moitié de leurs fortunes, consacreront-ils leurs économies.
Charité bien ordonnée commence par soi-même.
Notre photo: incendies sur Moscou vus par le satellite Envisat
http://www.esa.int/esaCP/SEMSE82O9CG_France_0.html
Intellectual Ventures http://www.intellectualventures.com/Home.aspx
Carbon War Room website http://www.carbonwarroom.com/
Mission
Planck de l'ESA. Premier succès
Jean-Paul Baquiast 04/08/2010
La
mission Planck de lESA vient de livrer sa première
image de lensemble du ciel. Elle apporter un nouvel éclairage
sur la façon dont les étoiles et les galaxies
se sont formées. Elle fournit aussi de nouveaux indices
sur la façon dont, selon les hypothèses actuelles,
lUnivers lui-même se serait créé après
le Big Bang.
Pour
interpréter le cliché ci-dessous, on se référera
au site de l'ESA
http://www.esa.int/esaCP/SEMD4JRZ5BG_France_0.html

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