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Editorial
L'"oil
spill" dans le golfe du Mexique. John Perkins.
Actualité d'un imprécateur
par
Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin
13/06/2010
|
Nommons
« imprécateur », selon
le sens donné par René-Victor Pilhes dans
son roman de 1974, celui qui propose des interprétations
du monde refusées par le pouvoir dominant. Pour celui
capable d'entendre l'imprécateur, le discours officiel
devient insupportable. Nous avons besoin d'imprécateurs
pour porter sur le monde un regard différent de celui
que nous impose ce discours officiel, afin de trouver révoltant
ce que les grands intérêts dominants veulent
nous faire considérer comme normal.
L'accident
de la pollution dans le golfe du Mexique (oil spill), nous
rappelle le caractère inadmissible de la surexploitation
des réserves de combustibles fossiles par les industries
pétrolières soutenues par leurs gouvernements.
Sous prétexte que des milliards d'individus utilisent
du pétrole et qu'il serait trop coûteux de
changer de mode de vie, les lobbies politico-industriel
du gaz et du pétrole vont continuer, apparemment
sans fin, à détruire des milieux naturels
et des sociétés traditionnelles. Ceci non
seulement dans les pays pauvres qui sont encore sans voix
politiques, mais au coeur même de la puissance dite
encore occidentale.
Or l'indignation
justifiée qui commence à se répandre
aux Etats-Unis permet de mieux connaître un imprécateur
qui a donné quelques clefs pour comprendre les raisons
de ce scandale accepté, mais dont les médias
officiels ont systématiquement ignorés l'existence,
notamment en Europe. Parmi les lecteurs de cet éditorial,
nous serions curieux de recenser ceux qui connaissaient
ne fut-ce que son nom. Il s'agit de John Perkins.
John
Perkins (photo) est, en effet, par l'étendue de son
expérience et l'audience qu'il commence à
recevoir dans les milieux dits alternatifs, celui qui présente
à nos yeux le plus grand intérêt. Ancien
consultant au service d'une firme internationale spécialement
conçue pour déstabiliser les gouvernements
dont les pays disposent de ressources convoitées
par ce qu'il nomme la corporatocratie américaine,
il a été, dit-il, pris de remords dans les
années 1980 et a fondé divers organismes à
but non lucratif visant à défendre la survie
des populations et des Etats en butte aux offensives des
pays riches.
Il gère
cette reconversion, il est vrai, à l'américaine,
avec l'utilisation la plus large possible des techniques
de communication modernes. Les bonnes âmes lui reprochent
son arrivisme. Reste que, au delà de la promotion
de sa personne, les arguments qu'il présente pour
justifier son offensive contre la corporatocratie américaine
demeurent imparables, aux yeux de ceux qui veulent bien
les examiner de façon impartiale. Il faut évidemment
lire, en français, ses deux principaux ouvrages,
Les confessions d'un assassin financier 2004 et L'histoire
secrète de l'empire américain, 2008. Même
les plus atlantistes des lecteurs auront du mal à
en contester la justesse. On peut aussi s'informer utilement
à partir de différents sites consacrés
à l'auteur.
Pour
notre part, nous n'étions pas à convaincre,
étant déjà abondamment convertis non
pas à l'anti-américanisme primaire, mais au
regard critique voire offensif qu'il faut selon porter sur
l'empire américain et à ceux qui s'enfoncent
dans des impasses stratégiques en le suivant aveuglément.
On verra dans l'article publié dans ce même
numéro « Le monde à l'heure des
corporatocraties anthropotechniques » que nous
reprenons le concept de corporatocratie, mais en le prolongeant
par celui qui nous est propre, celui d'anthropotechnique.
On obtient un résultat à l'énoncé
difficilement prononçable, voire incompréhensible
sans explications (corporatocratie anthropotechnique) mais
dont la pertinence, nous en mettrions notre main au feu,
est très grande. Inutile de préciser que pour
nous, dans cette optique, la dénonciation des corporatocraties
ne doit pas se limiter à l'Amérique ou l'Europe.
Les corporatocraties chinoises émergentes, par exemple,
ne sont pas plus rassurantes.
Pour
approfondir les idées de John Perkins sur le web,
nous conseillons les sites suivants, parmi de nombreux autres:
* Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Perkins
* Site personnel http://www.johnperkins.org/
* Interviews http://www.legrandsoir.info/article2816.html
et aussi
http://socio13.wordpress.com/2010/05/26/john-perkins-assassin-economique-a-la-solde-sicaire-economique-se-confesse/
* Ceux qui ont un peu de temps pourront regarder une vidéo
sur dailymotion, tant du moins qu'elle restera en ligne
http://www.dailymotion.com/video/xa636d_john-perkins-confessions-d-un-corru_news