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Biblionet
Jean-Louis
Harouel. La Grande Falsification. L'art contemporain
Ed. Jean-Cirylle Godefroy 2009
Présentation et commentaires par Jean-Paul Baquiast
- 20/07/2009
Jean-Louis
Harouel est professeur de droit, historien des idées
économiques et des institutions. Il s'intéresse
également à la sociologie de la culture
et de la contre-culture.
On trouve la liste de ses nombreux ouvrages sur Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Harouel
|
Pour
en savoir plus
Sur un thème voisin, celui de l'art numérique
ou computationnel, on lira deux articles précédemment
publiés sur ce site:
* A propos du peintre Caillaud
http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2003/avr/caillaud.html
* Nouvelle: Sous les eaux dormantes
http://www.automatesintelligents.com/art/2002/juil/nouvelle.html
* Voir aussi dans ce numéro, notre dossier "Sur
la création artistique"
Jean-Louis Harouel, dans «La Grande Falsification»
se livre à une critique décapante de ce que
l'on nomme généralement l'art contemporain.
L'ouvrage a rencontré un grand succès de librairie.
La plupart des commentaires qu'il a suscités ont
été laudateurs, bien que certains, comme on
devait s'y attendre, y aient vu une approche « réactionnaire
» et «dépassée» de l'art
et des artistes.
Notre
revue s'intéresse depuis sa création
à la production artistique et à la façon
dont elle contribue à la construction des sociétés
humaines. De nombreuses raisons expliquent cet intérêt.
Evoquons quelques unes de celles-ci, avant d'aborder
l'ouvrage proprement dit.
La
création artistique en tant qu'objet de recherches
scientifiques
-
La création artistique s'exprime comme nul n'en ignore
par un langage complexe inter-individuel, faisant appel à
des symboles plus ou moins codifiés ou codifiables,
à des émetteurs et à des récepteurs.
Comme tout langage, elle doit être étudiée
sous l'angle évolutionnaire : quels besoins ont suscité
son apparition et sa persistance, tant dans le lointain passé
anthropologique que de nos jours ? Comment évoluent
les symboles qu'elle génère, dans le cadre de
l'inévitable compétition darwinienne au sein
de laquelle ils s'affrontent (On évoquera à
cet égard les apports de la mémétique
ou science de l'étude des contenus langagiers considérés
comme des entités réplicantes) ? Que sont les
interactions et influences réciproques s'établissant
entre les contenus sémantiques et les supports ou canaux
de communication par lesquels se matérialisent et s'échangent
les produits de la création ? Comment les créations
dites artistiques, considérées comme participant
à un univers « culturel » sélectif,
influencent-elles la reproduction biologique des individus
interagissant avec elles (nous faisons allusions ici à
la nouvelle théorie de l'ontophylogenèse(1)
mettant l'accent sur les processus épigénétiques
de sélection des lignées biologiques).
-
En nous plaçant du point de vue des émetteurs
(c'est-à-dire des créateurs) puis de celui des
récepteurs (ceux qui reçoivent l'œuvre
et l'apprécient, au point parfois de consentir des
sacrifices pour se l'approprier), des questions plus précises
se posent. Les plus importantes concernent les bases neurales
mobilisées, au sein notamment des cortex sensoriels
et moteurs, soit par la création de l'œuvre, soit
par son imitation. Les progrès récents de l'imagerie
fonctionnelle cérébrale permettent de mieux
comprendre comment les cerveaux des individus concernés
se trouvent impliqués dans les activités correspondantes.
On évoquera aussi le rôle des neurones-miroirs
récemment mis en évidence dans la reproduction
des comportements observés(2)
Comme l'a montré Jean-Pierre Changeux, ce ne sont pas
seulement les cerveaux mais les corps entiers qui se trouvent
engagés dans la création et la «consommation»
artistique(3). Les neurosciences
présentent à cet égard l'intérêt
de faire apparaître chez diverses espèces animales
observables par elles les précurseurs d'activités
que l'on qualifierait d'artistique par anthropomorphisme,
mais qui se révèlent en fait fondamentales dans
la construction de la plupart des comportements vitaux. On
rapprochera de ce point de vue, par ailleurs, les activités
de création artistique de toutes celles relevant plus
généralement de l'heuristique, à commencer
par celles intéressant la création scientifique
empirique ou systématique.
-
Toujours en nous plaçant du point de vue tant des émetteurs
que des récepteurs, on ne pourra éviter de revenir
sur un sujet étudié depuis longtemps par la
psychologie, la psychanalyse et la psychiatrie : le rôle
de ce qui est nommé trop rapidement l'inconscient
dans la production des contenus imaginaires, leur transcription
sous forme d'images pour ce qui concerne les «créateurs»
ou artistes et leur utilisation comme révélateurs
de leur propre inconscient par les « consommateurs »
ou amateurs d'art. Les travaux contemporains sur la
conscience montrent que celle-ci, pouvant être définie
comme la « rapportabilité » d'une
information et d'une image au sein de l'espace
de travail conscient, ne couvre qu'un très faible
champ des données sélectionnées et mémorisées
par le cerveau tout au long de la vie, lesquelles constituent
le tissu sensoriel et affectif sur lequel s'appuie l'émotion
dite artistique. Ceci veut dire qu'il existe une immense
variété de ressorts cérébraux
et corporels susceptibles d'être mobilisés
par l'activité artistique. La création
artistique, quelle qu'en soit l'époque,
ne peut donc être considérée comme ayant
épuisé cette variété. Elle devrait
se complexifier tous les jours au contraire du fait de la
mondialisation des échanges et de la technicisation
des activités productives.
-
Vue sous l'angle socio-politique, la création
artistique a toujours mérité et mérite
plus que jamais d'être étudiée
au regard de la façon dont elle est utilisée
par des classes ou catégories sociales dominantes
pour assurer leur contrôle sur les populations plus
naïves. Depuis le rôle qu'elle a joué
dès l'apparition de l'art dans les sociétés
paléolithiques jusqu'à nos jours, elle
a été réservée ou principalement
utilisée par des minorités activistes ayant
pour objectif, implicitement ou délibérément,
de créer des dynamiques consensuelles au profit de
la conquête par elles d'un pouvoir sociétal.
Pour cela, l'appel aux croyances religieuses et politiques,
comme à d'autres motivations (y compris celles
intéressant le domaine de la sexualité) a
été largement – et souvent spontanément
- exploité. Il est intéressant de voir comment
ces motivations se maintiennent dans les sociétés
contemporaines, et au profit de qui. La marchandisation
des activités, la mondialisation supposée
des cultures, la numérisation croissante des supports
modifient-elles les enjeux de pouvoir liés à
la création artistique ?
Jean-Louis
Harouel n'aborde pas directement toutes ces questions
ou ne les traite pas en profondeur, mais son livre présente
le grand intérêt de les évoquer, directement
ou indirectement. C'est la raison pour laquelle nous
en recommandons la lecture. Il s'agit d'une
approche accessible à tous permettant de s'initier
aux problèmes plus complexes résumés
ci-dessus.
Défense
et illustration de l'art figuratif.
Le
livre lui-même est bien documenté en matière
d'histoire de ce que l'auteur nomme le prétendu
art contemporain. Il montre comment l'art figuratif
traditionnel s'est trouvé en quelques décennies,
à partir du début du 20e siècle, non
seulement ridiculisé mais tari par l'explosion
des écoles, des tendances, des artistes dont le seul
apport consistait en discours terroristes sur ce que devait
être l'art moderne. Rappelons que l'on
désigne généralement par « art
contemporain » une forme de création, dans
le domaine essentiellement des arts plastiques, qui répudie
systématiquement l'art dit figuratif et l'utilisation
des techniques, traditionnelles ou renouvelées par
la technique, jusque là utilisées par les
artistes figuratifs, qu'ils soient peintres, sculpteurs
et artistes dits à tort secondaires, tels que les
mosaïstes.
On
pourrait discuter longuement sur le contenu de ce qu'il
faut mettre sous ces deux termes, art contemporain et art
figuratif. Pour Jean-Louis Harouel, et nous le suivrons
en cela, l'artiste figuratif propose une traduction,
nécessairement subjective, de ce que le monde donne
à voir aux sens, ceux de la vue et accessoirement
du toucher. L'artiste créateur ne prétend
pas en général recopier la nature. Ceci serait
d'ailleurs impossible quand on sait que les objets
n'émettent que des radiations électromagnétiques
reconstruites par les cerveaux individuels sous la forme
de concepts et langages symboliques ayant varié au
cours des âges. Le créateur prétend
par contre offrir à ceux qui se trouveraient en harmonie
avec lui des représentations du monde qui leur soient
lisibles et à propos desquelles pourraient se construire
des thèmes communs de connaissance et de sensibilité.
L'art
abstrait, que dénonce avec sans doute trop de vigueur
Jean-Louis Harouel, répudie en général
l'ambition de proposer des visions « optiques
» du monde. Il se consacre à jouer avec les
formes et les couleurs, en espérant susciter de nouvelles
combinaisons, créatrices de nouvelles sensibilités.
Ceci n'est pas a priori condamnable. Le cerveau, comme
nous l'avons indiqué, constitue une machine
très efficace dans ce que l'on nomme la reconnaissance
des formes. S'efforcer de le stimuler en vue de l'amener
à créer puis à reconnaître de
nouvelles constructions impliquant le fonctionnement des
sens n'est pas inutile. Mais on n'oubliera pas
que les bases neurales correspondantes ne s'activent
pas par le seul jeu d'une prétendue conscience
volontaire, en ce cas celle de l'artiste non figuratif.
Elles ne répondent qu'à des stimuli
ayant fait l'objet de mémorisation à
la suite d'expériences ayant fortement influencé
les sujets concernés. Or dans le domaine du non-figuratif,
chez le sujet sain (non pathologique et non drogué)
ces expériences sont rares. D'où découle
la grande pauvreté de tous les contenus non figuratifs
produits jusqu'à présent, s'opposant
à l'immense répertoire possible des
contenus figuratifs liés soit à l'expérience
concrète des sujets soit à leur vie onirique.
Jean-Louis
Harouel, au demeurant, ne refuse pas tout intérêt
à certains œuvres non figuratives. Ce contre quoi
il s'élève avec une vigueur que nous ne pouvons
que partager est la prétention des soi-disant artistes
contemporains à présenter, sous le nom d'abstrait,
du « n'importe quoi » à l'admiration des
foules et au financement des commanditaires. On peut être
amusé par l'urinoir de Marcel Duchamp ou par les boites
de conserves emplies d'excréments de tel autre «créateur
inspiré», mais en aucun cas on ne pourra y voir
de véritables manifestes de culture ou de contre-culture,
d'autant plus que loin de répudier la société
de consommation et de marchandisation, ces œuvres visent
au contraire à les promouvoir et y enfermer le spectateur.
Un
point important, concernant toutes les formes de création
artistique, mais particulièrement sensible en matière
d'art figuratif, concerne la différence à
faire entre l'artiste qui crée "vraiment",
sous l'influence d'un mécanisme encore mal défini
appelé l'"inspiration", et celui qui se
borne à reprendre à se façon des thèmes
et visions déjà explorés. Nous y avons
fait allusion dans les deux articles sur l'art numérique
cités en exergue de cette recension. Nous ne traiterons
pas la question ici, car elle mériterait toute une
thèse mettant en jeu les neurosciences et la psychologie
des profondeurs. Mais il est évident que l'art figuratif
a été desservi par la production de ce que
l'on appelait des "cartes postales", caractéristiques
aussi de ce que l'on avait nommé l'art pauvre ou
plus exactement populaire. Ceci était à tort,
car si des personnes au regard peu critique sont émues
par des cartes postales ou des chromos, il serait mal venu
de les en priver. Il vaut mieux les aider à faire
évoluer leur goût. On dit la même chose
en littérature.
Ceci
étant, pourquoi cette défaveur subite ayant
atteint l'art figuratif au 20e siècle? Les critiques
faites depuis ses origines à l'art abstrait et à
ses dérives qualifiées d'art contemporain
avaient cependant été nombreuses, comme le
rappelle « La Grande Falsification » . Parallèlement,
de nombreux commentateurs, sans se ranger systématiquement
parmi les apologues du passé, avaient déploré
la quasi disparition de l'art figuratif. Ils traduisaient
en cela l'intérêt que continuait à lui
porter la très grande majorité des publics,
que ce soit dans les pays dits développées
ou dans le reste du monde. Il faut donc expliquer pourquoi
en quelques décennies, des formes d'art acceptées
par tous et qui par ailleurs ne refusaient pas d'évoluer
en fonction de l'évolution des sociétés
contemporaines, se sont trouvées anéanties.
« La Grande Falsification » expose en termes
tout à fait convaincants les raisons techniques,
économiques et politiques expliquant ce phénomène
d'extinction massive, analogue à celui anéantissant
périodiquement la vie biologique.
Le
rôle déterminant de la photographie
Pour
Jean-Louis Harouel, et nous nous rangerons sans hésitation
à son avis, c'est une évolution technologique,
la photographie, qui a entraîné la disparition
de l'art figuratif, notamment sous ses formes majeures,
peinture et sculpture. Mais les artistes traditionnels auraient
pu faire face à la concurrence de la photographie
s'ils n'avaient pas été les victimes
d'un véritable complot politique, visant à
leur retirer le pouvoir de représenter le monde.
Ce complot a été d'abord conduit par
les photographes et les différents médias
et pouvoirs pour qui la photographie et ses dérivés
industriels ouvraient des champs d'influence bien
plus importants que la modeste peinture figurative. Mais
très vite à leur tour les photographes qui
disposaient d'un certain métier se sont trouvés
cantonnés aux tâches manuelles offertes par
les industries de l'audio-visuel. Ils ont été
remplacés dans la fonction consistant à proposerdes
modèles du monde au grand public par de nouvelles
générations d'aventuriers de la culture
à la recherche de profit et de notoriété
faciles.
Ces
derniers, dont Jean-Louis Harouel donne de nombreux exemples,
ont réussi à persuader l'opinion publique
que les œuvres n'exigeaient aucun investissement
professionnel et aucune base de connaissance susceptible
de justifier l'appel à des contenus sémantiques
originaux. Pour faire passer cette escroquerie, ils ont
réussi à se doter d'un statut hors du
commun, en s'appropriant le pouvoir soi-disant magique
d'interpréter un prétendu monde situé
au-delà des apparences. Ils ont puisé pour
cela leurs arguments dans une interprétation non
seulement sommaire mais fausse des acquis épistémologiques
de la physique relativiste et quantique qui avaient bouleversé
la science classique après la première guerre
mondiale. Le grand public n'a généralement
pas suivi ces imposteurs, mais peu importait. Les démocraties
occidentales ont vu dans la déconstruction de l'art
prônée par eux une bonne façon de s'opposer
aux divers « réalismes » (national-socialiste
puis socialiste, d'abord russe puis aujourd'hui
chinois) imposé par les Etats totalitaires pour brider
la créativité de leurs ressortissants.
Aujourd'hui
enfin, les spéculateurs de toutes sortes voient dans
le marché de l'art, réduit pratiquement
à celui de l'art contemporain, une occasion
de se créer des bulles de profit économique
en y investissant très peu de ressources intellectuelles
et beaucoup d'influences. La crise économique
actuelle ne réduira sans doute pas ces possibilités
spéculatives.
Nous
ne reprendrons pas ici le détail des observations
très pertinentes de Jean-Louis Harouel, auxquelles
nous renvoyons le lecteur. Observons seulement que son analyse
de l'influence d'une mutation technique, la photographie,
survenant au cœur des processus millénaires
utilisés jusque là pour créer des images
est à replacer dans l'ensemble des mutations accélérés
et convergentes caractéristiques des sociétés
technologiques. Parmi d'autres, l'expression écrite
et son support classique le papier en subissent actuellement
les effets. Mais le diagnostic de l'auteur n'est pas pour
autant à rejeter, non plus que celui portant sur
les modifications des processus de création et de
commercialisation en ayant résulté. Tout au
plus peut-on lui reprocher de faire un peu trop facilement
appel à une théorie du complot pour expliquer
le déclin de l'art figuratif, alors qu'il s'agit
de processus profonds liés à l'évolution
des sociétés technologiques.
Par
contre on ne peut qu'applaudir à son rejet réjouissant
des prétendus artistes modernes, à commencer
par Picasso. Il autorise enfin son lecteur à se dépouiller
de la vénération religieuse imposée
par la société culturelle dominante à
l'égard de ce personnage. Il montre que par d'habiles
esbroufes, Picasso et d'autres pitres analogues n'ont rien
apporté à l'art, mais tout à leur fortune
personnelle. Dans le même temps d'excellents peintres
figuratifs, tels que l'américain Hopper, étaient
relégués sinon aux oubliettes du moins dans
d'inconfortables greniers. Leurs travaux étaient
cependant infiniment plus riches en possibilités
d'interprétation que les produits de l'art contemporain.
Ils le sont encore.
Ajoutons
un dernier point qui nous semble important. Nous pensons
que Jean-Louis Harouel a trop séparé l'artiste
créateur et le public consommateur. Aujourd'hui,
la diffusion des réseaux à haut débit
permet plus facilement à chacun d'être
alternativement créateur, distributeur et consommateur.
La société numérique de demain n'aura
d'intérêt que si elle multiplie le nombre
des créateurs, que ceux-ci fassent appel aux technologies
traditionnelles qu'Internet permettra de mieux faire
connaître et vendre ou aux technologies numériques.
Pour les raisons que Jean-Louis Harouel a indiqué,
ce ne seront pas les œuvres informes des non-artistes
contemporains qui pourront bénéficier de cet
élan, mais les œuvres figuratives les plus variées,
renouvelées en permanence en fonction de l'évolution
des regards, des techniques et aussi des demandes sociétales.
Conclusion.
Pour un ou plusieurs portails de l'art figuratif
C'est
sur ce thème que nous voudrions conclure notre présentation
de La Grande Falsification. Jean-Louis Harouel clos son
livre par une sorte de constat attristé de la mort
de l'art figuratif. On peut penser que l'appel
qu'il lance à l'Amérique ne suffira
pas pour le sauver. Or il n'est pas besoin d'aller
si loin. Les nouvelles technologies nous donnent le moyen
de relancer la création ici et maintenant. Il ne
tient qu'à nous de nous en saisir.
Imaginons
que se crée, par exemple au sein de la communauté
des lecteurs convaincus par le lecture du livre de Jean-Louis
Harouel et sous le patronage d'un certain nombre d'artistes
figuratifs, une association visant à mettre en place
et entretenir un portail rassemblant les références
d'un certain nombre de ces artistes, convenablement sélectionnés.
Un tel portail, comme le font d'ailleurs déjà
à titre expérimental divers sites, dont une
annexe du nôtre(4), publierait
des informations concernant des œuvres et des artistes
susceptibles d'intéresser d'éventuels acheteurs.
Ces derniers n'auraient alors qu'à se mettre en contact
avec les artistes pour s'entendre de gré à gré,
sans intervention du portail, sur la réalisation et
la livraison de l'œuvre de leur choix. Nous ne voyons
pas pourquoi un tel dispositif, ne nécessitant qu'un
investissement dérisoire, ne pourrait pas contribuer
à relancer un véritable marché de l'art
figuratif, tout en suscitant de nouvelles vocations. Les artistes
recensés ne pourraient sans doute pas espérer
vivre de la seule vente de leur production. Ils pourraient
tout au moins sortir de l'anonymat et comme l'on dit, arrondir
ainsi leurs fins de mois.
Il
serait par ailleurs intéressant de compléter
ce portail par un blog présentant et commentant les
nouveaux artistes figuratifs ou les nouvelles oeuvres, si
possible dans le monde entier. Mais il s'agirait d'un travail
critique nécessitant pour être crédible
un degré plus élevé de compétences
et de temps.
Notes
(1) Voir notre article http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2009/98/expression.htm
(2) Idem. Voir également ce même article
(3) Jean-Pierre Changeux. "Du vrai, du beau, du bien",
Editions Odile Jacob - 2008. Voir notre article
http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2008/dec/changeux.html
(4) Voir Cybergalerie : http://www.admiroutes.asso.fr/art/index.htm