Risques
environnementaux et radiatifs découlant de la
généralisation des téléphones
portables
Jean-Paul Baquiast 04/07/2008
Nous
avons reçu la note publiée en annexe,
qui dénonce les multiples risques que fait courir
à l'environnement, aux usagers et plus généralement
au monde moderne le développement apparemment
sans freins des téléphones portables et
autres objets portables.
La
note parait sérieuse. Nous laissons à
nos lecteurs plus compétents la responsabilité
d'en juger. Mais que faire. En revenir à la lettre
papier? Impensable. Dans un premier temps, il nous semble
que l'urgence consisterait à récupérer
et réutiliser les métaux lourds et autres
corps rares abondamment présents dans les portables.
Ceci à fin non seulement de sauvegarder les milieux
naturels mais aussi de protéger les sources,
qui ne manqueront pas de s'épuiser, pour certaines
d'entre elles, au rythme actuel de l'extraction.
Note:
Le téléphone portable, gadget de destruction
massive
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2008/89/portable.pdf
European
Big Brothers
Jean-Paul Baquiast 01/07/2008
La si démocratique Suède prépare
une loi sur la surveillance électronique défendue
par son gouvernement de droite. Ce texte prévoit
une surveillance des communications électroniques
d'une ambition exceptionnelle Toute information câblée
depuis et vers la Suède passera à travers
un filtre qui réagira à des mots-clés.
De très vifs débats ont accompagné
la présentation de ce texte, mais la volonté
de la majorité au pouvoir semble inébranlable.
Dans
la non moins démocratique France, le président
de la République active la préparation
d'une nouvelle loi d'orientation et de programmation
pour la performance de la sécurité intérieure
(Lopsi dite Lopsi2). Promis durant la campagne de 2007
pour prolonger et compléter celui de 2002, ce
texte encore en phase d'arbitrage témoigne à
nouveau d'une conception ultra sécuritaire de
la société.
Le
point le plus inquiétant concerne les perquisitions
en ligne sur les ordinateurs de n'importe quel citoyen
et "sans le consentement des intéressés",
pendant une durée de quatre mois renouvelable
une fois. Certes, de telles "captations informatiques"
ne pourraient être effectuées qu'à
la demande d'un juge d'instruction. Mais l'on sait que
des règles similaires ont aisément été
transgressées pour les écoutes téléphoniques,
au mépris du respect élémentaire
de la vie privée des individus.
Ne
présentons pas ici les autres dispositions, notamment
le fichier informatique Périclès, qui
permettrait d'étendre de manière extrêmement
large les pouvoirs d'investigation des forces de police.
Si un tel fichier voyait le jour, il croiserait de nombreuses
données sur la vie privée des citoyens
(numéro de carte grise, de permis de conduire,
de puce de téléphone portable ou factures...).
Revenons
sur les « perquisitions » au cœur des
ordinateurs personnels des citoyens. Que l'on contrôle
les échanges externes suspects, que l'on saisisse
un micro pour analyser son disque dur, soit , si la
lutte anti-terrorisme et anti-criminalité l'exige.
Mais pénétrer à l'insu du détenteur
du micro dans le cœur de celui-ci est révulsant,
même sur demande d'un juge. On sait en effet que
ce sera la porte ouverte à l'insertion discrète
de fichiers et documents compromettants dans les ordinateurs
des gens que l'on voudra poursuivre ou faire chanter,
qu'ils aient ou non contrevenu effectivement aux lois.
Les bonnes vieilles méthodes de police utilisaient
le même procédé, en faisant déposer
discrètement au domicile d'un adversaire du pouvoir
des documents justifiant son arrestation. Encore fallait-il
qu'un argousin se rende physiquement à son domicile.
Dorénavant, cela sera à la portée
de tous, policiers ou criminels – car ceux-ci
ne se priveront pas d'utiliser les mêmes techniques.
On
peut supposer que la fraternité entre Big Brothers
étant bien établie, les autres Etats européens
vont rapidement suivre de si bons exemples. Dire que
l'on plaignait les citoyens américains d'être
soumis au Patriot Act. Nous aimerions entendre les industriels
du secteur des télécoms déplorer
les conséquences restrictives qu'auront de telles
mesures sur les échanges et donc sur leurs revenus,
plutôt que pleurer à propos de la taxe
destinée à financer l'audiovisuel public.
Nouvel
appel de James Hansen
Jean-Paul
Baquiast 24/06/2008
Il
y a 20 ans, le 23 Juin 1988, James Hansen (http://www.giss.nasa.gov/staff/jhansen.html)
était auditionné par le congrès
américain, audition qui semble avoir beaucoup
contribué à la prise de conscience qui
a permis que le G8 et les Nations-Unies abordent le
problème, d'où la création du GIEC
puis de la Convention climat des Nations unies. Vingt
ans plus tard, Jim Hansen a été a nouveau
auditionné. Voici le texte de son intervention
(anglais). Hansen s'est fait un nombre considérable
d'ennemis très puissants. Mais il ne s'est jamais
laissé intimider. Ses observations et prévisions
se sont toutes révélées fondées.
*
Réchauffement global. Les points de non retour
se rapprochent
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2008/89/CLIMhansencongressjune2k8.pdf
Consciences
cosmiques
Jean-Paul Baquiast 20/06/2008
L’historien
en chef de la Nasa, Steven J. Dick (http://ieti.org/who/dick.htm),
auteur de « The Living Universe »
(Rutgers UP,2004), voit loin. En tant que membre du
SETI, lequel se consacre à la recherche d’éventuelles
civilisations extraterrestres, il estime qu’il
convient dorénavant de traquer ces processus
universels au niveau de ce qu’il nomme le post-biologique.
Si l’on admet que les civilisations intelligentes
ne peuvent pas s’empêcher d’améliorer
leurs intelligences, il apparaît très probable
qu’après avoir épuisé les
ressources des systèmes intelligents liés
au biologique (ou à ce qui en tient lieu chez
elles), elles auront développés des systèmes
intelligents non-biologiques, auxquels elles auront
confié la responsabilité d’explorer
le cosmos. Ces systèmes, selon Steven Dick, peuvent
être très proches de nous, et par conséquent
détectables. Mais il faudrait savoir comment
les reconnaître.
Pour cela, il faut faire effort d’imagination,
à partir de ce que l’on sait déjà
des principes universels de l’intelligence (biologique
ou artificielle) terrestre. Ajoutons que le même
raisonnement peut être appliqué à
ce que serait une intelligence post-biologique comportant
la génération d’états de
conscience, compléments quasi inséparables
de l’intelligence. Autrement dit, la recherche
des processus universels pour la génération
des faits de conscience aurait tout à gagner
à se donner une dimension post-biologique cosmologique.
Nous précisons « cosmologique » pour
ne pas la réduire aux limites actuelles de l’intelligence
artificielle et de la conscience artificielle terrestre.
Précisons
que dans l'esprit de Steven Dick, il ne s'agit quand
même pas de fournir des arguments scientifiques
aux spiritualistes postulant l'existence d'une conscience
universelle. Celle qu'il rechercherait serait parfaitement
"matérielle".
Nouvelles
centrales nucléaires en Europe
Jean-Paul Baquiast 13/06/2008
Le premier
ministre français a évoqué sur
la 2e chaîne, le 12 juin, la possibilité
de construire en France une seconde centrale de type
EPR. Nous pensons qu’il s’agit d’une
excellente nouvelle. La hausse des prix des carburants
justifierait totalement cette décision. Areva
détenteur avec Siemens de la technologie EPR
(european pressurised reactor) s’en trouverait
renforcée pour l’attaque des nombreux marchés
qui s’ouvrent actuellement en Europe et ailleurs.
Greenpeace a tout de suite manifesté son opposition,
en indiquant que ce n’est pas le nucléaire
qui fait marcher les voitures. L’argument est
évidemment inexact, puisque les futures voitures
électriques se nourriront d’électricité.
Par ailleurs, Greenpeace manque trop de transparence
dans les recommandations qu’elle fait aux gouvernements
pour être considérée comme crédible.
Nicolas Sarkozy
semble dans le même temps assouplir sa position
antérieure, visant à remplacer, contre
l’avis d’Anne Lauvergeon, les 34% de Siemens
au capital d’Areva NP par Alstom (dont le premier
actionnaire est Bouygues, soupçonné d’être
le chouchou du président). Aujourd’hui,
le maintien de Siemens, qui a l’intention d’augmenter
ses investissements conjoints avec Areva, devrait être
considéré comme une excellente option.
Ceci d’autant plus que le leader européen
de l’énergie E. ON, allemand, envisagerait
de proposer des centrales EPR au Royaume Uni.
On
notera avec intérêt que dans le même
temps, la chancelière allemande Merkel a précisé
que « la sortie du nucléaire est totalement
erronée." Jusqu'à présent,
elle tenait un discours plus modéré sur
ce terrain afin de ne pas mettre en péril le
fragile équilibre au sein de la grande coalition.
Les deux partis au pouvoir, CDU-CSU et SPD, avaient
décidé en 2005 de maintenir le statu quo
en continuant d'appliquer l'accord de sortie du nucléaire
signé en 2000 sous un gouvernement SPD-Verts
et qui prévoit une fermeture progressive des
centrales au plus tard en 2021. La dépendance
au pétrole et au gaz qui s’accroît
rend aujourd’hui cette position intenable. D'ici
à 2020, Berlin souhaite réduire de 40
% ses émissions de gaz à effet de serre
par rapport à 1990. D'après une récente
étude de l'agence allemande de l'énergie
(Dena), les besoins en électricité ne
pourront plus être totalement couverts d'ici à
2020. Selon l'agence, il manquera à cette date
l'équivalent de ce que produisent 15 grosses
centrales, soit quelque 12 000 mégawatts. Les
milieux industriels allemands redoutent, eux, la perte
d'un savoir-faire technologique dans le domaine du nucléaire.
Les chrétiens-démocrates n'ont jamais
cessé de plaider pour un allongement de la durée
d'activité des centrales nucléaires, relayant
par là la position des groupes énergétiques
allemands et des milieux industriels. Mais rien ne permet
pour le moment de penser que la position allemande officielle
changera d’ici les prochaines années.
Par ailleurs, l'Italie et le Royaume-Uni ont annoncé
leur intention de réinvestir dans le nucléaire,
et l'agence internationale de l'énergie (AIE)
s'est prononcée en faveur de la construction
de nouvelles centrales dans le monde.
PS au 07/08. Il va de soi que la fuite d'uranium récemment
constatée sur le site de la centrale de Tricastin
ne nous parait pas justifier, comme le demande le lobby
du même nom, la "sortie du nucléaire".
L'astronomie
européenne en tête
Dix
ans après la mise en service du Very Large Telescope
(VLT) installé sur le mont Paranal (Chili), dans
le désert de l'Atacama, l'astronomie européenne
est engagée dans la construction des deux plus
grands télescopes du monde : l' ALMA (Atacama
Large Millimeter Array) et l'E-ELT (European Extremely
Large Telescope).
ALMA
dont le chantier a déjà commencé,
est un interféromètre,. Il comportera
un réseau de 66 radiotélescopes, 120 tonnes
chacun et une antenne de 12 mètres de diamètre.
D'ici à 2012, ils seront progressivement installés
dans un cercle de 16 km de diamètre, sur le plateau
de Chajnantor, à près de 5 100 m d'altitude.
Les huit premières antennes - quatre américaines
et quatre japonaises - viennent d'arriver au camp de
base du chantier, à quelque 3 000 m au-dessus
du niveau de la mer, et subissent les premiers tests.
Elles seront installées sur le site en fin d'année.
Le
coût du télescope, 1 milliard d'euros environ,
sera partagé par le biais de l'Observatoire européen
austral (ESO), organisation intergouvernementale qui
regroupe treize pays. Les Etats-Unis et le Japon s'y
associeront.
ALMA
est conçu pour détecter des longueurs
d'ondes millimétriques, c'est-à-dire les
ondes électromagnétiques émises
par les zones froides de l'Univers, en particulier les
gaz et les poussières qui n'émettent pas
de lumière visible. Les
astronomes seront ainsi en mesure d'étudier les
mécanismes de formation des planètes et
des étoiles à partir des nuages froids
du cosmos. Le radiotélescope permettra en outre
de connaître les molécules chimiques présentes
dans les zones étudiées.. Il pourra observer
les marges les plus lointaines de l'Univers, c'est-à-dire
les galaxies les plus jeunes.
Le
site d'installation
de l'ELT est toujours en suspens : quatre sites ont
été présélectionnés
en Afrique du Nord, aux Canaries et en Amérique
du Sud. L'ELT, au contraire d'ALMA, sera constitué
d'un télescope unique, observera l'Univers visible
et sera réalisé sous la maîtrise
d'oeuvre unique de l'ESO.
50
millions d'euros ont déjà été
investis en études de faisabilité. Le
miroir principal, avec 42 m de diamètre, sera
quatre fois plus important que les plus grands télescopes
optiques aujourd'hui en activité. Pour certaines
observations, celle par exemple des exoplanètes,
l'ELT permettra d'améliorer d'un facteur 100
environ ce qu'il est possible de faire avec le VLT.
Ce
dernier a déjà bien largement récompensé
ses concepteurs. Le VLT est en effet le plus gros télescope
européen en service. Il dispose de quatre unités
principales dotées chacune d'un miroir de 8,2
m. Installé lui aussi dans l'Atacama, à
quelque 400 km au sud-est d'ALMA, il a détecté
son premier photon en septembre 1998. Il
a été, depuis, à l'origine de 2
700 publications scientifiques. Parmi elles, la première
image d'une exoplanète, la détection du
trou noir du centre de la Voie lactée ou encore
la première observation des environs immédiats
d'une étoile située dans une autre galaxie.
*
L'ESO http://www.eso.org/public/
Le
télescope GLAST
Le
télescope américain GLAST à rayons
gamma a été lancé le 11 juin par
une fusée Delta 2 depuis la base de l'Armée
de l'Air de Cap Canaveral en Floride. (sud-est), selon
les images retransmises en direct par la télévision
de la Nasa.
GLAST (Gamma-Ray
Large Area Space Telescope, ou grand télescope
spatial du rayonnement gamma), pesant 4,3 tonnes, va
permettre d'ouvrir une nouvelle fenêtre sur l'univers
en explorant ses sources d'énergie les plus puissantes.
Ses instruments
permettront également de chercher des indices
pour expliquer les mystères de la matière
sombre, qui forme environ 25% de l'univers contre seulement
5% pour la matière visible, et les mécanismes
d'accélération dans les pulsars, les vestiges
de supernovae ainsi que les noyaux actifs de galaxies.
GLAST est
le fruit d'une coopération internationale, dont
française avec quatre équipes de scientifiques
notamment du Centre national de la recherche scientifique
(CNRS) y participant. Son coût total est de 690
millions de dollars, y compris le lancement, dont 600
millions ont été financés par les
Etats-Unis.
* GLAST http://glast.gsfc.nasa.gov/
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