Succès
américain sur Mars
26 mai 2008, par Jean-Paul Baquiast
La
sonde américaine Phoenix a commencé lundi 26 mars
une mission de trois mois dans la région arctique de
Mars jusqu'à présent inexplorée pour sonder
le permafrost de la planète, y rechercher de l'eau gelée
et tenter d'y trouver des indices de vie passée. Son
atterrissage s’était bien passé, le dimanche
à 23H38 GMT. après un voyage de neuf mois et une
descente périlleuse dans la région du Vastitas
Borealis, plaine circumpolaire avec peu de relief présumée
riche en eau gelée. La sonde s’est posée
en douceur, sans les nombreux moyens utilisés précédemment
pour amortir les prises de contact.
Phoenix a réussi à déployer ses deux antennes
solaires, après avoir attendu 20 minutes de manière
à laisser la poussière se déposer pour
éviter que les panneaux solaires ne soient souillés.
Elle a transmis ses premières images montrant un paysage
désolé, plat et gelé, ressemblant à
certaines plaines arctiques de la Terre. L’objectif est
d’obtenir des échantillons de sol gelé afin
de déterminer l’intérêt de la zone
pour d’éventuelles missions habitées. Les
températures varient de moins 73 à moins 33 degrés
Celsius.
Phoenix est dotée d'instruments qui, en analysant la
composition du permafrost, sont capables de détecter
des molécules notamment de carbone et d'hydrogène,
des éléments nécessaires à la vie.
Les premiers jours de Phoenix sur Mars -- une mission de 420
millions de dollars -- seront consacrés à vérifier
l'état du vaisseau, avant de débuter les investigations
du sol du pôle nord de la planète. Une
étape
clé de la mission de Phoenix sera le déploiement
prévu mardi de son bras articulé de 2,35 mètres,
capable de creuser à une profondeur d'un mètre
dans le sol. Un des instruments du bras robotisé peut
chauffer les échantillons pour détecter des substances
volatiles comme l'eau. Le vaisseau est aussi dotée d'une
caméra, que la Nasa a baptisée "les yeux"
de Phoenix, accrochée à deux mètres du
sol, qui doit fournir des images panoramiques et à haute
définition mais aussi en relief du paysage environnant.
Les scientifiques sur Terre pourraient ainsi disposer de photographies
en trois dimensions du travail du bras articulé de Phoenix
ou des particules atmosphériques.
Des indices
de la présence d'eau ont déjà été
découverts sur Mars par les robots américains
Opportunity et Spirit, qui explorent depuis trois ans la surface
de la planète au niveau de son équateur.
Et l'Europe?
L’orbiteur
européen Mars Express s’est associé à
ce succès en relayant pendant l’atterrissage les
informations envoyées par Phoenix. Elles ont été
traitées à l’ESOC (ESA's Space Operations
Centre) de Darmstadt, Allemagne. L’ESA pour sa part continue
à préparer la prochaine mission Aurora d’exploration
martienne. Celle-ci comporte un point fort, le programme ExoMars
qui doit aboutir au débarquement sur Mars d’un
premier Rover européen, en cours de prototypage. L’équipe
d’ExoMars aborde actuellement les détails de conception
de l’atterrisseur et du Rover. 26/05/08