Nous
proposons ici une rubrique destinées à
publier des informations brèves suivant
de près l'actualité. Nous leur donnerons
une tonalité politique (politique industrielle,
politique scientifique, intelligence économique)
qu'il n'est toujours pas possible d'imposer à
toutes les autres rubriques de la revue. La page
Infoxpress ne remplacera pas la page ACTUALITES
|
Conversion
de CO2 en combustible (projet
Sunshine to Petrol S2P)
Il est indéniable que la hausse du prix du pétrole
et les exigences de la lutte contre
la production de gaz à effet de serre vont pousser
les ingénieurs à proposer des méthodes
permettant de transformer le CO2 en source
d'énergie. Mais pour cela, il faudra utiliser
une énergie bien supérieure, afin de casser
la molécule de CO2. On pense de plus
en plus à l'énergie solaire. C'est
ce que propose aujourd'hui le laboratoire Sandia
(qui dépend de la National Nuclear Security
Administration) avec le projet Sunshine to Petrol
S2P.
Le projet repose sur l'utilisation d'une enceinte
appelée Counter Rotating Ring Receiver Reactor
Recuperator de la taille d'un baril de bière
qui comprendra 14 anneaux de ferrite de cobalt en rotation
lente. Le système sera chauffé à
2.600 degrés F par un capteur solaire de grande
dimension. A cette température, la ferrite de cobalt
dégage de l'oxygène qui est évacué.
En refroidissant à 2000 degrés, elle est
mise en présence de CO2. Comme à
cette phase du cycle, elle a besoin de récupérer
de l'oxygène, elle extrait celui-ci du CO2
qui se transforme ainsi en partie en CO. L'oxyde
de carbone ainsi obtenu peut servir à synthétiser
des carburants liquides tels du méthanol ou de
l'essence. La ferrite jouant le rôle de catalytique
ayant repris son état initial peut alors être
réutilisée dans un nouveau cycle.
On mesure la complexité relative du cycle chimique.
Mais selon les ingénieurs, la vraie difficulté
consistera à obtenir une énergie solaire
assez concentrée pour provoquer l'échauffement
de la ferrite de cobalt. Ces difficultés résolues,
l'objectif serait d'adjoindre de telles centrales
solaires à des centrales thermiques classiques,
afin de récupérer une partie du C02
produit, le reste étant séquestré
par d'autres techniques.
On peut voir dans ce projet un exemple de la façon
dont les Américains voudraient échapper
aux objectifs de réduction de l'utilisation
des combustibles fossiles. On s'interrogera sur
la capacité de dispositifs de cette sorte pour
récupérer le CO2 à grande
échelle, si la production de celui-ci n'est
pas limitée au départ. Par ailleurs, le
coût de ces solutions les rendra-t-il accessibles
aux pays émergents? JPB 09/01/08
* http://www.sandia.gov/news/resources/releases/2007/sunshine.html
Microsoft
et le Libre
Microsoft cède avec beaucoup de réticences
à la pression des défenseurs du logiciel
libre, relayés par la Commission Européenne.
En mars 2004, celle-ci avait condamné Microsoft
à fournir à ses concurrents les informations
nécessaires au développement de produits
interopérables avec ses logiciels destinés
aux ordinateurs personnels et aux serveurs. Microsoft
a signé le 20 décembre 2007 aux Etats-Unis
un accord avec une fondation à but non lucratif
consacrée aux logiciels libres, la Protocol Freedom
Information Foundation. L'accord vise l'éditeur
à but non-lucratif Samba, qui propose un logiciel
gratuit destiné aux serveurs.
Le logiciel de Samba est dédié aux groupes
de travail en entreprise travaillant en intranet. Il permet
aux salariés de s'identifier et de se connecter
à un système informatique, de partager des
documents et de les imprimer. Mais les problèmes
d'interopérabilité l'empêchaient
d'intervenir sur l'ensemble du système
d'information de l'entreprise, contrairement
au Active Directory de Microsoft.
La Commission avait conclu en 2004 que Microsoft avait
condamné Microsoft au motif qu'il refusait
de fournir à ses concurrents les protocoles nécessaires
à l'interopérabilité, afin que les
ordinateurs et serveurs utilisant son logiciel Windows,
mais fabriqués par ses concurrents, ne puissent
pas fonctionner ensemble. Cette pratique anticoncurrentielle
de Microsoft lui a permis de s'imposer sur le marché
des serveurs, contraignant ses concurrents à disparaître.
Mais il faut bien voir que l'accord avec Samba est
loin de résoudre tous les problèmes d'interopérabilité
se posant au sein des serveurs d'entreprises. Il
ne concerne évidemment pas non plus le domaine
bien plus important des logiciels pour PC et matériels
répartis, dont Microsoft tente de verrouiller depuis
longtemps le marché au profit de ses propres produits.
Pour assurer la compatibilité, les logiciels libres
sont obligés à grands frais de se mettre
constamment à niveau pour tenir compte des changements
décidés par Microsoft et ne faisant pas
l'objet d'une publication des sources. JPB
21/12/2
"Lancement
historique" pour Ariane 5 le 21 décembre 2007
Une
fusée européenne Ariane 5 a lancé
vendredi 21 décembre et placé en orbite
géostationnaire à partir de Kourou, deux
satellites de télécommunications pour l'opérateur
panafricain RascomStar-QAF et l'américano-japonais
Horizons 2 Satellite LLC.
Le
satellite RASCOM-QAF1, d'une masse de 3,2 tonnes au lancement,
est le premier satellite panafricain. Il est construit
par Thales Alenia Space pour la société
RascomStar-QAF et fournira des services de télécommunications
(télévision directe, accès internet)
dans les zones africaines rurales ainsi que des liaisons
interurbaines et internationales sur tout le continent
africain. Il aura une durée de vie de 15 ans.
Plusieurs
ministres africains étaient présents pour
suivre le lancement, représentant le Bénin,
le Cameroun, la Côte d'Ivoire et la Guinée.
Le
deuxième satellite, HORIZONS-2, d'une masse de
2,3 tonnes au lancement, a été construit
par Orbital Sciences Corporation pour Horizons 2 Satellite
LLC, la joint-venture entre Intelsat et la société
japonaise JSAT. Il s'est séparé du lanceur
32 minutes après le décollage. Ce
satellite, également d'une durée de vie
de 15 ans, doit se placer en orbite géostationnaire
au-dessus de l'Amérique du Nord. Il fournira des
services de vidéotransmission, internet ainsi que
des applications en communications mobiles aux Etats-Unis,
aux Caraïbes et à une partie du Canada.
"Le
lancement de ce soir est historique car c'est la première
fois qu'on lance six Ariane 5 en une année",
a déclaré le PDG d'Arianespace Jean-Yves
Le Gall. "A partir de 2008, nous comptons lancer
7 à 8 Ariane chaque année". JPB 21/12/07
TREC,
Rêve ou réalité pour demain ?
Le
projet d'Union méditerranéenne poussé
par la France, avec l'appui aujourd'hui encore mitigé
de l'Italie et de l'Espagne, fait valoir qu'il
pourrait être le cadre de grands programmes d'équipements
et d'infrastructures intéressant non seulement
tous les pays riverains de la méditerranée,
mais aussi l'Europe du Nord. Mais que pourraient
être ces programmes? Nous en avons un exemple possible
avec le concept de Trans-Mediterranean Renewable Energy
Cooperation (TREC). Il s'agirait d'implanter
dans l'ensemble euro méditerranéen
un réseau de stations, le DESERTEC, produisant
et diffusant de l'électricité à
partir de sources renouvelables, soleil, vent, géothermie
principalement, dont cette partie du monde est largement
dotée. L'électricité produite
servirait soit à la consommation locale, soit à
alimenter des centrales de dessalinisation, soit à
compléter l'approvisionnement des pays européens
développés. Un Grid ou réseau intelligent
à très haut débit interconnecterait
les sources et les puits de consommation et permettrait
de minimiser les pertes en ligne.
Le projet est soutenu par la Club de Rome, la Hamburg
Climate Protection Foundation, le National Energy Research
Center of Jordan (NERC) et le German Aerospace Center
(DLR). Les aspects technologiques ne présentent
pas de difficultés. Mais les conditions financières
et politiques d'une réalisation, même partielle,
semblent loin d'être acquises. Une des premières
difficultés sera d'obtenir l'accord
général des Etats intéressés
et un minimum d'acceptation des populations. Dans
l'état actuel des relations diplomatiques
au sein du Maghreb, la question est loin d'être
facile à traiter. C'est pourquoi un tel projet,
ou d'autres analogues de cette ampleur, ne pourront
voir le jour sans un soutien politique de très
haut niveau. JPB. 20/12/07
TREC
: http://www.desertec.org/index.html
Curieuses
conséquences de l'emploi des IPS (cellules
souches reprogrammées)
Le
chercheur Japonais Shinya Yamanaka (voir
notre actualité du 20/11/07), responsable de
l'une des deux équipes ayant démontré
la possibilité d'obtenir des cellules souches pluripotentes
(dans son cas à partir de cellules de derme reprogrammées
par l'intermédiaire de rétrovirus) soulève
dans un entretien donné au NewScientist
du 15 décembre 2007, p. 44, un problème
intéressant.
Puisqu'en
principe, une IPS ou induced pluripotent stem cell
peut se transformer en n'importe quelle cellule du corps
du donneur, rien n'empêcherait d'obtenir à
partir de l'une de ces IPS une cellule spermatique masculine,
puis à partir d'une autre IPS provenant du même
donneur une cellule féminine (ovocyte) et enfin
de marier les deux afin d'obtenir un descendant viable,
à supposer que l'oeuf fécondé puisse
être implanté dans un uterus disponible.
Le descendant, même s'il ressemblait beaucoup à
l'ascendant, ne serait pas un clone puisqu'il serait issu
de deux cellules sexuelles apportant leurs propres spécificités
génétiques. Il va de soi que tout ceci est
encore infaisable, dans les conditions actuelles d'obtention
des IPS et compte-tenu du manque d'expériences
relatives à leurs capacités de redonner
des cellules adultes de tel ou tel organe. mais en théorie
la démarche est possible.
Faut-il
se poser des questions éthiques à ce sujet,
demande Shinya Yamanaka? Moins selon lui qu'en ce qui
concerne l'utilisation de cellules souches embryonnaires.
Ce qu'il nous faut retenir de cet exemple, c'est que les
cellules souches n'ont pas fini de révolutionner
la science du vivant; y compris au plan théorique.
Car il faudra comprendre en détail les mécanismes
qui permettent de les obtenir, comme ceux qui leur permettent
de se transformer en telle ou telle cellule adulte. JPB
Le
rapport américain Infrastructure 2007
La lente destruction des infrastructures publiques américaines,
abandonnées faute de financements au profit des
activités de marché et des dépenses
militaires, apparaît de plus en plus insupportable
aux autochtones. On
lira sur ce point très
important, qui devrait, tout autant que l'absence
de sécurité sociale, condamner le modèle
du capitalisme américain, le rapport de l'Urban
Land Institute et du cabinet Ernst and Young : «
Infrastructure 2007. A global perspective ».
Les investisseurs privés des travaux publics qui
ont commandité ce rapport estiment qu'investir
dans les grands équipements pourrait être
rentable. Encore faudrait-il que le pouvoir politique,
comme l'avait fait le New Deal, oriente l'épargne
dans ces directions, qui ne sont pas productives à
court terme. Les difficultés d'Eurotunnel nous
montrent tout l'ardu de la démarche. JPB
* http://www.ey.com/global/content.nsf/International/Real_Estate_Library_Infrastructure_2007
Boeing
est donné gagnant de l'appel d'offre de l'US Air
Force sur les avions ravitailleurs
Jean-Paul Baquiast, 18/12/07
Avec
une joie non dissimulée, l'Air Force Magazine du
18 décembre annonce, "de source bien informée"
que Boeing est donné gagnant de l'appel d'offre
qui l'oppose à EADS Northrop Grumman pour la fourniture
d'avions ravitailleurs en remplacement du KC 135. L'information
figure avec plus de détails gourmands dans le Seattle
Post-Intelligencer du 16 décembre. Intox ou fuite?
Le
contrat est proprement monstrueux (aux alentours de 100
milliards de dollars). L'appel d'offre avait été
précédemment cassé pour raisons de
corruption imputées à Boeing. Mais l'Air
Force et le lobby militaro-industriel n'avaient jamais
renoncé à placer Boeing. Ce qui faisait
penser à beaucoup d'Européens que EADS perdait
son temps à tenter d'être retenu.
* Air Force Magazine : http://dc01-cdh-afa03.tranguard.net/AFA/
* Seattle PI : http://seattlepi.nwsource.com/business/343764_tanker17.html
Le
robot violoniste de Toyota
Toyota a présenté le 6 décembre un
robot anthropoïde de 152 cm capable de jouer au violon
un extrait de "Pomp and Circumstance",
morceau du musicien Edward Elgar très joué
dans les cérémonies académiques.
Pour Toyota, il s'agit de montrer l'avance de la firme
dans la course désormais ouverte, au Japon notamment,
pour la réalisation de robots domestiques capables
de veiller sur les invalides et d'administrer des soins.
Le
principal objectif de Toyota est de perfectionner l'habileté
manuelle et comportementale des robots. La démonstration
apportée par le robot violoniste (voir vidéo)
est très concluante. Mais le robot obéit,
semble-t-il, à des instructions programmées
à l'avance. Il n'est pas encore capable de comportements
adaptatifs destinés à faire face à
des situations inattendues. JPB
* http://www.reuters.com/news/video?videoId=72177
Accord
en demi-teintes à Bali
Jean-Paul Baquiast 15/12/07
Les
optimistes et les diplomates se réjouiront sans
doute de la tardive conclusion de la conférence
de l'ONU sur le climat, survenue tard dans la nuit
du 14 décembre à Bali. Le constat de désaccord
entre ceux voulant réduire, avec des objectifs
chiffrés, la production de CO2 et ceux refusant
de s'engager a été évité.
Néanmoins l'accord obtenu reste vague puisqu'il
porte uniquement sur un engagement de procédure.
Le texte stipule que le processus de négociations
qui doit arrêter les suites à donner au protocole
de Kyoto devra être lancé "dès
que possible et pas plus tard qu'avril 2008", la
première phase du protocole de Kyoto expirant en
2012. Il vise les recommandations du GIEC proposant des
objectifs quantitatifs de réduction, mais n'en
fait pas des obligations contractuelles. Le texte élude
ainsi les références chiffrées aux
émissions polluantes et à la nécessité
de les réduire, auxquelles s'opposaient les Etats-Unis.
Si l'on veut être plus réaliste, on
notera que, malgré les rapports nombreux produits
ces derniers mois pour le compte de l'ONU par des
scientifiques et des économistes, les pays les
plus pollueurs, qui sont aussi les plus riches, Etats-Unis,
Canada, Japon ont fait pression tout au long des débats
pour refuser de reconnaître leur responsabilité
et de prendre les mesures susceptibles, selon eux, de
nuire à leur croissance. Nous estimons, en pesant
les mots, qu'il s'agit d'un véritable
crime diffus contre l'humanité. Avec un certain
courage, dans les dernières heures, Al Gore s'était
d'ailleurs désolidarisé de la position
de son pays, en provoquant les applaudissements de la
salle.
Jusqu'au dernier moment, la délégation
américaine a soulevé des incidents de procédure,
afin d'aboutir à un constat d'échec.
A la mi-journée de vendredi, elle avait menacé
de rejeter le texte en exigeant des engagements supplémentaires
des pays émergents. Il est vrai qu'auparavant,
les premiers blocages étaient venus de la Chine,
de l'Inde, du Pakistan et du Bangladesh qui avaient demandé
plusieurs suspensions de séance et des amendements
au texte pour contrebalancer les efforts attendus de leur
part. On ne peut pas cependant reprocher leur attitude
à ces pays, lorsque les pays les plus riches donnent
l'exemple déplorable de l'égoïsme
et de l'unilatéralisme.
L'Europe avait maintenu durant la conférence
sa position initiale : le danger est grand, des limites
quantitatives doivent être décidées
et les pays européens s'engageront au plus
haut des fourchettes de réduction demandées
par les experts. Néanmoins, un certain flottement
du à la volonté de ne pas affronter directement
les Etats-Unis s'était fait sentir à
la fin, notamment de la part de la France. Les ministres
français n'ont pas, en effet, montré
beaucoup de fermeté (ni de compétence dans
les négociations). Ils donnaient l'impression
d'être près à accepter les formules
vagues que voulaient imposer la délégation
américaine.
Toute
notre estime et nos félicitations iront par contre
au secrétaire général de l'ONU
Ban Ki-moon, venu notamment assister à la dernière
séance plénière pour y peser de son
influence. Il a du mérite à ce faire car
l'ONU n'est pas uniquement composée
de membres prêts à s'engager concrètement
contre le réchauffement climatique. Mais le vrai
artisan de l'accord en demi-teinte obtenu a été
Yvo de Boer (notre photo) le responsable (de nationalité
néerlandaise) de la lutte contre le changement
climatique à l'ONU. On peut estimer que sans lui,
le monde donnait une nouvelle fois la preuve de son irresponsabilité
devant l'égoïsme des puissants, pour
qui rien ne compte que maintenir leurs pouvoirs économiques
et politiques.
Concluons cependant que le véritable changement
de société nécessaire pour faire
face, non seulement à la production des gaz à
effet de serre mais à la destruction programmée
des écosystèmes est encore loin de se dessiner.
Du
nouveau dans les éoliennes
Jean-Paul
Baquiast 14/12/07
John
Hutton, le ministre britannique de l'énergie,
vient d'annoncer à Berlin, lors d'une
conférence sur l'énergie, un plan
visant à installer des milliers d'aéro-turbines
en mer du Nord, mer d'Irlande et le long de la côte
écossaise. Ces équipements devraient générer
assez d'énergie pour satisfaire à
la moitié des besoins en électricité
du pays, tels que calculés actuellement. L'ensemble
de la plate-forme continentale de Royaume uni serait concerné
par ce nouveau mode de développement, sauf des
zones vitales pour la navigation et la pêche.
Le plan prévoit des turbines pouvant atteindre
300 mètres, chacune d'entre elles capable
d'alimenter jusqu'à 8000 foyers. Aujourd'hui
les ressources classiques de production d'électricité
génèrent 75 gigawatts de courant, dont 0,5
seulement proviennent du vent. Les programmes actuels
prévoient d'atteindre 8 GW. Mais si le plan
annoncé par le ministre est mené à
bien, ce serait 33 GW qui seraient produits aux alentours
de 2020. Il serait nécessaire de maintenir des
centrales classiques pour répondre à la
demande en l'absence de vent, mais le coût
de telles centrales n'augmenterait pas considérablement
le bilan final, selon les calculs économiques présentés.
Dès aujourd'hui, le Royaume Uni est le premier
investisseur en éoliennes dans le monde, et le
second après le Danemark en capacités actuellement
installées. Le plan se traduira par le fait que
les éoliennes seront visibles pratiquement partout
le long du littoral, ce qui va certainement relancer les
débats sur les préjudices esthétiques
en résultant. Mais jusqu'à présent,
l'opinion a bien accepté les équipements
pilotes installés.
D'autres solutions technologiques verront le jour
d'ici quelques années. Ainsi, un nouveau
super-aérogénérateur a été
présenté à la dernière Wind
Power Asia Exhibition de Pékin. Il s'agit
du Maglev, utilisant la lévitation magnétique.
Un rotor à axe vertical est suspendu, non sur des
roulements traditionnels, mais par un flux magnétique
généré par des aimants permanents
(ne nécessitant pas d'alimentation électrique)
utilisant une terre rare spéciale, le neodymium.
Il n'y a pas de perte d'énergie due
à la friction et les coûts de maintenance
sont minimes. Le neodymium est assez facile à obtenir
et trouve de nombreuses applications dans l'industrie.
Le Maglev présenterait d'autres avantages. Il peut
utiliser des vents très faibles, de vélocité
inférieure à 1,5 m/s. A l'inverse, il supporte
des vents supérieurs à 40 m/s. L'installation
d'une seule de ces turbines géantes pourrait produire
1 GW de courant, soit le 1/33e du plan britannique, pour
un prix de construction estimé à 53 millions
de dollars. Le coût global rapporté à
la production ne dépasserait pas 50% de celui d'une
éolienne classique. La construction de ces machines
a commencé en novembre 2007 dans un site de la
Chine centrale, sous la responsabilité de l'entreprise
chinoise Zhongke Hengyuan Energy Technology. Les turbines
seront aussi fabriquées en Arizona par MagLev Wind
Turbine Technologies.
On
retiendra deux choses de ces informations convergentes.
D'une part, l'énergie éolienne a un bel
avenir devant elle, malgré ce qu'en disent ses
détracteurs. Elle n'est d'ailleurs pas incompatible
avec le solaire et le nucléaire, ce dernier pouvant
prendre le relais des défaillances de la nature.
D'autre part, la Chine paraît vraiment décidée
à innover pour prendre la tête dans ce domaine,
ce qui est une excellente chose pour le climat. L'Europe
fait bien de ne pas prendre de retard.
*
Article de WindTech : http://www.windtech-international.com/content/view/661/2/
* Neodymium. Wikipedia :
http://en.wikipedia.org/wiki/Neodymium
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