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Editorial
Le
retour de l'Amérique sur la Lune se précise
par
Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin
12/12/07 |
Le
programme permettant à l'Amérique de revenir
sur la Lune vient d'être confirmé par la Nasa.
Ses grandes lignes sont dorénavant définies.
Il devrait, malgré les restrictions budgétaires
qui frappent l'Agence, être pleinement opérationnel
en 2016, dans la perspective d'envoyer des hommes en 2020.
Un
porte-parole de la Nasa, Rick Gilbrech, a précisé
le 10 décembre 2007 comment l'Agence envisageait
de donner suite à la mission qui lui avait été
confiée il y a un an par le président G.W.
Bush : Retourner sur la Lune et au-delà (and beyond).
« Nous avons d'ici 2020 l'intention, a-t-il affirmé,
de construire des villes sur la Lune et de multiplier nos
« empreintes de roues » sur Mars ». Le
premier objectif annoncé sera l'implantation d'une
base habitée, pour 6 à 8 personnes, près
du pôle sud de notre satellite, qui doté d'un
bon ensoleillement. Cette base tirera en effet son énergie
du soleil et s'approvisionnera en utilisant des ressources
en minerais et peut-être en eau disponibles localement.
Des véhicules lunaires (rover) de nouvelle génération
permettront aux explorateurs de se déplacer sur des
distances importantes.
Le
programme permettant à l'Amérique de revenir
sur la Lune a été baptisé Constellation.
Ses grandes lignes sont dorénavant définies.
Il devrait, malgré les restrictions budgétaires
qui frappent la Nasa, être pleinement opérationnel
en 2016, dans la perspective d'envoyer des hommes en 2020.
La station spatiale internationale, renforcée et
complétée, constitue la première brique
de ce programme. Elle servira de base arrière et
de secours. Les navettes seront retirées de service
en 2010 après avoir terminé sa mise à
niveau.
La
seconde phase du programme Constellation consistera à
donner un successeur aux navettes. Il s'agira du lanceur
Ares et de la capsule Orion. Le système Ares est
constitué de deux ensembles : le lanceur lourd Ares
V dédié au transport des charges et le lanceur
Ares I chargé d'emmener en apesanteur la capsule
habitée. L'ensemble des charges, y compris la capsule,
seront placées au sommet des lanceurs. Il s'agit
d'éviter des dégâts éventuels
provenant d'incidents sur les propulseurs et de faciliter
une éventuelle manœuvre d'évacuation
au moment du décollage. Une fois en orbite, Ares
I accostera Ares V . La capsule sera connectée à
ce dernier avant le départ définitif vers
la Lune. Le restant des dispositifs, l'atterrisseur lunaire
et les modules de surface devant être installés
sur la Lune ne seront construits qu'après 2010, pour
des raisons budgétaires. Mais à partir de
cette date, la réalisation devrait se dérouler
sans problèmes particuliers.
La
Nasa ne dispose pas aujourd'hui de la situation favorable
où elle se trouvait après mai 1961, lorsque
le président Kennedy avait décidé de
lancer le programme Apollo. Les crédits ne lui avaient
alors pas manqué, car il fallait gagner la course
à la Lune face à l'Union soviétique.
Huit ans avaient suffi pour que Neil Armstrong mette le
pied sur le sol lunaire le 20 juillet 1969. Aujourd'hui
par contre, les technologies et les diverses procédures
sont beaucoup plus au point qu'à l'époque.
Dans
l'esprit de la Nasa, le futur retour sur la Lune n'est que
le premier pas préparant un débarquement sur
Mars envisagé pour une dizaine d'années après.
Mais un certain nombre de facteurs font espérer à
l'Agence que les contraintes budgétaires qui pèsent
sur elle s'atténueront et que les délais tant
pour la Lune que pour Mars pourront être raccourcis.
Une raison majeure pourrait en être la nécessité
pour les Etats-Unis de ne pas se laisser rattraper par les
Chinois qui mettent actuellement les bouchées doubles
(voir notre brève d'actualité concernant la
mission Shenzhou VII
http://www.automatesintelligents.com/actu/071231_actu.html#actu1).
Une
autre raison sera la pression du puissant lobby des industriels
du secteur aéro-spatial. Ceux-ci, à qui l'Administration
fédérale n'a rien à refuser, attendent
avec impatience la possibilité de tester de nouveaux
matériaux et de nouvelles technologies à l'occasion
des défis à relever pour les ambitieuses missions
prévues. Les retombées civiles de tels projets
seront en effet considérables. Des marchés
très importants, intéressant les transports,
l'énergie, l'habitat leurs seront ouverts, notamment
dans la perspective de faire face aux défis de la
crise environnementale. Il suffit pour le comprendre de
voir l'effervescence qui emplit les médias au fur
et à mesure que la Nasa dévoile ses projets
lunaires.
La
Chine, l'Inde et peut-être le Japon, comme nous l'avons
relaté dans de précédentes chroniques,
essaieront parallèlement de développer des
expéditions humaines sur la Lune avec leurs propres
moyens. La perspective de collaborer avec la Nasa ne les
intéresse pas.
Seule
l'Europe, si elle continue sur sa lancée actuelle,
ne participera pas au grand envol. Elle aura beaucoup de
mal, en 2012, à mettre en service le modeste programme
Galiléo. On ne voit pas quels hommes politiques oseraient
lui proposer de financer d'ici là un programme lunaire
et a fortiori une expédition martienne. Ce sera tant
pis pour nos ingénieurs et nos technologies, s'il
nous en reste.