Nous
proposons ici une rubrique destinées à
publier des informations brèves suivant
de près l'actualité. Nous leur donnerons
une tonalité politique (politique industrielle,
politique scientifique, intelligence économique)
qu'il n'est toujours pas possible d'imposer à
toutes les autres rubriques de la revue. La page
Infoxpress ne remplacera pas la page ACTUALITES
|
ABM

Il
n’y a toujours pas d'accord entre Russes et Américains
à Moscou sur le projet américain de bouclier
antimissile en Europe (ABM). La secrétaire d'Etat
américaine Condoleezza Rice et le secrétaire
à la Défense Robert Gates ont terminé
le 13 octobre leur visite à Moscou au terme de
discussions infructueuses. La Russie et les Etats-Unis
sont engagés depuis des mois dans une confrontation
sur la question du déploiement en Europe centrale
d'un bouclier antimissile censé protéger
les Occidentaux d'une menace iranienne. Moscou a demandé
le gel de ce projet. Condoleezza Rice lui a répondu
que les Etats-Unis allaient poursuivre leurs discussions
avec leurs "alliés" polonais et tchèques.
Les Etats-Unis réaffirment ainsi leur volonté
de poursuivre le projet jusqu’au bout, alors que
la Russie menace de "neutraliser" le bouclier
et, dans l’immédiat, de sortir du FNI. Signé
en 1987 entre Américains et Soviétiques,
l'accord soviéto-américain sur les Forces
Nucléaires Intermédiaires, d'une durée
illimitée, prévoit l'élimination
et l'interdiction permanente d'une classe entière
de missiles balistiques américains et soviétiques
de 500 à 5.500 km de portée.
Les
Américains affirment que le système ABM
n’est pas tourné contre la Russie, mais rien
ne permet d’assurer qu’il ne pourrait pas
l’être. Les Russes font valoir qu’il
sera d’une extrême sophistication, tout à
fait disproportionné aux menaces que pourront faire
courir aux Etats-Unis, avant de longues années,
des missiles iraniens. Les Etats-Unis ont davantage à
craindre de bombes sales déposées par des
terroristes à bord d’avions ou de navires
que de missiles. Il suffit en fait de regarder la carte
du déploiement prévu (AFP) pour comprendre
que le système ABM vise à donner aux Etats-Unis
une maîtrise absolue et durable de l’espace.
On
comprend que la Russie, comme la Chine d’ailleurs,
ne puissent pas voir sereinement s’installer une
telle domination. L’Europe devrait elle aussi s’indigner,
mais pour le moment elle se laisse instrumentaliser en
acceptant de prêter sans contrepartie des bases
sur son territoire, sous prétexte que ce domaine
relève de la souveraineté des Etats nationaux.
Si
les grands pays estimaient devoir se prémunir contre
des attaques balistiques, bien improbables d’ailleurs,
venues d’éventuels Etats en rupture de la
communauté internationale, ils devraient unir leurs
efforts dans un système coopératif au commandement
et aux technologies réparties. C’est justement
ce dont les Américains ne veulent pas entendre
parler. Pas plus là que dans l’Otan, ils
n’accepteront de partager leur pouvoir.
Les
actionnaires privés contre les intérêts
stratégiques européens
L’affaire
dite du délit d’initiés qui handicape
actuellement l’image et le fonctionnement d’EADS
ne se serait pas produite si EADS avait été
une entreprise publique, ne comportant qu’une part
infime d’actionnaires privés. Elle n’aurait
pas été cotée en Bourse et n’aurait
donc pas été soumise aux aléas du
marché. EADS conjugue aujourd’hui tous les
défauts du capitalisme privé et de l’entreprise
étatique, ainsi que tous les défauts des
cultures industrielles françaises et allemandes.
Rappelons
que jusqu’en 1999, Aérospatiale donnait toute
satisfaction, quoiqu’il ait été dit.
Héritière de la grande tradition des entreprises
publiques à la française, elle avait réalisé
la gamme des Airbus et avait réussi à se
positionner juste derrière Boeing. Elle produisait
aussi d’excellents matériels militaires.
Mais, pour céder à l’idéologie
libérale, le gouvernement avait jugé bon
de la privatiser et d’en offrir la moitié
à Matra-Lagardère, alors que c’était
Aérospatiale qui apportait les technologies, les
capitaux et les équipes industrielles.
Par
la suite, dans le souci louable de créer une entreprise
franco-allemande, il a été décidé
d’ouvrir l’entreprise aux allemands. Mais,
là encore, au lieu de faire appel à des
capitaux publics allemands (opération présentée
comme impensable à l’époque) on a
fait entrer Daimler Chrysler dont l’industrie aérospatiale
n’était pas la priorité. Pour couronner
le tout, une « gouvernance d’entreprise »
qualifiée par les experts d’hallucinante
a été concoctée pour partager les
responsabilités entre français et allemands.
Il n’est donc pas étonnant que, malgré
ses réussites techniques et commerciales, EADS,
résultant de tous ces compromis, n’ait pas
réussi à générer une culture
industrielle dans son actionnariat. Chacun des actionnaires
ne demandait qu’à fuir une entreprise qui
ne l’intéressait pas vraiment, car opérant
dans un domaine risqué et demandant beaucoup d’investissements
non immédiatement rentables.
Aujourd’hui,
les « experts » conseillent aux gouvernants
de faire d’EADS une « entreprise quelconque
», en faisant reculer les intérêts
français et allemands actuels et en recherchant
de nouveaux actionnaires. Mais qui seraient ces actionnaires,
sinon des fonds d’Etat chinois ou russe, des fonds
d’investissements pétroliers ou des fonds
travaillant plus ou moins ouvertement pour la CIA ? La
« golden share » réservée aux
Etats ne pèserait pas lourd face à eux.
Est-ce ainsi que se créerait la culture industrielle
nécessaire pour que l’Europe puisse affronter
les superpuissances dans le domaine aérospatial
civil et de défense, alors que ces superpuissances
s’impliquent ouvertement, financièrement
et politiquement, pour maîtriser ce domaine essentiel
?
N’en
déplaisent aux libéraux, qu’ils soient
français, allemands ou plus généralement
européens, seul le statut d’entreprise publique
européenne permettrait à EADS, comme à
d’autres de ses collègues dans d’autres
secteurs également stratégiques (énergie,
espace) de redonner à l’Europe la puissance
industrielle et technologique qui lui échappe par
tous les bouts en ce moment. 10/10/07
Sans
gouvernement économique et politique de l'Europe,
pas de lutte contre la crise environnementale
Nous ne pouvons qu’approuver Nicolas Hulot lorsqu’il
souhaite que la France prenne la tête des pays résolument
décidés à changer de mode de développement
afin de diminuer, alors qu’il est encore temps,
les effets désastreux de la crise environnementale
qui s’annonce. Il a raison. La France dispose encore
d’une certaine audience internationale et ce qu’elle
pourra faire en ce sens ne manquerait pas d’avoir
un effet d’entraînement. Le processus initialisé
sous le nom de Grenelle de l’Environnement pourrait
par exemple est repris ailleurs.
Mais
il ne faut pas s’illusionner. La France seule ne
pourra prendre que des mesures mineures.
Le
niveau européen est le seul adéquat en ce
sens. Soit l’exemple de l’emblématique
taxe carbone. Pourrait-on envisager de taxer tel produit
ou tel comportement gros consommateur en énergie
si cet impôt n’est pas applicable dans tout
l’espace de l’Union européenne ?
Malheureusement,
il ne suffit pas d’affirmer que la lutte contre
la crise environnementale doive être menée
au niveau européen pour que ceci se fasse. L’Europe
dans son statut actuel n’est pas un ensemble politique
capable de décisions souveraines. L’Union
européenne à 27 Etats ne dispose pas des
instances parlementaires et gouvernementales capables
d’harmoniser en profondeur les comportements économiques.
La zone euro elle-même, qui regroupe les Etats ayant
adopté l’euro comme monnaie commune, n'est
pas une zone économique et n'est qu'à peine
une zone monétaire. Les Etats y sont en compétition
permanente entre eux, ce qui exclue toute stratégie
coopérative, en matière fiscale et sociale
notamment. Il n'existe pas de budgets européens
communs et donc pas de possibilité de relance notamment
par l'investissement technologique. Les décisions
relatives aux taux et aux montants des emprunts relèvent
des banques nationales. Les réformes destinées
à diminuer les déficits budgétaires
et sociaux sont également de compétence
nationale. Enfin, comme l'on sait, il n'y a pas encore
de statut européen pour l'entreprise et pour le
contrat de travail. Comment dans ces conditions se mettre
d’accord sur des mesures de lutte contre la crise
environnementale qui impacteraient lourdement un certain
nombre d’intérêts nationaux.
Le
vrai problème à résoudre consiste
à créer un gouvernement économique
et politique sinon de l’Europe toute entière,
du moins de la zone euro, incluant au sein de frontières
extérieures non perméables une harmonisation
sociale, fiscale et du statut juridique des agents économiques,
des politiques budgétaires et d'aide au financement
des investissements communes, le soutien à la mise
en place de champions européens dans les domaines
stratégiques, de grandes politiques communes dans
les domaines émergents (espace, transports, énergies)
– le tout principalement orienté vers la
lutte contre la crise environnementale, au niveau européen
comme au niveau mondial.
Mais
alors apparaîtra immédiatement une nouvelle
difficulté. De telles mesures obligeront inévitablement
à remettre en question le dogme du libéralisme
économique. Celui-ci, poussé à l’extrême,
oblige à confier le sort du monde aux possesseurs
des centaines de milliards de dollars regroupés
dans les fonds d’investissement. Ces fonds, fonds
d’Etat ou fonds privés, ne représentent
pas les intérêts européens. Ils visent
au contraire à prendre possession progressivement
des actifs européens, ce qui aura pour effet d’enlever
à l’Europe tout poids économique et
politique – y compris dans le secteur stratégique
majeur qu’est devenu la lutte contre le réchauffement
climatique et pour la protection des environnements naturels.
Il est évident que pour ces fonds, l’existence
de gouvernements européens décidés
à réguler ou réorienter la croissance
par des interventions de long terme et non rentables immédiatement
constitue une menace immédiate. Ils disposent de
suffisamment de relais dans les opinions publiques, y
compris en Europe, pour déconsidérer tout
discours politique proposant de lutter contre la Grande
Crise en mettant en œuvre des mesures de type régalien,
c’est-à-dire supposant l’intervention
d’Etats souverains regroupés, en ce qui concerne
l’Europe, au sein d’une Union européenne
elle-même souveraine.
Le
dogme du libéralisme absolu ne sert pas seulement
les investisseurs financiers. Historiquement et aujourd’hui
encore, c’est une arme dont se sert la superpuissance
américaine pour obliger ses concurrents à
ne pas s’opposer à elle. Les Etats-Unis sont
très peu libéraux en ce qui concerne leurs
propres intérêts. Leurs groupes industriels
dominants s’efforcent pour leur part, tel Microsoft,
d’établir partout des positions monopolistiques.
Par contre, les Etats-Unis refusent, au nom d’une
orthodoxie libérale qu’ils ne pratiquent
pas, que les autres puissent intervenir pour se protéger.
C’est pourquoi, comme nous le rappellerons ci-dessous,
ils ont toujours été et demeurent opposés
à l’apparition d’une Europe-puissance
capable d’un minimum d’indépendance
à leur égard.
La
question de la lutte contre la crise environnementale
le montre à nouveau amplement. On a constaté,
lors de la réunion de 80 chefs d'Etat et de gouvernement
à l’ONU le 24 septembre 2007, que le président
Georges Bush avait refusé d’y participer.
Ce débat sans précédent sur le changement
climatique devait lancer la négociation d'un protocole
de réduction des gaz à effet de serre, destiné
à remplacer celui de Kyoto, qui expire en 2012.
Loin de s’y associer, Georges Bush tente de promouvoir
un processus parallèle en conviant les principaux
pays pollueurs à mettre en œuvre des technologies
"propres" fournies par l’Amérique.
Cet objectif est perçu par les Européens
et certains pays asiatiques comme une diversion.
L’hostilité
des Etats-Unis à l’émergence d’une
Europe puissance ne porte pas seulement sur les questions
environnementales. Elle est historique et s’exprime
dans tous les domaines civils et militaires. Elle est
très appuyée, en Europe même, parce
que l’on aurait appelé avant la deuxième
guerre mondiale une « cinquième colonne »
bien implantée. Il faut en avoir conscience avant
de rêver voir l’Europe prendre un quelconque
rôle pilote international, même face à
cette urgence extrême qu’est la crise environnementale.
Ceci
dit, on ne doit pas faire porter sur les Etats-Unis toute
la responsabilité de l’incapacité
congénitale de l’Europe à s’unir
qui l’affecte depuis des siècles et se poursuit
encore. La nécessité de lutter contre la
crise sera un puissant antidote mais ne suffira pas. Une
Europe-puissance n’émergera dans les prochaines
années ou décennies, que si les Européens
acceptent de véritables révolutions culturelles
et idéologiques, ainsi qu’un certain nombre
de sacrifices matériels. 08/10/07
Rejet
de Open XML
contribution de Yvon Rastetter, pour Ars Aperta (www.arsaperta.com)
Vous
avez évoqué dans un numéro précédent
la condamnation de Microsoft par la cour européenne,
dans l'affaire Mediaplayer. Vous regrettez qu'au delà
de cette condamnation, la Commission n'encourage pas suffisamment
les logiciels libres. Je voudrais ajouter que, dans le
cadre d'une contribution à une véritable
politique industrielle, mes partenaires de Ars Aperta
ont joué un rôle majeur dans le rejet de
Open XML comme norme à l'AFNOR. La tentative de
MicroSoft pour la normalisation de Open XML a montré
la faiblesse et l'inconséquence de l'industrie
française, tant au niveau du CIGREF qu'à
celui du MEDEF. La fausse idée de bon sens comme
quoi il faudrait deux normes pour assurer l'évolution
sans rupture de l'existant informatique montre que les
dirigeants n'ont pas conscience des enjeux de l'informatisation.
Dans
sa tentative, MicroSoft révèle l'incohérence
de ses choix techniques successifs, générateurs
de ruptures et de surcoûts pour ses clients, et
surtout sa volonté de verrouiller sa clientèle
en rendant ses applications incontournables pour le traitement
des fonds documentaires accumulés dans le passé.
Une
saine perception des enjeux sur la pérennité
devrait au moins être celle du CIGREF. Il devrait
en être de même pour un organisme de normalisation
comme l'AFNOR. L'effort d'incitation et de pédagogie
devrait être celui d'un État stratège
que nous appelons de nos vœux. Pour mener à
bien son action, il devrait s'appuyer sur des réseaux
de compétence et de mutualisation qui se mettent
en œuvre.
Je
pense aussi aux besoins de pôles de compétitivité:
celui de Valorial, le pôle MER et le pôle
Innoviande
dont l'animateur a immédiatement réagi à
mon message sur les outils du LL. Il me semble indispensable
que la DGE au Ministère de l'Industrie assigne
au pôle de compétitivé "Ouverture"
une mission transversale portant sur la mutualisation
pour tous les pôles de compétitivité.
Il est consternant de constater que le pôle "Image
et Réseaux" ne se considère pas concerné
par cela.
Je
reviens maintenant aux enjeux européens et mondiaux
par la problématique de la norme. La dérégulation
incontrôlée n'est sans doute pas pour rien
dans le contexte actuel qui risque de voir passer en février
une norme ISO de complaisance pour MicroSoft. Même
si cela n'arrive pas, il est de plus en plus évident
que l'ISO est déconsidérée pour ce
qui touche à la normalisation des TIC. Pour construire
un environnement mondial cohérent en normalisation,
il faudra sans doute une travail commun de l'UIT, du W3C,
de l'IETF et de OASIS.
Au
niveau européen, il me semble cohérent d'élargir
le champ de l'ETSI à tout ce qui touche les TIC,
au delà des télécommunications. C'est
un travail qu'il faut mener de façon urgente au
niveau intergouvernemental avec l'IDABC.
03/10/07
L’Europe
en pointe dans la fusion nucléaire
On
sait qu’il existe plusieurs processus différents
permettant d’obtenir les énergies énormes
nécessaires à faire fusionner les atomes
d’hydrogène en atomes d’hélium,
avec production d’énergie récupérable.
Dans tous les cas, il s’agit de « confiner
» un plasma de gaz ionisés sous de très
fortes pressions. Le premier processus est celui mis en
œuvre dans les étoiles, par exemple au sein
de notre soleil. On parle de confinement gravitationnel
puisque c’est la gravité régnant au
coeur de l’étoile qui crée la pression.
Le second processus est celui du confinement magnétique,
au sein d’enceintes utilisant de fort champs magnétiques
afin d’obtenir le même résultat. C’est
celui qui sera expérimenté par le consortium
international Iter dont les travaux vont commencer à
Cadarache (France). Le troisième processus est
celui du confinement par inertie. Les physiciens utilisent
à cette fin des lasers de puissance (tel le Mégajoules
de Toulouse) qui, dans de très petits volumes et
dans des temps très courts, provoquent eux-aussi
des pressions et des énergies considérables.
Pour
être complet, signalons que de nombreux chercheurs,
encore considérés comme fantaisistes, poursuivent
des projets de fusion à basse température,
dite fusion froide, utilisant des catalyseurs.
Les
Européens n’ont pas encore tenté de
créer un soleil artificiel (encore que certains
estiment la chose possible au sein du Grand collisionneur
à Hadrons du Cern qui entrera bientôt en
fonction). Mais il s’agirait sans doute alors d’une
catastrophe, car rien ne pourra confiner l’amorce
de soleil éventuellement générée.
Par contre, ils sont incontestablement les meilleurs dans
les deux autres modes de fusion (sans mentionner la fusion
froide où quelques européens font partie
des équipes qui s’intéressent, sans
résultats probants jusqu’à présent,
à cette question).
Cette
excellence européenne vient d’être
confirmée par un consortium que conduit Mike Dunne
du Rutherford Appleton Laboratory d’Oxford (U.K.).
L’équipe vient d’annoncer qu’elle
utilisera la méthode de la fusion inertielle en
utilisant des lasers afin de fusionner des atomes de deuterium
et tritium (isotopes de l’hydrogène) en atomes
d’hélium. La fusion libérera des neutrons
et d’importantes quantités d’énergie.
Christine Labaune, directrice de l'Institut Lasers et
Plasmas, est coordonnatrice adjointe du projet.
La
Commission européenne a accepté de co-financer
un équipement dénommé HiPER (High
Power Laser Energy Research), pour un montant global de
500 millions d’euros. Les discussions se poursuivent,
entre les scientifiques des 15 nations participant au
projet, relativement à sa localisation et aux modalités
techniques de la réalisation.
On
s’étonnera de voir que pour 500 millions,
on puisse obtenir une solution alternative au méga-projet
Iter. Mais d’une part les deux technologies doivent
être poursuivies en parallèle afin de multiplier
les chances d’aboutir. D’autre part, les quantités
d’énergie produites selon les deux méthodes
ne devraient pas être comparables. Enfin, le devis
annoncé d'HiPER ne concerne que les premières
phases.
Le
site de HiPER http://www.hiper-laser.org/
Mission
lunaire japonaise
Le
Japon a lancé avec succès le 14 septembre
une fusée transportant une sonde d'observation
de la Lune, première étape d’un ambitieux
programme lunaire, le plus ambitieux depuis la mission
américaine Apollo en 1969 selon l'Agence spatiale
japonaise (JAXA).
Cette mission
a pour objectif de mieux comprendre l'origine et l'évolution
de la Lune à l'aide d'une quinzaine d'instruments
de mesure embarqués. Elle permettra de dresser
une cartographie précise de la Lune et de mieux
connaître sa surface et ses couches inférieures.
Elle devra aussi étudier la répartition
des minéraux ou autres éléments,
évaluer les phénomènes magnétiques
lunaires et s'intéresser au comportement des particules
énergétiques et plasmas.
La
mission a coûté 355 millions d'euros et doit
durer un an. La sonde SELENE pesant plus de trois tonnes,
entrera en orbite lunaire dans trois semaines. Cinq jours
plus tard, elle larguera un petit satellite de 50 kilos
qui servira de relais pour la transmission de données
vers la Terre lorsque la sonde sera masquée derrière
la Lune. Un deuxième satellite annexe, qui servira
à mesurer le champ de gravité de la Lune
en association avec son jumeau, sera largué quatre
jours après.
Les deux satellites
évolueront sur des trajectoires elliptiques à
une altitude lunaire variant de 100 km à 2400 km
pour le premier et de 100 km à 800 km pour le second.
La sonde se rapprochera progressivement de la Lune pour
se positionner dans une orbite circulaire distante de
100 kilomètres du sol lunaire. Sa mission achevée,
elle s'écraser sur le sol de la Lune.
On
sait que, dans le même temps, la Chine et l’Inde
mettent en place des missions lunaires. La Nasa pour sa
part prépare une implantation permanente, avec
la possibilité d’héberger des astronautes.
Ce projet plus ambitieux servira de plateforme pour l’exploration
de Mars. La dernière contribution de l’Europe
(Esa) à l’exploration de la Lune a été
la mission SMART 1 (2003-2006). Les responsables de cette
mission ont collaboré depuis avec l’Inde,
la Nasa et le Japon pour la mise au point de leurs propres
missions lunaires. Nous estimons pour notre part que si
l’Europe n’est pas capable de financer en
propre une mission humaine sur la Lune au moment où
les Etats-Unis, la Chine et peut-être d’autres
puissances spatiales y remettront le pied, elle perdra
une partie de sa crédibilité dans le domaine
des vols habités futurs.
PS:
on a appris le 4 octobre que la sonde japonaise SELENE
s'était mise en orbite autour de la Lune comme
prévu.
*
Sur SMART1, voir http://www.esa.int/esaMI/SMART-1/SEMEZ2N0LYE_0.html
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