Dans
cette page, nous présentons en quelques lignes des ouvrages
scientifiques éclairant les domaines abordés par
notre revue. Jean-Paul Baquiast. Christophe Jacquemin
The
Brain That Changes Itself, Stories of Personal Triumph From
the Frontiers of Brain Science, Norman Doidge, M.D., Viking,
2007
Dans
ce livre destiné à surprendre, l'auteur, neurologue
se disant lui-même neuroplasticien, c'est-à-dire
étudiant les capacités d'adaptation du cerveau,
montre que celui-ci n'est jamais figé dans une posture
atteinte à l'âge adulte. Il est capable de se reconfigurer
en permanence, sous la pression des contraintes rencontrées
par le sujet. Ainsi disparaît de plus en plus la distinction
traditionnelle entre le cerveau (brain) et l'esprit (mind),
le premier étant par définition rigide et le second
souple. La plasticité du cerveau se manifeste dès
le jeune âge et se poursuit jusqu'à la vieillesse.
Elle a de bons côtés, en permettant par exemple
à un cerveau touché par une attaque de récupérer.
Mais elle en a d'inquiétants. Les cerveaux peuvent se
déformer durablement lorsqu'ils sont soumis à
des stimulus visant à imposer aux sujets des croyances
ou des comportements agressifs.
La
question de fond n'est pas résolue par l'auteur: quels
sont les agents cérébraux ou autres qui provoquent
l'adaptation ou la réadapatation du cerveau. S'agit-il
de fonctions primitives, bottom up, comme celles permettant
à certains organes de compenser des déficits?
S'agit-il au contraire de fonctions globales, tpp down, découlant
du fonctionnement de ce que les théoriciens de la conscience
primaire nomment le noyau actif?
Endless
Universe: Beyond the Big Bang; Neil Turok et Paul J. Steinhardt,
Doubleday, 2007
Neil
Turok est professeur de physique théorique à l'université
de Cambridge (USA), Paul Steinhardt à Princeton. Leur
livre conteste l'hypothèse généralement
admise du Big Bang comme origine de notre univers. Il s'appuie
sur une nouvelle version de la théorie des cordes, dite
aussi M Theory. Il relance l'hypothèse de l'univers cyclique,
en voulant montrer que le Big Bang n'était qu'un écho
de la collision de deux "membranes" ou "branes"
(braneworlds), résultant du dépérissement
d'un univers antérieur disparu. Cette hypothèse,
dite "ekpyrosis", promet l'apparition d'un nouveau
cycle, avec un nouveau cosmos, dans des trilliards d'années
futures. Elle est évidemment totalement invérifiable.
Mais le livre est très attrayant, de lecture facile et
met le lecteur au coeur des débats des physiciens théoriciens
- auxquels se complaisent sans y comprendre grand chose beaucoup
de philosophes métaphysiciens, espérant parfois
y trouver la preuve de l'existence de Dieu.
Il
faut savoir cependant que, comme le plaide Lee Smolin dans son
dernier livre, qui vient d'être traduit en français(1)
la théorie des cordes est considérée par
certains comme une machine à soutirer des crédits
de recherche alors que des problèmes plus immédiats
et plus faciles à résoudre mériteraient
les financements publics.
(1)
"Rien ne va plus en physique ! : L'échec de la théorie
des cordes" par Lee Smolin, Alain Connes, et Alexeï
Grinbaum, Dunod . Voir notre brève introduction au livre,
version anglaise ("The Trouble with Physics") dans
http://www.automatesintelligents.com/actu/060931_actu.html
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