Retour
au sommaire
Automates
Intelligents s'enrichit du logiciel
Alexandria.
Double-cliquez sur chaque mot de cette page et s'afficheront
alors définitions, synonymes et expressions constituées
de ce mot. Une fenêtre déroulante permet
aussi d'accéder à la définition du
mot dans une autre langue (22 langues sont disponibles,
dont le Japonais). |
Article
Galiléo, alerte
rouge
par
Jean-Claude Empereur (président délégué
de Paneurope France)
06/06/07
Il
y a quelques mois, dans ces colonnes, nous évoquions
la mise en oeuvre de Galileo par l'Union Européenne
comme symbolisant «l'aube de la souveraineté
européenne».
Dans
le Figaro du 5 juin dernier, Christian Cabal et Henri
Revol, les auteurs du très remarquable rapport de l'Office
parlementaire d'évaluation des choix scientifiques
et technologique, intitulé Politique spatiale: l'audace
ou le déclin tirent, à nouveau, la sonnette
d'alarme au sujet de Galileo.
Ils
en appellent au réalisme et au pragmatisme de Jacques
Barrot, le vice président de la commission chargé
des transports, pour sortir de l'ornière un projet
«fondamental pour la souveraineté et la compétitivité
européenne».
Si
les Européens, qu'il s'agisse des responsables politiques,
des médias ou de l'opinion, continuent à ne
pas s'intéresser à ce projet, pourtant défini
par la Commission comme l'exemple même d'un projet d'intérêt
communautaire, ils doivent se préparer à de
dangereuses désillusions et à de très
mauvaises surprises dans l'avenir.
Ainsi
que nous l'avons rappelé lors du colloque organisé,
à Toulouse en novembre dernier sur le thème
«Politique spatiale et souveraineté européenne»
par Paneurope France (Voir http://www.automatesintelligents.com/manif/2006/coltoulouse.html
et les articles de la revue de Défense Nationale de
février 2007), la mise en œuvre par les grandes
puissances continentales de systèmes de géolocalisation
comme Galileo correspond, à un impératif de
souveraineté en même temps qu' à un enjeu
de société.
A
terme, ces systèmes, dont les applications militaires,
de sécurité et commerciales se développent
de manière accélérée, tendront
à organiser la «traçabilité»
immédiate et permanente de la plupart de nos activités.
Comment
imaginer, un seul instant, que nous puissions nous en remettre
à d'autres pour maîtriser un tel instrument de
puissance, d'indépendance et de développement
économique alors que les Américains, grâce
au GPS, possèdent déjà huit ans d'avance
sur nous, que les Russes avec Glonass, les Chinois avec Beidu
et, bientôt, les Indiens se dotent de leurs propres
instruments de géolocalisation ?
Nous
partageons, bien entendu, le point de vue exprimé
par les deux parlementaires, auteurs de l'article précité,
selon lequel c'est à l'Union Européenne et,
sans doute aussi, aux Etats membres, de prendre en charge
le financement des infrastructures, satellites et stations
au sol et de remobiliser l'ESA, pour conduire l'opération.
Rappelons
enfin, que, d'un point de vue strictement économique,
Galileo est un projet «gagnant, gagnant». C'est
en effet, dans un premier temps, selon le CNES, la création
de 150 000 emplois nouveaux et, ensuite, le développement,
quasi-illimité d'applications commercialement très
porteuses. C'est ainsi, qu'aux Etats Unis, les recettes fiscales
générées par le GPS financent déjà
une partie importante des coûts d'investissement et
de fonctionnement du système.
La
situation de Galileo est extrêmement préoccupante,
un redressement vigoureux s'impose à tous les niveaux.
Il en va de l'indépendance et de la souveraineté
de l'Europe.
[Ndlr
: Réunis le 8 juin au Luxembourg, les ministres des
transports de l'Union européenne ont mis un terme aux
négociations engagées sans succès depuis
deux ans avec le consortium privé pressenti pour déployer
et exploiter Galileo. Faute pour l'instant de compromis entre
les pays, les Etats membres ont reporté à l'automne
toute décision sur la façon dont ils comptaient
s'engager pour sortir le projet de l'impasse. Un accord, devrait,
au mieux, intervenir en octobre.]