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Editorial
I
L'Europe face à son avenir scientifique. L'espace
et les nanotechnologies
par
Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin
28/02/07
|
Ce
numéro est pour l'essentiel consacré aux comptes-rendus
de deux événements importants ayant marqué
le début de cette année, organisés l'un
par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques
et technologique (0PECST), l'autre par le Conseil Economique
et Social. Nous en avons résumé les grandes
lignes à l'intention de nos lecteurs.
L'OPECST
vient de publier son 4e rapport sur la politique spatiale
française et européenne, suivi de "50
recommandations pour une politique spatiale française
et européenne audacieuse". Il s'agit d'une
nouvelle mise en garde. L'Europe qui, en grande partie grâce
à la France, figurait encore à un rang plus
qu'honorable parmi les puissances spatiales, est en train
de décrocher faute d'entretenir et d'élargir
ses efforts. Pour les Etats-Unis, la domination de l'espace
est plus que jamais le moyen d'assurer son ambition
de domination globale. Mais dans le même temps, de
nouvelles grandes puissances, Chine, Inde notamment, veulent
lui en disputer le monopole. L'Europe pour rester
dans la course, doit changer profondément la philosophie
de son approche. Elle doit désormais investir dans
deux domaines jusqu'ici négligés, le
spatial de sécurité-défense et l'exploration
humaine du système solaire. Il devrait s'agir
dorénavant pour elle d'applications communes
prioritaires, à ne plus réserver aux seules
initiatives de quelques Etats-membres.
A
l'autre bout de l'échelle des grandeurs,
les nanotechnologies, applications des nanosciences, sont
devenues elles-aussi un enjeu de puissance et de valeur ajoutée
dont on découvre chaque jour l'importance. Le
Conseil Economique et Social, après l'OPECST qui en
avait précédemment traité, a voulu le
rappeler par un Colloque qui a donné la parole aux
spécialistes du secteur. Là aussi, l'Europe
doit veiller à ne pas se faire distancer. Si la recherche
publique et les sommes consenties y sont d'un bon niveau (équivalent
aux USA et Japon), elle accuse d'ores et déjà
un retard face à l'investissement privé (investissement
moitié moindre que celui des Etats-Unis).
Nous
sommes obligés de constater que, dans ces deux domaines,
l'espace et les nanotechnologies, l'opinion
française marque une grande indifférence.
Les partis politiques également. Le public pour sa
part semble considérer qu'il s'agit au
mieux de dépenses inutiles, au pire d'opérations
dangereuses où s'imposeraient des moratoires.
Chacun peut constater qu'en conséquence de
cette ignorance, les candidats aux futures élections
françaises n'ont pas présenté
ces sujets comme des frontières dont le franchissement
permettrait à la science et l'économie
française de se dépasser. Pour tout dire,
aucun à notre connaissance n'en a encore parlé.
Sans
doute les scientifiques, les agences et les industriels n'ont-ils
pas encore fait de leur côté un effort suffisant
pour présenter les projets et leurs enjeux sous des
formes permettant de toucher un large public. On ne doit pas
refuser la discussion, même lorsque l'ignorance
et le parti pris semblent prédominer. Mais il faut
aussi ne pas hésiter à faire appel à
l'enthousiasme des citoyens. Pour les rédacteurs
de cette revue, en tous cas, si l'homme peut encore
rêver, ce sera certainement autour du très grand,
le cosmos et du très petit, le nano et le quantique,
qu'il trouvera le mieux matière à le faire.
Le
rapport de l'OPECST http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-off/i3676.asp
Editorial
II
Les experts du climat (GIEC/IPCC) doivent signaler les
risques dépassant la moyenne, même si cela
déplait à certains gouvernements
par
Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin
21/02/07
|
Le grand combat du monde, de l'Europe et de la France dans
les prochaines décennies sera la lutte contre les conséquences
catastrophiques du changement climatique et de la destruction
des écosystèmes. Notre revue doit s'y impliquer
systématiquement. Nous avons déjà inauguré
ce thème dans les numéros précédents.
Il sera repris et décliné dans les numéros
futurs.
L'urgence est d'autant plus grande que les experts
nous avertissent. Les prévisions déjà
pessimistes du GIEC/IPCC, présentées à
la conférence de Paris début février,
sont le résultats de compromis inévitables
avec les Etats qui ne voulaient pas que l'accent soit
mis sur les risques, de peur de devoir changer trop vite
leurs comportements. En fait, il ne s'agit que de
prévisions moyennes, qui ne mentionnent pas des risques
bien réels mais qui sont estimés, selon le
langage des experts, comme relevant du « very
likely » et non du « extremely likely
». Autrement dit, du très probable et non du
quasi-certain.
Or
ce sont les extrêmes et leurs probabilités
d'occurrence qui doivent intéresser les gouvernements
et les peuples. Les Londoniens, comme l'expose l'éditorial
du New Scientist daté du 10 février, ne seront
pas seulement intéressés par l'élévation
du niveau moyen des mers. Ce qui les préoccupera
sera la conjonction de cette élévation, d'une
marée haute et d'une tempête de Nord
Est en mer du Nord. Alors, Londres sera noyé, avec
des centaines de milliers de morts, comme le montre très
justement le roman Flood de Richard Doyle http://www.floodlondon.com/
On attend donc des experts les plus indépendants
du GIEC, si celui-ci ne peut le faire lui-même, une
évaluation sans complaisance des catastrophes à
venir, même si certaines sont moyennement probables.
Ce sera seulement sur cette base que les gouvernements et
les opinions pourront accepter les mesures préventives
nécessaires, à supposer que celles-ci soient
du domaine du possible.