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ACTUALITÉS
Le
Monde de l'Intelligence
CJ 12/11/05
Signalons
la naissance de la revue Le Monde de l'Intelligence
éditée par Mondeo publishing, dont le n°1
est en vente dans les kiosques depuis le 10 novembre. Destinée
à tout public, cette publication bimestrielle souhaite
aborder le thème de l'intelligence à travers
les différents domaines que sont les neurosciences,
l'Intelligence artificielle, la psychologie... "Nous
destinons ces pages à tous ceux que l'énigme
de l'esprit humain et ses liens avec le cerveau passionnent",
écrit le directeur de la publication Gilles Harpoutian
dans son éditorial.
A noter dans le sommaire de ce numéro, un dossier Créer
un cerveau artificiel réalisé par le journaliste
Cyril Fiévet, dossier comprenant 3 articles, dont une
interview de notre ami Alain Cardon ("Alain Cardon
offre la liberté aux machines") dans laquelle
le chercheur montre tout l'intérêt de ses travaux,
mais aussi met le doigt (comme nous ne cessons de le faire
dans notre revue) sur le retard préoccupant que prennent
la France et l'Europe dans ce type de recherche. "Aujourd'hui
en France, la capacité d'innovation pour des sauts
technologiques est anormalement faible. On s'intéresse
un peu trop au technologies d'hier. Cela conduit au fait que
de très nombreux thésards s'en vont en Grande-Bretagne,
aux Etats-Unis et au Japon (...) Notre pays souffre d'une
forme d'inertie (...) Nous avons chez-nous un vrai problème
d'initiative et de prise de risque" explique Alain
Cardon.
Rappelons que notre appel publié en juillet dans le
blog Automates Intelligents - Réalisation
dun système de comportement intelligent, intentionnel
et autonome avec production d'émotions destiné
à divers types de robots - est toujours d'actualité
: à ce jour, et bien qu'ayant rencontré certaines
instances dirigeantes, Alain Cardon n'a toujours pas trouvé
les fonds nécessaires pour créer son entreprise.
Bien que certains rendez-vous ont eu lieu avec des industriels,
aucune expertise ni étude sérieuse du projet
n'ont encore été proposées de leur part,
ce qui serait pourtant un minimum.... C'est certainement ce
qui nous différencie de pays comme le Japon où
l'Amérique : le dossier réalisé par Cyril
Fiévet comprend par exemple une interview de Jeff Hawkins
("Jeff Hawkins réinvente le néocortex"),
le créateur du PalmPpilot, récement à
l'origine de la création de Numenta, start-up fondée
aux Etats-Unis en mars 2005 et qui a, elle, levé assez
facilement les fonds de départ. Objectif : créer
des systèmes de mémoires informatique reproduisant
le fonctionnement du néocortex humain.
Doit-on
laisser partir le projet d'Alain Cardon aux Etats-Unis pour
qu'enfin il se réalise ? Le monde de l'Intelligence
n'est décidément pas le même pour tout
le monde sur cette planète.
Pour
en savoir plus :
Sommaire du numéro : http://mondeo.fr/presse/index.htm
Notre
analyse du livre Intelligence de Jeff Hawkins, livre
sur lequel s'appuie l'interview présentée dans
la revue Le Monde de l'intelligence : http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2005/sept/hawkins.html
Concernant
Alain Cardon voir : http://www-poleia.lip6.fr/~cardon/
- Présentation de son projet d'entreprise: http://automatesintelligent.blog.lemonde.fr/automatesintelligent/2005/07/index.html
- Voir aussi "System generating consciousness facts"
:
http://www.artificial-brain-project.com/
- Voir aussi son livre Modéliser et concevoir une
machine pensante - Approche de la conscience artificielle,
paru chez Vuibert dans notre collection Automates Intelligents
(Prix AFISI 2005) : http://www.automatesintelligents.com/collection/cardon1.html
Le
Robot Darwin VII et robots analogues
JPB/CJ 12/11/05
Le
NewScientist du 5 novembre 2005, p. 29, consacre un important
article (sur souscription, http://www.newscientist.com/channel/info-tech/mg18825241.700.html)
à la réalisation de robots présentés
comme susceptibles d'acquérir une connaissance du monde
analogue à celle de jeunes enfants, inspirés
de l'architecture du cerveau. C'est d'abord la série
Darwin, au NSI de La Jolla, qui développe les idées
exposées depuis quelques années par le grand
neuroscientifique Gerald Edelman. Le principe en est connu.
Il s'agit d'émuler la structure du cerveau d'un mammifère,
à partir de blocs de neurones logiques dédiés
à des tâches bien spécifiques: traitement
des images et des sons, contrôle des mouvements, etc.
Par ailleurs, d'autres blocs intègrent les données
venant des ou allant vers les premières, en jouant
le rôle de l'hippocampe et des zones dédiées
à la formation des valeurs. Le robot se construit son
image du monde en interagissant sans programmation préalable
avec son environnement.
L'élaboration
de l'architecture du cerveau artificiel a cependant été
réalisée par les auteurs du projet (notamment
le Dr Jeff Krichmar) en compilant la littérature disponible
concernant l'organisation et le fonctionnement des cerveaux
de mammifères. Autrement dit, l'objectif n'est pas
de travailler en aveugle mais de se rapprocher le plus complètement
possible de la nature. Ceci à la fois pour disposer
d'un système efficace parce que copié sur celui
résultant de l'évolution, mais aussi pour mieux
comprendre le fonctionnement du cerveau naturel. Inutile d'insister
sur le fait que cette recherche rompt définitivement
avec les approches traditionnelles de l'Intelligence Artificielle.
Nous l'avons plusieurs fois explicité dans de précédents
articles de cette revue.
Le
Dr Weng, qui travaille à l'Université d'Etat
du Michigan, a développé un robot un peu voisin,
SAIL (Self-organizing Autonomous Incremental Learner) [voir
notre actualité du 7/09/2001] - et maintenant
son robot de nouvelle génération DAV - , qui
est capable d'associer des informations de plusieurs sources
pour se doter d'une représentation d'un monde non défini
à l'avance, représentation qui sera adaptée
aux besoins de survie de son corps physique.
Ces
projets suscitent un grand intérêt dans la presse
scientifique et la presse grand public. Ils ne manquent ni
de crédits ni des moyens technologiques nécessaires
pour réaliser rapidement des "corps" dotés
de nombreux organes. On envisage prochainement de les introduire
dans des représentations humanoïdes qui les rendront
encore plus aptes qu'actuellement à interagir avec
des humains. Pendant ce temps, en France, les chercheurs s'intéressant
à ces perspectives n'obtiennent pas le moindre crédit
en ne peuvent qu'émigrer aux Etats Unis ou au Japon.
Pour
en savoir plus :
Article du Neuroscience Institute de La Jolla, avec une contribution
de Gerald Edelman: Brain bases devices (oct 2003) http://www.nsi.edu/nomad/iros2003_jlk_gme.pdf
SAIL
(automatic mode) http://www.cps.msu.edu/~weng/research/altonlei/frameautomatic.htm
SAIL
and DAV Dévelopmental Robot Projects : http://www.cps.msu.edu/~weng/research/LM.html
Projet
de création d'un Institut Européen de Technologie
à Strasbourg
JPB (source Gérard Bokanowski) 12/11/05
Ce
projet avait été évoqué par le
Premier ministre français suite à un rapport
du Conseil Stratégique de l'Innovation (CSI), remis
en juillet dernier qui préconisait déjà
la création d'un "MIT à la Française",
en référence au "Massachusetts Institute
of Technology"de Boston. Un rapport du Conseil Stratégique
de l'Innovation (CSI), remis au Premier Ministre Dominique
de Villepin en juillet dernier (PDF), préconisait déjà
la création d'un "MIT à la Française",
en référence au célèbre "Massachusetts
Institute of Technology"de Boston.
La Commission Européenne a repris l'idée et
lancé une consultation publique relative à
l'opportunité de créer en Europe un
“Institut Européen de Technologie” (IET).
Elle se déroule jusqu'au 15 novembre 2005.
Le document qui accompagne cette consultation constate ceci:
"Au
cours des 50 dernières années, la part de l'Europe
dans la création de connaissance a lentement décliné.
En effet, la baisse du nombre de lauréats de prix Nobel
issus de l'UE actuelle le démontre. Le nombre de ces
lauréats est passé de 73% (entre 1901 et 1950)
à 33% (1951-2000), puis à seulement 19% au cours
de la dernière décennie (1995-2004)." [...]
“L'Europe doit agir pour reconquérir une place
de premier plan." [...] La plus grande partie de la recherche
européenne est de bonne qualité. Pourtant, outre
certaines exceptions notables, les chercheurs européens,
les établissements et les entreprises sont moins efficaces
que leurs concurrents dans l'utilisation des résultats
de ces travaux pour développer des produits et processus
commercialement viables."
Mais
tout reste à préciser: le calendrier, jugé
par certains trop lointains (2009), le budget, le choix
des technologies (on risque de se méfier des plus
innovantes ou émergentes), la façon de mesurer
les résultats, c'est-à-dire l'excellence.
Plusieurs
parlementaires européens de premier plan ont lancé
un comité d'étude et de soutien, COMETIS
Ces
projets sont importants. Nous vous informerons de la suite.
Pour
en savoir plus
Note
de la Commission précisant la consultation http://europa.eu.int/comm/education/eit/paper_fr.pdf
Note
de présentation de COMETIS (Committee for a European
Technology Institute in Strasbourg) dont nous extrayons
ce qui suit:
Competitiveness and innovation
are high on the European agenda and so is the possible establishment
of a European Institute of Technology. Such an institute
could provide a healthy impulse to European research if
well thought through. To that end the project will need
the input and support of the European scientific community.
To discuss the project in more depth and hear your views,
COMETIS (Committee for a European Technology Institute in
Strasbourg, gathering MEPs interested in the EIT project),
would like to invite you to a conference in Strasbourg,
....
Dr
Jorgo Chatzimarkakis (Member of the European Parliament),
president, Philippe Busquin, Vice-president, Jerzy Buzek,
Vice-president,Helga Trüpel, Vice-president, Alexander
Alvaro, Vice-president
Sur Cometis, voir une
note de Euractiv http://www.euractiv.com/Article?tcmuri=tcm:29-145671-16&type=News
Alain
Aspect, médaille d'or 2005 du CNRS
JPB 10/11/05
Le
physicien Alain Aspect vient de recevoir la médaille
d'or du CNRS, pour l'ensemble de ses travaux et notamment
pour la mise au point de la série d'expériences
qui ont démontré l'existence de phénomènes
d'intrication entre paires de photons issus d'un même
événement. Cette intrication ou corrélation
se manifeste par le fait que toute interaction avec un des
photons de la paire influence l'autre, quelle que soit la
distance ou le temps qui les séparent, à l'échelle
de l'univers tout entier. Depuis, l'intrication s'est révélée
comme une des caractéristiques du monde quantique,
intéressant pratiquement toutes les particules, voire
des molécules. Elle présente de nombreux débuts
d'application, notamment en cryptographie ou en computation
quantique.
Alain Aspect est directeur de recherche au laboratoire Charles-Fabry
de l'Institut d'optique d'Orsay (Essonne). Il honore la
physique française, d'autant plus que ses débuts
de carrière ne le destinaient pas à cette
voie.
Pour
en savoir plus
Communiqué du CNRS : http://www2.cnrs.fr/presse/communique/781.htm
Sur
l'intrication voir notre article : http://www.automatesintelligents.com/echanges/2004/avr/intrication.html
Lancement
réussi de la sonde européenne Vénus Express.
Source AFP - 10/11/05
La
sonde européenne Venus Express a été
lancée mercredi avec succès vers Vénus
à l'aide d'une fusée Soyouz-Frégate à
partir du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, marquant
ainsi le premier pas de l'Europe vers Vénus. La
fusée s'est élevée à 03H33 GMT
et la sonde s'en est séparée environ une heure
et demie après le lancement pour entamer un voyage
de 163 jours.
Jean-Yves le Gall président de Starsem, la société
chargée du lancement, a salué une "mission
parfaite", ce qu'a confirmé
Jean-Pierre Cau, responsable du programme scientifique chez
EADS Astrium, maître d'oeuvre pour la construction
de la sonde, dàs la réception du premier signal
de l'engin.
Venus
Express, qui restera sur orbite autour de la planète
pendant 500 jours, a pour mission essentielle d'étudier
l'atmosphère de Vénus - composition, températures
- a précisé l'Agence spatiale européenne
(Esa). Cette atmosphère est "unique dans le
système solaire et la comprendre est très
important", a souligné un des scientifiques
de la mission, Hakan Svedhem. Très
dense et chaude, elle est constituée à 96%
de dioxyde de carbone ou gaz carbonique (CO2). On y trouve
également de l'azote, du dioxyde de soufre (SO2)
et de la vapeur d'eau. Par ailleurs, à une soixantaine
de kilomètres d'altitude, les vents soufflent, pour
une raison inconnue, à quelque 400 km/h.
Venus
Express, construite sous la maîtrise d'oeuvre de la
société EADS Astrium, est la première
sonde européenne à être lancée
vers Vénus. Jusqu'à présent, seules
des sondes américaines et soviétiques ont
été envoyées vers cette planète
depuis 1961, dont Mariner 2 (USA - 1962) qui a été
la première à la survoler, ou Venera 7 (URSS
- 1970) qui s'y est posée en douceur.
Ajoutons
que ce succès était très attendu à
l'ESA. Un échec dû au lanceur aurait pu porter
une ombre sur la coopération avec la Russie, à
la suite de la série noire enregistrée précédemment.
Comment les systèmes
pondent
JPB/CJ 09/11/05
Les
incidents dans les banlieues donnent, malheureusement, un
relief particulier à l'intérêt de la mémétique,
sur laquelle nous avons beaucoup publié dès
la création de cette revue. Sur la mémétique,
on lira le livre récent de notre ami Pascal Jouxtel,
Comment les systèmes pondent" publié
aux Editions Le Pommier. La mémétique ne donnera
sans doute pas au gouvernement tous les moyens pour résoudre
le problème des banlieues. Mais elle aidera à
prendre des vues plus globales. Celles-ci ne traiteront pas
à elles seules le phénomène profond,
qui est l'incapacité de la société française
actuelle à intégrer les immigrants. On ne dira
donc pas que les émeutiers sont des virus - on voit
les conséquences de telles assimilations. Ce sont les
images qui sont des virus. Mais il sera bon d'examiner comment
fonctionnent les super-organismes dont ils sont les agents,
avec quelles informations ou messages ils se fortifient. De
même, il faut étudier la question des ghettos.
Ceux-ci constituent des super-organismes différents
de ceux que sont les bandes, mais qui leur sont très
liés. Il faut aussi tenter de les étudier un
peu scientifiquement, à la lumière de la mémétique
notamment. On ne leur appliquera évidemment pas les
mêmes outils d'analyse que ceux utilisés traditionellement
pour analyser la banlieue parisienne.
Nous
présenterons prochainement le livre de Pascal Jouxtel.
Son auteur vient
d'ouvrir un blog sur la mémétique http://systempondent.over-blog.com/
ENON,
le robot humanoïde à roue de Fujitsu
CJ 03/11/05
Fujitsu
Frontech Ltd. propose à la vente au Japon, depuis
le 13 septembre dernier, son robot sur roue ENON (Exciting
Nova On Networks). Les commandes commencent à arriver
et les envois devraient débuter dans le courant de
ce mois. Le robot, qui mesure 1,3 mètres de haut
pour 50 kg et se déplace à une vitesse maximale
de 3 km/h, est destiné à servir de guide,
à escorter les invités, à transporter
des objets (n'excédant pas 500 g) et à effectuer
des patrouilles de garde, voire renseigner les visiteurs
sur des produits ou sur la société dans laquelle
il officie.
Disposant d'un système de reconnaissance vocale*,
il étudie son environnement grâce à
6 caméras, 3 capteurs ultrason et 3 capteurs de contact.
Doté d'un réseau local sans fil, il peut envoyer
des clichés à destination d'un bureau central.
Sa tête (zones des yeux et de la bouche) est équipé
de diodes électroluminescentes qui lui permettent
de prendre des "expressions" faciales.
L'interface utilisateur est assuré par un écran
tactile de 10,5 pouces (27 cm), 4 microphones et 2 haut-parleurs.
Prix annoncé : 54 000 dollars (environ 45 000 euros).
*
Il ne reconnaît pour l'instant que le Japonais
Pour
en savoir plus :
Site
de Fujitsu : http://www.fujitsu.com
Construire
sa bibliothèque scientifique en ligne
CJ 2/10/05
Lancé
en novembre 2004, et aujourdhui disponible en version
française, CiteULike est un système de gestion
en ligne gratuit permettant aux chercheurs (ou personnes intéressées
par les sciences) de stocker, organiser et partager les publications
qu'ils lisent. Par un simple clic, larticle repéré
vient s'ajouter dans votre bibliothèque personnelle.
Lindexation est automatique : chaque référence
est caractérisée par des mots-clefs ("tags").
Avantages
du système :
- comme votre bibliothèque est stockée sur le
serveur de CiteUlike, l'utilisateur peut y accéder
depuis n'importe quel ordinateur. Plus besoin de se promener
avec des tonnes de livres lors d'un déplacement pour
un congrès (ou lorsque l'on part en vacances).
- le système permet de partager sa bibliothèque
avec d'autres internautes, savoir qui lit les mêmes
articles, ceci pouvant d'ailleurs aider à découvrir
des documents importants pour son domaine et dont on n'a pas
connaissance....
Linscription
est gratuite. Il suffit dune adresse mail, un nom d'utilisateur
et un mot de passe.
Signalons que ce sont les liens vers les articles qui sont
stockés, et non les articles eux-mêmes, qui restent
dans des bases comme JSTOR ou PubMed. La base de donnée
centrale est sauvegardée toutes les quinze minutes,
et l'information qui est dans votre bibliothèque et
sûre et protégée.
Pour le moment, ce sont surtout des articles de médecine
et de biologie qui sont disponibles. Actuellement, le système
récupère les liens pour: AIP Scitation, Amazon,
American Geophysical Union, American Meteorological Society,
Anthrosource, Association for Computing Machinery (ACM) portal,
BMJ, CiteSeer, IEEE Xplore, IngentaConnect, JSTOR, MathSciNet,
MetaPress, NASA Astrophysics Data System, Nature, PLoS Biology,
PubMed, PubMed Central, Science, ScienceDirect, SpringerLink,
Usenix, Wiley InterScience, arXiv.org e-Print archive, mais
cette liste s'allonge continuellement.
Pour
en savoir plus :
CiteULike
: http://fr.citeulike.org/
The
plausibility of life
JPB 30/10/05
Sous
ce titre (The plausibility of life, Yale University
Press, oct. 2005), deux biologistes évolutionnistes,
Marc Kirschner, (fondateur du département de biologie
des systèmes à la Harvard Medical School)
and John Gerhart (biologiste à l'University of California,
Berkeley) discutent les origines des organes et organismes
biologiques complexes. Ils présentent l'hypothèse
de la "variation facilitée" (facilitated
variation) qui selon eux permet de répondre à
la question de savoir comment des mutations génétiques
survenant au hasard ont pu produire des organes complexes,
tel que l'oeil.
Ce livre caractérise
la nouvelle attitude des darwiniens, attaqués sur
tous les fronts par l'incroyable offensive de l'Intelligent
Design (ID). Face à des idéologues qui, soutenus
par les milieux politiques et religieux les plus conservateurs,
tentent de démontrer que seule la main de Dieu a
pu organiser l'évolution, les scientifiques matérialistes
ont décidé de réagir, plutôt
que traiter ces opposants par le mépris. On comprend
mal en Europe la virulence des débats, si bien que
les biologistes européens n'ont pas encore jugé
bon de se mobiliser contre un mouvement qui n'a pas encore
traversé l'Atlantique. Mais peut-être ont-ils
tort. Quoiqu'il en soit, comme toute théorie est
perfectible, les critiques faites au darwinisme par les
défenseurs de l'ID permettent de perfectionner les
hypothèses relatives à l'évolution,
ce qui ne peut être inutile. Le livre de Kirschner
et Gerhart en donne l'exemple.
Selon les auteurs, le problème
de la variation, posé par Darwin dès les origines,
avait été occulté par les tenants de
la Synthèse Moderne qui insistent sur les mécanismes
de l'hérédité. Or la variabilité
des organismes est infiniment plus grande que l'on imagine.
Elle ne résulte pas seulement de mutations génétiques
ponctuelles mais du fait que, depuis le niveau génétique
jusqu'à celui des organes, les organismes sont constitués
de blocs modulaires. Les mutations génétiques
ne produisent pas de variations au hasard. Au contraire,
tous les organismes ont maintenu intact au cours de deux
milliards d'années un ensemble de mécanismes
vitaux relatifs au métabolisme, à la reproduction
de l'ADN, aux processus de croissance. Ce sont ces éléments,
conjointement avec des schémas corporels globalement
homogènes, qui ont servi de plate-forme aux variations
plus visibles.
Ils prennent l'exemple de
la défense de l'éléphant, des bois
du cerf et de l'éperon du narval. On peut les considérer
comme des innovations différentes, caractérisant
une grande complexité spécifique. Mais il
apparaît que c'est le même type de cellule qui
guide leur développement dans chacune des espèces
considérées. La structure modulaire de la
vie signifie que ces appendices peuvent se développer
selon des modalités différentes sans affecter
le reste de l'organisme. Ils ne sont que les expressions
différentes d'un même type d'activité
génétique découlant du processus de
la sélection naturelle, pour laquelle seules survivent
les variantes utiles dans un environnnement déterminé.
Le corollaire de ceci est que des variations génétiques
minimes peuvent produire des changements corporels importants,
tout au moins dans l'apparence. De même, les yeux
des insects comme ceux des autres espèces, y compris
les mammifères, qui semblent présenter des
complexités différentes, partagent d'importants
processus biochimiques modulaires de construction et de
mise en relation des composants.
Cette hypothèse permet
de faire l'économie de celle selon laquelle des mutations
convergentes se produisant dans des espèces différentes
plongées dans des environnements différents
donneraient des résultats voisins (comme l'oeil)
bien que provenant de sources distinctes. On retrouverait
sous une autre forme la théorie selon laquelle la
vie, partie d'une origine simple mais commune, obéit
à des logiques de base sous-jacentes elles-mêmes
communes, que des études de physiologie intégrative
pourraient aujourd'hui mettre en évidence. Le darwinisme
n'est pas remis en cause, mais situé dans une approche
plus globale. Cette approche serait proche, pensons-nous,
de celle développée en France par le Pr. Gilbert
Chauvet, souvent évoqué dans ces colonnes.
Les auteurs de The plausibility
of life militent, non seulement pour une contre-offensive
généralisée de tous les scientifiques
matérialistes contre l'ID, y compris auprès
du grand public et des écoles. Mais pour une relance
interdisciplinaire de toutes les études portant sur
les différents mécanismes de l'évolution,
afin d'enrichir une théorie darwinienne qui ne peut
être considérée comme définitive.
Maintenir une grande activité interdisciplinaire
de recherches et d'échanges dans l'étude des
phénomènes évolutionnaires constitue
la seule façon efficace de répondre aux insinuations
de l'ID et aux dégâts produits par cette doctrine
dans l'esprit scientifique, au moins aux Etats-Unis.
Mais
il ne faut pas faire d'illusion. Les promoteurs de l'ID,
dans leurs blogs et autres publications, ont déjà
présenté The plausibility of life
comme une nouvelle preuve de la validité de leurs
thèses. Voir par exemple le blog d'un certain William
Dembski
http://www.uncommondescent.com/index.php/archives/415
Pour
en savoir plus
Lire l'article de Peter Dizikes
dans le Boston Globe, Missing Links http://www.boston.com/news/globe/ideas/articles/2005/10/23/missing_links?mode=PF
Voir aussi http://yalepress.yale.edu/yupbooks/book.asp?isbn=0300108656
Les
nanovoitures (nanocars)
JPB 30/10/05
Les
chercheurs de l'université Rice ont construit une
nanovoiture composée d'une molécule unique.
Celle-ci consiste en un chassis et des essieux pivotant
librement. Les roues sont des buckyballs (fullerenes) de
carbone composés de 60 atomes. La voiture mesure
4 nanomètres de large, Selon son co-concepteur Kevin
Kelly, ce véhicule serait le premier qui fonctionnerait
comme une voiture véritable, en roulant sur 4 roues
dans une direction perpendiculaire à ses essieux.
D'autres types de véhicules sont en construction,
dont l'un capable de porter une charge. Cette réalisation
est considérée comme un pas décisif
dans la voie de l'ingénierie moléculaire.
A quand les nanoembouteillages sur de nanoautoroutes?
Pour
en savoir plus
Article http://media.rice.edu/media/NewsBot.asp?MODE=VIEW&ID=7850&SnID=841661904
Sur les fullerenes, voir http://www.psyclops.com/bucky.shtml
Reports
et difficultés dans les programmes spatiaux
JPB 28/10/05
On ne doit pas s'étonner
de voir tel ou tel calendrier de lancement retardé
voire compromis par des difficultés techniques. Il
faut cependant constater que l'ESA rencontre actuellement
une mini série noire dans ses relations avec l'Agence
spatiale russe, avec qui elle collabore de plus en plus
fréquemment. Ce fut d'abord la perte du satellite
Cryosat, que nous avons déjà relatée,
suite à une défaillance dans la séparation
du second étage du lanceur Rockot. Sur ce point,
l'ESA a promis, par la voix autorisée de Jean-Jacques
Dordain, directeur général, d'envoyer le plus
tôt possible un double du satellite détruit,
à partir des plans dont elle dispose. Le coût
serait inférieur à celui du premier engin,
estimé à 136 mns d'euros. Cryosat devait fournir
des informations de la plus haute importance pour mesurer
l'effet du changement de climat sur les glaces arctiques.
Il ne faut donc pas s'arrêter au premier échec.
L'ESA décidera en décembre prochain de ce
qu'elle fera sur ce plan.
Dans le même temps,
l'Agence russe évalue la fiabilité du lanceur
Rockot, produit par la joint venture russo-allemande Eurockot,
qui a converti aux fins de lancement pacifique le lanceur
balistique intercontinental russe (ICBM) de la série
SS19. Ce même lanceur devrait être utilisé
pour mettre en orbite en 2006 et 2007, pour le compte de
l'ESA, les satellites GOCE (mesure du champ magnétique
terrestre) et SMOS (mesure de la salinité des océans).
En attendant, le 19 octobre, Roskosmos a perdu le contrôle
d'un satellite de contrôle de l'environnement terrestre,
Monitor-E.
Mais
les Rockots ne sont pas seuls sur la sellette. La sonde
européenne Venus-Express, qui devait être lancée
le 26 octobre, est restée au sol du fait d'une "pollution"
détectée dans la coiffe du lanceur, une fusée
Soyouz-Fregat. La mission Venus-Express sera très
importante, puisqu'elle permettra, pendant 500 jours, d'étudier
l'atmosphère de Venus, sa géologie et son
climat. Il serait évidemment désastreux que
le satellite soit perdu.
Pour être complet,
on mentionnera le fait que les Russes recherchent actuellement
un engin baptisé Demonstrator2R supposé pouvoir
ramener du fret de la station spatiale internationale en
utilisant la technologie dite IRDT (Inflatable Re-entry
and Descent Technology). Après son lancement à
partir d'un sous-marin, le prototype, une sorte de gros
parachute, qui intéresse l'ESA, a été
perdu vers le Kamtchatka.
Pour en savoir plus
Sur Venus Express, voir le long
article de Tariq Malik dans Space.com http://www.space.com/businesstechnology/051026_techwed_venusexp.html
Sur l'IRDT, voir http://www.esa.int/esaHS/SEMOJU4Y3EE_index_1.html
Bientôt
un afficheur cutané programmable ?
CJ 25/10/05
Le
chercheur américain Robert A. Freitas, spécialiste
des nanotechnologies, continue à travailler à
la mise au point d'un écran qui serait implanté
à quelques millimètres sous la peau. Cette idée
était déjà exposée en 1999 dans
son ouvrage "Nanomedicine,
Volume 1 : Basic Capabilities" (voir particulièrement
la page 204 http://www.nanomedicine.com/NMI/7.4.6.7.htm),
illustrée dans les figures 7.7A et 7.7 B de ce livre
(http://www.nanomedicine.com/NMI/Figures/7.7A.jpg
et http://www.nanomedicine.com/NMI/Figures/7.7B.jpg).
La
technique - qui fait appel aux nanotechnologies et que le
chercheur dénomme "programmable dermal display"
- consiste à implanter une population de trois milliards
de robot-pixels sur une surface de 6X5cm, et dont les photons
émis par ces pixels produiraient une image à
la surface de la peau.
Cet écran,
qui pourrait être activé ou désactivé
par un tapotement du doigt sur la main, serait programmé
pour afficher nombre d'informations, obtenues via des capteurs,
par exemple des données médicales comme la concentration
d'oxygène dans le sang, le taux de glucose, la courbe
des battements du coeur, la tension artérielle ou toute
donnée physiologique importante... tout cela presque
en temps réel.
Un dispositif qui pourrait s'avérer très utile
aux services d'urgence...
Cette technologie n'en est encore bien sûr qu'à
un stade très amont... Mais pour combien de temps ?
Pour
en savoir plus :
Animation
présentant le programmable dermal display (Windows
Media Player) : http://www.nanogirl.com/museumfuture/images/dermal.wmv
Robert
A. Freitas homepage : http://www.rfreitas.com/
Des
robots-poissons autonomes présentés à
l'aquarium de Londres
CJ 24/10/05
L'aquarium
de Londres à County Hall s'est enrichi de trois nouveaux
habitants. De drôles de poissons, presque indifférenciables
des vrais, tellement leurs déplacements imitent finement
celui des créatures vivantes, ondulant gracieusement
et pouvant tourner brusquement, éviter les obstacles
et leurs congénères, réagir à
leur environnement...
La réalisation de ces robots autonomes par Huosheng
Hu et son équipe du département de l'université
d'Essex(1) est le fruit
d'un travail de 3 ans mené en coordination avec les
responsables de l'aquarium. Après avoir étudié
le comportement et les mouvements de différents poissons,
c'est finalement le modèle de la carpe commune qui
a été choisi.
Pour le visiteur, placé directement en contact avec
de tels robots (dont la taille est de 50 cm de long pour 15
de hauteur et 12 de large), c'est une opportunité de
mieux comprendre ce nouvel univers de science et de technologie.
Le robot présente d'ailleurs une de ses faces latérales
décorée et l'autre laisse apparaître les
différents mécanismes et moteurs électriques
associés.
Pour
l'équipe de chercheurs, ce type de robot autonome constitue
une avancée dans le domaine(2),
qui peut déboucher sur des applications comme l'exploration
des fonds marins, la détection des fuites (par exemple
sur des pipelines pétroliers) ou des mines sous-marines,
voire même l'espionnage... Le robot peut se déplacer
à une vitesse de 50 cm/s, mais pour l'instant nage
à moitié de cette vitesse afin d'économiser
l'énergie et lui donner une autonomie de 5 heures.
Husoheng Hu travaille d'ailleurs actuellement à améliorer
l'intelligence artificielle du poisson pour qu'il trouve par
lui-même sa station de rechargement.
(1)
Située au sud-est de l'Angleterre.
(2)
La réalisation de poissons robotiques a débuté
il y a quelque 10 ans.
Selon l'équipe du professeur Hu, leur robot est le
plus abouti jamais réalisé en termes d'imitation
d'un poisson vivant.
Pour
en savoir plus :
Huosheng
Hu home page : http://cswww.essex.ac.uk/staff/hhu
Site
de l'aquarium de Londres : http://www.londonaquarium.co.uk/press/release_2005_robot_fish.html
Film
du robot évoluant dans l'Aquarium de Londres (BBC)
:
http://www.bbc.co.uk/mediaselector/...
Le
développement des Unmanned Ground Vehicles (UGV) aux
Etats-Unis
JPB/CJ 18/10/05
L'agence
de recherche de l'armée américaine (la DARPA)
a organisé le 8 octobre dernier une course de véhicules
automatisés sans pilotes dans le désert du Nevada.
Le gagnant a été l'université de Stanford,
avec la voiture "Stanley"(1),
véhicule réalisé sur la base d'un Touareg
R5 Volkswagen, emportant à son bord sept ordinateurs
(Pentium M), et qui n'a mis que 6 heures et 53 minutes pour
venir à bout des 230 kilomètres de ce périple.
Pour apprécier ce progrès à sa juste
mesure, rappelons que la précédente course tenue
en mars 2004 n'avait enregistré aucun gagnant.
Les compétiteurs de ce challenge sont des entreprises
ou des laboratoires, américains ou étrangers
(dont l'université de Parme, en Italie). La Darpa,
à son habitude, espère ensuite récupérer
le savoir-faire des participants jugés dignes d'un
financement ultérieur. La seule dépense qui
lui incombe initialement est le paiement du prix au vainqueur
(2 millions de dollars cette année).
Ces épreuves s'inscrivent dans la mise au point d'UGV
pouvant se substituer aux véhicules pilotés
par des hommes sur le champ de bataille, en accomplissement
de nombreuses missions de transport, d'assistance et bientôt
de combat proprement dits. Il s'agit d'un aspect d'une politique
générale visant à progressivement remplacer
les hommes au combat, y compris les fantassins, par des robots.
Les affrontements envisagés ne concernent pas seulement
des théâtres traditionnels, en rase campagne,
mais la contre-guérilla urbaine. La Darpa explique
aussi que de tels véhicules serviront aux explorations
planétaires futures (encore que le GPS n'existe pas
à ce jour sur la Lune).
.
Ce n'est pas seulement vers de tels robots légers que
se dirige le DOD. Dorénavant, une grande variété
de véhicules lourds est en cours de développement,
à l'initiative du département de la défense.
La Darpa a mis au travail un nombre important de consortiums
réunissant des laboratoires publics, des industriels
de l'armement et des start-up d'informatique et de robotique.
En mai 2005 ont été présenté au
War Collège des Carlisle Barracks (http://carlislebarracks.carlisle.army.mil/sites/local/)
une vingtaine de véhicules de combat de taille différente,
depuis les très lourds jusqu'à ceux portables
sur un sac a dos ou même miniaturisés. Ceux-ci
sont d'abord conçus pour suivre les troupes à
terre. Mais à échéance de 10 ans, ils
devraient devenir pleinement autonomes, y compris en exerçant
de leur propre initiative des tirs défensifs ou offensifs.
Les militaires américains n'ont pas à cet égard
les états d'âme de leurs collègues européens,
qui répugnent encore à envisager des combattants
totalement robotisés.
La mise au point de ces matériels suscite une véritable
explosion de technologies, comme le montre la visite du site
de Foster-Miller, entreprise d'armement spécialisée.
Il y a d'abord le mode de propulsion, qui donnera le choix
entre les roues et les jambes articulées. Viennent
ensuite les méthodes de communication entre robots
et avec les troupes sur le terrain. Il n'est pas possible
d'utiliser les satellites qui seraient brouillés. Les
engins communiqueront par du bas débit terrestre crypté.
Mais le plus difficile consiste à réaliser le
cerveau autonome du robot. Les chercheurs américains
s'affranchissent progressivement à cet égard
des systèmes lourdement déterministes. Mais
il est difficile de juger le niveau d'autonomie acquis par
les cognitive systems en cours de développement.
Il ne fait aucun doute en tous cas que ce sera dans la suite
de tels investissements militaires que la robotique autonome
progressera vraiment à l'avenir. Les contrats de la
Darpa continueront, comme à l'habitude, d'alimenter
un fort courant de brain drain en provenance des meilleurs
ingénieurs européens.
(1)
Parmi les 23 véhicules robotisés participants,
3 autres (tous américains) ont franchi la ligne d'arrivée
: H1ghlander et Sandstorm, développés par linstitut
de Robotique de lUniversité Carnegie Mellon (Pittsburgh),
ainsi que la Ford Escape Hybride réalisée par
des étudiants de Metarie (Los Angeles).
Pour en savoir plus
Sur la course de cette année,
voir le site Darpa Grand Challenge 2005 : http://www.grandchallenge.org/,
ainsi que http://news.com.com/DARPA+contestants+make+robotic+history/2100-11394_3-5891802.html
Sur le véhicule Stanley
: http://www.stanfordracing.com/
Sur la course de mars 2004
: http://www.olemiss.edu/depts/research/publications/umquest/2004/Fall/a_mind_of_its_own.html
Voir
aussi : http://www.geointelmag.com/geointelligence/article/articleDetail.jsp?id=98038
Foster Miller :http://www.foster-miller.com/
Succès
du second vol habité chinois
JPB 18/10/05
Le
vaisseau Shenzhou-VI et ses deux taïkonautes, lancés
par une fusée Longue Marche 2F, sont revenus sur Terre
le 17 octobre, après une mission de cinq jours dans
l'espace, qui consacre le succès du second vol habité
chinois. Le vaisseau a atterri un peu plus tôt que prévu
à un kilomètre seulement du site envisagé,
ce qui représente une performance certaine.
Peu après, les deux hommes sont arrivés sur
une base militaire de l'ouest de Pékin à bord
d'un avion spécial. A leur descente, ils ont été
accueillis comme des héros par le ministre de la défense.
L'exploit est amplement célébré
par les médias chinois, relayés par ceux de
toute la zone asiatique.
Rappelons que la Chine est ainsi consacrée comme la
troisième nation au monde, après la Russie et
les Etats-Unis, à envoyer des hommes dans l'espace,
qui plus est sans accident. La Chine montre ainsi qu'elle
maîtrise désormais la technologie des vols habités.
Le programme annoncé va se poursuivre. La prochaine
étape, avec Shenzhou-VII, en 2007, devrait inclure
des sorties dans l'espace. L'objectif à moyen terme
de la Chine est de mettre en place une petite station spatiale
avec d'importantes retombées civiles et militaires,
puis, à l'horizon 2017, d'envoyer un véhicule
d'exploration sur la Lune pour récupérer des
échantillons lunaires. Il est évident, quoiqu'en
disent les officiel, que ce programme aura inévitablement
des applications militaires. La Chine fait largement appel
pour ces différents projets aux technologies russes.
Dans cette perspective, on ne comprend pas que l'Europe
ne relance pas dans les délais les plus rapides les
programmes de vols habités sur des vecteurs propres,
qu'elle avait arrêtés il y a quelques années
pour des raisons budgétaires. Dès maintenant,
que ceci soit ou non rationnel, il est évident qu'aucune
grande puissance ne peut se dispenser d'envoyer des
cosmonautes en orbite terrestre et plus loin. En fait la démarche
serait très rationnelle pour nos pays, compte tenu
des nombreuses retombées technologiques quelle entraînerait.
***
Dans
le même temps, la Chine se dote d'une armada de satellites.
Depuis celui lancé en 1970, elle en a mis environ 70
en orbite, chargés de missions variées, civiles
et militaires: observation du sol et de la mer, télécommunications...La
résolution des satellites d'observation reste médiocre.
Elle n'est pas descendue en dessous de la limite du mètre.
Mais la Chine cherche à conclure des accords avec d'autres
pays. Sa participation au programme européen Galiléo
devrait lui servir à cet égard. Les Chinois
se doteront peut-être plus tard d'un GPS en propre,
à côté de l'américain et du Glonass
russe qu'ils utilisent actuellement.
Tout ceci inquiète les experts américains. Ils
craignent que la Global Space Dominance que les Etats-Unis
se sont fixée soit progressivement battue en brèche.
Si par exemple Pékin développait des armes lasers
à terre ou embarquées capables de neutraliser
leurs satellites, cela représenterait une menace considérée
comme inacceptable. L'Europe qui ne se soucie pas de souveraineté
spatiale n'a Dieu merci pas ces soucis.
Lancement
d'un nouveau fonds de fonds technologique
JPB 18/10/05
L'État,
la Caisse des dépôts et le Fonds européen
d'investissement (FEI) ont annoncé le 13 octobre le
lancement d'un nouveau fonds de fonds technologique (FFT)
de 150 millions d'euros. Comme son nom l'indique, il prendra
des participations dans d'autres fonds de capital-risque qui
investiront eux-mêmes dans des entreprises innovantes.
Le FFT est financé à parité par ses trois
fondateurs. Il fait suite à deux autres fonds de fonds,
qui avaient été lancés en 1998 et en
2000 avec le même objectif. Cette intervention de la
puissance publique via un fonds de fonds a pour avantage de
donner confiance aux autres capital-risqueurs qui hésiteront
moins à investir dans les entreprises innovantes. Les
effets se démultiplient en effet. Les interventions
précédentes avaient permis de lever 1,3 mds
d'euros à partir d'un fonds de fonds de
250 mns.
Il reste que, comme nous avons pu faire l'expérience
indirectement à propos d' « idées
de projets » réellement innovantes que nous avons
pu connaître, que les procédures permettant d'accéder
à ces prêts restent obscures pour la plupart
des chercheurs souhaitant fonder des start up. Au contraire,
les fonds américains, notamment ceux soutenus par le
département de la défense, déroulent
de véritables tapis rouges.
Pôles
de compétitivité
JPB 15/10/05
Extrait
d'un communiqué de presse du Premier ministre en date
du 14/10/05 : "Le Premier Ministre,
a installé ce vendredi 14 octobre le nouveau Comité
interministériel d'aménagement et de compétitivité
des territoires.
En élargissant les missions du CIADT le gouvernement
affirme une exigence : l'unification des stratégies
industrielles et d'aménagement du territoire pour renforcer
la compétitivité et la cohésion de notre
pays. L'installation du CIACT matérialise l'engagement
pris devant les Français le 8 juin par le Premier ministre
de mieux anticiper et accompagner les mutations économiques".
La suite sur http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/communiques_4/communique_relatif_comite_interministeriel_54150.html
Le gouvernement a ainsi validé 55 projets de pôles
de compétitivité sur 66 lors de cette réunion
à Matignon du Comité interministériel
d'aménagement et de compétitivité des
territoires (CIACT, ex-CIADT). Outre l'important volet Transport
de cette réunion, que nous ne commenterons pas, se
trouve ainsi pérennisé le concept déjà
présenté de pôle de compétitivité.
On sait que cette démarche, indiscutable dans son principe
(regrouper les activités de même nature afin
de bénéficier d'effets de seuils), se heurte
à de nombreuses critiques. La première concerne
le nombre des pôles au regard des crédits et
aides allouées. Ne va-t-on pas disperser les actions,
pour faire plaisir au plus grand nombre possible d'électeurs
? Nous pensons sur ce plan que, si le risque existe, comme
toujours dans de tels domaines, la possibilité d'aider,
même par de petites sommes, des entreprises innovantes
aux besoins initialement réduits, n'est pas à
négliger. Mais il faudra ensuite que du capital risque
ou des aides bancaires prennent le relais. En faveur d'un
grand nombre de pôle joue aussi l'argument selon lequel
il n'y a pas de raison de refuser à tel région
ou département un label de compétitivité,
sauf à le rayer progressivement de la carte de la France
qui progresse.
Plus contestable voire dangereux est le principe du zonage,
qui consiste à réserver les exonérations
fiscales et allégements de charges sociales aux seules
entreprises groupées physiquement dans le pôle
labellisé. Ce principe risque d'obliger à se
déplacer des entreprises implantées ailleurs,
ou à décourager de nouvelles implantations.
Il se comprend mal à une époque où le
travail en réseau devrait pouvoir dans beaucoup de
cas créer des synergies entre entreprises sans les
forcer à se regrouper. Ce devrait être les projets
de recherche et non la localisation géographique qui
marquerait l'appartenance à un pôle. Mais on
conçoit que pour les bureaucraties qui vont gérer
ces questions, lesquelles n'ont généralement
pas la compétence technologique pour en juger et qui
sont soumises par ailleurs aux pressions des élus,
un critère simple de décision, tel que l'implantation
territoriale, soit plus facile. Pour éviter de probables
dégâts dans l'avenir, il faudra que les premières
aides et leurs résultats soient évalués
dans un délai de 2 à 3 ans, afin de rectifier
le tir si nécessaire.
Observons enfin que les collectivités locales, notamment
les Régions, après avoir été réticentes,
semblent vouloir s'impliquer dans le dispositif, sur la base,
en Ile de France, de 1 euro pour 1 euro. C'est très
bien. Mais il faudra les associer aux comités de pilotage,
même s'il ne s'agit pas de co-gestion. Il faudra aussi
qu'elles se dotent de leur côté de conseillers
scientifiques et industriels compétents. On voit trop
d'aventuriers, au niveau des collectivités locales
comme d'ailleurs au niveau des organismes nationaux , se présenter
auprès des entreprises en se faisant forts de leur
faire attribuer une aide grâce à leurs relations,
contre une ristourne plus que généreuse.
Succès
de lancement du satellite de communication militaire Syracuse
III
JPB 15/10/05
Le
dernier-né des satellites de télécommunications
militaires français Syracuse 3A a été
lancé avec succès depuis le site de Kourou en
Guyane le13 octobre 2005. Selon le communiqué du ministère
de la défense, « Ce
lancement marque une nouvelle étape significative dans
l'accroissement des capacités militaires de la
France. Le système Syracuse III permettra aux forces
armées françaises de disposer d'un service
de télécommunications par satellites du meilleur
niveau, grâce à des performances accrues en terme
de débit de transmission, de souplesse d'utilisation
(nombre de couvertures mobiles multiplié par six),
de protection (résistance au brouillage les plus sévères)
et de sécurisation (chiffrement gouvernemental). Qu'elles
soient en France ou déployées en opérations
extérieures, les forces armées françaises
pourront ainsi communiquer en permanence et en sécurité.
Syracuse 3A permettra également de fournir de la capacité
de télécommunications par satellite à
l'OTAN suite à un appel d'offre remporté
en coopération avec le Royaume-Uni (système
Skynet) et l'Italie (système Sicral) pour répondre
au besoin de remplacement de la constellation NATO IV.
La maîtrise d'ouvrage du programme est exercée
par la Délégation générale pour
l'armement (DGA) au sein du ministère de la défense.
La maîtrise d'œuvre industrielle du programme
a elle été confiée conjointement à
Alcatel Alenia Space (système spatial) et Thales (système
sol et réseaux)».
Ajoutons
qu'il ne faut pas confondre les satellites de communication-défense
et les satellites d'observation-défense, représentés
en France par la gamme des Hélios (qui travaillent
dans le domaine de l'optique). Les deux services se complètent.
Dans l'un et l'autre cas, une plus grande coopération
européenne devra être assurée, avec la
mise en place, dans les années ultérieures,
de satellites aux capacités renforcées. L'utilisation
duale de ceux-ci devra par ailleurs être encouragée,
notamment lorsque la défense européenne participera,
comme elle en l'a l'intention, aux opérations
de monitoring des phénomènes naturels et de
lutte contre les cataclysmes.
Pour en savoir plus
Communiqué
de la DGA http://www.defense.gouv.fr/sites/dga/enjeux/les_progra...p-1
Sur
Hélios II http://www.defense.gouv.fr/sites/defense/actualites_et_dossiers/les_satellites_helios?_&ispopup=1
VIBOT
(European Masters in VIsion & RoBOTics)
Nous
recevons le communiqué suivant, que nous nous faisons
un plaisir de retransmettre. AI
Je
vous contacte pour vous faire part d'une information
qui peut intéresser vos lecteurs. Nous allons ouvrir,
en septembre 2006, un nouveau master en vision par ordinateur
et robotique, sélectionné dans le cadre du programme
Erasmus Mundus.
VIBOT
(European Masters in VIsion & RoBOTics) proposera aux
étudiants du monde entier (24 étudiants extra-européens
et 16 étudiants européens au maximum), ayant
un niveau équivalent à notre licence, une formation
sur deux ans très originale dans son organisation et
couvrant de manière exhaustive les techniques de traitement
de l'image, de vision par ordinateur et leurs applications
en robotique mobile et en imagerie médicale. Après
une semaine d'intégration passée sur le
site universitaire du Creusot (Université de Bourgogne),
les étudiants partiront effectuer leur premier semestre
de cours à l'Université d'Heriot-Watt
à Edimbourg ; le deuxième semestre aura lieu
à l'Université de Gérone en Espagne
; et le troisième sur le site universitaire creusotin.
Pour le 4e semestre, les étudiants auront le choix
d'effectuer leur stage dans un des trois laboratoires
du consortium (Le2i au Creusot, VICOROB à Gérone
et VISP à Heriot-Watt), en entreprise, ou dans l'un
de nos laboratoires partenaires (en Europe ou ailleurs).
Au
final, les étudiants pourront obtenir les 3 masters
locaux (des universités d'Heriot-Watt, de Gérone
et de Bourgogne) et un supplément de diplôme
«VIBOT».
Les
Masters Erasmus Mundus entendent concurrencer les grands diplômes
anglo-saxons. Leur ambition est d'attirer en Europe
les étudiants extra-européens (Asie, Afrique,
Amérique du Sud) en offrant une formation d'excellence.
A cet effet, une bourse d'étude (1500€/mois)
est proposée à chaque étudiant extra-européen
sélectionné ; bien sûr, ces masters sont
également ouverts aux étudiants européens.
VIBOT
sera sans doute le seul master en vision et robotique labellisé
« Erasmus Mundus » en Europe ! – Il en existe
aujourd'hui une cinquantaine, toutes disciplines confondues
(voir http://europa.eu.int/comm/education/programmes/mundus/projects/index_en.html).
Le
site, en cours de construction, est disponible à cette
adresse : http://www.vibot.org.
La sélection des étudiants extra-européens
sera effectuée, sur dossier, jusqu'au 15 janvier 2006.
La sélection des étudiants européens
suivra.
Je
reste à votre disposition pour de plus amples informations
sur les objectifs, le contenu ou l'organisation du master.
Pr Bernard
Lamalle
Le2i – University of Burgundy
12 rue de la fonderie
71200 Le Creusot France
Tel : +33 385 73 1077 Fax : +33 385 73 1097
Email : b.lamalle@iutlecreusot.u-bourgogne.fr
David
Fofi
Maître de Conférences / Associate Professor
Le2i UMR CNRS 5158 – IUT Le Creusot
12, rue de la Fonderie
71200 Le Creusot (France)
Tél. : +33 (0)3 85 73 11 26 Fax : +33 (0)3 85 73 10
97
http://www.le2i.com
http://www.davidfofi.tk
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