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ACTUALITÉS
La
numérisation industrielle des livres-papier
JPB
01/10/05
Une
machine à numériser - la Kirtas' APT BookScan
1200 - présentée récemment par la firme
américaine Kirtas Technologies résoudrait semble-t-il
toutes les difficultés rencontrées par la numérisation
et la reconnaissance de caractères des ouvrages notamment
anciens ou hors format. Nous ne décrirons pas ici les
dispositifs mis en oeuvre, qui paraissent très ingénieux.
Les lecteurs intéressés pourront se renseigner
sur le site.
En revanche, on en saurait trop insister sur les conséquences
qu'auront inévitablement à long terme de telles
machines, si leur emploi comme il est souhaitable se généralisait.
Elles seraient le complément indispensable des projets
de bibliothèques universelles lancées par Google
ou la future bibliothèque numérique européenne.
Une question se pose :lL'humanité devra-t-elle payer
indéfiniment à l'inventeur le droit d'utilisation
de son invention, en dépendant entièrement de
lui dans un domaine pourtant vital pour la constitution de
la future culture numérisée mondiale? Verra-t-on
au contraire de telles machines, exploitant des brevets voisins
ou différents, se généraliser, comme
les automobiles et les aéroplanes l'avaient fait en
leur temps? Pour la moment, on ne voit pas quel concurrent
européen pourrait s'intéresser au domaine. Rappelons
que Kirtas bénéficiait d'un savoir-faire précieux
acquis au Palo Alto Research Center de Xerox.
Pour
en savoir plus
Voir http://www.kirtas-tech.com/
où la machine est présentée en mouvement,
d'une façon très convaincante.
PS
en provenance des documentalistes de l'Education Nationale
"La
Commission dévoile ses plans pour créer des
bibliothèques numériques européennes
La Commission a dévoilé
aujourd'hui sa stratégie pour rendre le patrimoine
écrit et audiovisuel de l'Europe accessible sur l'internet.
La numérisation du patrimoine historique et culturel
européen permettra à chacun d'y accéder
dans le cadre de ses études, de son travail ou de
ses loisirs, et donnera aux novateurs, aux artistes et aux
entrepreneurs la matière première dont ils
ont besoin. La Commission propose que les États membres
travaillent de concert pour numériser et conserver
ce patrimoine et pour le rendre accessible à chacun.
Elle présente une première série d'actions
au niveau européen et lance une consultation en ligne
pour recueillir des commentaires sur une série de
questions (délai de réponse : 20 janvier 2006).
Les réponses seront prises en compte dans la formulation
d'une proposition de recommandation relative à la
numérisation et la conservation numérique,
qui devrait être présentée dans le courant
du mois de juin 2006.
http://europa.eu.int/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/05/1202&format=
HTML&aged=0&language=fr&guiLanguage=en
Le
projet européen de micro-robots I-SWARM
JPB 30/09/05
Le
projet I-SWARM (Intelligent Small World Autonomous Robots
for Micro-manipulation) vise à développer des
armées de microrobots (plus de 1000) destinés
à explorer les milieux dangereux ou inaccessibles.
Il s'agit d'un programme européen (IST FET-open Project
507006) doté de 4,4 millions d'euros, qui se déroulera
de 2004 à 2008. Il rassemble des experts en microrobotique,
en systèmes distribués et adaptatifs, en systèmes
auto-organisationnels biologiques (essaims). L'objectif sera
de fabriquer en masse de tels microrobots, qui seront équipés
individuellement d'une intelligence embarquée limitée,
mais dite "pré-rationnelle". Différents
types de robots seront définis, dotés de capteurs,
manipulateurs et moyens de calcul variés. Au-delà
de l'exploration, ils devraient pouvoir accomplir en essaim
des tâches de micro-assemblage, d'intervention sur le
vivant ou, plus simplement, de nettoyage des pièces
délicates d'une machine. Plusieurs universités
européennes sont impliquées dans le projet,
mais aucune n'est française... une fois de plus.
Pour
en savoir plus
http://i60p4.ira.uka.de/~seyfried/tikiwiki-1.7.3/tiki-index.php?page=I-Swarm
Des
tablettes pour stocker de l'hydrogène en toute sécurité
JPB 27/09/05
Le
stockage de l'hydrogène carburant pose de grands problèmes:
manque de sécurité, encombrement,... L'utilisation
commode de l'hydrogène dans les moteurs à explosion,
qui rendrait d'inestimables services dans la recherche d'une
énergie propre, suppose donc d'autres solutions. L'université
Technique du Danemark (DTU) en propose une qui paraît
séduisante. Les chercheurs y ont développé
une "tablette" qui conserve l'hydrogène de
façon stable sous forme d'ammoniac absorbée
par du sel de mer. L'ammoniac est produite en combinant l'hydrogène
à stocker avec de l'azote atmosphérique. Pour
utiliser l'hydrogène, il suffit de décomposer
l'ammoniac à travers un catalyseur qui restitue H et
N, apparemment sans fuites d'ammoniac. L'hydrogène
lui-même pourra être produit de façon non
polluante, par exemple à partir de fermes d'éoliennes,
de plus en plus répandues au Danemark
Selon
le Pr. Claus Hviid Christensen (département de Chimie
de DTU), un réservoir d'automobile empli de ces cristaux
ou tablettes peut permettre de rouler 600 km, comme s'il utilisait
de l'essence ordinaire. Soucieux de développer et de
commercialiser la technologie, l'équipe de chercheurs
danois vient de fonder, avec la participation du DTU et de
SeeD Capital Denmark, la société Amminex A/S.
Comme quoi la vieille Europe ne paraît pas à
court d'idées neuves. Encore faut-il, comme au Danemark,
savoir encourager le développement commercial des idées
des chercheurs.
Pour
en savoir plus
Article
de Fuel Cell Today http://www.fuelcelltoday.com/FuelCellToday/IndustryInformation/IndustryInformationExternal/
NewsDisplayArticle/0,1602,6487,00.html
Amminex
A/S http://www.amminex.com/
Un
prototype d'écran souple pour PDA
CJ 23/09/05
Alors
que Philips tablait sur une période de deux ans avant
de pouvoir lancer la commercialisation dappareils équipés
décrans enroulables, il semble que ce délai
va être revu à la baisse, puisquun prototype,
le "Readius" [certains disent Radius], léquivalent
du PDA de demain, vient de voir le jour dans lentreprise
néerlandaise. Muni dun écran monochrome
de 5 pouces, soit environ 12,7 cm (écran QVGA, 320
x 240 pixels ), pouvant être enroulé et déroulé
à volonté.
Philips démontre ici son savoir-faire en matière
de conceptualisation dun nouveau produit en temps record.
Le Readius servira, à définir les besoins des
consommateurs afin de fournir dans un court laps de temps
des appareils de grande consommation, accessibles et utiles
à tous.
L'affichage monochrome offre un taux de contraste de 10:1.
Ce type d'écran pourrait être utilisé
pour de nombreux périphériques, on parle notamment
de journaux électroniques ou encore de PDA flexibles
qui seraient accompagnés d'un écran souple et
d'une connexion WiFi. Les produits basés sur ce développement
de Philips Polymervision devraient être disponibles
d'ici deux ans. La production de ces écrans, elle,
devrait débuter durant le second semestre 2005.
 |
|
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Ecran
déroulé
Readius se présente comme une feuille enroulable
de 0,1 mm d'épaisseur.
Affichant jusqu'à quatre niveaux de gris, il permet
de lire sans difficulté textes, graphiques ou cartes
même en pleine lumière. De chaque côté
de l'écran viennent prendre place les composants
nécessaires au fonctionnement de l'assistant. |
|
Ecran
enroulé
Lorsqu'on a fini d'utiliser l'écran, il suffit
de l'enrouler pour qu'il n'occupe plus qu'un volume réduit.
Autre avantage : le Readius ne consomme que très
peu d'énergie. |
En
savoir plus
Philips Polymer Vision (filiale
de Philips spécialisée dans le développement
d'écrans électroniques de nouvelle génération)
: http://www.polymervision.com/
Communiqué de presse :
http://www.polymervision.com/New-Center/Press-Releases/Article-14693.html
Le
plus petit robot au monde
CJ 23/09/05
Bruce
Donald, professeur dinformatique à Dartmouth
et son équipe ont créé le plus petit
robot contrôlable au monde. D'une dimension de 250 microns(1)
de long sur 60 de large (soit la largeur d'un cheveu)
et 10 microns d'épaisseur, manoeuvrable aussi facilement
quune voiture, ce robot de silicium peut sorienter
et se diriger sur une surface plate en rampant à la
manière dun ver en effectuant des dizaines de
milliers de pas de 10 nanomètres(2)
à chaque seconde(3).
Selon l'équipe, cette découverte ouvre la voie
à une nouvelle génération de micro-robots
encore plus minuscules. Si en général, les machines
miniatures ont tendance à adhérer à tout
quelles touchent, ici rien de tel : plutôt que
de concevoir un système avec des roues, et des joints
articulés qui doivent glisser sans à-coup sur
leurs roulements, le micro-robot se déplace ici simplement
en dépliant son corps. Le robot pivote en étendant
son "pied" autour duquel il réalise un virage
serré.
Pour faire court, disons que cette machine, 100 fois plus
petites que les micro-robots déjà réalisé,
intègre une alimentation en courant, des fonctions
de locomotion, de transmission et un système de direction
contrôlable, soit une combinaison de fonctionnalités
jamais atteinte auparavant dans une machine aussi petite.
Le robot nest pas préprogrammé pour se
déplacer mais télécommandé(4),
et est mû grâce à la grille délectrodes
sur laquelle il se déplace. Cette dernière lui
fournit son énergie, mais aussi les instructions qui
lui permettent de manoeuvrer librement au-dessus des électrodes
sans aucune attache avec elles. Ainsi, le prototype est capable
de se mouvoir librement sur une surface sans les fils ni les
rails qui contraignaient le mouvement de micro-robots précédemment
développés.
Des
applications sont envisageables dans le domaine de la sécurisation
de l'information, de la biomédecine et des biotechnologies
Une communication des chercheurs(5)
aura lieu en octobre 2005 à San Fransisco, lors du
12ème Symposium International sur la Recherche en Robotique
(1)
10-6 mètre.
(2) 10-9 mètre.
(3) Ce qui est étonnement
rapide, vu la taille du robot
(4) Le robot contient deux micro-servocommandes
indépendantes, une pour la marche avant et une pour
la rotation.
(5) "A Steerable, Untethered,
250 x 60 µm MEMS Mobile Micro-Robot" (with C. Levey,
C.McGray, I. Paprotny, and D. Rus). 12th International Symposium
of Robotics Research (ISRR), October 12-15, 2005, San Francisco,
CA. In press.
L'article, également sous presse pour le Journal of
Microelectromechanical Systems,sous le titre "An Untethered,
Electrostatic, Globally-Controllable MEMS Micro-Robot"
(with C. Levey, C.McGray, I. Paprotny, and D. Rus), est disponible
sur le web : http://www.cs.dartmouth.edu/brd/4/jmems05/donald-jmems05.pdf]
Pour
en savoir plus :
Page web de Bruce Donald :
http://www.cs.dartmouth.edu/~brd/
Vidéo : interview de Bruce
Donald :
http://media.dartmouth.edu/~pubs/donald-med.mov
voir aussi :http://www.cs.dartmouth.edu/reports/TR2005-553.CD/index.html
Privilèges
immunologique et régénérateur des cellules
souches embryonnaires
JPB 23/09/05
Les
généticiens demandent depuis longtemps l'autorisation
d'exploiter les ressources thérapeutiques probablement
considérables des cellules souches embryonnaires. Un
grand nombre de pays ne les autorisent pas actuellement à
travailler à partir de telles cellules prélevées
sur des embryons humains, même au stade le plus précoce
du développement de ceux-ci. En revanche, l'expérimentation
sur les cellules souches embryonnaires animales n'est nulle
part pas interdite. Une équipe française vient
de démontrer l'intérêt de la greffe de
cellules souches embryonnaires provenant de la souris pour
régénérer le tissu cardiaque de moutons
frappés à titre expérimental d'infarctus
ayant détruit une partie de leur tissu cardiaque. Bien
que provenant d'une espèce différente, ces cellules
ont été bien acceptées par les receveurs,
sans provoquer de réactions nécessitant un traitement
immunosuppresseur. Par ailleurs, orientées vers un
lignage cardiaque alors qu'elles étaient auparavant
dans un état non encore différencié,
elles se sont convenablement transformées en cellules
cardiaques, sans cependant bourgeonner au point de provoquer
des tumeurs adventices.
Les chercheurs pensent que seules les cellules souches embryonnaires
possèdent ce double privilège, immunologique
et de différenciation, contrairement aux cellules souches
prélevées dans la moelle ou sur d'autres tissus
d'un organisme adulte. Ceci ouvrirait donc de nouvelles perspectives
en matière de traitement d'un coeur humain atteint
par un infarctus. Mais greffera-t-on sur l'homme des cellules
souches embryonnaires de souris, voire de singes ? Il vaudrait
sans doute mieux, toutes choses égales d'ailleurs,
utiliser des cellules souches embryonnaires humaines. D'où
l'intérêt d'autoriser pleinement l'expérimentation
sur ces cellules, provenant comme on le sait d'embryons clonés
dont le développement a été précocement
interrompu. Encore faudrait-il que ces expérimentations
ne soient pas proscrites pour des raisons religieuses.
Ayons pour terminer une pensée pour les moutons du
groupe témoin qui n'ont pas reçu de cellules
souches et qui sont morts cardiaques.
Pour
en savoir plus
L'équipe en charge de
l'expérience est celle du Dr Michel Pucéat,
Centre de recherche de biochimie moléculaire CNRS FRE2593
de Montpellier et du Pr Philippe Menasché, Hopital
européen Georges-Pompidou Paris. Voir The Lancet, http://www.thelancet.com/,
sur souscription: Transplantation of cardiac-committed
mouse embryonic stem cells to infarcted sheep myocardium:
a preclinical study
Ménard C, Hagège AA, Agbulut O, Barro M, Morichetti
MC, Brasselet C, Bel A, Messas E, Bissery A, Bruneval P, Desnos
M, Pucéat M, Menasché P
The Lancet - Vol. 366, Issue 9490, 17 September 2005, Pages
1005-1012
Le
robot aspirateur Roboking II
CJ 22/09/05
Avec
son nouveau robot aspirateur Cleaner Roboking II, la
compagnie coréenne LG Electronics veut introduire dans
une nouvelle ère les normes technologiques de ce compagnon
ménager. Selon C. H. Lee, président du développement
de LG Electronics, le robot dispose d'une batterie 8 fois
plus performante que les modèles précédents,
ainsi qu'une force d'aspiration 10 fois plus puissante : "Le
robot a une puissance d'aspiration qui atteint les 100 watts(1).
Sa batterie Lithium polymère (Li-PB), qui se charge
en 2h 30mn seulement, offre une moyenne de vie 3 à
4 fois plus longue que celle de ses concurrents".
Doté de 21 senseurs, le Roboking utilise aussi un gyrodétecteur
unique de direction ajustée(2),
ce qui lui permet de trouver intelligemment son chemin
et de faire son office jusque dans le moindre petit recoin
de la maison.
Question filtrage, C.H Lee est fier d'annoncer que l'appareil
utilise un système à cinq étapes et une
valve qui empêchent le reflux des poussières
aspirées. "Et pour la première fois
dans l'histoire de l'industrie de l'aspirateur robotique,
le système regroupe deux micro-filtres à haute
pénétration d'air".
Objectif du géant sud-corée : positionner la
marque sur le marché mondail de l'électroménager
haut de gamme.
Prix annoncé : 1435 dollars
(1)
La plupart de ses concurrents de haut niveau atteignent
une puissance d'aspiration qui varie entre 30 et 70 watts.
(2) Le détecteur gyroscopique
est un outil qui est notamment utilisé dans l'aéronautique,
pour la navigation des satellites....
Pour
en savoir plus :
Le Cleaner Roboking : http://www.lge.com/catalog/...
Les
chercheurs étrangers aux Etats-Unis. Opportunités
et risques
signalé par Bernard Lang 20/09/05
Les
autorités académiques et politiques américaines
font de grands efforts pour attirer dans les universités
et les entreprises le plus grand nombre de chercheurs étrangers
possible. Elles y réussissent puisque aujourd'hui on
estime que par exemple un tiers des Ph.D en science et engeneering
vont à des diplômés nés hors des
Etats-Unis. Il s'agit d'un véritable écrémage,
pour reprendre le terme employé par les Américains
eux-mêmes, des meilleurs cerveaux mondiaux, en Europe
et aussi évidemment en Chine, en Inde et ailleurs.
Mais ce mouvement, pour certains responsables de la sécurité
nationale, soulève quelques inquiétudes. Comment
retenir ces chercheurs et, si besoin, comment s'assurer de
la continuité de leur adhésion morale aux grands
fondamentaux de la "civilisation américaine"
et aujourd'hui, de la lutte contre les forces du mal ?
Un
débat récent, fort instructif, sur ce sujet
a eu lieu à la Chambre des représentants le
15 septembre 2005, devant le Subcommittee on Immigration,
Border Security, and Claims, dans le cadre d'une audition
significativement consacrée à la lutte contre
l'espionnage (Hearing on "Sources and Methods of Foreign
Nationals Engaged in Economic and Military Espionage.").
Un rapport a été présenté sous
le titre The Importance of Foreign-born Scientists and
Engineers to the Security of The United States, par William
A. Wulf, Ph., President, National Academy of Engineering,
The National Academies.
Nous
ne pouvons que vous renvoyer à la lecture, très
instructive, de ce rapport. La volonté de contrôler
les activités des chercheurs étrangers ne va-t-elle
pas prochainement rendre la vie difficile à certains
de ceux qui ne feront pas explicitement allégeance?
A quand des comparutions devant des commissions chargées
de prévenir les activités anti-américaines.
http://www7.nationalacademies.org/ocga/testimony/...
Un
Réseau d'excellence européen pour les bio-nanotechnologies
signalé par Roger Grattery (20/09/05)
Frontiers,
le réseau d'excellence des nanotechnologies appliquées
aux sciences biologiques, annonce sa première assemblée
annuelle (du 19 au 21 septembre 2005 à l'Université
de Karlsruhe). Frontiers annonce aussi, un an après
son lancement en août 2004, une évaluation de
sa première année d'activité.
Frontiers,
qui est parrainé par le sixième programme-cadre
(FP6) de la Commission Européenne, se focalise sur
les recoupements entre les sciences biologiques et les nanotechnologies.
Le réseau regroupe douze instituts de nanotechnologie
renommés en Europe et rassemble les expériences
et les connaissances d'environ 200 scientifiques et chercheurs.
En font partie, notamment, l'Université de Cambridge,
l'Institut Max Planck en Allemagne et le groupe des nanosciences
de Toulouse en France.
Frontiers
vise à renforcer la position de l'Europe dans les domaines
des nanotechnologies appliquées aux sciences biologiques
et à établir un leadership de recherche et d'innovation
en créant des structures qui s'appuient sur les atouts
et les installations existants des partenaires du réseau.
Le consortium cherche aussi à mieux se mesurer à
ses concurrents principaux en matière de nanotechnologies,
les États-Unis et le Japon.
La
conférence annuelle de Frontiers est un événement
de trois jours organisé à l'Université
de Karlsruhe à partir du lundi 19 septembre 2005. Y
sont prévues des présentations sur la nano-instrumentation,
la nano-fabrication et les surfaces biologiques. Il y aura
également des débats sur la commercialisation
des nanotechnologies, les droits de propriété
intellectuelle ainsi que les problèmes de discrimination
sexuelle et les questions éthiques soulevées
par la recherche nanotechnologique.
De
plus, un panel de discussion, auquel participeront deux représentants
de la Commission Européenne et un assesseur externe,
procédera à une évaluation de Frontiers.
L'objectif en est de déterminer les progrès,
les étapes et les réalisations du réseau
à la fin de sa première année et d'envisager
quel niveau de ressources sera, à l'avenir, nécessaire.
Pour
en savoir plus
Article de PRNewswire Europe
http://www.prnewswire.co.uk/cgi/news/release?id=152442
Voir aussi sur les nanobiotechnologies
en Europe NanoBio-Europe '05, Münster, 22-24 Sept. 2005
http://www.nano2life.org/
et la page Recherche de la Commission européenne http://europa.eu.int/comm/research/fp6/projects.cfm?p=3&pmenu=off
Le
Retour vers la Lune de la Nasa
Jean-Paul Baquiast, 17/09/05
Après
avoir laissé filtrer ces dernières semaines
dans la presse différentes indications concernant ses
plans de "Retour sur la Lune"(voir notre actualité
du 08/08/05 http://www.automatesintelligents.com/actu/050831_actu.html#actu15),
la Nasa vient d'informer officiellement la Maison Blanche
de ses projets effectifs à ce jour. Il s'agit d'un
programme estimé à 100 mds de dollars, s'étendant
sur les 12 prochaines années, afin de faire alunir
en 2018 un équipage de 4 hommes pour une durée
d'une semaine. Une station sera construite, vraisemblablement
au pôle Sud où se trouverait de l'hydrogène
et peut-être de l'eau.
Le
Programme, baptisé Exploration
Systems Architecture Study, a été
présenté au Vice Président Richard Cheney
et à l'adjoint du Conseiller National de Sécurité
J.D. Crouch par l'administrateur en Chef de la Nasa Mike Griffin
(notre photo) et les chefs de départements concernés.
La mission consisterait d'abord à mettre en orbite
terrestre un atterrisseur lunaire (Lunar Lander, LL) et un
module de départ de la Terre (Earth Departure Stage,
EDS) grâce à un système de lancement lourd
qui serait propulsé par cinq moteurs principaux du
type de ceux de l'actuelle navette et par une paire de deux
boosters à propulsion solide analogues à ceux
de cette même navette. Une fois cette plate-forme en
orbite, la Nasa lancerait la capsule habitée (Crew
Exploration Vehicle, CEV) au sommet d'un nouveau lanceur (Crew
Launch Vehicle, CLV) comportant les boosters de la navette
et un étage supérieur propulsé par un
des moteurs principaux de celle-ci. Le CEV s'amarrerait alors
au système LL et EDS puis l'ensemble commencerait son
voyage de plusieurs jours vers la Lune.
L'objet de cette première mission sera de démontrer
que des astronautes peuvent vivre en autonomie partielle à
partir des ressources lunaires, afin de produire l'eau, les
carburants et les vivres nécessaires. Une autonomie
complète sera évidemment indispensable lors
des missions martiennes ultérieures, pouvant durer
plus de 500 jours sans retour sur Terre.
Le coût du CEV est estimé à 5, 5 mds de
dollars et celui du CLV à 4,5 mds. Le lanceur lourd
requis pour la mise en orbite de l'ensemble devrait pouvoir
emporter 125 tonnes et coûterait 5 mds de dollars, pour
un coût de développement de moins de 10 mds.
Il est important de noter, concernant l'avenir de la Station
Internationale (ISS), que le CEV, équipé de
6 sièges, pourrait être utilisé comme
module de liaison avec celle-ci. Une version inhabitée
pourrait emporter une charge réduite. Le CEV devrait
être opérationnel vers 2011, au moment où
seraient interrompus les vols de l'actuelle navette. Le développement
du système lunaire complet commencerait à cette
date. La Nasa dépenserait alors un budget de 7 mds
de dollars par an à ces diverses opérations
d'exploration, budget qui atteindrait 15 mds par an en 2018,
à la date prévue pour le premier alunissage
– c'est-à-dire 46 ans après Apollon 17
en 1972. La Nasa, dans ces projets, s'efforcera comme on le
voit de réutiliser après mise à niveau
des modules existants plutôt que s'embarquer dans du
radicalement original. C'est une bonne démarche.
On observera que ceux militant pour que la Nasa privilégie
l'exploration de Mars, notamment l'influente Mars Society,
s'inquiètent à la fois de ces délais
et de l'emphase mise sur le retour vers la Lune. Ils craignent
que devant les inévitables difficultés qui seront
rencontrées, l'exploration de Mars par des équipages
humains soit reportée sinon die. On ne voit pas cependant
comment la Nasa pourrait se passer de l'expérience
apportée par une implantation lunaire. Certes, les
Européens de l'Esa semblent actuellement compter sur
des vols robotisés, mais ceux-ci ne peuvent pas tout
tester, notamment la subsistance d'humains sur de longues
périodes à partir de ressources trouvées
sur place.
On observera que les coûts annoncés ne paraissent
pas exorbitants, vu l'enjeu. Mais ne sont-ils pas minorés
volontairement ou non ? En tous cas, des coûts de cette
nature ne devrait pas être hors de portée des
Européens, associés éventuellement avec
les Russes et d'autres, s'ils veulent comme il parait indispensable
de le faire afin d'assurer la souveraineté européenne
dans l'espace, conduire le programme Aurora d'exploration
martienne.
Sources
*
Space.com http://www.space.com/news/050914_nasa_cev_update.html
* Concernant les missions martiennes, voir http://www.space.com/missionlaunches/050818_moon_mars.html
Report
à fin 2006 du prochain vol de Navette
JPB
15/09/05
La
Nasa vient d'annoncer qu'elle allait probablement reporter
le prochain vol de Navette non plus à mars ni même
à juin 2006, mais à la fin de l'année.
Des dégâts produits par le cyclone Katrina au
centre spatial Stennis (Mississippi), qui teste les moteurs
principaux de la navette, ainsi qu'à l'usine d'assemblage
de Michoud, dans la banlieue de La Nouvelle-Orléans,
seraient la cause de nouvelles dépenses et de nouveaux
retards. Mais un certain nombre de personnes se demandent
si la Nasa n'en profite pas pour poursuivre son désengagement
du programme de mise à niveau de la Station Spatiale
Internationale, en dépit des engagements pris notamment
à l'égard des Européens. Dans ce cas,
la Nasa n'assurerait plus qu'un nombre réduit de missions.
Il faudrait que les utilisateurs de l'ISS trouvent d'autres
formules, sans doute à base de véhicules russo-européens
(voir notre article ci-dessous), pour continuer à exploiter
cette plate-forme qui n'a vraiment plus la cote aux Etats-Unis,
mais qui continue à susciter de l'intérêt
en Europe et au Japon, notamment pour les expérimentations
en micro-gravité.
Bientôt
un système exosquelette berlinois pour les handicapés
?
CJ
15/09/05
En
coopération avec un fabricant de produits médicaux,
une équipe berlinoise développe un système
exosquelette visant à assister le corps humain et à
l'animer dans ses déplacements. Destiné aux
personnes dont la jambe et/ou le bras ne répondent
plus correctement, ce système robotisé (orthèse)
doit prévoir les mouvements du patient et les exécuter
à sa place. Pour cela, le dispositif mesure la tension
des muscles du membre assisté, réalise un traitement
informatique puis répond en envoyant un signal de commande
aux moteurs de l'orthèse.
Réalisé à la faculté d'informatique
et d'électronique de l'Université technique
de Berlin, ce procédé - qui doit encore être
affiné - se situe pour l'instant en amont d'un système
commercialisable.
Le souci des chercheurs est de rendre ce système totalement
sûr. "Des contractions involontaires de muscles
ne doivent pas conduire à des mouvements aléatoires,
encore moins à la chute du patient", explique
le Professeur Günter Homme, animateur du projet.
Verra-t-on
bientôt naître une industrie des exosquelettes
sur le territoire européen ? Rappelons que le Japon
est également dans la course. L'équipe du professeur
Yoshiyuki Sankai de l'université de Tsukuba [voir
notre actualité du 21/08/2003] développe
aussi des modèles d'orthèses basés sur
le même principe de fonctionnement...
Pour
en savoir plus :
Exoskeleton Project Homepage
- Berlin University of Technology :
http://pdv.cs.tu-berlin.de/ExoSkeleton/
L'Hybrid Assistive Limb (HAL)
du professeur Sankai : http://sanlab.kz.tsukuba.ac.jp/HAL/indexE.html
Le
drone libellule
CJ
14/09/05
Un
drone libellule pour le fantassin du futur ? Le projet, mené
par la start-up SilMach (Silicon Machinery) en partenariat
avec la Délégation générale pour
l'armement (DGA) a pour objectif de construire et de faire
voler un petit engin ressemblant à une libellule, en
faisant battre ses quatre ailes grâce à un procédé
novateur.
Créée en 2003 à l'initiative de quatre
chercheurs du laboratoire Femto-ST de Besançon (CNRS/université),
SilMach a pour coeur d'activité la conception
et le développement de systèmes micromécaniques
MEMS(1) intégrés
sur silicium. Avec cinq demandes de brevets en cours, dont
deux en copropriété avec la DGA, et son premier
million d'euros de commandes fermes de services R&D atteint(2),
l'entreprise envisage l'avenir sereinement.
D'une
envergure de 6 cm, le prototype de drone libellule, exclusivement
composé de silicium, ne pèse que 120 mg : 18
mg pour la structure mécanique passive, 2 mg pour le
système de propulsion pour vol battu, les 100 mg restants
dédiés à des microbatteries MEMS, qui
doivent être développées par le CEA.
Jugeant les motorisations classiques inadaptées à
un tel microdrone, SilMach a proposé de distribuer
l'énergie nécessaire au vol sur la surface des
ailes, au lieu d'employer un seul moteur placé à
leur base. Dès lors, ce système mécanique
distribué intègre quelque 180000 nanomuscles
artificiels de 9 nanogrammes à la surface des ailes,
développant une puissance mécanique utile de
80 mW pour seulement 2 mg de microactionneurs embarqués(3).
Le fonctionnement est simple : les muscles (qui
s'apparentent à des lames élastiques(4)
encastrées dans l'aile et à ses extrémités),
s'affaissent, se contractent et se redressent en fonction
de la tension électrique (100 à 150 volts).
A leurs points dancrage, ils génèrent
des contraintes de flexion à quelques dizaines de battements
par seconde dans la structure des ailes. Lensemble des
efforts combinés produit un battement(5)
dune amplitude de 40° en bout daile, conformément
au modèle animal.
Reste
encore à faire voler ce drone et donc à trouver
la micro-source d'énergie adaptée. Répétons-le
: ce projet est un projet de recherche exploratoire. Le résultat
n'est pas garanti. "Un insecte en vol brûle
des graisses animales ayant une capacité énergétique
voisine de l'essence, soit environ 50 000 joules/g, tandis
que les meilleures batteries au lithium actuelles ne peuvent
fournir que 360 J/g. On est donc loin du compte (...) Développer
une batterie miniature et ultral égère embarquée
est un challenge difficile à relever pour les chercheurs
du CEA", explique Gilles Bourbon, chargé du
prototypage chez SilMach.
Il
faudra certainement encore un certain temps avant d'assister
à un véritable vol effectif du microdrone, qui
d'ailleurs ne pourrait ne jamais avoir lieu. Mais de toutes
façons, les avancées issues de cette démarche
seront quant à elles acquises et bien réelles.
Pour la DGA, ce programme comporte des enjeux stratégiques,
notamment en termes de rupture technologique ouvrant de nouveaux
espaces dans le domaine de la miniaturisation. Et un tel drone,
doté de capteurs eux aussi bio-inspirés, serait
sans équivalent en terme de discrétion tant
optique quacoustique...
(1)
Micro Electro Mechanical Systems
(2) Pour l'instant, la vente
de services R&D amont représente le
principal moteur d'activité. Mais d'ici à trois
ans, les chercheurs souhaitent en faire le moteur auxiliaire
de l'activité de l'entreprise, la vente de licences
devant passer au premier plan.
(3) En comparaison, le plus petit
moteur électromagnétique commercialisé
actuellement pèse 91 mg - et qui nécessite une
transmission de puissance auxiliaire - ne développe
que 0,5 W/g.
(4) Chacune d'1 micron dépaisseur
pour une moyenne de 150 microns de longueur.
(5) Ce résultat est
le fruit dune recherche de compromis constante. Plus
le muscle est long, moins il faut lui appliquer de différence
de potentiel pour le contracter , mais le déplacement
résultant en bout daile est plus faible. Au contraire,
un muscle court offre une amplitude accrue mais il est gourmand
en tension d'alimentation.
Pour
en savoir plus :
Silmach : http://www.silmach.com/
HR-3P,
le robot humanoïde qui résiste à la pluie
CJ
07/09/05
Kawada
Industries a présenté le 7 septembre le robot
humanoïde HRP-3, successeur du HRP-2 [voir
notre actualité du 2 décembre 2003]. Mesurant
1m 60 pour 60 kg (et donc plus grand de 6 cm et plus lourd
de 7kg que son prédécesseur), ce nouveau modèle
est prévu à la vente pour 2006. Certainement
aujourd'hui l'un des robots les plus perfectionnés
au monde, il présente l'immense avantage de pouvoir
résister à l'humidité, à la pluie
et à la neige (il peut d'ailleurs marcher sur de la
glace). L'humanoïde peut être commandé à
distance ou effectuer des tâches préprogrammées.
On imagine l es applications : travail en zone à risques,
en milieu hostile, voire même tout simplement dans certaines
usines...
Pour
en savoir plus
Site web HRP-3P (en japonais)
: http://www.kawada.co.jp/ams/hrp-3p/index.html
Site web HR-2P : http://www.kawada.co.jp/global/ams/hrp_2.html
Perspectives
de l'industrie aérospatiale russe et coopération
avec l'Europe
JPB
07/09/05
Le
salon russe de l'aéronautique et de l'espace, Maks
2005, qui s'est tenu le 16/18 août, a été
l'occasion d'annonces de prises de participation des constructeurs
étrangers dans les anciens fleurons de l'industrie
russe du secteur.
640
firmes sont 130 étrangères y étaient
représentées. L'industrie russe demeure malgré
la crise générale, relativement vivante et diversifiée,
comme le montre une visite rapide du site du Salon. Les produits
les plus divers sont proposés, tant pour des applications
civiles que militaires. Mais sur les créneaux véritablement
compétitifs, les industriels russes sont bien conscients
qu'ils ont besoin de partenariats avec leurs concurrents étrangers
et n'hésitent pas à les négocier, en
s'efforçant évidemment d'en tirer le plus d'avantages
possibles. Pour les étrangers, les partenariats sont
généralement la seule façon aujourd'hui
encore de pénétrer le marché intérieur
russe, car leurs produits, qu'il s'agisse d'Airbus ou de Boeing,
sont fortement taxés lorsqu'ils sont achetés
par les compagnies de transport russes.
L'avionneur
Soukhoï, qui vise la plus grande partie du marché
de plus de 500 appareils nécessaires dans les 20 prochaines
années pour remplacer les vieux Tupolev et Iliouchine
(qualifiés parfois de cercueils volants), développe
par exemple le projet d'avion régional RRJ, auquel
coopèrent Boeing pour la cellule, Snecma pour le moteur
et Thalès pour l'électronique, ainsi que Alenia
Aeronautica, filiale de Finmeccanica. Les Européens
participent aussi aux programmes militaires de Soukhoï
et Irkut. A l'inverse, ils sous-traitent aux Russes des parties
plus ou moins importantes de leurs propres travaux d'ingénierie
et de production. C'est le cas notamment de EADS et de Boeing,
qui emploient des centaines d'ingénieurs locaux.
Dans le domaine spatial, le constructeur russe RKK Energia
a annoncé que le futur
vaisseau Kliper sera lancé en 2011 et 2012 (version
habitée). Il est destiné à remplacer
aussi bien la navette américaine que les actuels Soyouz.
Il s'agira d'un engin réutilisable, pour 6 personnes,
ce qui posera les problèmes liés à ce
type de solution, jusqu'à présent évités
par les Soyouz, mais qui permettra de réaliser des
économies. Le programme a été semble-t-il
étudié d'une façon fouillé. La
capsule combinera pour sa réentrée des possibilités
de vol plané, des parachutes et des rétrofusées.
Jusqu'à
2004, les Russes n'avaient pas de perspectives de financement.
Mais des négociations avec l'Agence Spatiale Européenne
(ESA) ont été entreprises en 2005 et devraient
permettre à celle-ci de s'associer au développement
du projet, notamment concernant la capsule. Il pourrait en
résulter un vaisseau spatial russo-européen
habité capable d'effectuer non seulement des vols en
orbite terrestre vers l'ISS (dont l'avenir à long terme
ne dépendrait plus ainsi des décisions américaines),
mais des allers et retours Terre-Lune. L'ESA de son côté
développerait l'Automated Transfert Vehicule (ATV,
image ci-contre) destiné aux frets lourds dont un premier
exemplaire baptisé Jules Verne pourrait être
lancé en 2006 par une Ariane 5.
On ne peut que se réjouir ici de ces perspectives de
coopération entre l'ESA et les industriels russes,
dont les compétences combinées seront capables
d'affronter le meilleur de la concurrence américaine
et chinoise, si leurs initiatives sont convenablement soutenues
par les gouvernements et les opinions publiques.
Pour
en savoir plus
Maks 2005 http://www.airshow.ru/exhibition/1/ex.html
Le RRJ http://www.airshow.ru/expo/412/prod_214.htm
Le projet Kliper (note détaillée,
à lire absolument) http://www.russianspaceweb.com/kliper.html
Les
opérateurs de satellites
JPB
08/09/05
L'opérateur
américain de satellites Intelsat vient d'accéder
au premier rang mondial, en rachetant un autre américain,
PanAmsat. Dans ce secteur très concurrentiel mais aussi
très stratégique (il est important de couvrir
le plus grand nombre de pays, y compris dans la perspective
de la Netwar), Intelsat devient le premier, avec un CA de
plus d'1,5 milliard de dollars. Il devance le luxembourgeois
SES Global et le français Eutelsat (CA 950 millions
environ). Les opérateurs encore indépendants
de ces trois leaders sont Jsat (Japon), Local Skynet (USA),
New Skies Satellites (Pays-Bas) Telesat (Canada), SCC (Japon)
et Optus Australie.
Les
nationalités des opérateurs ne sont pas toujours
significatives, dans la mesure ou certains sont cotés
en bourse et sont possédés par des fonds d'investissements
aux finalités très diverses. Les gouvernements
européens ne devraient pas cependant se désintéresser
de l'avenir de leurs grands opérateurs, notamment Eutelsat.
Celui-ci devrait être introduit à l'automne sur
Euronext. Rappelons que les décisions des opérateurs
de satellites sont suivies avec attention par les constructeurs
de satellites et de lanceurs, dont le marché commercial
dépend pour l'essentiel des opérateurs.
Dans
la perspective où l'Europe se déciderait à
adopter une posture de puissance spatiale, un minimum de politique
industrielle coordonnée s'imposerait dans ces trois
secteurs.
Des
stations orbitales gonflables
JPB
08/09/05
La
firme de Las Vegas Bigelow Aerospace développe le concept
de stations orbitales (terrestres voire lunaires) gonflables.
De telles structures, susceptibles d'être assemblées
en ensembles plus vastes, présenteront l'intérêt
de la légèreté et du moindre coût.
Elles pourront être mises en orbite par des lanceurs
de puissance relativement modérée. Néanmoins,
elles pourront rendre des services analogues à ceux
de la Station Spatiale Internationale, soit pour des expériences
sans équipages, soit au profit de scientifiques ou
touristes.
Il
s'agit d'une initiative pour le moment purement privée,
qui s'inscrit dans la perspective de l'exploitation commerciale
de l'espace, courant très en vogue actuellement aux
Etats-Unis. C'est l'homme d'affaires Robert Bigelow, propriétaire
entre autres d'une chaîne d'hôtels économiques
(Budget Suites of America Hotel Chain), qui est le patron
de Bigelow Aerospace. Les études et tests préalables
semblent très avancées puisque un prototype
au tiers, nommé Genesis, devrait être lancé
au début de 2006. Le lanceur sera une fusée
Dniepr sous contrat de ISC Kosmotras, société
russo-ukrainienne proposant des services commerciaux. Un second
prototype devrait suivre en 2007. Plusieurs mois ou années
permettront de tester, outre les procédures de lancement
et de gonflage, la durabilité des orbiteurs en milieu
spatial et toutes les procédures inhérentes
à leur utilisation en vraie grandeur. Des modèles
à 45% nommés Guardian suivront, jusqu'au lancement
de la station définitive, le BA 330, supposée
offrir 330 m3 d'espace intérieur utile.
Les
coûts ne sont pas communiqués, mais les ressources
de la Nasa n'ont pas été sollicitées.
Ceci dit, le Johnson Space Center de l'Agence suit le projet
avec beaucoup d'intérêt. Bigelow a offert un
prix, dans le cadre de l'America's Space Prize Competition
aux concurrents susceptibles de produire des engins capables
d'accoster son orbiteur.
Ajoutons
que l'on aimerait voir de grandes entreprises européennes
s'intéresser à de tels projets, sans lesquels
l'espace demeurera un monopole institutionnel.
Pour
en savoir plus
Article de Space.com http://www.space.com/businesstechnology/05097_bigelow_prep.html
Bigelow Aerospace http://www.bigelowaerospace.com/
Le
Congrès Accelerating Change 2005 (Stanford, 16-18 Octobre
2005)
JPB
07/09/05
Ce
Congrès annuel fait le point sur les développements
de l'AI (Intelligence artificielle) et de l'IA (Intelligence
augmentée). La page d'accueil du site (http://accelerating.org/ac2005/)
nous présente les quelque soixante intervenants et
Leaders de changement (Change Leaders) qui animeront les sessions.
Ni
vous ni nous n'y figurons.. .De quoi nous rendre modestes...a
moins qu'il n'y ait beaucoup de bluff dans tout cela.
Les
promesses d'Iter
JPB 06/09/05
Un de nos abonnés nous a annoncé sur un ton
outragé qu'il renonçait à nous lire,
vue notre prétendue mauvaise foi à nous réjouir
de la décision internationale d'implanter un premier
réacteur de recherche Iter à Cadarache. Laissons-le
à son amertume et bornons-nous à constater que
plusieurs experts éminents de la fusion viennent de
s'exprimer récemment dans la presse, en mettant en
évidence les défis passionnants que devront
résoudre les ingénieurs et scientifiques travaillant
sur le projet dans les prochaines années.
Le premier article émane de Michel Chatelier, responsable
du département de recherche sur la fusion contrôlée
au CEA (La Recherche, septembre 2005, p. 24). Le défi
essentiel, confirme-t-il, concerne la résistance des
matériaux. Même si le plasma est confiné
par des champs magnétiques, il est enclos dans des
chambres qui doivent résister à la chaleur et
aux émissions de neutrons très énergétiques
résultant du processus. La résistance à
la chaleur pourra être assurée, selon l'auteur,
par des « assemblages de fibres de carbone sur un
substrat de cuivre, dans lequel de l'eau circulera à
grande vitesse ». Plus difficile à résoudre
seront les modifications du matériau produites par
les neutrons produits par la fusion «cinq fois plus
énergétiques que les neutrons de fission».
Ceux-ci « arrachent des noyaux d'hydrogène
et d'hélium qui peuvent altérer les propriétés
mécaniques de l'enceinte ». Les nouveaux
matériaux à réaliser seront testés
sous forte irradiation au Japon, dans le centre dont le Japon
a obtenu la concession.
Michel Le Chatelier indique par ailleurs que la maintenance
d'Iter sera assurée par des téléopérations
robotisées. Nous avons déjà signalé
dans notre revue cet aspect important du projet [voir notre
article du 30 janvier 2005 :
ITER, un défi technologique pour la robotique de maintenance].
Quant à la production de tritium à partir du
lithium disponible dans la croûte terrestre ou dans
la mer, elle ne devrait pas selon l'auteur poser de problème.
Les approvisionnements seraient assurés pour des milliers
d'années, contrairement aux affirmations du Réseau
Sortir du nucléaire. Enfin, sur le plan économique,
l'auteur renvoie à une série d'études
de l'Union européenne (Fusion Power Plant Studies http://europa.eu.int/comm/research/energy/fu/fu_rt/fu_rt_pp/article_1281_en.htm)
dont l'une met en comparaison les coûts des différentes
solutions de production de l'énergie à échéance
de 50 ans et en tire un bilan favorable (dans la mesure où
ces coûts peuvent être estimés aujourd'hui).
Sur un autre registre, signalons l'article de Gérard
Belmont et Stéphane Pasquier, physiciens non liés
au CEA, (En réponse aux détracteurs d'Iter,
Le Monde 3 septembre 2005, p. 13) dont la conclusion est que
l'on peut être soucieux d'écologie et favorable
au projet. Nous renvoyons à leur argumentation, que
nous partageons depuis longtemps. (http://abonnes.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=913812)
Signalons
également que, selon nos sources, François
D'Aubert, ancien ministre délégué à
la Recherche, serait pressenti pour intégrer prochainement
une structure intergouvernementale qui verrait le jour afin
de suivre la mise en place du projet de réacteur
expérimental de fusion ITER. Rappelons que François
d'Aubert, durant ce mandat de ministre, a beaucoup oeuvré
pour que le site d'ITER soit basé en France à
Cadarache.
Contrôler
un humain à distance...
CJ 30/08/05
Contrôler
les mouvements des humains à distance : voici l'objet
du programme "Shaking the world" [secouer le
monde] développé par Taro Maeda et son équipe
des NTT Communication science laboratories, basée à
Kanagawa (Japon).
En stimulant le système vestibulaire (les tubes remplis
de liquide, situés dans l'oreille interne, siège
de notre sens de l'équilibre) de façon artificielle
et à distance, via des électrodes, les chercheurs
ont montré que l'on peut agir sur la façon dont
l'oreille interne perçoit notre environnement et y
gère notre équilibre et nos déplacements.
Dénommé "Stimulation galvanique vestibulaire"
[Galvanic Vestibular Stimulation" (GVS)], ce procédé
vient d'être rendu public lors de la 32ème Conférence
internationale sur l'infographie et les
techniques
interactives (Siggraph 2005), qui s'est récemment tenue
à Los Angeles. Les participants pouvaient à
tour de rôle servir de cobayes, pour le plus grand amusement
des spectateurs. Une
vidéo vraiment étonnante disponible sur
la toile présente ainsi une jeune femme télécommandée
à distance, par l'entremise d'électrodes placées
sur la peau au niveau de l'os mastoïde juste sous l'oreille
et le port d'un casque(1).
Bien que désirant marcher en ligne droite, elle se
dirige à droite ou à gauche, suivant les ordres
envoyés par une télécommande(2)
actionnée par le chercheur.
Les
applications potentielles concernent tout d'abord la sécurité
des personnes, comme l'illustre la photo ci-dessous(3)
: un piéton marche dans la rue. Distrait, il ne voit
ni n'entend la moto qui arrive derrière lui. Avec le
dispositif GVS dont il est équipé (qui comprend
notamment un capteur de mouvement), une onde électrique
envoyée à son oreille interne va modifier -
malgré lui - son angle de marche, permettant ainsi
d'éviter l'accident.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Une autre
application concerne le divertissement et le jeu vidéo
: imaginez une salle de cinéma équipées
de vérins hydrauliques avec des sièges asservis
aux mouvements affichés à l'écran (comme
il en existe déjà au Futuroscope par exemple).
Rajoutez alors à ce système le GVS, qui modifiera
en plus l'équilibre de chaque spectateur en fonction
des images... Sensations fortes garanties... Même chose
pour les jeux vidéo sur ordinateur, qui permettraient
par exemple de sentir les effets de la gravité, où
ceux des chocs si votre voiture de course quitte la piste.
Citons
également les applications thérapeutiques pour
des patients ayant un sens de l'équilibre contrarié.
Le GVS
peut-il mener à des applications militaires un peu
excentriques ? En tous cas, on peut déjà imaginer
des simulateurs de vol vraiment sophistiqués pour l'entraînement
des pilotes...
(1)
Lorsque les écouteurs délivrent
un faible courant électrique au mastoïde, le corps
répond en déplaçant son équilibre
vers l'anode. Plus le courant est fort et plus la poussée
est forte. A un certain niveau, la perte d'équilibre
est telle qu'elle entraîne un changement de trajectoire
du marcheur en mouvement.
(2) Qui permet de choisir
l'intensité du signal envoyé et la direction
souhaitée.
(3) Disponible sur
la page présentant le programme "Parasitic Humanoïd"
sur le site des NTT Communication science laboratories :
http://www.brl.ntt.co.jp/people/parasite/index.html
Pour
en savoir plus
NTT communication science laboratories
: http://www.brl.ntt.co.jp/cs/human/index.html
Siggraph 2005 : http://www.siggraph.org/s2005/main.php?f=conference&p=etech&s=etech24
Le
robot humanoïde Wakamaru bientôt commercialisé
au Japon
CJ 28/08/05
Mitsubishi
Heavy Industries, créatrice du robot Wakamaru [voir
notre actualité du 4/02/03] vient d'annoncer sa
commercialisation pour cette année(1),
grâce à une alliance intervenue le 16 août
avec 6 autres sociétés : Itochu Corp., Omron
Field Engineering, Sumitomo Corp., Seika Corp., BELLSYSTEM24,
Mitsubishi Corp. Celles-ci donneront notamment un appui dans
les domaines du développement des applications, des
opérations de maintenance (service après-vente),
du marketing et des relations clients.
Le prix de vente de ce robot humanoïde devrait être
de quelque 11650 euros (1,58 millions de yens). Mitsubishi
compte tout d'abord en vendre une centaine, principalement
à une clientèle basée à Tokyo
(les commandes se faisant entre le 16 septembre et le 31 octobre).
Rappelons que cet humanoïde de
1 mètre de hauteur pour 30 kilos, doté d'une
synthèse et d'une reconnaissance vocales, est capable
d'être interrogé ou d'agir à partir d'un
panel de 1000 mots simples. Capable de dire des phrases (pour
l'instant en japonais), il sait téléphoner,
lire et envoyer les courriels, mémoriser l'emploi du
temps de son propriétaire et le prévenir de
ses rendez-vous, surveiller la maison et alerter en cas d'effraction
ou de danger (il est notamment doté de capteurs détectant
la chaleur). Mobile, mais bien qu'un peu lent (sa vitesse
est de 1,08 km/h), il peut être idéal pour accueillir
des visiteurs dans un musée, un hôpital...
(1)
Bien que déjà annoncée dès 2003,
avec une utilisation axée sur l'aide aux personnes
âgées, cette commercialisation n'avait jamais
eu lieu, le robot n'étant apparu que dans des salons
(iI est actuellement en démonstration jusqu'au 25 septembre
à l'exposition internationale d'Aichi)
Pour en savoir plus
Site Wakamaru :
http://www.mhi.co.jp/kobe/wakamaru/english/index.html
Une
main robotisée réagissant à toute vitesse
CJ 24/08/05
Une
équipe de chercheurs Japonais basée à
l'Ishikawa Namiki Laboratory, Department of Information Physics
and Computing (université de Tokyo) a mis au point
une main robotisée pouvant attraper une balle projetée
à une vitesse de 300km/h.
Celle-ci se compose de 3 doigts, pouvant bouger de 10 degrés
en 1 dixième de seconde. La paume comprend une matrice
de 32 x 48 photodétecteurs individuels, qui permettent
de repérer
la
balle en mouvement et de l'attraper délicatement du
bout des doigts.
L'objectif d'une telle recherche est de conduire au développement
de robots pouvant réagir presque instantanément.
D'autres
travaux concernent un robot frappeur de balle - une espèce
de base-ball en quelque sorte - analysant instantanément
le trajet de celle-ci à l'aide d'une capture d'images
haute précision : le robot reprend les données
issues de deux caméras qui capturent des images en
trois dimensions de la balle à une fréquence
de 1000 images par seconde. Une fois ces données reçues,
il swingue sur la balle et la frappe avec son manche. Le robot
n'a pu jusqu'à présent être testé
qu'avec des balles voyageant à 50 km/h à cause
d'une limitation en puissance mécanique, mais les chercheurs
affirment que le robot est capable de taper des balles allant
à 300 km/h. Pour l'instant, contrairement à
des joueurs humains, il est incapable de frapper dans une
direction déterminée.
Pour
en savoir plus :
Main attrapeuse de balles :
http://www.k2.t.u-tokyo.ac.jp/fusion/MiraikanCatching/index-e.html
Robot frappeur de balles : http://www.k2.t.u-tokyo.ac.jp/fusion/HighspeedBatting/index-e.html