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ACTUALITÉS
Des
robots insectes autonomes dotés d'antennes sensorielles
CJ 20/08/05
Des
chercheurs de l'Institut Fraunhofer d'automatisation (IFF)
de Magdeburg et de l'université de Bielefeld (Allemagne)
ont développé un capteur sensoriel fonctionnant
sur le même principe que les antennes d'insectes.
Ce dispositif, qui présente l'avantage d'être
plus robuste et moins cher que les techniques de mesures optiques,
délivre des informations précises de l'environnement
et permet un déplacement "à tâtons"
de robots autonomes.
Installé sur le robot insecte "Tarry" de
l'université de Bielefeld, le prototype comprend deux
moteurs qui déplacent la tige capteur (l'antenne) suivant
une trajectoire circulaire ovale, et un accéléromètre
fixé sur son extrémité qui mesure les
vibrations qui la parcourent.
Contrairement aux capteurs traditionnels qui mesurent la pression
en un point, ce dispositif sensoriel permet de recevoir les
informations sur la totalité de l'antenne : selon le
point de contact de l'obstacle avec celle-ci, le capteur mesure
des vibrations différentes (fréquences élevées
près de la base, qui vont en diminuant vers son extrémité).
Combinée avec l'orientation de l'antenne, cette information
permet de retrouver la position exacte du point de contact
dans l'espace(1).
En réagissant intelligemment à l'événement,
le robot peut alors changer son approche pour obtenir des
informations plus précises sur la forme de l'obstacle,
un des avantages fondamentaux de cette approche étant
que le robot ne recueille que l'information dont il a réellement
besoin.
Un brevet est en cours de dépôt, le principe
pouvant être adapté au cas par cas à d'autres
applications. Selon les chercheurs, de nombreux robots mobiles
pourraient être équipés de ce capteur,
sachant que la plupart des systèmes optiques utilisés
pour remplir la même tâche échouent dans
des environnements poussiéreux ou sales.
(1)
La fréquence et les signaux de contrôle des moteurs,
c'est-à-dire l'angle de la tige au moment du contact,
indiquent la position de l'obstacle.
En
savoir plus :
Université de Bielefed,
page de Volker Dürr :
http://www.uni-bielefeld.de/biologie/Kybernetik/staff/volker/research/antenna/index.html
Institut Fraunhofer, page d'Oliver
Lange : http://www.fraunhofer.de/fhg/EN/press/pi/2005/05/Mediendienst52005Thema2.jsp
Quand
la réalité dépasse la fiction
: le sous-marin requin
CJ 15/08/05
Et
non, il ne s'agit pas d'un requin blanc au premier plan de
cette photo, mais d'un... sous-marin. Celui-ci a été
réalisé, à la demande de Fabien Cousteau
(petit-fils du fameux commandant) par E.P Industries, société
dingénierie basée à Hollywood,
spécialisée en animatronique.
Avec ce submersible baptisé Troy, l'objectif
était de pouvoir approcher dans les meilleures conditions
les grands requins blancs, pour le tournage d'un documentaire
(The Mind of a Demon, film actuellement en cours
de montage).
Une
véritable gageure car pour paraître "naturel"
auprès de ces prédateurs, le sous-marin doit
exactement imiter leur nage, sans faire de bruit ni émettre
de bulles, et se mouvoir à la même vitesse qu'eux.
Pour cela, la propulsion est obtenue grâce à
un circuit pneumatique en circuit fermé, qui permet
notamment d'actionner la queue grâce à deux pistons,
imitant ainsi le mouvement du requin à la perfection.
Aucun détail n'a été négligé
: l'armature métallique de ce submersible de 4,25 m
de long et de 600 kg a été recouverte d'un revêtement
en skinflex - matière utilisée pour les prothèses
et lanimatronique - mélangé à des
polymères po
ur
reproduire au maximum la texture de la peau et donner comme
au naturel un aspect mat sous la lumière.
Troy est doté de 3 caméras : une située
au-dessus de la tête, une cachée au-dessous des
deux ailerons arrière du ventricule, la dernière
à l'intérieur de l'habitacle, ce qui permet
de filmer le comportement de Fabien Cousteau pendant qu'il
manie le joy-stick qui permet de piloter l'engin
Nul
doute qu'Hergé était un visionnaire : dès
1944, il imaginait déjà ce genre de submersible
dans Tintin et le Trésor de Rackam le Rouge... aventure
que Fabien Cousteau a confié avoir lue lorsqu'il avait
7 ans.
On notera cependant ici une différence de taille :
au contraire du sous-marin imaginé par le professeur
Tournesol, dans lequel Tintin et Milou respiraient au sec,
celui de Fabien Cousteau est rempli d'eau, imposant donc une
combinaison de plongée au cinéaste.
En
savoir plus :
Site de Fabien Cousteau: http://www.fabiencousteau.com
Eddie Paul Industries : http://www.epindustries.com
Des
interfaces homme-machine innovants qui utilisent le sens du
toucher
CJ 14/08/05
Nous
avons déjà signalé les travaux de deux
sociétés américaines concernant le clavier
virtuel [notre
actualité du 10/05/03], système utilisant
mini-projecteur laser et caméra. Nous avons
également
souligné en son temps les avancées de la Nasa
avec la mise au point d'un brassard qui, via des électrodes,
traduit de façon compréhensible à un
calculateur les influx nerveux produits par les muscles lorsqu'on
effectue un mouvement [voir notre article "Piloter
un avion au doigt et à l'oeil" du 02/04/2001].
Désormais,
au sein du panorama des voies nouvelles d'interfaces utilisées
pour communiquer avec des machines, il va falloir maintenant
compter avec l'entreprise française Sensitive Object,
start-up fondée en 2003, issue du CNRS et de l'université
Paris VII. Exploitant une technologie révolutionnaire
basée sur le procédé de retournement
temporel dondes acoustique" (ReverSysTM)
mis au point au Laboratoire Ondes et Acoustique (LOA)(1)
de l'ESPCI(2),
l'entreprise sattache à rendre interactifs les
objets du quotidien en proposant des interfaces homme-machine
(IHM) particulièrement innovantes qui utilisent
le sens du toucher et sadaptent à toutes
formes de commandes électriques ou électroniques
(interrupteurs, boutons poussoirs, touches de clavier, panneaux
de contrôle
).
Installé
depuis peu près de Paris dans ses locaux à Boulogne
Billancourt, Sensitive object propose notamment à
la vente mondiale un clavier virtuel de 98 touches, le "VirtualB-Keyboard
". Absolument plat, sans aspérité et sans
pièce mécanique puisque utilisant la reconnaissance
des ondes sonores, ce clavier virtuel sans fil est lavable
et résistant à nimporte quel désinfectant.
D'installation simple et immédiate, ce système,
comprenant 2 capteurs acoustiques et 1 jeu d'autocollants
figurant sur un clavier sadapte à lenvironnement
existant. Ce clavier est entièrement paramétrable:
lutilisateur peut décider dattribuer des
fonctions différentes à chacune des touches,
ainsi les fonctions le plus souvent utilisées sont
dès lors immédiatement disponibles.
Particulièrement intéressés par ce produit...
les hôpitaux, les cabinets dentaires et finalement tout
le milieu médical. En effet, ce clavier sans fil présente
ici tous les avantages : il est lavable, assurant une hygiène
optimale ; il est d'un infime encombrement sur les chariots
de soins et reconfigurable au gré des besoins(3)
dans chaque service.
Au-delà
du domaine informatique, la technologie utilisée laisse
deviner des potentialités exceptionnelles sur de nombreux
marchés : domotique et immotique (ultraterminal et
électricité), contrôle industriel, distributeurs
automatiques (boissons, friandises
), électronique
grand public (jouets, Hi-Fi), jeux multimédias éducatifs,
animation temporaires et permanentes (vitrines interactives,
objets design pour les musées..)..
Grâce à cette possibilité de transformer
toutes surfaces rigides en panneaux de commande et de contrôle,
la start-up souhaite ainsi mettre à disposition des
entreprises et du grand public des solutions permettant détendre
linteractivité à quasiment tous les objets
de la vie courante, simplement par contact. Outre les claviers
numériques ou alphanumériques, sont ainsi concernés
les interrupteurs, le
s
panneaux de contrôle, les écrans tactiles, les
boutons d'animation.... On peut par exemple imaginer pour
son chez-soi
la simple gestion de léclairage, de la télévision
ou de la chaîne hi-fi à partir dune table,
d'un fauteuil ou dune porte. Les objets pouvant servir
de support sont très variés que se soit en terme
de types de matériaux (bois, métal, verre, plastiques,
plâtre) ou de formes (portes, vitrines, tables, réfrigérateurs,
tableaux, statues, meubles
).
(1)
Dirigé par Mathias Finck, ce laboratoire a acquis une
renommée internationale avec ses applications issues
des recherches sur la propagation des ondes acoustiques et
ultrasonores, notamment en imagerie médicale, grâce
aux "miroirs à retournement temporel", appareils
uniques au monde qui "permettent aux ondes de remonter
le temps". Voulant
appliquer ce concept à d'autres domaines, Ros Kiri
Ing (alors chercheur au sein de l'équipe et maintenant
président et co-fondateur de la société)
a mis au point un procédé d'imagerie acoustique
qui intercepte les ondes sonores propagées par des
bruits à la surface d'un objet et mémorise la
signature de chaque son dans une banque informatique de signaux.
(2)
Ecole supérieure de physique et chimie industrielles
de la ville de Paris. Rappelons que celle-ci qui compte, depuis
1903, 5 prix Nobel en physique et chimie : Pierre et Marie
Curie (physique - 1903), Marie-Curie (chimie - 1911), Frédéric
Joliot-Curie (chimie - 1905), Pierre-Gilles de Gennes (physique
- 1991) et Georges Charpak (physique - 1992).
(3) Un logiciel lié à
un capteur permet de paramétrer des actions associées
à des zones tactiles et de piloter des applications
informatiques, des dispositifs électriques. En quelques
secondes, il est ainsi possible de créer un bouton
virtuel sur l'objet de son choix et de le transformer en clavier
intelligent, ou en télécommande virtuelle.
En savoir plus :
http://www.sensitive-object.com
Après
Roomba le robot aspirateur d'IRobot, voici Scooba,
le robot laveur de sol
CJ 9/08/05
Avec
des robots domestiques vendus à des prix défiant
toute concurrence, la société américaine
IRobot est en bonne place sur un marché qui ne va cesser
de se développer. L'UNECE prévoit par exemple
que 6,66 millions de robots domestiques (utilitaires ou de
divertissement) seront vendus entre 2004 et 2007 (notre
actualité du 28/10/04).
Ainsi,
après son aspirateur robot Rumba, la société
co-fondée par le célèbre roboticien Rodney
Brooks annonce la commercialisation prochaine de "Scooba",
robot autonome qui lave le sol, qu'il s'agisse de celui d'une
salle de bain ou d'une cuisine.... voire même un revêtement
en bois.
Aucun prix n'est encore affiché mais il devrait se
situer dans la fourchette de celui pratiqué pour l'aspirateur
Rumba (entre 150 et 200 dollars suivant les modèles).
En
savoir plus :
Site IRobot : http://www.irobot.com/consumer/scooba_sneak_preview.cfm
(voir notamment les vidéos
Les
projets de la Nasa
JPB 08/08/05
Selon
Space.Com (http://www.space.com/businesstechnology/050803_shuttle-derived_cev.html)
et d'autres informations diffusées par les agences
de presse, l'administrateur de la Nasa Mike Griffin a donné
quelques indications sur les résultats de l'Exploration
Systems Architecture Study qu'il avait ordonnée
fin avril et qui devrait être révélée
fin août-début septembre. Cette étude
est le préalable indispensable aux travaux qui vont
être planifiés pour entreprendre l'opération
dite «Retour sur la Lune» «Return to the
Moon», vers 2020, demandée par le président
G.W. Bush.
La
Nasa prévoit de dépenser 5 milliards de dollars
pour développer un nouveau lanceur. Pour des raisons
d'économie, il ne sera pas très différent
de celui utilisé pour l'actuelle Navette. Il comportera
le système actuel auquel la Nasa ajoutera un nouvel
étage et une nouvelle infrastructure de lancement.
Par ailleurs, la Nasa développera une nouvelle capsule
destinée aux équipages. Ce
sera le Crew Exploration Vehicle CEV, qui pourrait
entrer en service vers 2011 (voir
notre actualité du 03/05/05). Il coûterait
lui aussi 5 milliards et servirait à la fois à
desservir la station spatiale internationale et à envoyer
des astronautes en orbite lunaire. Enfin, une nouvelle capsule
destinée au fret, capable d'emmener 125 tonnes en orbite
basse, devrait être réalisée vers ces
mêmes dates. Elle coûterait elle-aussi 5 milliards
de dollars.
La principale différence par rapport au système
actuel lanceur+navette sera que les charges utiles seront
situées au sommet des fusées et des réservoirs,
ce qui assurera une sécurité plus grande en
cas de détachement de débris provenant de l'appareil
de propulsion. Par ailleurs, le CEV ne sera pas conçu
comme un planeur, mais comme une capsule analogue aux matériels
russes, qui utilisera des parachutes pour reprendre contact
avec le sol.
Outre cette nouvelle architecture, le fait de séparer
les vols humains des envois de matériels accroîtra
considérablement, selon Mike Griffin, la sécurité
des lancements.
Si
ces plans se confirmaient, la Nasa viserait une première
mission lunaire en 2018 avant d'envisager une mission de 500
jours vers Mars. Avec un lanceur unique au monde, capable
de placer plus de 100 tonnes en orbite, les Etats-Unis pourraient
envisager d'envoyer dans l'espace un engin entier qui pourrait
allumer ses moteurs une fois en apesanteur pour prendre le
chemin de la Lune ou de destinations plus lointaines.
L'avenir
à court terme de la Station
Spatiale Internationale ISS reste, lui, suspendu
à ce que la Nasa décidera de faire de ses navettes.
Les systèmes évoqués ci-dessus ne seraient
en effet pas prêts pour desservir l'ISS aujourd'hui.
On sait que les Soyouz russes peuvent toujours être
utilisés pour les transports de personnels. Mais ils
ne peuvent pas l'être pour l'exécution des engagements
contractuels de la Nasa à l'égard des Japonais
et des Européens, visant à la mise en orbite
des laboratoires scientifiques développés par
eux. Les Japonais sont d'ores et déjà très
inquiets. On sait par ailleurs que pour l'Allemagne, comme
plus généralement pour l'Esa, renoncer à
utiliser le laboratoire Colombus serait non seulement une
perte sèche d'au moins 1 milliard d'euros, mais une
grande déception pour les chercheurs et industriels
engagés dans ce projet. Si l'administration américaine
décidait de « jouer un bon tour » aux Japonais
et aux Européens, elle pourrait être tentée
d'utiliser les faiblesses actuelles ou futures de la navette
pour se désengager. Mais on peut penser que la Nasa
ne le ferait, elle, que pour des raisons imparables. Car condamner
définitivement le rôle international de l'ISS,
au mépris de ses engagements, serait considéré
par ses partenaires comme une trahison compromettant d'éventuelles
futures collaboration dont la Nasa, aussi riche soit-elle,
ne peut se passer.
Les images présentées
ici, (crédit Lockheed Martin) peuvent être visualisées
grossies sur le site de Space.com à l'adresse ci-dessus.
Snuppy,
premier chien cloné
CJ 3/08/05
Première
mondiale : l'équipe de biologistes sud-coréens
dirigée par Hwang Woo-suk (Université nationale
de Séoul) à réussi le clonage dun
lévrier afghan, qui a été mis au monde
par une mère labrador jaune, a annoncé jeudi
la revue Nature. C'est la technique dite "de transfert
de noyaux de cellules somatiques" qui a été
employée ici. Ces noyaux ont été obtenus
par prélèvement dans la peau dune oreille
du père pour être injectés dans les cellules
sexuelles (ovocytes) de la mère-porteuse. Après
développement en laboratoire, les embryons ont été
transplantés dans lutérus de la femelle.
Le résultat
de cette opération est né par césarienne
au bout dune gestation normale de 60 jours. Selon les
chercheurs, les tests ont confirmé que ce chiot, aujourd'hui
âgé de 14 semaines, est génétiquement
identique à son père de trois ans.
Snuppy
(pour "Seoul national university puppy» - chiot
de l'université nationale de Séoul) est le premier
chien à rejoindre toute une galerie danimaux
déjà clonés avec succès, allant
du singe au chat, des moutons et des chevaux en passant par
des souris, des vaches, des chèvres, des porcs et même
un buffle africain. Les chiens sont parmi les plus difficiles
des animaux à «copier», principalement
en raison de la difficulté dacquérir des
ovocytes matures.
Mais le
taux de réussite demeure toujours très bas.
Pour obtenir ce résultat (qui a mobilisé 15
personnes pendant près de 3 ans), les chercheurs ont
transféré 1.095 embryons vers 123 chiennes,
trois opérations ont donné lieu à un
début de gestation et deux ont abouti.
Le second chiot, enregistré sous la dénomination
Nt-2, est mort de pneumonie à lâge de 22
jours. Selon les chercheurs, son corps, ne présentait
aucune anomalie anatomique notable.
Cette
nouvelle expérience qui allonge la liste déjà
importante des succès obtenus par l'équipe de
Hwang Woo-suk(1) [on doit
par exemple à cette équipe le clonage l'an dernier
du premier embryon humain] risque de relancer le débat
éthique et scientifique autour de la question de la
rapidité des avancées bio-techologiques... A
suivre donc.
(1) Voir aussi notre actualité
du 20 mai 2005 "Avancée du clonage thérapeutique
en Corée du Sud et en Grande-Bretagne" : http://www.automatesintelligents.com/actu/050531_actu.html#actu7.
Des
robots jockeys protecteurs des droits de l'homme
CJ 29/07/05
Nous
sommes définitivement entrés dans l'ère
des robots. Vous en doutiez ? Et pourtant ceux-ci commencent
à s'immiscer partout, même au sein du sport préféré
des riches Emirats arabes : les courses de chameaux. Perchés
sur leurs montures, et pour la première fois(1),
7 robots se sont affrontés le 13 juillet dernier à
Doha (Qatar).
Contrôlés à distance par leurs propriétaires,
ces jockeys-robots savent donner les coups de reins adéquats,
mais aussi cravacher l'animal pour le forcer à accélérer.
Cet
événement est incroyablement fondateur car c'est
la première fois que des robots viennent ici défendre
les droits de l'homme. En effet, la plupart des pays du golfe
persique impliqués dans ces courses utilisent traditionnellement
des enfants comme jockeys, enfants approvisionnées
par des trafics avec le Bangladesh, le Sri Lanka ou le Pakistan,
enfants maintenus le plus souvent affamés pour ne pas
peser trop lourd sur leur monture. En décembre dernier,
face à la pression d'organisations militant pour des
droits de l'homme(2),
les officiels du Qatar ont proscrit le recours à de
telles pratiques et interdit l'usage de jockeys enfants.
Dès
2004, sous l'impulsion du Sheik Abdullah bin Saud avait été
lancé un projet de robot jockey auprès de la
société K-Team, basée à Genève(3),
machine dénommée "K-Mel- qui se présente
sous la forme d'un androïde de 26 kilogrammes, bien moins
lourd qu'un homme(4).
Un marché vraiment prometteur lorsqu'on sait que les
émirats arabes unis ont à leur tour annoncé
en avril dernier l'usage de robots dans les courses et que,
depuis mai, le sultanat d'Oman a banni le recours aux enfants
comme compétiteurs.
Conclusion
en forme de leçon philosophique : faudra-t-il finalement
user systématiquement de substituts de nous-mêmes
pour enfin résoudre tous les problèmes de la
planète ?
(1)
Notons que des essais pour la mise au point des robots avec
les ingénieurs s'étaient déjà
tenus en mars 2004, donnant lieu à une course.
(2)
Et même si le Qatar a toujours nié avoir recours
à de tels agissements...
(3) Société bien
connue des laboratoires, notamment par la commercialisation
du robot Khepera.
(4) Conçu en tubes d'aluminium
et pouvant résister à la fournaise des déserts
d'Arabie, K-Mel est doté de 4 degré de liberté
: un sur le bras gauche, pour tirer ou relâcher les
rênes et trois sur le bras droit, pour frapper avec
sa baguette ou la faire tournoyer, ce qui produit un sifflement
qui fait accélérer le dromadaire.
Pour
en savoir plus
K-Team
: http://www.k-team.com/ktps/portfolio/folio.html
Osaka,
bientôt capitale mondiale des robots ?
CJ 27/07/05
Nous avions déjà signalé le projet "Robocity
CoRE, centre d'expérimentation en technologies robotiques
inscrit au coeur du plan de développement urbain de
la ville d'Osaka*.
Dans ce cadre, la municipalité a lancé un vaste
projet immobilier à proximité de la gare centrale
d'Osaka, sur 60 hectares de terrain, dédiés
à l'accueil d'entreprises, d'instituts de recherches
et de sociétés impliquées dans les développements
et usages des technologies robotiques.
"60% des robots existant dans le monde vivent et travaillent
au Japon. L'Archipel est le numéro un des technologies
robotiques qui sont un programme national soutenu par l'Etat.
Le Japon sera sans nul doute le premier pays du monde à
introduire les robots dans la vie quotidienne des citoyens.
Donc il doit en même temps devenir le plus fort promoteur
de ces technologies", explique Minoru Asada, l'un
des fers de lance des ambitions robotiques de la ville, et
président de la Fédération
Robocup**.
Selon le ministère japonais de l'Economie, du Commerce
et de l'Industrie (METI), le marché des robots devrait
représenter quelque 54 milliards d'euros (7.200 milliards
de yens) en 2025. Osaka - dont les technologies
robotiques sont devenues la première priorité
industrielle - veut profiter de cette manne en attirant
les entreprises japonaises ou étrangères (américaines,
chinoises notamment) en s'appuyant sur l'attractivité
que peut constituer l'environnement scientifique local. Rappelons
ici (notre
article du 5/05/04) la présence de nombreuses
sociétés renommées impliquées
plus ou moins directement dans le développement de
technologies robotiques***.
Pour les promoteurs du projet, aucun doute possible : les
robots seront de mieux en mieux acceptés dans la vie
quotidienne. "L'une de nos ambitions est de permettre
aux entreprises de réaliser des expérimentations
en grandeur nature directement auprès du public",
indique Shu Ishiguro, directeur du laboratoire de robotique
d'Osaka****. Selon lui, les citoyens de cette ville auraient
une plus forte capacité à interagir avec les
robots, étant plus habitués que ceux des autres
régions. Ils seraient aussi plus pertinents dans leurs
commentaires et moins réticents a priori. "Nous
voulons favoriser les interactions entre les chercheurs et
les utilisateurs", rajoute le chercheur, qui rappelle
que les projets nippons visent le développement de
robots pacifiques de service, de secours, de sécurité,
d'assistance et de divertissement.
* Voir
notre article du 5 mars 2004 "Robots
japonais de nouvelle génération : stratégies
et opportunités".
** Osaka
a accueilli cette année, du 13 au 19 juillet, la 9ème
édition de la Robocup,
compétition
internationale de robots, qui a réuni plus de 330 équipes
de roboticiens venus de 31 pays. La prochaine compétition
se déroulera l'année prochaine à Brême
(Allemagne).
*** Notons par exemple que la joint-venture "Roobo",
basée à Osaka, regroupe plus de 150
firmes autour de la robotique". Ces firmes sont dispersées
sur l'ensemble du territoire japonais.
**** Osaka
Robot society proof experiment initiative
Pour
en savoir plus
Site de
l'Office of the urban revitalization committee - City of Osaka
http://www.osaka-saisei.jp/eng/business/robot-1.html
Revue "Osaka
Renaissance News" (février 2004 ) :
http://www.osaka-saisei.jp/eng/ornews/pdf/OsakaRenaissanceNews003.pdf
Présentation
"L'industrie robotique de nouvelle génération
- Le défi d'Osaka", par de
Shu Ishiguro (fichier powerpoint
- 21/10/ 2004)
http://www.osaka.fr/french_version/topics/22.ppt
Un
nouveau Furby, bientôt en vente
CJ 26/07/05
La compagnie Hasbro va bientôt commercialiser son nouveau
Furby...
Rappelez-vous : Furby est ce jouet électronique apparu
en 1998, succès commercial extraordinaire avec près
de 40 millions de vente dans le monde. Le petit animal est
de retour dans une nouvelle version, avec une mémoire
six fois plus importante (500 ko) que son prédécesseur,
le dotant désormais d'un large éventail d'expressions,
de mouvements et un vocabulaire étendu. Il peut rire,
sourire, froncer les sourcils, haleter, bailler, exprimer
la crainte ou l'ennui grâce aux mouvements de son bec,
de ses sourcils et de ses oreilles. Mais plus impressionnant,
ce nouveau Furby répond aux commandes vocales : si
vous lui demandez de vous dire une plaisanterie, il le fera
sur le champ.
Des capteurs sont incorporés sur son dos, sa bouche
et son estomac, qui répondent aux caresses et aux chatouilles.
Furby détecte aussi d'autres de ses congénères
via un capteur situé dans son ventre.
Prix de vente annoncé : 39.99 $. Sont prévues
des versions en anglais, allemand, français, espagnol,
japonais et italien.
Pour
en savoir plus
Hasbro
(communiqué de presse) : http://www.hasbro.com/media/pl/page.release/dn/default.cfm?release=277
Avec
iCat, Philips se lance dans la robotique ludique
CJ 26/07/05
La robotique ludique fait des émules. Ce n'est pas
un hasard lorsque l'on sait que l'UNECE prévoit que
6,66 millions de robots domestiques (utilitaires ou de divertissement)
seront vendus entre 2004 et 2007 (voir
notre actualité du 28/10/04). Il était temps
en effet que l'Europe réagisse face aux Japonais qui
dominent allègrement le marché.... C'est pourquoi
la société Philips espère développer
iCat,
robot chat qu'elle pourrait proposer
au grand public*. Reproduisant les expressions d'un
visage humain, il pourrait servir d'interface de contrôle
simplifiée, permettant de se faire comprendre par ses
mimiques. Il pourrait ainsi assister son utilisateur dans
les tâches quotidiennes telles que l'envoi de courriels,
l'accession aux informations, la sélection de la musique
ou des photos et vidéos favorites, et assurer la surveillance
du logement.
Doté
de la reconnaissance vocale et de la parole, de la vision
artificielle et d'un visage animé (13 servomoteurs),
l'iCat comprendra les demandes, répondra, reconnaîtra
le visage de ses interlocuteurs, et fera quelques mouvements
de tête en plus de ses expressions faciales. Le robot,
qui a été présenté récemment
à Eindhoven (Hollande) se connecte à un PC via
une interface USB. Son intelligence artificielle est organisée
dans une architecture logicielle multicouche qui inclue la
simulation de la motivation, des émotions, et un «moteur
d'anticipation» qui appréciera le comportement
des utilisateurs en fonction de leurs activités quotidiennes
et du matériel présent sur le réseau.
Selon Philips Research, ce compagnon peut aussi directement
lire des photos, vidéos, et pistes audios à
partir du PC ou de l'Internet.
La firme peaufine désormais ce robot avec de nombreux
universitaires et laboratoires de recherches, qui doivent
participer dès cette année à ce projet.
* La commercialisation du prototype n'est pour l'instant
destiné qu'aux universités et laboratoires de
recherche, en tant que plate-forme expérimentale d'interaction
avec les humains.
Pour
en savoir plus
Films de
présentation (en anglais), à voir absolument
: mms://Ntstream2.ddns.ehv.campus.philips.com/efi/86090/Icat/Icat_Katy_11_04_2005.wmv
et mms://Ntstream2.ddns.ehv.campus.philips.com/efi/86090/Icat/Icat_Compare_11_04_2005.wmv
Site de
Philips Research : http://www.research.philips.com/technologies/syst_softw/robotics/
Jesse
Sullivan, ou l'homme au bras bionique
CJ 23/07/05
Jesse
Sullivan, 58 ans, peut comme nous utiliser son bras en commandant
ses mouvements avec son cerveau. Sauf qu'ici, le bras en question
est une prothèse, un bras bionique de dernière
génération, qui lui a été implanté
par
les scientifiques de linstitut de réadaptation
de Chicago (RIC) Cet électricien
américain, qui avait perdu ses deux bras à la
suite dun accident provoqué par une décharge
électrique, peut de nouveau disposer de son autonomie.
ll peut maintenant soulever son coude ou ouvrir et
fermer sa main. La prothèse lui
permet même d'effectuer des mouvements précis,
comme ouvrir une boîte de conserve ou décapsuler
les bouteilles.
Cette prouesse médicale est le résultat des
extraordinaires avancées de la technologie bionique
visant à interconnecter le cerveau humain à
des neuro-prothèses. Les quatre nerfs principaux qui
parcouraient les bras de Jesse Sullivan ont été
prélevés après l'accident, puis implantés
sur son thorax.
Les
nerfs se sont alors développés dans les muscles,
ce qui lui a permis de commander son bras bionique à
laide de son cerveau. Une véritable première
puisque jamais encore n'avait été tentée
sur l'homme une greffe nerf-muscle pour relier un membre artificiel
au cerveau.
Les scientifiques tentent aujourd'hui daméliorer
encore le dispositif bionique en le complétant avec
des capteurs qui pourront indiquer précisément
quelle force exercer en fonction de lacte à accomplir.
Notons
que ces recherches sont activement soutenues par la DARPA
(Agence des projets avancés de recherche de la défense
américaine) qui souhaite notamment que les 500 militaires
américains revenus estropiés des conflits dIrak
et dAfghanistan puissent bénéficier le
plus rapidement possible de tels systèmes.
Pour
en savoir plus
Institut
de réhabilitation de Chicago : http://www.ric.org/bionic/
Site de Safety Dynamics : http://www.safetydynamics.net/
"Compact
VLSI Neural Network Circuit with High-Capacity Dynamic Synapses",
Ted Berger et al. (2000)
Voir l'abstract : http://www.safetydynamics.net/research.html