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ACTUALITÉS
Les
robots japonais à l'exposition universelle de Aichi,
au Japon
JPB 29/05/05
Les
robots feront l'actualité à l'exposition universelle
de Aichi, au Japon, qui se tient du 25 mai au 25 septembre.
On pourra en particulier visiter la Prototype Robot Exhibition
qui présente plus d'une soixantaine de modèles,
les uns disponibles et les autres destinés à
être développés dans les 15 ans à
venir. Ces robots couvrent tous les domaines d'application
imaginables, démontrant clairement la volonté
du Japon d'être le leader dans ce domaine essentiel,
trop négligé en Europe.
L'image
représente les robots ApriAlpha et ApriAttenda, de
Toshiba, qualifiés d'assistants autonomes pour les
personnes âgées et les jeunes enfants. On pourrait
imaginer une morphologie plus attrayante, mais ils disposent
de capacités étendues de reconnaissance visuelle
et vocale, qui leur permettent d'assurer de nombreux services
d'aide et de garde.
Pour en savoir plus
Article du NewScientist http://www.newscientist.com/article.ns?id=dn7421
Les robots présentés par l'Exhibition
http://www-1.expo2005.or.jp/en/robot/robot_project_02.html
Un
nouveau forum sur l'évolution artificielle
JPB 29/05/05
Notre
ami Pierre Collet participera dorénavant à
un forum qui vient de s'ouvrir sur le thème de l'évolution
artificielle et l'IA, créé par Bertrand Gille.
Bonne initiative. Vous êtes invités à
participer. http://in.silico.free.fr
Le
Pourquoi pas? de l'Ifremer
JPB 29/05/05
Nouveau navire océanographique de l'Ifremer construit
à Saint-Nazaire par ALSTOM Marine en partenariat
avec la Marine nationale, le Pourquoi pas? a terminé
ses essais techniques et est en passe de livraison à
l'Institut.
Il s'agit d'un navire polyvalent, long de 107 mètres,
qui pourra naviguer sur tous les océans sauf les régions
polaires. Son activité sera partagée entre la
Marine nationale dont le SHOM (Service Hydrographique de la
Marine) pour 150 jours par an, et la communauté scientifique
française, pour 180 jours par an gérés
par l'Ifremer. Il pourra mettre en oeuvre les instruments
et les robots d'observation et d'intervention les plus évolués
dont disposent les marines modernes.
Après
sa livraison à l'Ifremer, le navire est revenu à
Brest, son port d'immatriculation, à partir duquel
il conduira des essais complémentaires jusqu'à
la fin juin, avant son départ pour sa première
campagne scientifique civile.
Il
s'agit d'une belle réalisation dont tous les scientifiques
et tous les marins se réjouiront.
Pour en savoir plus
Le Pourquoi pas? : http://www.ifremer.fr/flotte/projets/nep/index.htm
Sea
Orbiter
JPB 29/05/05
Le
Sea Orbiter est un projet de l'architecte de la mer français
Jacques Rougerie, développé avec de nombreux
partenaires dont la Comex. Une structure mi-immergée
mi-émergée dérivera dans les océans.
Elle comportera deux parties, l'une à la pression atmosphérique
communiquant avec la surface de la mer, l'autre pressurisée
avec possibilités de sorties pour des nageurs équipés
de matériel de plongé.
Par ailleurs des robots d'exploration profonde de diverses
natures pourraient être mis en oeuvre à partir
de l'engin. Les conditions de vie et plus généralement
de fonctionnement y seront proches de ce que permet un petit
sous-marin. La destination du Sea Orbiter sera d'abord scientifique:
observer l'océan grâce à une cohabitation
prolongée en son sein. Mais elle pourrait être
aussi touristique.
Quelques
millions d'euros restent à trouver pour compléter
les premiers apports. On souhaite que des industriels français
ou européens les apportent rapidement. Nous sommes
là dans un domaine de compétence où
la France et l'Europe se sont dotées d'une expertise
remarquable. Ce serait dommage que cette compétence
ne puisse être prolongée par le développement
d'appareils nouveaux de ce type. Il s'agit d'un nouvel exemple
où l'imagination créatrice peut faire apparaître
des perspectives scientifiques et économiques où
nul ne les suspectait.
Une
maquette du Sea Orbiter est exposée au Musée
de la Marine à Paris.
Pour
en savoir plus
Seaorbiter : http://www.seaorbiter.com/
Le
Salon Européen de la Recherche et de l'Innovation
Communiqué
Le
Salon Européen de la Recherche et de l'Innovation se
tiendra les 3, 4 et 5 juin 2005 à Paris Expo, Porte
de Versailles.
Il rassemblera, aux côtés des chercheurs, les
étudiants, jeunes ingénieurs, chefs d'entreprise
et le grand public désireux de faire le point et d'en
connaître toujours plus en matière de découvertes
scientifiques et d'innovation dans leurs applications.
Jean
Audouze, astrophysicien et directeur de recherche au CNRS,
a établi, en liaison avec le Comité Scientifique
du Salon, un exceptionnel programme de conférences
et tables rondes ouvertes à tous : nanotechnologies
et matériaux intelligents, exploration spatiale et
préservation de la biodiversité, catastrophes
naturelles et gestion de l'eau potable, intelligence artificielle
et cryptographie, médecine du futur et sécurité
alimentaire, sciences humaines… Egalement, en particulier
pour les jeunes chercheurs et porteurs de projets innovants
: valorisation de la recherche, politiques de financement
et de transfert, stratégies d'amorçage…
Toutes
les informations, la liste des exposants, le programme complet
des conférences et des entrées gratuites peuvent
être obtenus sur simple demande sur le site Internet
du Salon.
Le Salon Européen de la Recherche et de l'Innovation
http://www.salon-de-la-recherche.com/
Un
espace consacré aux robots
CJ (24/05/05)
Lors
du Salon européen de la Recherche et de l'Innovation
(3-5 juin, Porte de Versailles), le ministère délégué
à la Recherche fédérera, sur un stand
de 200 m2, dix-neuf des principaux organismes de la recherche
publique*. Avec pour thème "La recherche, mieux
vivre l'avenir ", cet espace s'articulera autour de trois
thèmes: le développement durable ; la biologie
et la santé ; les nouvelles technologies de l'information.
Ce dernier thème sera l'occasion de rendre hommage
à l'Homme et à son ingéniosité,
à travers la machine.
Ainsi, des robots effectueront des démonstrations et
s'animeront au milieu du public. Des spécialistes viendront
tout spécialement pour en expliquer la technologie
et l'usage dans les domaines industriels, médicaux
ou dans la vie de tous les jours.
Seront
présentés :
Seront
également présenté des films :
- L'homme
machine (2004, 26 ')
- Dans le labyrinthe de l'orientation (2000, 13')
- Robot Sapiens (2001, 26')
- Le temps des neurones (1998, 15')
*ADEME, BRGM, CEA, Cemagref, CIRAD, Cité
des Sciences, CNES, CNRS, Ifremer, IFP, INRA, INRETS, INSERM,
IRD, IRSN, LCPC, Le Muséum, OSEO, Renater.
En savoir
plus sur le stand du ministère (stand E2/E4/E6)
http://www.recherche.gouv.fr/salon/2005/seri/index.htm
Le
projet SWARMs (Scalable Swarms of Autonomous Robots and
Sensors)
JPB (24/05/05)
Le
département américain de la Défense (Defense
Department's Multidisciplinary University Research Initiative
program) a versé à l'Université de Pennsylvanie
un crédit de 5 millions de dollars destiné au
GRASP laboratory (General Robotics, Automation, Sensing and
Perception). L'objet en est de développer des essaims
de robots susceptibles d'être déployés
à grande échelle sur terre et dans les airs.
Il
s'agit du projet SWARMs (Scalable Swarms of Autonomous Robots
and Sensors). Celui-ci s'inspirera des modalités d'organisation
collective des êtres vivants, qui font émerger
des formes d'intelligence et de contrôle de groupe dépassant
les capacités des organismes individuels impliqués.
Les exemples en sont multiples et bien étudiés
dans la nature: insectes, oiseaux, poissons, meutes de mammifères,
colonies bactériennes (control sensing). Le projet
visera à transposer ces organisations au sein d'essaims
ou groupes de dizaines, voire de centaines de mini-robots.
Il s'agit d'obtenir des systèmes capables d'opérer
sur des champs de bataille ou des zones urbaines menacées
par divers risques. Le responsable du projet est le Pr. Vijay
Kumar
Les
robots seront fournis par le projet MARS (Multiple Autonomous
Robotics) du même laboratoire qui a développé
de nombreuses fonctions robotiques évoluées
présentées sur le site du projet. Mais ils seront
enrichis et le cas échéant miniaturisés
pour pouvoir plus commodément travailler en essaim.
Leur insertion dans de larges essaims contribuera à
perfectionner leurs aptitudes à l'intelligence sociale.
Pour en savoir plus
Le projet SWARMS :
http://www.swarms.org/
Animations concernant le projet MARS (à voir absolument)
: http://www.cis.upenn.edu/mars/site/multimedia.htm#movies
L'électricité
générée par la houle
JPB (24/05/05)
Longtemps
considérée comme chimérique vue les contraintes
imposées aux systèmes mobiles par le milieu
marin, l'utilisation de la houle comme générateur
d'électricité commence à devenir une
réalité. C'est l'entreprise écossaise
Ocean Power Delivery Limited, qui semble la plus avancée
dans ce domaine. Après avoir expérimenté
plusieurs années différents prototypes sur les
côtes du Royaume Uni, notamment aux Orkneys, OPD vient
de bénéficier d'un contrat du Portugal pour
une première installation en vraie grandeur sur la
côte Portugaise, près de la ville de Povoa de
Varzim. La «ferme» produira 2,25 megawatts à
1.500 foyers à partir de 2006. En cas de succès,
l'exploitation sera étendue. L'électricité
sera revendue pour 8 mn d'euros au réseau Enersis qui
investit dans les énergies renouvelables. Le géant
norvégien Norsk Hydro participe au capital de OPD.
La
technologie utilisée est relativement simple dans son
principe. Des unités articulées cylindriques
creuses en forme de saucisses (baptisées Pelamis) sont
mouillées en surface et tenues au fond par des amarrages
souples. Les mouvements imposés par la houle aux parties
articulées sont contrés par des systèmes
hydrauliques qui pompe de l'huile sous pression dans des moteurs
qui entraînent eux-mêmes des générateurs
électriques. Les Pelamis sont prévues pour être
mouillées à 3/5 miles des côtes, par des
fonds de 50 mètres environ.
L'avenir dira comment évoluera techniquement cette
première ferme et quelle sera la rentabilité
du dispositif, compte tenu notamment des coûts de maintenance
qui ne seront certainement pas négligeables, quand
on connaît la violence de l'océan sur la côte
portugaise, même dans des endroits relativement abrités.
Quoi
qu'il en soit, le Royaume Uni et le Portugal nous donnent
là un bon exemple des perspectives d'activités
nouvelles offertes par les énergies renouvelables,
dès lors qu'elles sont abordées avec le sérieux
scientifique et technologique indispensable.
Pour
en savoir plus
Description des Pelamis sur le site de OPD : http://www.oceanpd.com/Pelamis/default.html
Avancée
du clonage thérapeutique en Corée du Sud...et
en Grande Bretagne
JPB (20/05/05)
Toute
la presse a fait écho à l'annonce des chercheurs
sud-coréens qui ont réussi à cultiver
onze lignées de cellules souches obtenues à
partir d'embryons clonés. Ces embryons étaient
issus de cellules prélevées non pas chez des
individus quelconques... mais chez des personnes atteintes
de diverses maladies. Les cellules souches obtenues devraient
en principe pouvoir être greffées sur ces mêmes
personnes sans provoquer de rejet, puisqu'elles auront le
même code génétique. Ce procédé
ouvre des perspectives de compréhension des mécanismes
en jeu dans des pathologies graves et incurables comme certaines
maladies neurodégénératives. On peut
en espérer la découverte de nouvelles cibles
pharmacologiques voire de nouveaux médicaments.
L'annonce
est publiée aujourd'hui dans la revue américaine
Science par vingt-trois chercheurs et médecins de l'université
de Séoul, dirigée par Hwang Woo-suk, l'un des
plus grands spécialistes du clonage animal et humain.
C'est dans cette perspective que travaille le Pr Hwang Woo-suk
depuis plusieurs années. En février 2004, son
équipe s'était déjà illustrée
par une publication scientifique historique à double
titre : elle révélait l'obtention des premiers
embryons de clone humain et la première lignée
de cellules souches dérivées. Mais ce succès
avait été obtenu difficilement. Il avait fallu
utiliser 242 ovules, recueillis auprès de 18 femmes
qui avaient subi un ou plusieurs traitements hormonaux. Certains
scientifiques avaient critiqué ce procédé
jugé peu éthique à l'égard des
femmes ayant été convaincues de se prêter
à l'expérience. Dans le cas présent,
les embryons obtenus sont en effet les clones de malades,
âgés de 2 à 56 ans. C'est sur eux qu'ont
été prélevées les cellules de
peau introduites dans les ovules énucléés.
Ces patients souffrent de diabète juvénile,
de lésion de la moelle épinière ou de
déficit immunitaire héréditaire
toutes maladies candidates à des traitements par greffe
de cellules.
En
France, la loi de bioéthique, adoptée en juillet
2004, interdit en effet le clonage thérapeutique, autrement
dit la création d'embryon à partir d'un seul
«parent» génétique, à des
fins de recherches. Cette loi autorise en revanche, pour une
durée limitée à cinq ans, la recherche
sur l'embryon. Mais les chercheurs français ne peuvent
travailler qu'avec des embryons déjà existants,
créés par fécondation in vitro, conservés
par congélation et dont le père et la mère
ont abandonné leur projet parental. Ces recherches
seront de toutes façons encadrées par la toute
nouvelle agence de biomédecine. On voit donc que les
équipes françaises ne peuvent actuellement expérimenter
sur des malades l'usage de cellules souches provenant d'embryons
clonés à partir de ces mêmes malades,
ce qui restreint considérablement la portée
de leurs recherches.
On
notera avec intérêt que le Pr. Axel Kahn, directeur
de l'Institut de génétique moléculaire
de Cochin, un temps réservé à l'égard
de telles manipulations génétiques, vient de
prendre leur défense dans un article du Figaro en date
du 20 mai (http://www.lefigaro.fr/sciences/20050520.FIG0272.html).
Il y voit une avancée considérable. «L'équipe
coréenne, composée de scientifiques de premier
plan et d'expérimentateurs hors pair, a apporté
un ensemble d'améliorations plutôt qu'une véritable
révolution à la technique de base».
Ces améliorations permettent d'extraire délicatement
le noyau de la cellule par micromanipulation au lieu de l'arracher,
ce qui évite de léser les protéines nucléaires
indispensables au bon déroulement des divisions cellulaires
ultérieures. Elles permettent également au niveau
de la culture de cet embryon de travailler en éprouvette,
sur un lit de cellules humaines issues du même individu,
et non pas sur des cellules de souris, ceci permettant un
meilleur développement du blastocyste.
Axel
Kahn estime en conséquence que la communauté
scientifique française doit demander au législateur
de modifier la loi et d'ouvrir très rapidement les
recherches sur le clonage thérapeutique en France.
La même demande se fera certainement jour dans un certain
nombre des pays européens qui, contrairement à
ce qu'a fait la Grande Bretagne, proscrivent encore les recherches
sur ce sujet.
Par
ailleurs, et quasi-simultanément, on apprend que l'équipe
du Dr Miodrag Stojkovic, du centre de fertilité de
Newcastle (IHG), vient de conduire jusqu'au stade du blastocyte,
avec une centaines de cellules, un embryon humain cloné.
A ce stade il devient possible d'en tirer des cellules souches
susceptibles d'étude en vue d'applications thérapeutiques.
Là encore, le pragmatisme britannique qui a mis en
échec les préjugés religieux des milieux
conservateurs démontre l'intérêt pour
la recherche du travail sur les embryons humains au stade
précoce. L'équipe de l'IHG, sous la direction
du Pr Alison Murdoch, avait été la première
à bénéficier de l'autorisation d'expérimenter
le clonage thérapeuthique, sur la base d'une autorisation
de principe donnée en 2001 par le Parlement britannique.
Pour
en savoir plus
L'article de Science (sur abonnement) http://www.sciencemag.org/sciext/hwang2005/
HWang et al. : "Patient-Specific Embryonic Stem
Cells Derived from Human SCNT Blastocysts"
Institute of Human Genetics (IHG) de Newcastle on Tyne
http://www.ncl.ac.uk/ihg/
Record
du monde de factorisation d'un grand nombre en produit de
nombres premiers
CJ (18/05/05)
Grâce
au soutien informatique de l'Office fédéral
pour la sécurité des techniques de l'information
(BSI - Bundesamt fur Sicherheit in der Informationstechnik)
F. Bahr, M. Boehm, J. Franke, T. Kleinjung, chercheurs de
l'université de Bonn et du CWI (Centrum voor Wiskunde
en Informatica) des Pays-Bas, et grâce au soutien informatique
de l'Office fédéral pour la sécurité
des techniques de l'information (BSI - Bundesamt fur Sicherheit
in der Informationstechnik), un nouveau record du monde de
factorisation: la factorisation du nombre RSA200.
La sécurité de certaines procédures de
signature électronique est basée sur la difficulté
à diviser des nombres très grands en facteurs
premiers.
C'est ce procédé qu'utilise en particulier l'algorithme
de signature RSA développé en 1977 au Massachusetts
Institute of Technology (MIT) par Ron Rivest, Adi Shamir et
Len Adleman.
Le nombre RSA200 comporte 200 décimales et est le produit
de deux nombres entiers. Il a été rendu public
par l'entreprise américaine RSA Security, le défi
consistant à trouver les deux nombres premiers qui
le divisent.
Voici les deux facteurs trouvés : 35324619344027701212726049781984643686711974001976\
25023649303468776121253679423200058547956528088349
et
9258699544783330333470858414800596877379758573642\
19960734330341455767872818152135381409304740185467
NB
: Le précédent record concernait 176 décimales
, factorisé le 2 mai 2005 par Aoki, Kida, Shimoyama
et Ueda
Créer
de la complexité à partir des nanosystèmes
JPB (18/05/05)
Le
physicien Robert Laughlin a surpris beaucoup de monde en affirmant
dans son livre A different Universe (voir notre
article dans ce numéro) qu'il n'était pas
possible de créer des matériaux ou systèmes
complexes à partir de nano-objets, par exemple des
nanotubes. Il explique cela d'une façon dont la portée
philosophique (épistémologique) est profonde.
Dans la nature, les molécules complexes résultent
d'un processus d'émergence spontané qui reste
encore et demeurera peut-être toujours mystérieux.
On ne peut pas vraiment le comprendre et moins encore le reproduire.
L'idée que l'on puisse construire de façon contrôlée
des objets macroscopiques à partir d'une manipulation
d'atomes individuels lui parait une illusion. Les technologies
permettant d'obtenir des nanoproduits tels que les nanotubes
ou nanocristaux sont extrêmement violentes ou complexes
et donc loin d'être utilisables de façon économique.
Les processus d'auto-organisation utilisés par la nature
sont tout différents mais ne sont pas encore reproductibles
par l'homme.
Mais,
à supposer que Robert Laughlin ait raison, peut-être
trouvera-t-on une solution en faisant appel à la nature
elle-même, en l'espèce aux talents d'ingénierie
de l'ADN. Un article de Technology Review du MIT explique
comment. Le chimiste Ned Seeman de l'Université de
New York y travaille depuis plusieurs années. Il est
parti du principe que les molécules d'ADN, qui fournissent
des processus de construction pour toutes les choses vivantes,
pourraient servir de plate-forme d'assemblage (ou échafaudage)
en vue de fabriquer les plus petits composants électroniques
jamais construits. Le besoin de miniaturiser les composants,
illustré par la célèbre loi de Moore,
se heurtera très bientôt à la difficulté
de manipuler des atomes individuels, car à cette échelle
les propriétés quantiques de la matière
empêchent de les localiser avec la précision
nécessaire.
Parce
que l'ADN dispose de structures très précises
et parce qu'il est possible de contrôler les molécules
étrangères qui lui seraient associés,
il est envisagé d'utiliser les propriétés
d'auto-assemblage de l'ADN pour fabriquer des structures nouvelles.
Si par exemple, on peut associer à de l'ADN des nano-particules
métalliques ou des nanotubes de carbone, la molécule
d'ADN les auto-assemblera dans le cours de son propre processus
d'auto-assemblage. On pourra ainsi faire fabriquer des structures
en 3D dont certaines pourraient servir de micro-composants
électroniques dans les ordinateurs du futur. Les applications
de ces perspectives ne sont pas pour demain, car l'ADN est
coûteuse à produire et à utiliser de façon
industrielle. Mais Ned Seeman est confiant du fait qu'il offre
là aux nanatechnologies de nouveaux débouchés
très intéressants, répondant ainsi aux
objections des nanosceptiques tels Robert Laughlin.
Inutile
de préciser que les processus qui viennent d'être
évoqués n'ont rien à voir avec l'encore
problématique "ordinateur à ADN".
Pour
en savoir plus
Lire
l'article http://www.technologyreview.com/articles/05/06/issue/forward_dna.asp
Présentation
détaillée(1996) http://www.halcyon.com/nanojbl/NanoConProc/nanocon3.html
Nadrian
Seeman. Biography http://www.virtualgenomics.org/vcgb/biopics/seeman.htm
WEEE
Man
CJ (13/05/05)
Non,
ce robot géant n'est pas l'improbable héros
d'un remake SF du film King Kong, qui viendrait escalader
le Tower Bridge de Londres... WEEE Man est un projet artistique*
conçu par le designer Paul Bonomini (voir d'autres
photos dans notre rubrique "Art
Imaginaire").
D'une hauteur de sept mètres, cette sculpture est entièrement
composée de déchets électroménagers,
soit quelque 3.3 tonnes de détritus représentant
la quantité moyenne envoyée au dépotoir
par chaque habitant de l'Angleterre au court de sa vie. Quantité
certainement comparable dans la plupart des pays industrialisés.
Avec
WEEE Man (pour Waste Electrical and Electronical Equipment),
et son corps constitué d'objets allant de la machine
à laver jusqu'à la souris, l'écran de
télévision ou d'ordinateur, en passant par les
téléphones portables et autre aspirateurs...,
l'objectif est d'attirer l'attention et de changer les comportements
en rendant visible ce que tout un chacun jette. Il s'agit
d'éduquer le consommateur mais aussi les industriels
en leur demandant de mieux penser le recyclage de leurs produits
qui sont pour la plupart toxiques pour l'environnement.
Cette
sculpture-robot vient annoncer la directive européenne
The Waste Electrical and Electronic Equipment qui doit
entrer en application en janvier 2006.
*
Initiative de la Royal Society for the encouragement of Arts,
Manufactures and Commerce (RSA) et de Canon Europe.
Pour
en savoir plus
Le site dédié : http://weeeman.org/
The Waste Electrical and Electronic Equipment : http://europa.eu.int/comm/environment/waste/weee_index.htm
Le
livre "Modéliser et concevoir une machine pensante"
d'Alain Cardon reçoit le prix AFISI
CJ (12/05/05)
Le
prix de l'AFISI a été décerné
à Alain Cardon [à droite sur la photo]
le 12 mai 2005 au Palais des Congrès pour son livre
"Modéliser et concevoir une machine pensante
- Approche constructible de la conscience artificielle".
Une
occasion de conseiller une fois de plus la lecture de cet
ouvrage novateur publié chez Vuibert, dans la collection
Automates Intelligents
Site
de l''Association Française d'Ingénierie des
Systèmes d'Information
Présentation
du livre d'Alain Cardon (Automates intelligents)
Site
des éditions Vuibert
LInde
affirme ses ambitions spatiales
CJ (06/05/05)
Depuis
le pas de tir de Satish Dhawan (situé à 100
km au nord de Madras), la fusée indienne Polar Satellite
Launch Vehicle (PSLV) a placé le 5 mai sur orbite deux
satellites, marquant une nouvelle étape du programme
spatial de lInde qui a entamé une course dans
lespace avec la Chine et vise la lune dici 2007-2008.
Cest le 11ème placement sur orbite de satellite
de télédétection par lInde mais
cest la première fois quune fusée
indienne lance deux satellites à la fois. Ce tir "augmente
considérablement nos capacités de lancement
et réaffirme lémergence de lInde
en tant que puissance spatiale majeure", sest félicité
le Premier ministre indien Manmohan Singh au Parlement.
Longue de 44 mètres, la fusée emportait le satellite
de télédétection CARTOSAT-1 (poids 1,5
tonnes) capable de distinguer des éléments avec
une précision de 2,5 mètres (photographies stéréographiques
haute définition pour établir des cartes en
trois dimensions*) et le satellite HAMSAT de communication
pour radio-amateurs (poids 42,5 kg) qui pourra être
utilisé lors des catastrophes naturelles. Selon Madhavan
Nair, président de l'Agence spatiale indienne (ISRO),
le programme spatial indien a pour mission première
de "faire profiter la population, et notamment les plus
pauvres, des bénéfices des hautes technologies
en Inde". Ainsi, "les données fournies par
satellite sont utilisées pour l'aménagement
du territoire, la construction de nouvelles routes, l'agriculture,
la gestion de l'eau, le développement urbain, la prospection
minière, la lutte contre la sécheresse et les
catastrophes naturelles, ou diverses applications environnementales".
Mais
si on en doutait encore, on voit bien que l'Inde commence
à se situer en matière d'espace sur l'échiquier
multipolaire. Rappelons que le gouvernement indien a approuvé
en 2003 l'ambitieux programme Chandrayan-I doté
dun budget initial de 83 millions de dollars, qui prévoit
denvoyer une mission non-habitée sur la lune
au plus tard en 2008. LInde a ces dernières années
accéléré son programme spatial affichant
de fortes ambitions malgré son retard face à
la Chine. En octobre 2003, Pékin avait envoyé
son premier homme dans lespace devenant le troisième
pays du monde à réaliser un tel vol 42 ans après
lURSS dalors et les Etats-Unis. La Chine entend
explorer la lune dici 2007 et envisage un premier alunissage
en 2010 avec un vaisseau non habité. Si la première
mission indienne sur la lune en 2007 est un succès,
lISRO en a déjà prévu une deuxième
dici 2015. Selon M. Nair, lagence spatiale indienne
est également prête à envoyer un homme
dans lespace dici sept ans...
*Jusquà
présent les cartographes devaient se baser sur des
données satellitaires combinées pour établir
des cartes tri-dimensionnelles. En d'autres termes, le satellite
fournira des cartes en trois dimensions qui, jusque-là,
n'étaient réalisables qu'en combinant des données
fournies par plusieurs satellites.
Concernant l'Europe spatiale, on relira avec avantage notre
interview avec Roger-Maurice Bonnet du 28 janvier 2005 : http://www.automatesintelligents.com/interviews/2005/jan/bonnet.html
La
NASA présente son nouveau véhicule spatial
du futur
CJ (03/05/05)
La
Nasa a présenté le 3 mai le véhicule
spatial du futur qui pourra emporter des astronautes sur la
Lune, avant daller sur Mars. Cet étonnant engin
ailé juché sur deux modules est la proposition
du consortium industriel mené par Lockheed-Martin,
en réponse à lappel doffres qui
a été passé par la Nasa pour mettre au
point un engin appelé Crew Exploration Vehicle (CEV).
Apparemment
seuls deux industriels américains, Lockheed-Martin
et Northrop, ont remis un projet à lagence spatiale
américaine le mardi 2 mai. Le projet de Northrop, conçu
avec Boeing nest toujours pas connu. Celui que vient
de rendre public Lockheed-Martin a été élaboré
avec le partenariat de cinq autres industriels, dont la branche
« transport spatial » de leuropéen
EADS. Le concept gagnant sera choisi en 2008, après
le premier vol dun démonstrateur pour chaque
industriel. Mais ce programme préliminaire pourrait
être avancé, puisque le nouvel administrateur
de la Nasa, John Griffin a, la semaine dernière, expliqué
quil trouvait quune mise en service opérationnelle
en 2014 était beaucoup trop tardive, alors que leurs
navettes actuelles doivent être abandonnées avant
2010.

Intérieur
du Crew Exploration Vehicule (successeur du Shuttle)
Conformément
à la volonté du président George W. Bush
qui a relancé lexploration humaine du système
solaire, la stratégie de la Nasa pour lavenir
repose sur un plan à étapes successives. Il
nest pas question de construire tout de suite un vaisseau
qui se posera directement sur Mars, mais plutôt de concevoir
des éléments modulaires qui permettront dabord
daller en orbite basse autour de la Terre, puis de retourner
de manière ponctuelle sur la Lune (2015-2020), avant
dy installer des habitations pour des séjours
de longue durée (2020), le tout pour préparer
des futurs voyages vers Mars après 2025. Lengin
spatial de Lockheed-Martin avec EADS répond aux critères
de la première étape, qui consiste à
tester le véhicule de voyage vers la Lune en orbite
terrestre. De la même manière que pour les missions
Apollo, le véhicule est séparé en plusieurs
éléments spécialisés et reliés
entre eux. Le module déquipage est une navette
dune douzaine de mètres de long, pesant vingt
tonnes, et capable dabriter six astronautes. La forme
ailée a été choisie pour pouvoir rejoindre
la terre ferme, et éviter davoir à faire
un amerrissage. Cette géométrie permet d'autre
part un retour dans latmosphère plus doux quune
capsule dans le cas dun retour direct depuis Mars.
Les
deux modules inférieurs, pesant aussi un total de vingt
tonnes, servent à fournir un espace de vie supplémentaire,
de lénergie grâce à des panneaux
solaires, et des moteurs pour pouvoir revenir sur Terre depuis
la Lune. Le module de mission sera conçu et réalisé
par les européens dEADS Space Transportation,
qui profite ici de lexpérience acquise pour le
laboratoire Columbus et du cargo automatique ATV qui vont
rejoindre la station spatiale internationale.
Le
petit avion spatial et les deux modules seront lancés
chacun de leur côté par une fusée lourde
(Atlas 5 de Lockheed-Martin, Delta 4 de Boeing, ou Ariane
5) avant dêtre assemblés en orbite. Pour
retourner sur la Lune, il faudra également lancer un
module datterrissage, ainsi quun gros étage
de propulsion. La ressemblance de formes du module dhabitation
avec les actuelles navettes spatiales américaines nest
quapparente, puisque lavion spatial de Lockheed-Martin
rentre dans latmosphère comme une navette, mais
se pose comme une capsule avec de simples parachutes et des
airbags. Signalons par ailleurs que lengin na
pas de moteurs ni de soute comme les navettes.
Pour
en savoir plus
Site de la Nasa : http://exploration.nasa.gov/acquisition/cev_procurement3.html
27
avril 10h30, l'A 380 s'est arraché du sol
JPB 27/04/05
Quel
symbole devrait être pour les Français que la
vue magnifique du plus beau, du plus majestueux des Airbus
décollant de Toulouse, à l'heure dite, en accumulant
les records. Comment ne pas y voir l'image d'une Europe capable
de tous les défis, face au monde admiratif ou envieux.
Comment ne pas oublier aussi que c'est grâce à
la vision et à l'opiniâtreté de nos compatriotes,
de Noël Forgeard jusqu'au plus obscur technicien, que
ceci a pu se faire, la France entraînant l'Europe vers
le ciel.
Les
spectateurs de tous pays européens venus à Toulouse
l'ont bien compris, qui n'ont pas ménagé leurs
ovations. On
se prend à rêver. Et si le Trois quatre vingt
(comme commencent à dirent les initiés) avait
emmené dans son sillage les hésitants et les
craintifs, avant de les ramener à Toulouse, après
un petit tour sur l'Atlantique, transformés en militants
fanatiques de la cause européenne...
Modèles
épidémiologiques
JPB 27/04/05
Pour
préparer les politiques globales de prévention
et de soin face aux pandémies annoncées, celle
de la grippe en particulier, il est indispensable d'étudier
la façon dont la contagion se répandra dans
le monde à partir de foyers infectieux origines. Pour
cela, la réalisation de modèles informatiques
est indispensable. Ces modèles peuvent être conçus
à l'échelle d'un quartier, d'une ville, d'un
pays voire du monde entier. Il faut y introduire les informations
dont on dispose relatives aux types de contacts que les individus
peuvent avoir entre eux selon leurs activités, aux
grands vecteurs de transmission et, bien entendu, à
la contagiosité spécifique de tel ou tel virus
ou germe.
On
pourrait penser que, vu l'urgence, de telles recherches devraient
être conduites un peu partout dans le monde et, pour
ce qui nous concerne, entreprises en Europe. Mais le seul
travail un peu sérieux en ce sens semble jusqu'à
présent fait aux Etats-Unis, dans le cadre du Los Alamos
National Laboratory. C'est le modèle Episims, qui vient
de faire l'objet d'un article dans la Revue Pour la Science
de Avril 2005. Nous ne pouvons qu'inciter les autorités
de santé à s'en inspirer sans tarder. La modélisation,
pour être efficace, demande le recueil et la mise en
forme de beaucoup de données. Elle ne peut donc pas
être improvisée en quelques jours.
Pour
en savoir plus
Episims : http://www.ccs.lanl.gov/ccs5/apps/epid.shtml
Le
RED HERRING Venture Market Europe
JPB 24/04/05
Le
RED HERRING, publication consacrée aux entreprises
Hith-Tech dans le monde, a organisé à Londres
le RED HERRING's VENTURE MARKET EUROPE. Il s'agissait de présenter
les "Top 100 Private Companies in Europe" les plus
innovantes. Parmi celles-ci a été nominée
la société Varioptic,
que nous avions eu le plaisir de présenter dans notre
dernier numéro.
Pour
en savoir plus
http://www.redherring.com/EventsRhe05.aspx
Les
neurosciences au Québec
Communiqué
du Conseil
de la science et de la technologie
14/04/05
SAINTE-FOY, le 7 avril /CNW Telbec/ - «Les neurosciences
forment indiscutablement un créneau d'excellence, susceptible
de faire du Québec l'un des chefs de file mondiaux
sur le plan scientifique. Il faut intensifier ce rayonnement
international, mais également en faire profiter de
façon plus décisive encore l'industrie, les
milieux de pratique ainsi que la
société en général, et ce, avec
l'appui des principaux partenaires concernés.»
Voilà l'un des constats majeurs de l'avis sur les neurosciences
au Québec rendu public aujourd'hui par la présidente
du Conseil de la science et de la technologie, Mme Hélène
P. Tremblay. Les neurosciences sont un domaine scientifique
où le Québec excelle.
Les données colligées dans l'étude "Portrait
statistique des neurosciences au Québec"
et résumées dans l'avis intitulé "Les
neurosciences au Québec. Un créneau d'excellence
au bénéfice de la société",
que vient de publier le Conseil de la science et de la technologie,
le démontrent. De fait, plus de trois cents chercheurs
travaillant dans les milieux universitaires et hospitaliers
en ont fait un champ privilégié de recherche;
le pourcentage des fonds qu'ils reçoivent d'organismes
fédéraux et philanthropiques excède largement
le poids démographique du Québec; leur performance
est même supérieure à celle bien connue
des chercheurs québécois en santé; ce
succès se répercute sur le volume de leurs publications,
qu'ils signent souvent avec des collaborateurs internationaux.
...
Toutefois, l'internationalisation de la recherche et de ses
applications, le nombre relativement peu élevé
de chercheurs québécois par rapport à
l'ensemble des chercheurs dans le monde, auxquels s'ajoutent
plusieurs inconnues quant à l'évolution future
du secteur québécois des neurosciences, font
en sorte que des actions s'imposent. L'avenir de ce créneau
d'excellence dépend de l'utilisation qui sera faite
des atouts dont dispose déjà le Québec.
C'est pourquoi le Conseil de la science propose aujourd'hui
un avis sur
le sujet ainsi que des recommandations adressées aux
principaux acteurs.
Le Conseil propose trois recommandations aux principaux acteurs,
qui couvrent les dimensions scientifique, socioculturelle
et industrielle propres au secteur.
Ainsi, le Conseil demande au Fonds de la recherche en santé
du Québec d'élaborer une stratégie de
développement scientifique du secteur, en concertation
avec les autres principaux acteurs, dont le Fonds québécois
de la recherche sur la société et la culture
et le Fonds québécois de la recherche sur la
nature et les technologies. Cette stratégie devra comporter
des objectifs et des moyens d'action, en plus de couvrir des
thèmes comme la relève, la formation, le réseautage
international, le financement et la veille stratégique.
Les deux autres recommandations sont destinées au ministère
du Développement économique, de l'Innovation
et de l'Exportation, à qui le Conseil recommande de
s'assurer que les industries, les milieux de pratique et la
population en général profiteront pleinement
des découvertes et du bagage de connaissances des membres
de la communauté scientifique québécoise.
Ces documents
sont accessibles en ligne sur le site Internet du Conseil
de la science et de la technologie, à l'adresse www.cst.gouv.qc.ca
.
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