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ACTUALITÉS
Un robot qui collecte les empreintes digitales
sur les colis suspects
CJ
25/04/04
Jusqu'à
présent, face à un colis suspect, les équipes
de démineurs le faisaient tout bonnement exploser,
détruisant par la même occasion toute preuve
ou indice permettant de démasquer les auteurs du colis
infernal. Mais aujourd'hui, grâce au système
RAFFE (Robot Accessory for Fuming Fingerprint Evidence), les
services de police pourront effectuer en toute sécurité
les analyses sur les bagages suspects*. Mis au point par des
scientifiques canadiens de l'université de Toronto
et de Calgary, ce système monté sur un robot
permet de détecter et de photographier les empreintes
digitales présentes sur des colis suspects.
Contrôlé à distance, l'appareil projette
sur le colis un gaz contenant du cyanoacrylate. Celui-ci réagit
alors avec l'humidité et les autres bases présentes
dans les résidus des empreintes digitales, qui se colorent
en blanc. Un appareil photographique haute définition
réalise ensuite les images des empreintes révélées.
*Le système est actuellement testé au Canada
par les services de police de la ville de Calgary
Pour
en savoir plus :
Journal of Forensic Sciences,
volume 49, n°2, mars 2004 : "Development
of a finger printing device for use on a mobile robot",
par Kristian Dixon, Jeanie Wu, Robert W. Brennan et al. (format
pdf, 10 pages, 414 Ko).
L'Institut
de recherche pour le développement crée un DEA
international sur le thème de la modélisation
des systèmes complexes
JPB/CJ
15/04/04
Le Professeur
Alain Cardon vient de mettre en place, dans le cadre de l'Institut
de recherche pour le développement (IRD) un projet
de DEA international sur le thème de la modélisation
des systèmes complexes. Le projet s'adresse à
un réseau d'universités et de laboratoires africains
et français travaillant systématiquement en
réseau. Il vise à permettre de modéliser
et traiter, en informatique et mathématique, des problèmes
prioritaires pour les pays concernés, dans les domaines
de la santé, de l'environnement durable, de l'aménagement
du territoire et de l'eau.
Nous n'en dirons pas plus ici, mais incitons vivement nos
lecteurs à étudier le projet disponible à
http://www.bondy.ird.fr/geodes/programmes/projets/Projet-Inforoutes.pdf
Le
Laboratoire de Spintronique et Technologie des Composants
(SPINTEC)
JPB/CJ 09/04/04
En
une période où l'on s'interroge sur la capacité
de la recherche fondamentale française à développer
des applications industrielles, nous nous faisons un plaisir
de signaler la création en mars 2004 et les perspectives
de SPINTEC. Ce laboratoire de Spintronique et Technologie
des Composants est une unité de Recherche associant
le CEA et le CNRS. L'association avec l'INPG et l'UJF dans
le cadre du projet de plan quadriennal (2003-2006), aboutira
à la création d'une Unité Mixte de Recherche
(UMR). Sa particularité est de rassembler une équipe
à la croisée de la recherche, de la technologie
et du monde industriel. Elle s'inscrit dans le pole Minatec.
L'activité
de recherche de SPINTEC est centrée sur le développement
de composants fonctionnels dans le domaine, en plein essor,
de l'électronique de spin. Dénommée aussi
spintronique, cette nouvelle discipline à la frontière
entre magnétisme et électronique cherche à
tirer parti du spin des électrons (plutôt que
la charge électrique dans l'électronique classique)
comme d'un nouveau degré de liberté pour créer
des fonctionnalités nouvelles, notamment en calcul.
L'objectif
du laboratoire est double : valoriser la recherche issue des
laboratoires amonts (CNRS, universités, CEA/DRFMC),
développer des composants fonctionnels innovants en
partenariat avec le LETI et les entreprises du secteur.
Quatre grands axes sont développés :
Les
mémoires magnétiques à accès aléatoires
à base de jonctions tunnels magnétiques (MRAM).
Ces mémoires combinent tous les avantages des mémoires
semiconductrices (densité, rapidité, non volatilité,
faible consommation électrique, insensibilité
aux rayonnements ionisants,
) et pourraient rapidement
supplanter les mémoires FLASH dans les applications
de type nomade (portable).
L'enregistrement
magnétique ultra haute densité utilisant des
réseaux de plots magnétiques nanométriques
fabriqués par nano-impression (collaboration avec le
LTM). L'objectif est ici d'atteindre des densités de
stockage proches du Tbit/in², soit 20 fois plus que les
densités des meilleurs produits disponibles à
ce jour.
Les
structures hybrides associant intimement métaux magnétiques
et semi-conducteurs. Des concepts de transistor de spin, de
filtre à spin, de spin-LED, etc
ont été
proposés qui pourraient voir le jour avec l'avènement,
par exemple, de semiconducteurs ferro-magnétiques à
température ambiante.
Le
développement d'outils de simulation numérique
et de modélisation pour l'électronique de spin,
permettant de décrire simultanément la réponse
électrique et la réponse magnétique des
dispositifs étudiés.
La nouvelle
discipline ainsi mise en oeuvre, l'électronique de
spin ou spintronique, associe à l'électronique
classique le moment magnétique de l'électron,
appelé spin. Celui-ci peut être orienté
selon deux directions, ce qui lui permet de servir de bit
dans le calcul numérique. L'orientation peut être
conservée en l'absence d'alimentation électrique
(non-volatilité).
Les MRAM,
principales cibles du Spintec, pourront trouver des applications
considérables, dans les mobiles civiles, spatiaux et
militaires. A terme, elles pourraient remplacer l'ensemble
des mémoires non volatiles des ordinateurs, avec des
perspectives d'ultra-haute densités d'enregistrement.
Les entreprises européennes, STMicroelectronics et
Philips notamment, marquent leur intérêt.
Nous
avions indiqué
précédemment qu'Albert Fert, récent
médaillé d'or du CNRS, est considéré
comme le père fondateur de l'électronique de
spin.
Pour
en savoir plus
Spintec : http://www.minatec.com/cgi-bin/charge.pl
Minatec : http://www.minatec.com/
Spintec, présenté par
le CEA :
http://www-drfmc.cea.fr/SP2M/sp2m/spintec/spintec_fr.htm
De la machine aux
systèmes
JPB 08/04/04
Signalons
un ouvrage remarquable de Jean Baudet, chez Vuibert: De
la machine au système : Histoire des techniques depuis
1800. Il s'agit du tome 2 d'un ensemble consacré
à l'histoire des techniques. Le tome 1, également
intéressant, s'intitule De l'outil à la machine.
Il intéressera de préférence les anthropologues
et historiens. L'auteur montre clairement que ce sont les
ingénieurs, c'est-à-dire les inventeurs de techniques,
qui tirent le progrès des sciences et plus généralement
celui des idées et des discours. Nous le savions déjà,
dans cette revue, mais il n'est pas mauvais de l'entendre
confirmer par un éminent historien et observateur des
sciences. Jean-Louis Le Moigne ne pourra que se réjouir
de voir ainsi ses idées confirmées (voir notre
article de présentation dans ce numéro)
L'auteur a été interviewé ce jour par
Stéphane Deligeorge pour Itinéraire de Sciences
de France Culture.
La
Nasa fera dorénavant systématiquement appel
aux robots intelligents
JPB 07/04/04
La
revue américaine Space.com indique, dans un article
du 05/04/04, que la Nasa est en train d'étudier deux
douzaines de réponses à un appel à proposition
lancée par elle en vue d'assurer la maintenance de
l'observatoire international Hubble malgré l'indisponibilité
des navettes et les restrictions budgétaires. Ces propositions
viennent de toutes origines, aussi bien des majors de l'industrie
aérospatiale que des laboratoires universitaires.
Une mission
entièrement robotique est désormais envisagée,
d'autant plus que l'investissement serait réutilisable
dans la perspective du programme Lune-Mars annoncée
par le président Bush. Elle permettrait de répondre
aux demandes générales visant à prolonger
la vie de Hubble, sans obliger à des dépenses
spécifiques refusées par le gouvernement.
On sera
intéressé de connaître, évidemment,
quels types de robots seront retenus pour la maintenance de
Hubble. Cela prouve en tous cas que les défenseurs
acharnés des vols humains, très présents
à la Nasa, acceptent dorénavant de coexister
avec des programmes robotiques, dans l'intérêt
de tous.
Pour
en savoir plus
http://www.space.com/news/hubble_robotic_040405.html
Les
lunettes multimédia Eyetop grand prix Seti-Innov de
la PME innovante
CJ
01/04/04
Ingineo,
société française d'ingénierie,
a remporté le 1er avril 2004 le grand prix Seti-Innov
de la PME innovante. Spécialisée dans les technologies
de l'information embarquées sur l'utilisateur, Ingineo
se voit récompensée pour la mise au point de
"Eyetop", paire de lunettes multimédia dotée
d'un écran à affichage
vidéo. Si les lunettes de visualisation existent déjà
depuis des années, Eyetop est le seul qui permette
de visionner des films tout en continuant de pouvoir observer
ce qui se passe autour de soi : les images sont en effet diffusées
dans une fenêtre située dans un coin du champ
de vision de l'oeil*. C'est aussi le seul produit de sa catégorie
à présenter un prix aussi compétitif
(475 euros).
Ces lunettes se connectent à tout matériel muni
d'une entrée vidéo (via fiche RCA), caméra
digitale, ordinateur portable, PDA, lecteur vidéo portatif...
Outre les particuliers, Eyetop est également destinée
à plusieurs secteurs professionnels, dont ceux de la
maintenance et la de sécurité.
*
Seul un oeil voit les images, les lunettes étant vendues
avec le système installé à droite ou
à gauche (selon l'oeil dominant).
Pour en
savoir plus
Site d'ingineo : www.ingineo.net
Eyetop : www.ayetop.net
Du
méthane dans l'atmosphère de Mars
CJ
31/03/04
L'Agence
Spatiale Européenne (ESA) a annoncé le 31 mars
2004 que le spectromètre italien PFS (Planetary Fourier
Spectrometer) présent sur la sonde Mars express avait
détecté du méthane dans latmosphère
de la planète rouge. Celui-ci pourrait être dorigine
volcanique ou bien biologique (bactéries ?). Il est
aujourd'hui encore trop tôt pour savoir exactement d'où
provient ce méthane... Mais s'il s'avérait qu'il
est bien produit par des êtres vivants, il sagirait
de la première détection indirecte dune
forme de vie sur une autre planète que la Terre.
De
leur côté, à la suite des observations
et examens faits par le robot Opportunity, les Américains
ont annoncé le 26 mars dernier que des étendues
deau salée, propice à la vie, auraient
recouvert le sol martien. Selon les spécialistes géologues
qui analysent les informations reçues à terre,
de nombreux rochers observés proviendraient en effet
de la sédimentation deau salée.
Pour
en savoir plus :
Communiqué
de presse de l'ESA : http://www.esa.int/esaCP/SEMZ0B57ESD_index_0.html
Mars
Exploration Rober Mission : http://marsrovers.jpl.nasa.gov/home/index.html
Sony
va créer un nouveau laboratoire fusionnant robotique
et sciences cognitives CJ
23/03/04
D'ici
juin 2004, Sony va créer le laboratoire "Life
Dynamics Laboratory" afin de développer un nouveau
robot intelligent pouvant communiquer de façon naturelle
avec ses utilisateurs.
Toshitada Doi, le créateur du robot chien Aibo et chairman
du Sony Computer Science Lab en sera le président.
Le laboratoire devrait compter une vingtaine de chercheurs
d'universités ou d'organisation de recherche publiques
japonaises, ainsi que des chercheurs étrangers.
Son originalité sera de mettre en pratique les avancées
les plus récentes du domaine des sciences cognitives
pour la création d'un nouveau robot, dont la partie
matérielle sera basée sur le robot humanoïde
Qrio développé par Sony.
Les
Jeux Olympiques du robot : Robolympics
JPB 23/03/04
Les 20
et 21 mars 2004 se sont tenus à San Francisco les Jeux
olympiques du robot, organisé par Robolympics, représentant
américain de l'International Robot Olympiad Committee.
Il s'agit d'une sorte de fondation bénéficiant
de nombreux apports de l'industrie et des laboratoires, dont
le but est de promouvoir la robotique, organiser des rencontres
entre concepteurs et, surtout, mettre en place de grandes
manifestations susceptibles d'attirer un large public. Beaucoup
de rencontres sont destinées aux jeunes constructeurs
de robots. Les Olympiades ont pris la forme de nombreuses
épreuves collectives et individuelles, accompagnées
de démonstrations. Des prix ont été décernés.
Elles ont mis en scène près de 400 robots et
173 équipes venus de 11 pays (Amérique du Nord,
Asie, Europe). Les 4 pays européens participants n'ont
eu aucune médaille d'or, les USA 24, le Japon 5. L'Allemagne
a sauvé l'honneur européen avec 1 médaille
d'argent
Il est inutile d'expliquer en quoi de telles manifestations
sont utiles pour encourager la robotique, tant sur le plan
plan de la recherche qu'en ce qui concerne le soutien que
le public peut apporter à cette science. Aussi, on
ne peut que regretter l'absence de champions français.
Mais la robotique est-elle prise au sérieux chez nous
? Plus généralement, si San Francisco paraissait
trop lointain aux européens, pourquoi ne pas lancer
de telles initiatives de ce côté de l'Atlantique?
Pour
en savoir plus
Robolympics : http://www.robolympics.net/index.shtml
Voir les résultats : http://www.robolympics.net/events.shtml
International Robot Olympiad Committee :
http://iroc.org/. Les partenaires nationaux sont essentiellement
asiatiques, comme le montre la page http://iroc.org/national.html.
Des
nouvelles de PaPeRo
JPB 23/03/04
PaPeRo
(Partner-Type Personal Robot) est un robot de poche, à
face amicale (friendly) qui utilise la technologie de langage
à langage (speech-to-speech) développée
par NEC. Cette technologie sera reprise ensuite dans un certain
nombre d'assistants personnels visant à faciliter les
conversations entre personnes de langues différentes.
Le projet est conduit en collaboration avec l'aéroport
de Narita, qui vise à être le plus technologique
du monde. Papero, déjà capable de comprendre
et imiter le langage humain, peut désormais traduire
les échanges entre deux interlocuteurs parlant l'un
le japonais et l'autre l'anglais, éventuellement sous
des formes familières ou même argotiques. Il
dispose de 50.000 mots japonais et 25.000 mots anglais, portant
essentiellement sur le tourisme et le voyage. Mais son répertoire
pourra être étendu à bien d'autres domaines.
Les utilisateurs peuvent parler dans le système et
celui-ci répond dans un japonais presque parfait. Il
dispose d'un dispositif de reconnaissance vocale, de traduction
numérique et de synthèse vocale.
L'ensemble
pourra être ajouté à des téléphones
mobiles et connecté à des réseaux sans
fil.
La qualité de la traduction serait proche de 100%,
dans les limites des dictionnaires utilisés.
Il est inutile d'expliquer le rôle que pourront jouer
de tels dispositifs pour les échanges entre personnes
de nationalité différente, lorsqu'ils se répandront
à des prix acceptables. L'Europe devrait s'intéresser
systématiquement à de telles recherches, pour
permettre à ses citoyens de s'affranchir progressivement
des barrières linguistiques.
Pour
en savoir plus
Papero : http://www.incx.nec.co.jp/robot/PaPeRo/english/p_index.html
Du
Joint Open Source Project à un éventuel EuroLinux
Voir notre
article dans ce même numéro.
Toyota
se positionne sur le marché des humanoïdes
CJ 11/03/04
Ce
n'est peut-être pas très original de le réaffirmer
ici : le Japon affûte ses armes dans la lutte pour le
leadership mondial du futur marché de la robotique
de nouvelle génération*. En effet, il n'est
plus une entreprise japonaise de renom qui n'investit sa R&D
dans le domaine ou dans les domaines connexes (voir notre
article [en cours de rédaction]). C'est le cas notamment
du constructeur automobile Toyota Motor, qui vient de dévoiler
ce jeudi 11 mars 2004 deux robots humanoïdes - l'un sur
jambes et l'autre sur roues - et a présenté
en vidéo un troisième modèle susceptible
de remplacer un jour la chaise roulante.
Le premier
de ces androïdes, dont les noms restent à trouver,
mesure 1,20m et pèse 35 kg. Lors de la présentation,
il a joué de la trompette (un morceau issu d'un film
de Walt Disney la trompette, activant ses doigts et ses lèvres
ayant une très grande richesse de mouvement, expirant
l'air par la bouche. Capable
de marcher, Toyota l'a présenté comme un assistant
éventuel aux personnes âgées. Le
deuxième modèle, roulant, évoluerait
lui parfaitement sur le sol d'une usine. Le
troisième, doté de jambes articulées,
peut transporter des passagers. Il se manoeuvre avec un levier
de commande manuel.
Développés
en deux ans et demi, ces robots ne sont pas pour l'instant
dédiés à la vente. Ils participeront
à une démonstration d'envergure lors de l'exposition
universelle de 2005 a Aichi, où est situé le
siège social de Toyota.
*
Marché évalué, sur le territoire du Japon,
à quelque 3,7 milliards d'euros.
Le
Japon investit massivement dans la recherche/développement
Selon
une communication de Michel Israël, conseiller scientifique
à l'Ambassade de France au Japon, en date du 10 mars
2004: " Les autorités japonaises sont engagées,
en partenariat avec le secteur privé, dans une course
de longue haleine pour faire de l'Archipel une grande puissance
de recherche et développement".
L'accent est mis sur les nanotechnologies, les sciences de
la vie et de l'environnement et les technologies de l'information.
Le premier plan-cadre (1995-2000) prévoyait des crédits
de 17.000 milliards de yens (environ 148 milliards d'euros)
pour la recherche publique, deux fois supérieurs à
leur niveau de 1992. Le deuxième plan quinquennal,
inauguré en 2001, y consacre 24.000 milliards de yens
(209 milliards d'euro) et l'objectif avoué du Japon
est de porter les investissements publics et privés
à 3,4% de son produit intérieur brut (PIB) en
valeur à l'horizon de 2006.
L'an dernier, les sommes engagées ont atteint le seuil
de 3,18% du PIB (le PIB du Japon était de 3.835 milliards
d'euros), contre 2,12% en France et 2,79% aux Etats-Unis.
Les chercheurs japonais n'ont pas de raison d'être inquiets
sur leur avenir parce que l'engagement de l'Etat est très
marqué dans le domaine de la recherche. Non seulement,
les budgets sont élevés mais, en plus, ils sont
en augmentation. Par conséquent, pas de fuite des cerveaux
du pays du Soleil Levant à attendre.
Qui plus est, le dynamisme des entreprises japonaises, autant
dans les travaux appliqués que dans la recherche fondamentale,
n'a pas d'équivalent. Leur contribution approche aujourd'hui
80% de l'effort d'ensemble, quand elle n'est que de 54% en
France et 66% en Allemagne et aux Etats-Unis.
Enfin un important programme de modernisation et de renforcement
des universités est en cours."
Pour
une physique des particules européennes
JPB 08/03/04
Dans un
article de La Recherche (n° 373 de mars 2003, p. 65),
Robert Aymar, nouveau directeur général du laboratoire
de physique des particules du CERN, présente les étapes
finales de réalisation du projet d'accélérateur
LHC. Celui-ci devra entrer en service en 2008. La réalisation
se fait dans le cadre des recommandations proposées
en 2002 par un Comité d'audit externe qu'il avait lui-même
animé. L'article évoque des perspectives de
développement qui devraient intéresser les gouvernements
européens et l'opinion publique bien plus que ce n'est
le cas actuellement. Il souligne aussi l'intérêt
d'une réalisation scientifique de cette taille pour
l'avancement de la recherche fondamentale et la coopération
scientifique entre européens (n'excluant pas évidemment
les chercheurs d'autres pays).
L'auteur, ancien directeur de la recherche fondamentale du
CEA et ancien responsable du programme Iter, expose également,
en termes diplomatiques, son inquiétude de voir le
gouvernement français sembler actuellement mettre en
question la recherche fondamentale, y compris au CEA. Quant
à l'avenir des décisions concernant la localisation
du site d'Iter, il se borne à une allusion très
pessimiste: "Tout était organisé pour que
la décision soit prise à l'été
2003, mais vous avez vu ce qui s'est passé".
Pour
en savoir plus
Sur
le CERN http://public.web.cern.ch/public/
Sur
Iter, voir l'état des négociations sur http://www.iter.org/
(rubrique What's new)
Accord
entre Européens et Américains sur l'exploitation
de Galiléo
JPB 08/03/04
La
Commission européenne a annoncé le 26 février
à Bruxelles l'accord obtenue entre les négociateurs
européens et américains concernant la compatibilité
des systèmes de localisation par satellites Galileo
et GPS. Sur base d'une hostilité profonde des Américains
à voir les Européens développer un rival
militaire mais aussi commercial à GPS, les discussions
s'étaient polarisées sur l'utilisation des bandes
de fréquences dites cryptées à usage
stratégique et sur le droit des partenaires à
brouiller les signaux civils dans une zone déterminée
en cas de conflit. Des concessions réciproques ont
été obtenues, dans le détail desquelles
nous n'entrerons pas, car le sujet est technique. Disons que
l'union et la persévérance des négociateurs
européens ont sauvé la mise, alors que l'on
avait pu craindre un moment voir les américains faire
un coup de force diplomatique pour priver l'Europe de l'accès
à cette ressource essentielle, et aux multiples retombées
économiques qu'elle générera. A la date
de rédaction de cette brève, par contre, on
ne sait toujours pas l'issue du conflit qui oppose l'Europe
aux Etats-Unis concernant la localisation du réacteur
Iter. On peut craindre le pire. L'enjeu est pourtant encore
plus important qu'en ce qui concerne Galiléo.
Pour
en savoir plus
http://europa.eu.int/comm/dgs/energy_transport/galileo/whatsnew/index_en.htm
De
l'eau a coulé sur Mars et la vie aurait pu y exister
CJ 02/03/2004
"Les
conditions passées sur la planète Mars ont pu
permettre la vie", a annoncé Steve Squyres
(responsable scientifique de la mission américaine
Mars Exploration Rover), ce mardi 2 mars, révélant
que certaines régions de la planète rouge ont
été recouvertes d'eau par le passé. Les
données du robot explorateur Opportunity montrent en
effet que certaines roches présentes non loin du site
datterrissage du robot ont jadis été imprégnées
deau liquide. "C'est le genre d'endroit qui
aurait pu permettre la vie, ce qui ne prouve pas que la vie
y a été présente", relativise
toutefois le scientifique.
Restent maintenant beaucoup de questions concernant la zone
de Meridiani Planum où travaille le robot. À
quelle époque a-t-elle été recouverte
deau ? Combien de temps a duré cette période
humide ? S'agissait-il d'un lac salé ou dun océan
? De quelle profondeur ?
Des questions sur lesquelles planchent désormais léquipe
de scientifiques et dingénieurs qui veille sur
Opportunity, recherchant désormais des indices qui
permettraient de fournir des éléments de réponse.
Pour
en savoir plus
Communiqué
de la NASA : http://marsrovers.jpl.nasa.gov/newsroom/pressreleases/20040302a.html
Sur
le robot Opportunity, voir aussi notre
actualité du 30/01/04
Succès
du lancement de la sonde Rosetta
JPB/CJ 02/03/2004
Saluons
le succès, de la mise sur son orbite définitive
de la sonde Rosetta, ce matin 2 mars à 10h14 . Celle-ci,
lancée par une Ariane 5 G+ (version améliorée
de l'Ariane V "générique"), pour le
compte de l'Agence spatiale européenne (ESA), entreprend
son long voyage de dix ans vers la comète Churyumov-Gerasimenko.
Outre l'intérêt scientifique de cette misson,
il s'agissait aussi d'un rendez-vous important, dans la concurrence
sauvage qui oppose aujourd'hui les lanceurs.
La prochaine échéance sera le lancement d'une
Ariane super-lourde, dans les prochains mois.
Rosetta se mettra en orbite autour du noyau de la comète
en août 2014, à une altitude denviron 25
km. Elle dressera alors une cartographie détaillée
de la surface et un site sera choisi pour latterrissage
du module Philae. Cet atterrisseur de 100 kg sera largué
à environ
1
km daltitude et il se posera à la vitesse dun
marcheur, en raison de la faible force dattraction du
noyau. Celui-ci s'ancrera à la surface du noyau à
laide de deux harpons pour éviter de rebondir.
Ses instruments miniaturisés étudieront les
matériaux et la texture de la surface. Philae devrait
fonctionner pendant plusieurs semaines, transmettant des images
de très haute résolution ainsi que des informations
sur la surface du noyau. Ces données seront retransmises
à la Terre par lorbiteur Rosetta, qui lui, devrait
relayer ses observations du noyau de la comète pendant
plus dun an, au moins jusquen décembre
2015.
Pour
en savoir plus
Communiqué
de l'ESA : http://www.esa.int/export/esaCP/SEML2J2PGQD_France_0.html