Promouvoir les logiciels libres |
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L'éditorial de
Jean-Paul
Baquiast |
1er juin 1998 |
Le sujet est passionnant, mais demande à être abordé
avec pragmatisme. Il heurte beaucoup d'intérêts bien
représentés. En France, une association vient de se créer,
à laquelle l'administration devrait participer,
l'AFUL ou association
française des utilisateurs de logiciels libres. La question des logiciels
libres est à lier avec celle des terminaux de réseaux (networks
computers). L'ensemble relève d'une politique raisonnée de
l'achat public, indispensable si l'on veut équiper et connecter aux
moindres frais et risques l'ensemble des agents sur une période de
3 à 4 ans.
Les enjeux sont multiples:
- économiser d'importantes ressources budgétaires en évitant
d'acheter systématiquement les derniers produits du marché,
offerts par des éditeurs veillant à conforter des situations
de domination déjà excessives en enfermant l'utilisateur dans
leurs standards propriétaires.
- permettre à peu de frais l'interopérabilité indispensable
dans l'administration, à assurer entre réseaux, matériels,
logiciels et applications.
- encourager les compétences nationales et européennes en
matière d'écriture de logiciels, de maintenance et de formation.
De nombreux emplois locaux de haute technicité peuvent être
crées, ainsi que d'importantes économies en dollars. Il y a
là un aspect très actuel de politique économique auquel
l'administration utilisatrice devrait être sensible.
- qualifier l'utilisateur final au lieu de le maintenir dans l'état
d'un exécutant passif. Les logiciels libres imposent en effet un certain
travail à l'utilisateur. C'est d'ailleurs l'argument employé
contre eux (Internet est déjà compliqué, restons en
à ce que nous trouvons sur étagère). Les personnes ou
organisations (notamment syndicales) soucieuses de rendre l'employé
plus adulte et créatif y verront au contraire un avantage de taille.
Les arguments contre les logiciels libres n'ont rien à voir, mais sont à prendre en considération, car ils sont aujourd'hui dans toutes les bouches et de ce fait sont bloquants:
- Internet est déjà compliqué, restons en à ce
que nous trouvons sur étagère (cf. ci-dessus)
- nous allons nous faire mal voir par nos fournisseurs habituels, qui ont
souvent la main longue.
- en cas de pépin, nul ne nous défendra. Les mêmes
pépins arrivant avec un logiciel du marché seront facilement
excusés.
Il convient donc de définir une stratégie d'expérimentation et de diffusion en douceur, reposant au départ sur des convaincus. Le soutien des pouvoirs publics, notamment du ministre de la Fonction Publique ,de la réforme de l'Etat et de la décentralisation, sera néanmoins très utile. Un groupe de travail informel sera prochainement mis en place, avec la participation de volontaires d'Admiroutes.
Les meilleures argumentations concernant le sujet, tel que devrait l'appréhender l'administration, se trouvent sur les sites de Jean.Paul. Smets, du Conseil Général des Mines: http://www.smets.com/it Il est indispensable d'en prendre connaissance et de les discuter sans préjugés.
Au sein d'Admiroutes, Dominique Brocard assurera la mise en relation des personnes interessées par cette question. Une page de liens sur le sujet sera prochainement publiée sur Admiroutes.